Créé en 2005, le Centre de recherches interdisciplinaires agrège des dizaines d’actions innovantes en matière d’éducation. Son fondateur et directeur, le biologiste François Taddei, plaide pour une révolution copernicienne qui transformerait un système éducatif engoncé dans le contrôle en « écosystème innovant ».
Avant même d’agir, il faut avoir conscience de l’urgence de l’action. Cette conscience existe-t-elle dans le domaine de l’éducation ?
Je ne le pense pas. Mais avouons que le chantier est d’ampleur. Pour répondre aux défis actuels, ceux de la révolution numérique pour le dire vite, il ne suffit pas de favoriser les classes inversées ou de développer les cours massifs en ligne (Moocs). Il faut créer des écosystèmes agiles qui seront eux-mêmes capable d’évoluer. De ce point de vue, il est très inquiétant que l’éducation nationale n’ait toujours pas un budget « recherche et développement » digne de ce nom, et que son budget de formation continue demeure très réduit. Prenez l’exemple de la santé : non seulement les médecins ont une obligation de formation, mais l’effort couvre l’ensemble du spectre, de la recherche fondamentale à la recherche clinique. Et c’est heureux : personne n’accepterait d’être soigné sur la base de connaissances périmées. C’est pourtant ce qu’on accepte, pour nos enfants, en matière éducative.
Ces écosystèmes innovants, comment les crée-t-on ?
Pour commencer, il faut faire confiance. Aux élèves, aux enseignants, aux parents. Les études de l’OCDE montrent que les pays qui réussissent le mieux en la matière sont ceux où, face aux élèves en difficulté, les professeurs ne se disent pas qu’ils doivent avant tout boucler le programme pour les autres, mais cherchent des solutions pour ces enfants.
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