“Dans chaque guerre, on crée une image de l’ennemi, et la désinformation qui circule sur les réseaux sociaux renforce cette image, souligne Erik de Soir. Les écoles ont ce rôle essentiel : elles doivent mettre en lumière le processus qui conduit la personne la plus honnête à se métamorphoser en bête.”
Se taire est un luxe que tout le monde ne peut s’offrir, et qui a un coût. À l’école secondaire [équivalent du collège-lycée] de Hal où enseigne Gabriel, la plupart des enseignants évitent la question, car ils estiment ne pas maîtriser le sujet ou redoutent que les choses tournent mal. Sauf que pour lui, il n’est pas possible de faire l’autruche : les élèves savent qu’il est juif.
“Pour aller en salle des professeurs, je préfère passer par le couloir plutôt que par la cour de récréation, qui est pourtant le plus court chemin. Et en dehors de l’école, à la sortie de la synagogue, nous nous dispersons le plus vite possible. On s’habitue à vivre comme ça.”
Les organisations structurantes du monde éducatif ont conscience des difficultés des enseignants à aborder la guerre dans leurs cours, difficultés variables selon les établissements. “Dans certaines écoles, la guerre est très présente, dans d’autres, à peine. Cela dépend beaucoup de la population d’élèves et de l’influence des réseaux sociaux”, résume Pieter-Jan Crombez, du réseau d’enseignement catholique de Flandre.
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