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Histoire Lyonel Kaufmann

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Histoire savante

Et si on refaisait de l'histoire ? | Nonfiction.fr le portail des livres et des idées

7 mai 2009 by Lyonel Kaufmann

Compte-rendu par le site nonfiction.fr de l’ouvrage de F. d’Almeida et A. Rowley (2009). Et si on refaisait l’histoire. Paris: Odile Jacob

L’introduction du compte-rendu:

Comme le romancier – pour des raisons certes fort différentes – l’historien connaît «la fin de l’histoire». Si son rôle est d’interpréter le passé et d’élaborer des «faits» qui soient vraisemblables, il n’en reste pas moins limité dans ses capacités imaginatives, à la fois par la documentation dont il dispose, mais aussi par le poids (souvent oppressant) de la causalité historique. Aussi n’échappe-t-il que difficilement aux «biais rétrospectifs» et commet-il, parfois sans le savoir, cet affreux péché de «téléologie», qui consiste à comprendre des événements passés à l’aune de leur issue supposée. Cette fâcheuse tendance, F. d’Almeida et A. Rowley ont fait le pari de la pourfendre par un essai d’histoire «contre-factuelle».

Le compte-rendu complet: Et si on refaisait de lhistoire ? – Nonfiction.fr le portail des livres et des idées

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Eric Hobsbawm à l'âge des incertitudes | Mediapart

4 mai 2009 by Lyonel Kaufmann

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Mediapart nous propose un interview vidéo en cinq parties avec Eric Hobsbawm à l’occasion de la sortie en français de deux ouvrages de cet important historien britannique, spécialiste des 19e et 20e siècles. Le premier de ces ouvrages est consacré à L’Empire, la démocratie et le terrorisme et l’autre à Marx & l’histoire.
Dans cet entretien, Eric Hobsbawm analyse la crise du capitalisme, la compare à celle qu’il a connue dans les années 30, s’inquiète de l’état de la gauche et des atteintes répétées aux libertés publiques depuis le 11 Septembre.
Vous pouvez consulter les vidéos de cet entretien ainsi que d’autres de cet historien britannique sur DailyMotion, tag « Hobsbawm« .

Qui est Eric Hobsbawm, né en 1917 à Alexandrie, d’un père britannique et d’une mère autrichienne, deux citoyens juifs de pays en guerre lorsqu’ils se sont rencontrés?
C’est au tout début des années 30, alors lycéen à Berlin, qu’Eric Hobsbawm est entré en histoire. Témoin de la Grande Crise et de l’arrivée au pouvoir de Hitler, il découvrira, adolescent, avec ses deux événements mais aussi la lecture du Manifeste du Parti communiste, sa vocation d’historien.
Quatre-vingts ans plus tard, alors que nous vivons une deuxième Grande Crise, il est souvent présenté, dans le monde anglo-saxon, comme le plus grand historien vivant, sans qu’il soit toujours besoin de préciser «marxiste» – ce qu’il revendique encore fièrement.

Source: Eric Hobsbawm à l’âge des incertitudes | Mediapart

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions Balisé avec :capitalisme, crise, EricHobsbawm, marxisme

Le temps de l'histoire | Historicités

30 avril 2009 by Lyonel Kaufmann

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Finalement toutes les contributions pourraient bien être réunies par cette donnée anthropologique fondamentale : l’homme est un être de significations ; il ne vit pas dans le « réel brut » ; il l’interprète. A commencer par son présent, doublement investi par un « espace d’expérience » (relation au passé) et un « horizon d’attente » (relation au futur), pour reprendre la distinction si productive de Koselleck, qui traverse tout l’ouvrage. Ce qui signifie entre autres que « la dialectique chahutée des temporalités », selon l’heureuse formule de l’introduction, pourrait bien disqualifier la définition canonique de l’histoire par Marc Bloch comme « science des hommes dans le temps »…

Nouvelle perspective qui pourrait marquer la fin d’un positivisme à la peau dure, remontant à l’Ecole méthodique du XIXème siècle et nullement remis en cause par les Annales, surtout dans leur version braudelienne… On retrouve ici l’écho du courageux combat de François Dosse, -bien solitaire au départ- contre les apories de la « nouvelle histoire »

Extrait du compte-rendu de l’ouvrage Historicités de François Dosse, Christian Delacroix, Patrick Garcia paru en février 2009 aux Editions de La Découverte.
Le temps de l’histoire

Classé sous :Histoire savante, Publications Balisé avec :Christian Delacroix, François Dosse, François Hartog, Henry Rousso, historicité, Historiographie, Patrick Garcia, Paul Ricoeur, Reinhart Koselleck, temporalité

L'Histoire au présent | Brigitte Studer (swissinfo)

3 avril 2009 by Lyonel Kaufmann

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Les hommes et les femmes plus que les vieilles pierres.

Née à Bâle, professeure d’histoire contemporaine à l’Université de Berne, Brigitte Studer se concentre en particulier sur l’histoire des rapports entre les sexes, sur la citoyenneté, sur la construction des identités collectives et sur l’histoire sociale. Elle est fascinée par les mouvements politiques en tant que produits et agents des changements sociaux. Elle entend stimuler la renaissance d’une histoire politique considérée dans son contexte social et culturel.
Source: Swissinfo

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Les présidents face à l’histoire | Patrick Garcia (Le Monde)

26 mars 2009 by Lyonel Kaufmann

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A mes yeux, Nicolas Sarkozy se distingue de ses prédécesseurs sur trois points. D’abord parce qu’il a fait de l’histoire – et je crois que c’est sans équivalent – un élément central de sa campagne. […]

La deuxième originalité tient au fait que Nicolas Sarkozy utilise l’histoire sur un mode très particulier, qui privilégie l’émotion aux dépens de l’analyse. C’est ce qu’illustre la façon dont il a convoqué la figure de Guy Môquet […].

Enfin, Nicolas Sarkozy détonne en mettant en scène de façon très spectaculaire son intérêt pour l’histoire. […]

En cela, il a pleinement pris la mesure du rôle que jouent les images en matière de ” communication sur l’histoire “. Sur ce terrain, toutefois, François Mitterrand lui avait déjà ouvert la voie,

Propos de Patrick Garcia, maître de conférences à l’université de Cergy-Pontoise et chercheur associé à l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP-CNRS). Auteur d’une thèse sur la commémoration du bicentenaire de la Révolution de 1789, il travaille actuellement sur le rapport des différents présidents de la Ve République à l’histoire de France. Propos recueillis par Thomas Wieder.

Les présidents face à l’histoire – Politique – Le Monde.fr

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Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire Balisé avec :français, France, François Mitterand, FrançoisMitterand, Histoire, Nicolas Sarkozy, NicolasSarkozy, Patrick Garcia, PatrickGarcia, Président, République, usages publics

Twitter ou Wikipedia et moins d'histoire enseignée? | Tribune de Genève

26 mars 2009 by Lyonel Kaufmann

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Les élèves des écoles primaires britanniques pourraient bientôt être dispensés de certains cours d’histoire mais devront maîtriser l’internet et l’utilisation de sites comme Twitter ou Wikipedia!
L’article complet: Twitter ou Wikipedia bientôt au cursus des écoles primaires britanniques | Tribune de Genève

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Classé sous :Didactique, Histoire active, Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

Cet historien serait-il dangereux ?

3 mars 2009 by Lyonel Kaufmann

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A lire ce savoureux billet de Pierre Assouline sur ce dernier géant qu’est l’historien britannique Eric Hobsbawm

Cet historien serait-il dangereux ? – La république des livres – Blog LeMonde.fr

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Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

Comprendre les origines de la Shoah

28 février 2009 by Lyonel Kaufmann

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Pendant longtemps, les historiens ont pensé que toute la Shoah avait été planifiée avant le déclenchement de la guerre germano-soviétique ; ensuite est venue une école d’historiens, plus attentive à la complexité du processus révélé par les documents – en particulier au rôle des initiatives prises par les agents locaux du génocide – qui a douté et, au contraire, défendu la thèse selon laquelle rien n’avait été planifié avant juin 1941 : la Shoah serait progressivement sortie de la radicalisation de la guerre, à partir d’août 1941.

Dans son ouvrage, Heydrich et la solution finale, Edouard Husson défend lui la thèse qu’une première conception de la « solution finale » avait été planifiée dès le printemps 1941. Ce n’était pas exactement la Shoah telle qu’elle s’est effectivement déroulée – voilà l’acquis des discussions scientifiques de ces vingt dernières années – mais c’était déjà un projet de génocide : il aurait été plus progressif que la Shoah et aurait plus eu recours à la mort provoquée par famine ou par le travail forcé que ce que nous connaissons.

Cet article d’Edouard Husson fait le point sur son travail et les divergences avec les tenants d’une radicalisation dès août 1941.

Comprendre les origines de la Shoah – La vie des idées

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Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire Balisé avec :Edouard Husson, Heydrich, Historiographie, Shoah, solution finale

Les génocides dans l’histoire : compléments documentaires, par Peggy Pierrot et Olivier Pironet (Le Monde diplomatique)

26 février 2009 by Lyonel Kaufmann

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Les génocides dans l’histoire : compléments documentaires, par Peggy Pierrot et Olivier Pironet (Le Monde diplomatique)

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« Les génocides dans l’histoire », Manière de voir, numéro 76, août-septembre 2004.
Mémoire, négation et oubli : de la Shoah au génocide arménien, du passé colonial à la folie des Khmers rouges.

Voir aussi, les articles traitant de ce thème sur histoire.lyonelkaufmann.ch: Génocide

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Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, sur le web Balisé avec :Arménie, Cambodge, Génocide, Ressources, Rwanda, Shoah, Turquie

«14-18, le bruit et la fureur» ou le retour en 2008 du bourrage de crâne

17 novembre 2008 by Lyonel Kaufmann

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Lors de la sortie du livre de Prost & Winter [Prost A. et Winter J. (2004). Penser la Grande Guerre. Un essai d’historiographie. Paris: Points Histoire, 340p], les historiens de l’école du consentement (Historial de Péronne) se plaignaient de l’attitude du public à leur égard et de la production cinématographique qui selon eux faisaient uniquement la part belle à leurs adversaires de l’école de la contrainte (CRID):

Dans les bandes dessinées de Tardi comme dans les films de Jean-Pierre Jeunet (Un long dimanche de fiançailles) ou de Christian Carion (Joyeux Noël), l’équipe de l’Historial perçoit les signes de son inexorable défaite. […] « Ceux qui nous critiquent ne sont pas nombreux et leurs travaux m’intéressent peu, prévient Annette Becker. […] Pour le public, il est plus facile de croire que nos chers grands-parents ont été forcés de faire la guerre par une armée d’officiers assassins. Heureusement, j’ai la chance de travailler avec des collègues étrangers, loin de ces petites querelles franco-françaises… »

In 1914-1918, guerre de tranchées entre historiens (Le Monde, 10.03.2006)

Tout ceci alors que

« D’un point de vue institutionnel, Becker et Audoin-Rouzeau sont archidominants. Ils refusent le débat, et ne dialoguent qu’avec les morts… Sur ’14-18′, ils contrôlent non seulement les manuels scolaires, mais aussi les sujets d’agrégation et la bibliographie qui va avec. Et puis ils s’adossent à une puissante structure : l’Historial dispose de moyens importants pour financer des bourses, des colloques et une revue internationale… En termes de budget, y’a pas photo ! », affirme Philippe Olivera [membre du CRID].

In 1914-1918, guerre de tranchées entre historiens (Le Monde, 10.03.2006)

Rageant, non? Pas forcément dans la mesure où ainsi qu’en témoignait Bruno Cabanes, professeur associé à l’université Yale (Etats-Unis) et membre du courant du consentement:

Chez certains jeunes, il y a une identification spectaculaire avec les soldats de la Grande Guerre. »

In 1914-1918, guerre de tranchées entre historiens (Le Monde, 10.03.2006)

Il ne restait plus, pour ces historiens officiels, qu’à trouver le moyen de renverser la vapeur. Les commémorations des quatre-vingt-dix ans de l’armistice leur en ont fourni l’occasion avec la réalisation et la diffusion de «14-18, le bruit et la fureur», produit télévisuel labellisé « documentaire historique» et qui devrait trouver ainsi une place de choix dans la mallette des enseignants. Pour parvenir à leur fin et rendre le produit attrayant à l’intention des jeunes téléspectateurs de ce début du XXIe siècle, ils disposent des ingrédients suivants :

  • Annette Becker, historienne du Mémorial, fournit la caution scientifique à cette production télévisuelle ;
  • une débauche d’effets techniques aux effets marketings et communicationnels garantis : colorisation d’images d’archives, sonorisation de ces mêmes archives muettes et intégration d’extraits de films de fiction ;
  • une construction fictionnelle au travers d’un narrateur omniscient en voix-off présenté comme un poilu traversant sans dommage l’entier du conflit ;
  • un texte très littéraire et un ton où le familier et l’émotionnel dominent.

Cette manière de scénariser, de narrativiser l’histoire du conflit mondial n’est pas sans rappeler la démarche suivie pour l’Odyssée de l’espèce, série controversée de France 3 consacrée à la préhistoire. Au final, «14-18, le bruit et la fureur» est un produit séducteur, mais à l’honnêteté intellectuelle plus que douteuse, une machine au service d’une propagande digne des plus belles réalisations du bourrage de crâne d’alors.

Observons-le maintenant d’un peu plus près. Pour vous mettre en situation, je vous propose de visionner la présentation de ce documentaire par le journal télévisé de France 2 :

Le script et son décodage:

Dans un premier temps le journaliste met l’accent sur l’exceptionnalité du document au travers des prouesses techniques (colorisation, sonorisation), le commentaire en voix-off lance le slogan suivant : « La guerre comme vous ne l’avez jamais entendue ». Il insiste : chaque plan a été sonorisé.

Ainsi la qualité de ce documentaire viendrait non pas des sources elles-mêmes, mais des prouesses techniques qui aujourd’hui colorisent et sonorisent des images d’archives. Une telle entrée en matière occulte

  • qu’à aucun moment dans ce documentaire, il n’est procédé à un travail relativement à la nature, l’identification et la contextualisation des sources utilisées alors que 25 personnes étaient chargées de coloriser les images, aucune n’a été chargée de légender les séquences… ;
  • que seuls les extraits des films de fiction sont identifiés par leur titre et leur date de sortie ;
  • que nous ne disposons d’aucune image authentique des combats de 1914-1918 ;
  • qu’il n’y a aucune raison historienne de coloriser ces images ;
  • le fait que les sons ou les dialogues ont été inventés pour l’occasion.

En définitive, les images ne servent que d’illustration aux propos du narrateur, poilu imaginaire, et ce soi-disant documentaire historique n’est qu’une œuvre de fiction de plus, un roman à thèse à la forme picturale particulière, mélange d’images colorisées, de quelques-unes en noir blanc et d’extraits de films de fiction.

L’intention n’en est pas moins de faire croire au spectateur que ceci est « vrai », plus vrai en tout cas que tous les films de fiction consacrés à la guerre de 1914-1918 pour zapper ces derniers. Il serait intéressant de faire une analyse plus fine de ce documentaire pour repérer des scènes qui, sous une forme ou sous une autre, font écho à la scène d’un film de fiction. Ainsi, lorsque le film s’attèle à l’épisode de l’offensive du Chemin des Dames, il y a un commentaire du narrateur relativement aux officiers d’Etat-major, présentés comme indifférents au sort de la troupe, et les images nous montrent la cour d’une splendide bâtisse où trônent les voitures rutilantes de ces officiers. Une scène comparable figure dans le film de Stanley Kubrick, les Sentiers de la Gloire.

La présentation du documentaire s’attache ensuite au commentaire qui accompagne les images :

« Pour la première fois, c’est un poilu imaginaire comme le soldat inconnu qui nous raconte ces quatre ans de tranchée en images d’archives colorisées. »

Un poilu tellement imaginaire qu’il est improbable. Ce narrateur est omniscient, l’exact inverse de Fabrice à Waterloo, et capable de nous parler de sa vie quotidienne, de ses sentiments tout en étant au courant des considérations stratégiques de l’Etat-major et nous fournissant des informations statistiques en temps réel sur le conflit. Le tout dans une langue digne d’Apollinaire et de Céline ainsi que le démontre l’extrait suivant de la vidéo :

« On mange de la boue, on dort gluant et on vit glaise comme si on portait tout debout et déjà ouvert notre cercueil.»

Néanmoins il est curieusement moins omniscient pour nous parler de la reproduction en termes militaires de la hiérarchie sociale et des considérations de classe. De même, il reste très largement collé à l’évocation militaire et l’offensive du Chemin des Dames, par exemple, n’est que le fait d’officiers présomptueux, coupés de la troupe, mais rien ne relie la décision de Nivelle de pousser l’infanterie sous le feu des canons avec l’approbation tacite de Clémenceau ou de Poincaré. Point non plus d’arrêt sur la participation des peuples colonisés à l’effort de guerre. Il y a des absences, des silences qui sont éloquents.

Par ailleurs, l’incise ci-dessus permet au reportage de France 2 d’introduire le propos qui sous-tend l’entier de l’entreprise et c’est désormais Jean-François Delassus, le réalisateur, qui endosse le propos, la thèse du documentaire. Tout d’abord il indique qu’il s’agit pour le téléspectateur d’avoir

« L’impression d’être à côté des poilus, en face d’eux, […] comme une mouche sur le mur. Il va partager leur vie. […] Moi si j’avais eu entre 18 et 45 ans, j’aurais été là à sa place et en quoi j’aurais supporté ce qu’il a vécu ? Il s’agit de comprendre comment ce poilu imaginaire a pu supporter cela et au nom de quelles valeurs »

Pour plus de sûreté, Delassus fournit directement la réponse. Deux valeurs ont porté cette guerre : la haine et la patriotisme. Un deuxième extrait tiré de la voix off soutient ce propos du réalisateur et exalte le sang

«Je ne veux pas passer sous silence une transe qui est aussi une jouissance. La tuerie soulage la haine.»

Ce faisant est éliminé ainsi du champ de vision du téléspectateur toute autre dimension de l’attitude des poilus pendant et après ce conflit. Le dispositif retenu forme ainsi un écran à toute autre compréhension notamment celle du pacifisme, dans l’entre-deux-guerres, des survivants. Par une magnifique pirouette également, et par une contradiction remarquable alors qu’on a sonorisé des archives muettes de gens qui ne sont plus là pour se défendre, c’est le soldat inconnu, par essence muet, qui zappe les témoignages des survivants et notamment des deux dernier d’entre eux Lazare Ponticelli, très clair lui dans son rejet de la guerre et de l’inutilité de celle-ci («En 1914, je me suis engagé») ou Louis de Cazenave, dernier combattant ayant connu le «Chemin des Dames» :

« La guerre ? Hay hay hay ! Un truc absurde, inutile ! A quoi ça sert de massacrer des gens ? Rien ne peut le justifier, rien ! »

« La gloire, l’héroïsme ? De la fumisterie ! »

« Le patriotisme ? Un moyen de vous faire gober n’importe quoi ! »

Plus fort de café encore, cette interprétation du conflit est présentée par le réalisateur comme novatrice, révolutionnaire et sortant de l’historiquement correct :

« En réalité ce conflit a été accepté, a été consenti par la troupe et par l’arrière. Cette vision de la guerre de 14-18 est révolutionnaire, elle est radicalement différente. Elle sort de l’historiquement correct. »

Nous nageons ainsi en pleine malhonnêteté intellectuelle tant en fonction de la chronologie des questionnements historiographiques du conflit (l’école du consentement étant antérieur à l’école de la contrainte) que dans le statut des courants historiographiques, car s’il y a un « historiquement correct »— une vision officielle— c’est celle de l’école du consentement et donc les chercheurs de l’Historial de Péronne !

Ressources complémentaires :

  • Historiograpnie Première Guerre mondiale : https://lyonelkaufmann.ch/histoire/historiographie_sujets/pages/_29.html
  • Décédé, Lazare Ponticelli fait basuler la Grande Guerre dans l’Histoire

Sur les images tournées pendant la Première Guerre mondiale, un « vrai » documentaire existe : L’héroïque cinématographe (2003) de Laurent Veray et Agnès de Sacy, DVD 50 minutes, Quark Productions. Deux articles pour l’accompagner

  • http://www.cndp.fr/Tice/Teledoc/mire/mire_heroiquecine.htm avec des propositions d’utilisation avec les élèves ;
  • Un compte-rendu des Clionautes : http://www.clionautes.org/spip.php?article1611

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