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Comment la science fabrique des contes de fées | Pris(m)e de tête
Il y a peu, un beau conte de fées se trouvait […] dans tous les manuels scolaires. Une histoire touchante mais… fausse et biaisée. Dans une publication teintée d’humour, l’anthropologue et féministe Emily Martin décrypte avec précision les stéréotypes masculins et féminins utilisés en biologie de la reproduction. L’ovule est passif, fragile et dépendant, la menstruation est un échec de la reproduction et les ovaires voués à la dégénérescence. La femme est donc improductive et gaspilleuse de son stock d’ovules ! Au contraire, le spermatozoïde est fuselé, rapide, autonome, un petit bijou de technologie, et la spermatogenèse ne s’arrête jamais, renouvelant constamment les gamètes. En bref, les processus biologiques féminins apparaissent toujours moins dignes que leurs homologues masculins.
via Comment la science fabrique des contes de fées | Pris(m)e de tête.
Image: ntr23 sur Flick, licence CC
Film & Histoire : Le débarquement de Normandie
La pause estivale est l’occasion de rattraper ses retards en lecture de toutes sortes. Je vous proposerai donc quelques ouvrages ou lecture en ligne en lien avec le cinéma et l’histoire. Pour le reste, le site tournera très certainement au ralenti. Bon été!
Olivier Wieviorka est l’auteur en 2007 de l’Histoire du débarquement en Normandie – Des origines à la libération de Paris, 1941-1944. A proprement parler son propos n’est pas directement lié aux oeuvres cinématographiques telles Le Jour le plus long ou Il faut sauver le soldat Ryan. Pourtant sa lecture en est un indispensable contrepoint.
En effet, le Jour J, cet événement sur lequel on pense tout savoir et auquel le cinéma semble avoir définitivement forgé une légende, fait l’objet d’un examen particulièrement critique de la part d’Olivier Wieviorka. L’histoire proprement militaire que reprend O. Wieviorka diffère de sa version cinématographique : au jour J, plutôt réussi et pas si meurtrier que cela, succède une épuisante campagne dans le bocage contre une armée allemande bien accrochée. Du 6 juin au 31 juillet, en effet, les armées alliées piétinant sur leurs objectifs eurent à subir des pertes considérables dans des combats rapprochés et brutaux.
Le compte-rendu de la Revue Sciences humaines met aussi en évidence que
Pour la première fois, O. Wieviorka relève l’incidence élevée des pertes par dépression, automutilations, abandons de poste (25 à 33 % des pertes non fatales) et évoque la manière dont les services de santé improvisèrent une prise en charge de ces cas. L’issue viendra de la reprise des succès militaires, mais entretemps le sentiment que ces soldats anglais, canadiens ou américains, même expérimentés, n’allaient pas si souvent combattre la fleur au canon pour la démocratie et contre le nazisme, mais désespéraient souvent de revoir leur pays, s’est imposé au lecteur.
Nous sommes ainsi bien loin de John Wayne et plus proche de la chronique d’hommes ordinaires.
Pour la Revue d’historique des armées, l’ouvrage de Wieviorka
apporte une étude précise, détaillée et qui envisage le débarquement dans tous ses aspects : politiques, économiques, sociaux et diplomatiques. Mais cela reste avant tout un ouvrage d’histoire militaire.
Les comptes-rendus ou interviews:
- Le compte-rendu de la Revue Sciences humaines
- Le compte-rendu de la Revue historique des armées
- l’interview en 2009 du journal Le Monde : Olivier Wieviorka : « Le débarquement est aujourd’hui présenté sous un jour moins triomphaliste »
Pour sa part, l’article fort complet de la Bataille de Normandie sur Wikipedia propose une bibliographie fort utile de cette bataille ainsi qu’une brève filmographie et une galerie de photographies. Bibliographie où l’ouvrage de Wievorka figure en bonne place.
Olivier Wievorka (2007). Histoire du débarquement en Normandie : des origines à la libération de Paris (1941-1944). Paris: Seuil (collection L’univers historique), 441 pages.
Presse US: la leçon d’histoire (et d’économie) de Google « La Social Newsroom
En 1929, au sommet de la guerre entre les journaux et les radio, les mêmes arguments et la même rhétorique employés contre Internet étaient utilisés contre la radio (…): Selon le professeur Gwenyth Jackaway, de la Columbia University, “ils clamaient que les valeurs culturelles (de la nation) étaient en danger si la radio l’emportait sur le travail des journalistes (papier). (…) Seuls les journalistes papier étaient compétents pour prendre soin et disséminer l’information dans le pays.
Revue de presse du July 24th
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A partagé Cinehistory – Schwartz | Cinémadoc.
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The compromise I have worked out draws from historian David Tyack’s conclusion that contemporary decisionmakers already have a picture in their minds of what the past was like. Accurate or not, they will formulate policy based on those blurred images of the past. Like Tyack, I believe that more accurate renderings of the past than currently exist can inform the present not by prescribing particular policies but in helping educational decision makers, again in Tyack’s words: “not only to use a sense of the past (which they do willy-nilly) but also to make sense of it.” (“Historical Perspectives on the School as a Social Service Institution,” 1979, p. 56)
http://www.youtube.com/watch?v=U6a1kjhcDkY En 1963, Jean Ferrat compose cette chanson en mémoire des
http://www.youtube.com/watch?v=U6a1kjhcDkY
En 1963, Jean Ferrat compose cette chanson en mémoire des victimes des camps de concentration. Son père, immigré juif de Russie est mort à Auschwitz. La chanson fut « déconseillée » par le directeur de l’ORTF, mais passa un dimanche à midi sur la première chaîne, dans l’émission Discorama de Denise Glaser.
Nuit et Brouillard – Jean Ferrat
En 1963, Jean Ferrat compose cette chanson en mémoire des victimes des camps de concentration. Son père, immigré juif de Russie est mort à Auschwitz. La chanson fut « déconseillée » par le directeur de l’ORTF, mais passa un dimanche à midi sur la première chaîne, dans l’émission Discorama de Denise Glaser.
Cette chanson fera partie avec cinquante-neuf autre de l’ouvrage Ces chansons qui font l’histoire, publié par France-Info – Textuel, qui sortira en librairie le 25 août. Le podcast de l’émission consacrée à la chanson de Jean Ferrat est consultable en ligne: http://www.france-info.com/chroniques-ces-chansons-qui-font-l-histoire-2010-07-23-nuit-et-brouillard-458239-36-38.html
Sur l’histoire de la chanson: http://fr.wikipedia.org/wiki/Nuit_et_Brouillard_(chanson)
Les paroles de la chanson: http://fr.lyrics-copy.com/jean-ferrat/nuit-et-brouillard.htm
Les chansons censurées de Jean Ferrat sur les chaînes françaises: Jean Ferrat, chanteur engagé et censuré (Nouvel Obs)
Film & Histoire : La Résistance
La pause estivale est l’occasion de rattraper ses retards en lecture de toutes sortes. Je vous proposerai donc quelques ouvrages ou lecture en ligne en lien avec le cinéma et l’histoire. Pour le reste, le site tournera très certainement au ralenti. Bon été!
Dans son article «Les représentations successives de la Résistance dans le cinéma français» paru en 2008 dans la Revue historique des armées, Jean-François Dominé nous offre un panorama de la représentation de la Résistance dans le cinéma français de 1944 à 2008.
Jean-François Dominé nous propose un découpage en quatre époques auxquelles nous ajoutons des films emblématiques de celles-ci et cités dans l’article:
- 1944-1945, la Résistance magnifiée : La Bataille du Rail de René Clément (1946)
- 1946-1957, la Résistance en retrait : Le Silence de la mer de Jean-Pierre Melville (1949) et La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara (1956).
- 1958-1969, le renouveau de la Résistance : Paris brûle-t-il ? de R. Clément (1966), La Grande vadrouillede Gérard Oury (1966) et L’Armée des ombres de Jean-Pierre Melville (1969)
- 1971-1983, la Résistance en question : Le Chagrin et la pitié de Marcel Ophüls et Alain de Sédouy (1971), Lacombe Lucien de Louis Malle (1974) et Papy fait de la Résistance de Jean-Marie Poiré (1983)
- 1984-1993, aux marges de la Résistance : Une Affaire de femmes (1988) et L’Œil de Vichy (1993) de Claude Chabrol, Au revoir les enfants de Louis Malle (1987) et Uranus de Claude Berri (1990)
- Depuis 1994, en mémoire de la Résistance : Un héros très discret de Jacques Audiard (1995), Lucie Aubrac (1997) de Claude Berri, Monsieur Batignole de Gérard Jugnot (2002) et Laissez-passer de Bertrand Tavernier (2002)
Dans l’immédiat après-guerre émerge un courant patriotique rapidement tari. Sous la IVe République, la reconstruction mais surtout la guerre d’Algérie font un peu oublier la Seconde Guerre mondiale et la Résistance. Le retour du général de Gaulle entraîne un regain d’intérêt pour celle-ci. S’ouvre, en 1970, une période de remise en cause du mythe de la France unie et résistante qui prévalait jusqu’alors. Apparaît également un intérêt nouveau pour les aspects méconnus de la Résistance: la mémoire juive, l’action des étrangers, le rôle des femmes, les excès de la Libération. Depuis une douzaine d’années, la Résistance est devenue une lointaine référence à laquelle le cinéma rend hommage.
A la suite de Dominé, nous noterons que plusieurs cinéastes sont revenus à plusieurs reprises dans leurs oeuvres sur l’Occupation et la Résistance (Chabrol, Clément, Melville) à des périodes différentes. C’est certainement un angle de travail intéressant.
En conclusion Dominé souligne qu’
En d’autres mots, le cinéma a représenté la Résistance d’une manière correspondant le plus souvent à l’image que s’en faisait l’opinion. C’est pourquoi il l’a tour à tour magnifiée, explorée, interrogée, critiquée, parodiée, citée et honorée.
Une nouvelle fois, le cinéma joue le révélateur de son époque concernant le regard que celle-ci porte sur un passé proche ou lointain. Les lecteurs assidus de ce blog ne devrait plus s’en étonner.
Jean-François Dominé, « Les représentations successives de la Résistance dans le cinéma français » Revue historique des armées, 252 | 2008, [En ligne], mis en ligne le 05 août 2008. URL : http://rha.revues.org//index3173.html. Consulté le 20 juin 2010.
Film & Histoire : 14-18 au cinéma
La pause estivale est l’occasion de rattraper ses retards en lecture de toutes sortes. Je vous proposerai donc quelques ouvrages ou lecture en ligne en lien avec le cinéma et l’histoire. Pour le reste, le site tournera très certainement au ralenti. Bon été!
En 2008, Laurent Véray, maître de conférences en études cinématographiques à l’université Paris X-Nanterre, publiait La Grande Guerre au cinéma. De la gloire à la mémoire. Photographies, affiches de films et photogrammes figurent à chaque page et confèrent, de fait, à cet ouvrage un intérêt supplémentaire.
Deux comptes-rendus de cet ouvrage vous fourniront d’utiles informations complémentaires sur cet ouvrage:
- Mémoire visuelle de la Grande Guerre (nonfiction.fr)
- Le compte-rendu de la Cliothèque (Clionautes)
Laurent Véray (2008). La Grande Guerre au cinéma. De la gloire à la mémoire. Paris: Ramsay, coll. «Cinéma», 240 pages
Mise à jour (26.01.2014)
Autre compte-rendu désormais disponible en ligne et en libre-accès :
- François Amy de la Bretèque, « Laurent Véray, La Grande Guerre au cinéma, de la gloire à la mémoire », 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze [En ligne], 58 | 2009, mis en ligne le 01 octobre 2012, consulté le 25 janvier 2014. URL : http://1895.revues.org/3983
Comme l’indique de la Bretèque : «La réflexion de Laurent Véray sur la Première Guerre mondiale s’inscrit explicitement dans une école de pensée historiographique précise, celle dite « de Péronne ».»