Ce soir à 22h50, France 2 diffuse un documentaire de Jérôme Prieur consacré au «Mur de l’Atlantique». Reportage qui a donné également lieu à un livre : Le Mur de l’Atlantique (200 pages,18 euros, Denoël). Dans sa chronique, Pierre Assouline revient judicieusement sur cet aspect peu connu de la collaboration.
A la Libération, les entreprises (Sainrapt et Brice est la plus connue avec la Société de construction des Batignolles) ont subi des sanctions professionnelle mais une faible épuration judiciaire ; le plus souvent, une amende correspondant à un faible pourcentage des ”profits illicites” tirés de la construction du Mur; en revanche, les journalistes de la presse collaborationniste qui avaient chanté la louange de cette muraille car elle devait repousser la bolchevisation de l’Europe et y maintenir un régime fasciste, ceux-là ont été condamnés à de lourdes peines de prison quand ils n’ont pas été exécutés; il fallait du temps pour constituer les dossiers d’accusation des grands patrons, alors que ceux des journalistes étaient constitués de leurs articles; surtout, la France de la reconstruction avait impérativement besoin de dirigeants d’entreprises du bâtiment et beaucoup moins d’éditorialistes. Ainsi le voulut le Général de Gaulle.
via Le Mur de la honte de l’Atlantique – La république des livres – Blog LeMonde.fr.