(Québec) Quatre ans après la mise en place du fameux programme de 240 millions $ visant à doter les écoles du Québec de tableaux numériques interactifs (TNI), les résultats préliminaires d’une étude réalisée par des chercheurs de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) révèlent que ces outils ne sont toujours pas exploités au maximum de leurs capacités.
Deux chercheurs du Département des sciences de l’éducation de l’UQTR ont obtenu une subvention de 150 000 $ du ministère de l’Éducation en 2012 pour réaliser une étude sur l’impact de l’utilisation des tableaux numériques interactifs sur les pratiques pédagogiques des enseignants du primaire et du secondaire.
Leurs principaux constats :
Selon les enseignants interrogés, le manque de temps serait un frein important au développement du savoir-faire des enseignants. «Ça revient constamment, les enseignants nous disent qu’ils n’ont pas assez de temps, le temps de s’approprier l’outil, mais aussi de préparer des projets d’apprentissage», note Ghislain Samson [un des auteurs de l’étude].
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Outre le manque de temps, les enseignants se plaignent d’un manque de formation, témoignent les chercheurs. «Ils nous disent qu’ils ont besoin de formation, pas une formation limitée aux aspects technologiques, mais qui touche aussi les aspects technopédagogiques», dit M. Samson.
Dans l’article, les raisons de cette sous-utilisation forment un classique de l’introduction d’outils technologiques dans les écoles. L’investissement est fait majoritairement dans l’outil technique, mais la formation et l’accompagnement des enseignants ne suit pas.
Par ailleurs :
Une étude de l’Université de Montréal publiée en 2013 a également brossé un portrait peu reluisant des TNI dans les écoles : outil pas utilisé à la hauteur de son potentiel, faible interaction des élèves avec le TBI, tableau trop petit, formation insuffisante aux enseignants, problèmes techniques…
Malgré ces deux rapports critiques, le gouvernement libéral a poursuivi le programme, que l’administration Marois avait mis sur la glace dans la semaine suivant sa prise du pouvoir, à l’automne 2012.
Ces éléments-là sont pourtant connus, c’est un classique de l’introduction des technologies dans l’enseignement. Le moyen d’éviter une telle situation ? 1/3 des moyens pour la technologie, 2/3 des moyens pour l’accompagnement et la formation des enseignants. Il n’empêche qu’à chaque nouvel implantation d’un outil, le scénario se renouvèle pour des échecs programmés…
Source : Les tableaux interactifs sous-utilisés dans les écoles | Le Soleil .
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