«Si l’histoire veut être créative, pour prévoir un futur possible sans nier le passé, elle doit, je crois, souligner de nouvelles possibilités en divulguant ces épisodes cachées du passé quand, même pour de brefs moments, le peuple a démontré sa capacité de résister, de s’unir, à l’occasion pour gagner. » Howard Zinn, 1922-2010
L’imprévu cinématographique – Laurent Véray | Cinémadoc
“La reconstitution du passé n’est plus la seule motivation, ni le seul centre d’intérêt. Pas plus que les historiens, ces cinéastes ne cherchent à reconstituer la réalité d’hier à l’état brute. Ils interrogent au contraire la trompeuse évidence des images qu’ils utilisent, remettent en question leur prétendue objectivité, proposent d’autres lectures.”
Laurent Véray, « L’Histoire peut-elle se faire avec des archives filmiques ? », 1895, n°41, Archives, 2003, [En ligne], mis en ligne le 13 février 2007. URL : http://1895.revues.org/document266.html. Consulté le 29 juin 2010.
Dans cet article, ce qui intéresse Laurent Véray, c’est la manière dont : “Écrire l’histoire et filmer l’histoire peut relever d’un même régime de sens et de vérité”, soit “la mise en film de l’histoire”.
Rémy Besson poursuit son parcours et son état du champ concernant l’histoire et le cinéma au travers d’oeuvres charnières. Une nouvelle fois, il nous éclaire sur un article consultable en ligne. Doublement précieux!
via L’imprévu cinématographique – Laurent Véray | Cinémadoc.
Hitler, les Arabes et les Juifs | La vie des idées
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Hitler, les Arabes et les Juifs – La vie des idées
Depuis quelques années, les travaux historiques consacrés au thème de la réception arabe de la Shoah et, plus généralement, des relations entre le monde arabo-musulman et l’Allemagne nazie, se multiplient et font débat. Dans ce sillage, l’ouvrage de Gilbert Achcar Les Arabes et la Shoah, sorti en octobre 2009, se distingue notamment par son souci constant de neutralité axiologique.
Tous les ouvrages consacrés à ce sujet n’ont pas ces qualités. Ainsi en est-il des ouvrages Croissant fertile et Croix gammée de Martin Cüppers et Klaus Michaël Mallmann et Jihad et haine des Juifs de Matthias Küntzel.
Le compte-rendu de ces trois ouvrages, plus particulièrement celui d’Achar par la Vie des Idées.- – By Lyonel Kaufmann
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Entre expérience et mémoire : les soldats français de la Grande Guerre | Annales
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Entre expérience et mémoire : les soldats français de la Grande Guerre – Cairn.info
Les combattants de la Grande Guerre ont initié le XXe siècle avec un cycle de violence, tant idéologique que physique, qui est à peine refermé. Le monde change dans leur sillon. Conscients de cette transformation, les anciens combattants dominent pendant longtemps le récit de leur propre expérience. Les historiens s’y penchent plus tardivement, avec des sources nouvelles, sans que ne s’interrompe le flot de témoignages publiés. En même temps, la gamme des interprétations s’élargit.
John Horne « Entre expérience et mémoire : les soldats français de la Grande Guerre », Annales. Histoire, Sciences Sociales 5/2005 (60e année), p. 903-919.- – By Lyonel Kaufmann
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Quand le film défie l’historien – Robert A. Rosenstone | Cinémadoc
Dans son article, Robert Rosenstone part du constat que les historiens critiquent les films historiques, car ils interprètent ces derniers à l’aune de leurs propres exigences académiques. Pour l’auteur, cette critique masque un double déni. En fait, d’un côté les historiens critiquent les films car ils se rendent compte qu’ils assument également la transmission du passé et, de l’autre, ils refusent d’accepter que les films influencent également leur vision du passé. Il invite par conséquent ses collègues à “prendre au sérieux” le cinéma (p. 164). Il divise ensuite le cinéma en trois catégories (fiction, documentaire, docudrama) et choisit de s’intéresser à la fiction. Il divise cette catégorie en deux : les films grand public et les films expérimentaux, qu’il nomme post-modernes.
Robert A. Rosenstone, “”Like writing history whith lighting” : Film historique/vérité historique“, Vingtième Siècle. Revue d’histoire, n°46, 1995, p. 163
Pour le reste, je ne peux que vous inciter à lire l’entier de l’excellent article de Rémy Besson. En plus, vous avez aussi la possibilité de lire en ligne l’article de Rosenstone.
via Quand le film défie l’historien – Robert A. Rosenstone | Cinémadoc.
Problématiser 14-18 : un armistice de 21 ans?
Les préoccupations des historiens peuvent aider les enseignants à construire une problématique à laquelle leurs élèves devront ensuite répondre. En voici un exemple à l’aide d’un article de 2008 paru dans la Revue historique des armées.
En 2008, Georges-Henri Soutou s’interroge : 1918 représentait-elle la fin de la Première Guerre mondiale? Son article s’intéresse notamment à la situation en Allemagne après la signature de l’armistice ainsi que sur les motivations de Ludendorff. De manière générale, pour Soutu, il s’agissait non pas d’armistices militaires, mais politico-militaires. D’où l’importance de cette période au cours de laquelle s’arrête la Grande Guerre, mais alors que les traités de paix se font attendre. La fin de son article, fort intéressant dans son ensemble, nous offre ensuite un bel exemple permettant de problématiser la fin du conflit et de projeter les élèves dans l’étude de l’entre-deux-guerres et la Deuxième Guerre mondiale. Nous sommes également en présence d’un travail d’histoire maniant une histoire-événementielle et une histoire-problème.
Il conclut par une interrogation: Un armistice de 21 ans ?
Puis il poursuit en posant les termes du débat historiographique apparu dans les années 1980:
Une question préoccupe les historiens depuis les années 1980 : la Deuxième Guerre mondiale, guerre totale, qui a fait 50 millions de morts, qui a vu les génocides les plus graves de l’histoire, qui a vu l’utilisation de l’arme nucléaire, était-elle un phénomène spécifique ? Ou bien faut-il considérer qu’elle prolongeait la Première Guerre mondiale, après une sorte d’armistice de 21 ans, dans ce que certains appelaient une « guerre de Trente Ans » (l’expression fut employée à l’époque par de nombreux grands responsables, comme Churchill et de Gaulle, qui avaient très nettement l’impression d’assister à la suite de l’épisode précédent) ?
Dans les lignes précédentes, l’article proposait des éléments qui peuvent être exploité dans le sens d’une Guerre de Trente Ans. Puis, dans les lignes conclusives, l’article propose ensuite des éléments invitant dans le sens d’une spécificité du deuxième conflit mondial. Ainsi en est-il de son caractère de conflit idéologique alors que la Première Guerre mondiale était essentiellement un affrontement de type national ou de conflit total, «s’évadant très largement des lois de la guerre et du droit des gens traditionnel, encore à peu près respectés en 1914-1918.»
Dans tous les cas, un joli point de départ pour construire une séquence d’enseignement englobant la conclusion de 1918, l’entre-deux-guerres et la Deuxième Guerre mondiale. Une problématique non négligeable lorsqu’on ne dispose que d’une ou deux périodes d’enseignement par semaine.
De Gaulle: l'appel en «typographie animée»
C’est dans le cadre d’un projet multimédia pour son Master de l’Université de Rennes que Richard Simon a réalisé cette mise en scène en typographie animée de l’appel du 22 juin 1940 du Général de Gaulle. Appel qui, au contraire de celui du 18 juin, a bien été archivé.
Source de l’info: Libération
Images pieuses | L'Atelier des icônes
Décidément la Deuxième Guerre est à l’honneur que ce soit en Suisse autour du Général Guisan, en France avec la commémoration des 70 ans de l’Appel du 18 juin ou en Angleterre avec la retouche d’une photographie de Winston Churchill. Elle est même doublement à l’honneur dans la presse cette semaine.
Tout d’abord, un article du Daily Mail révélait qu’une affiche représentant Winston Churchill au fronton du musée “Britain at War” avait été retouchée, ôtant son célèbre cigare de la bouche du vainqueur de la barbarie nazie.
Ensuite, la presse française illustrait l’Appel du 18 juin par une photo du général de Gaulle assis devant un micro mise en scène une année après cet Appel. Il y est notamment revêtu des symboles de la France Libre encore inexistante en ce 18 juin 1940.
Le mot de la fin revient à André Gunthert dans son Atelier des icônes:
Les figures de cette histoire de carton-pâte s’inscrivent dans le droit fil des images pieuses que l’on donnait en récompense aux catéchumènes méritants, et n’ont ni plus ni moins de réalité qu’un Christ en croix. Ces icônes sont des symboles auxquels on ne demande pas de dire la vérité, mais d’être les supports de l’histoire qu’on a envie de leur faire raconter.
La véritable erreur de la correction de la photo de Churchill n’est pas d’avoir effacé un détail gênant, mais d’avoir oublié que le cigare faisait partie de la représentation standard du grand homme. Le tort de la retouche n’est pas d’avoir truqué le document, mais d’avoir trahi la légende.
Revue de presse – Histoire 2.0 06/21/2010
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1918 : la fin de la Première Guerre mondiale ? | Revue historique des armées
En modifiant un peu la citation la plus connue de Clausewitz, on pourrait dire que : « la paix, c’est la poursuite de la guerre par d’autres moyens ». Cette formule s’applique en tout cas très bien à la période qui commence le 11 novembre 1918. En fait, l’Armistice de 1918 préjugeait d’entrée de jeu un certain nombre de questions essentielles pour la paix future. On pourrait d’ailleurs en dire autant des autres armistices de l’automne 1918, conclus avec la Bulgarie, la Turquie, l’Autriche-Hongrie, sans doute moins connus mais fort importants aussi. Il s’agissait non pas d’armistices militaires, mais politico-militaires. D’où l’importance de cette période au cours de laquelle s’arrête la Grande Guerre, mais alors que les traités de paix se font attendre.
- – By Lyonel Kaufmann
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La mort en 1914-1918 | Revue historique des armées
- – By Lyonel Kaufmann
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Les artistes d’avant-garde au combat | Revue historiques des armées
Cet article propose un regard sur le monde des artistes européens dits d’« avant-garde » et de leurs œuvres à travers la Grande Guerre. Il s’agit de voir et de comprendre comment cette guerre a pu affecter les manières de penser et de pratiquer l’art selon les vues des avant-gardes. Ce n’est pas uniquement dans la guerre, mais aussi à travers la guerre que les artistes mériteraient d’être approchés. Les anticipations et les conséquences d’un conflit à dimensions totalitaires sont parties intégrantes d’une réflexion sur les manières et difficultés de représenter l’horreur. Cet article se fond non seulement sur une compréhension des rapports entre style et technique, mais sur une échelle plus générale entre la conjoncture politico-militaire et les produits de la culture formelle de cette époque.
Voici un article à lire notamment en accompagnement de la visite du site « La couleur des larmes. Les peintres devant la première guerre mondiale » : http://www.art-ww1.com/fr/visite.html- – By Lyonel Kaufmann
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Le cinéma au service de la défense, 1915-2008 | Revue historique des armées
En 1915, l’armée française se dote d’un outil spécifique pour produire des images, photographies et films, qui serviront à l’information mais aussi à l’histoire de la guerre. La section cinématographique de l’armée, supprimée en 1919, est recréée en 1939. Au sortir de la Deuxième guerre mondiale, le service cinéma des armées devient interarmées et s’installe au fort d’Ivry, tandis que le ministère s’organise dans le domaine de l’information et de la communication. Les équipes de reporters du SCA gagnent leur surnom de « soldats de l’image » au cours de la guerre d’Indochine et en Algérie. Après les conflits de décolonisation, les caméramans participent aux opérations extérieures et contribuent à la réalisation de films d’instruction et d’information au bénéfice de toutes les armées. Les évolutions techniques et le développement de la télévision puis des nouvelles technologies de l’information permettent aujourd’hui une large diffusion de ces images d’actualité et des archives cinématographiques de l’ECPAD.
- – By Lyonel Kaufmann
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Guerre et cinéma à l’époque nazie | Revue historique des armées
La guerre est un thème important du cinéma nazi dès 1933, à travers entre autres la propagation de l’idéal du soldat et de la « légende du coup de poignard dans le dos » (qui implique la promotion de la « guerre de revanche »). Mais une fois arrivée la guerre, le cinéma doit essentiellement aider les populations à tenir – il propose alors surtout des productions divertissantes, qui font oublier les rigueurs du conflit. Évoquer le cinéma dans la guerre, c’est donc aussi, paradoxalement, parler d’une certaine éviction de la guerre au cinéma – du moins dans le film de long métrage, car d’autres documents montrent au contraire les combats à l’envi.nnFilms historiques et de fiction, documentaires, « actualités », dessins animés, publicités : avec des stratégies de communication extrêmement raffinées, le régime a encouragé le développement de productions cinématographiques aux fonctions complémentaires, et a fait des salles obscures un véritable lieu de « culture populaire ».
- – By Lyonel Kaufmann
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Quand Franco fichait les Juifs d’Espagne pour le compte des nazis | Le Monde
Le régime du dictateur espagnol Francisco Franco a établi en 1941 la liste des 6 000 Juifs vivant en Espagne et a remis l’information au régime allemand nazi, selon un article publié dimanche 20 juin par le journal El Pais et répercuté par le journal Le Monde.
A la fin de la Seconde guerre mondiale, cette « Archive juive sera occultée et systématiquement détruite comme toute documentation compromettante pour le régime franquiste en relation avec la persécution antisémite des années 40 », souligne le journal. Sans commentaire…- – By Lyonel Kaufmann
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Revue de presse – Histoire 2.0 06/20/2010
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Charles de Gaulle – Paroles publiques
Le site des archives audiovisuelles des discours de Charles de Gaulle. Une production de l’INA et de la fondation Charles de Gaulle. On repassera donc pour un regard distancé relativement au général de Gaulle… Reste les documents
- – By Lyonel Kaufmann
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Présentation d’une recherche effectuée en 2009 par mes étudiants sur des blogs d’enseignants, pour interroger les démarches : quels sont les choix pédagogiques ? Quels liens avec les activités en classe ? Quels impacts sur les apprentissages ? Quelles variations selon les disciplines ? Bien des questions encore largement ouvertes.
Cette mini-recherche a donné lieu à cet article publié en ligne par « Les Cahiers pédagogiques » dans leur dossier « Le Web 2.0 et l’école » (no 482).- – By Lyonel Kaufmann
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Le blog de l’INA consacré à la commémoration du 18 juin 1940
- – By Lyonel Kaufmann
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L’appel du 18 juin 1940 et sa mise en images | Sous le capteur l’image
Si le Général de Gaulle a bien diffusé un appel le 18 juin 1940 à 22h sur les ondes de la BBC, son enregistrement préalable n’a été ni conservé par la station anglaise ni filmé, ni photographié. Or une iconographie de l’appel du 18 juin 1940 existe tout comme une bande son parfaitement identifiable. Il s’agit donc d’une construction postérieure aux faits qu’ils sont supposés décrire et dont ils alimentent aujourd’hui l’inflation commémorative. Grégory Divoux & Alexie Geers nous proposent alors un parcours dans la presse nationale française quotidienne: comment ont-ils traités lors de 70e anniversaire l’image reconstituée de ce moment? quels rapports entretiennent-ils avec la photographie.
- – By Lyonel Kaufmann
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Extrait traduit par Richard Hétu d’une chronique de Paul Krugman comparant la situation économique actuelle avec celle de 1937. Guère réjouissant…
«Soudainement, créer des emplois n’est plus à la mode, mais infliger la douleur l’est. Condamner les déficits et refuser d’aider une économie encore chancelante est devenu la stratégie partout, y compris aux États-Unis, où 52 sénateurs ont voté contre le prolongement de l’assistance aux sans-emploi en dépit du taux de chômage de long durée le plus élevé depuis les années 1930.
«Plusieurs économistes, moi compris, estiment que ce virage vers l’austérité est une énorme erreur. Elle ramène à la mémoire l’année 1937, lorsque l’effort prématuré de FDR pour équilibrer le budget a contribué à plonger une économie en convalescence dans une nouvelle et sévère récession.»
- – By Lyonel Kaufmann
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Attention, perte d’attention !!! | Veille et Analyse TICE
Depuis trois ou quatre années les ordinateurs portables sont de plus en plus prisés et remplacent progressivement nos machines de bureau. Ce développement des écrans de proximité ne serait pas une source de problème si leur potentiel d’attraction n’était pas en train de poser un réel problème de «communication» dont découle aussi des problèmes d’attention. Si le téléphone portable a déjà largement montré ses capacités de nuisance, l’ordinateur portable est en train de monter en puissance et rejoint le téléphone en terme de potentiel de nuisance communicationnelle.
Bruno Devauchelle continue en présentant deux exemples issus de son expérience: une séance de formation et un entretien.- – By Lyonel Kaufmann
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