• Passer à la navigation principale
  • Passer au contenu principal
  • Passer à la barre latérale principale
Histoire Lyonel Kaufmann

Histoire Lyonel Kaufmann

  • Mes Publications
  • Blog
  • Cours
    • Planifier
    • Film&Histoire
  • A propos

Opinions&Réflexions

Qui construit le futur de l’éducation ? Google !

19 mai 2017 by Lyonel Kaufmann

Dans le New York Times, un article de Natasha Singer revient sur une transformation en profondeur que produisent les Gafam (Google Apple Facebook Amazon Microsoft) : l’ubérisation des services publics, non pas seulement via la recherche, mais via la mise à disposition massive de leurs plateformes, comme elle l’illustre en observant le rôle de Google dans l’éducation.

Depuis 5 ans, Google est devenu un acteur majeur de l’éducation aux Etats-Unis, en proposant des ordinateurs portables low-cost (les fameux ChromeBooks) et des applications gratuites aux écoles. Aujourd’hui, ce serait plus de la moitié des élèves américains du primaire et du secondaire qui utiliseraient Google et les Chromebooks compteraient pour la moitié des ordinateurs disponibles dans les classes américaines. Mais, remarque Natasha Singer, « les écoles offrent à Google bien plus qu’elles n’obtiennent : elles lui offrent des générations de futurs consommateurs ». Si Google ne gagne qu’une trentaine de dollars en vendant ses appareils aux écoles, en habituant les élèves à ses services, elle obtient quelque chose qui vaut beaucoup plus. Reste que le modèle économique de Google n’est pas celui d’Apple ou de Microsoft qui demeurent des acteurs majeurs de l’éducation : Google se finance par la publicité ciblée en ligne pas par la vente de logiciel ou de matériel. Bram Bout, directeur de l’unité éducation de Google, rappelle que les services éducatifs de Google sont limités comme l’indique la notice de confidentialité, et souligne que ses services éducatifs dédiés ne montrent pas de publicités. Reste que parents et services éducatifs souhaiteraient que Google soit plus disert sur les données qu’il collecte et la façon dont la firme les utilisent.

L’article tente de retracer l’histoire du succès de Google dans les services éducatifs, qui semble plus lié à la réponse technique que Google a su offrir pour permettre à chaque élève d’avoir un e-mail que pour la simplicité collaborative liée à l’intrication entre ses services. C’est le coût de la gestion des services d’e-mail qui semble avoir fait basculer nombre de services éducatifs vers les solutions proposées par Google, renforcé par les possibilités de collaboration simplifiées des outils de Google qui ont, elles, séduit les professeurs. Quant aux Chromebooks, ils sont venus ensuite comme une réponse supplémentaire aux problèmes du numérique à l’école. La complémentarité des ordinateurs avec la suite logicielle de Google, leur prix, leur simplicité d’administration (la possibilité d’utiliser n’importe lequel par exemple) et la possibilité par exemple de les administrer en groupe et à distance (par exemple de bloquer à distance la possibilité de chercher en ligne quand les élèves doivent répondre à un QCM) a visiblement fait la différence. Le fait qu’ils soient inutilisables pour quelque 20 % des élèves ne disposant pas d’une connexion à domicile, semble plus avoir été une difficulté à résoudre, qu’un obstacle. Google a d’ailleurs amélioré les capacités hors connexion de ses applications éducatives. En 2012, les Chromebooks ne représentaient que 1 % des ordinateurs des écoles primaires et secondaires américaines. Aujourd’hui, ils représentent 58 % du parc.

Quant à Google Classroom, plus de 100 000 professeurs à travers le monde ont participé à l’amélioration du produit, oubliant un peu vite l’administration scolaire qui a pointé pourtant quelques limites au produit, notamment dans l’enregistrement et la gestion de commentaires problématiques ou intimidants que pouvaient se faire les élèves entre eux. Aujourd’hui, quelque 15 millions d’élèves du primaire et du secondaire aux Etats-Unis utilisent Google Classroom. « Google a utilisé d’une manière très créative les ressources publiques – notamment le temps et l’expertise des professeurs – pour construire un nouveau marché à moindre coût », constate rétroactivement Patricia Burch, spécialiste en éducation.

La force de Google semble surtout d’avoir été capable d’améliorer très rapidement ses produits en répondant aux demandes et au retour des professeurs et de l’administration scolaire.

  • via InternetActu.net sous CC BY 3.0

Classé sous :Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Enseigner les génocides : l’exemple de la semaine de la recherche sur les génocides

12 mai 2017 by Lyonel Kaufmann

blank

A fin avril, François Hollande a initié une « semaine de la recherche sur les génocides » dans les lycées. En l’absence de tout texte officiel, l’Association des Professeurs d’Histoire-Géographie (APHG) a interrogé l’inspecteur général Vincent Duclert, président de la Mission d’étude sur la recherche et l’enseignement des génocides, sur la façon dont elle pourrait s’imposer dans les établissements.

Vincent Duclert, après avoir été pendant treize ans enseignant en collège et lycée, puis quatorze ans professeur agrégé dans le supérieur, est devenu en avril 2013 inspecteur général. Il est également professeur associé à Sciences Po et chercheur à l’EHESS. Nommé par la ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche à la tête de la Mission d’étude en France sur la recherche et l’enseignement des génocides et des crimes de masse, s’est à ce titre qu’il a répondu aux questions de l’APHG. Points forts.

Sur l’origine de la « mission scientifique » que la ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a confiée à incent Duclert.

Vincent Duclert : Le principe de cette Mission a été annoncé publiquement lors du discours par lequel la ministre a ouvert le colloque « Le génocide des Arméniens : cent ans de recherche », à la Sorbonne, le 25 mars 2015. Puis elle a été installée officiellement par la ministre le 18 octobre 2016.

La question centrale pour Vincent Duclert sur l’enseignement des génocides, des crimes de masse et des violences extrêmes.

Vincent Duclert : Pourquoi le « Plus jamais ça » proclamé avec beaucoup d’espérance au lendemain de la découverte de la « solution finale de la question juive » et de tous les crimes de masse nazis qui l’ont accompagnée, n’a pu empêcher l’entreprise de destruction conduite par les Khmers rouges au Cambodge ou bien le génocide des Tutsi au Rwanda ? Pourquoi n’ont pas été entendues les analyses d’un Aimé Césaire exposant en 1950 dans son Discours sur le colonialisme comment les traites et les esclavages ont accoutumé l’Europe aux violences extrêmes, avec l’illusion qu’elle les limiterait à ses périphéries notamment coloniales sans réaliser qu’elle les installait au cœur de ses sociétés, de ses Etats ? Pourquoi est-il si difficile de penser la destruction de la société syrienne par le régime de Bachar el-Assad et celle des sociétés moyen-orientales par Daech ou encore les violences extrêmes que subissent les démocrates de Turquie au point d’en pousser certains au suicide, au refus de la vie donc ?

A laquelle s’ajoute un contexte politique inquiétant en France comme ailleurs :

Vincent Duclert : l’actualité de la campagne électorale en France ne peut qu’alarmer sur la dimension de fragilité des savoirs sur les génocides, les crimes de masse et les violences extrêmes, et sur les menaces qui pèsent sur eux. Candidate aux plus hautes fonctions de la République, Marine Le Pen a récusé par sa déclaration du 9 avril dernier l’avancée du discours du Vel d’Hiv’ qui actait le travail des historiens. Aujourd’hui, c’est une mise en cause inquiétante de ces derniers qui ne concerne pas seulement le cas français. Le pouvoir polonais actuel s’est lancé dans une vaste offensive idéologique contre un historien, Jan Gross, membre de notre Mission, coupable d’avoir mené des travaux sur l’importance du « voisinage » dans l’extermination des Juifs de Pologne. …

Tout cela démontre que le savoir sur les génocides, les crimes de masse et les violences extrêmes, non seulement reste fragile mais qu’il est aujourd’hui menacé par des extrêmes radicalisées.

Une semaine de la recherche sur les génocides et non pas une entreprise mémorielle. Une reconnaissance des démarches d’enquêtes initiées par les enseignants.

Vincent Duclert : La Mission instituée par la ministre prend dans ce contexte tout son sens, qui est précisément d’opposer à ces tentations idéologiques la garantie de la connaissance scientifique en lui donnant plus de moyens pour protéger l’école. Vous constaterez comme moi que la Mission est née en mars 2015 d’un moment de prise en compte de ce que la recherche peut pour un génocide longtemps ignoré et souvent nié, et qui aujourd’hui contribue, comme la Shoah, comme le génocide des Tutsi comme les crimes du communisme, à la connaissance de l’histoire innommable et bien réelle de l’humanité. On peut et on doit être critique sur les initiatives du politique en matière scientifique, cela fait partie précisément de la démarche scientifique mais je puis attester que cette Mission correspond à de vraies interrogations, qu’elle bénéficie d’une totale indépendance (…) et que son travail n’est rendu possible qu’en vertu de la volonté politique de lui donner précisément les garanties de cette indépendance.

(…)

(Dans son annonce du 24 avril 2017, le Président de la République,) parle bien de recherche et non de mémoire et c’est même une première dans les dispositifs de l’Education pour le second degré, c’est l’occasion qui est donnée de rapprocher ce dernier du supérieur et réciproquement sur des sujets qui méritent une convergence des efforts et de compétences. C’est aussi la traduction très concrète de la reconnaissance qui est accordée à tous les professeurs s’employant à mener des travaux de recherche et à nourrir leur enseignement de cette éthique de l’enquête et de la connaissance scientifique, des professeurs formés par des concours de recrutement incluant des questions de programme liées à la recherche universitaire et formés tout au long de leur carrière par des sessions de travail comme les universités d’été du Mémorial de la Shoah. Cette relation avec les savoirs scientifiques est une garantie fondamentale des progrès pédagogiques et de l’éthique professionnelle des enseignants.

Une semaine de la recherche qui concerne tous les génocides :

Vincent Duclert : le projet est bien d’offrir la possibilité aux établissements, aux équipes de professeurs de réfléchir aux processus génocidaires, aux engagements de celles et ceux qui les révélèrent et les refusèrent, en exploitant les dynamiques de recherche sur les génocides. On ne peut les étudier sans les aborder par les larges continuums de violence dans lesquels ils s’inscrivent, sans penser les circulations qui s’opèrent en termes de pratiques mais aussi de visions du monde et du poids des représentations scientistes ainsi du darwinisme social et du racisme biologique à l’œuvre contre les Arméniens, contre les Juifs, contre les Tutsi, contre les Tziganes.

Quelques exemples de démarches pédagogiques possibles

Vincent Duclert : La semaine de la recherche sur les génocides, les crimes contre l’humanité et les crimes de masse constitue ainsi une opportunité offerte aux équipes pour revisiter et approfondir ce qui a été vu en cours, à l’aune d’un témoignage situé, d’une recherche expliquée, d’une œuvre présentée même dans le cadre de l’accueil d’artistes en résidence par certains établissements. Le choix d’un temps hebdomadaire permet simultanément de ne pas bouleverser l’emploi du temps général et de pouvoir mobiliser les élèves sur des événements qu’ils auront pu préparer, y compris d’un point de vue organisationnel comme au lycée Maulnier qui réalise déjà chaque année ce que nous proposons au niveau national.

Quels sont les degrés d’enseignements concernés par cette semaine de recherche sur les génocides ?

Vincent Duclert : Les lycées, et sans oublier bien sûr les lycées professionnels, ont vocation à organiser ces semaines de la recherche notamment parce que des groupes d’élèves peuvent s’impliquer avec les professeurs dans leur définition et leur organisation. Mais le niveau du collège est aussi concerné, en lien étroit avec les deux génocides étudiés en histoire en classe de troisième, en relation avec les deux guerres mondiales. L’implication des élèves pourra contribuer aussi à orienter le parcours citoyen. Les modalités pratiques sont en cours de réflexion au sein de la Mission, ainsi que l’articulation avec l’école primaire au sein du cycle 3.

Quelle est l’articulation entre cette semaine et le 27 janvier « Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité » ?

Vincent Duclert : Le 27 janvier, « Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité », est une date qui appartient au calendrier mémoriel des commémorations nationales et, pour celle-ci, européennes et internationales. La semaine de la recherche s’en distingue clairement même si le 27 janvier est l’occasion, dans les établissements, d’initiatives pédagogiques fortement ancrée dans le partage de la connaissance. Aussi peut-on tout à fait imaginer que des projets pédagogiques puissent être lancés ce 27 janvier et trouver leur aboutissement lors de la semaine de la recherche à la fin du mois d’avril suivant.

La semaine de la recherche pourrait aussi accueillir certains palmarès académiques du Concours national de la Résistance et de la Déportation dont la première démarche est « la démarche scientifique » : « ce concours est l’occasion de faire entrer, chaque fois que c’est possible, les résultats de la recherche dans les contenus des enseignements ». La démarche scientifique converge d’autant avec la démarche didactique et la démarche pédagogique que défend aussi le CNRD.

L’intégralité de l’entretien : Entretien. Semaine de la recherche sur les génocides avec E. Vincent Duclert (site de l’APHG)

Source de l’image d’en-tête : M. Vincent Duclert ouvre en Sorbonne le colloque international du 25 mars 2015 : « Le génocide des Arméniens, cent ans de recherche ». © Jean Yérémian. Tous droits réservés.

Classé sous :Didactique, Opinions&Réflexions

Le smartphone devient-il le nouveau « crayon-livre » de l’élève ? – Veille et Analyse TICE

17 avril 2017 by Lyonel Kaufmann

blank

Un très bon billet de Bruno Devauchelle sur la place, l’usage et la question des smartphones à l’école. Extrait :

«Revenons alors à la salle de classe. La fameuse « liberté pédagogique » doit-elle permettre cette évolution vers le « nouveau crayon-livre » ? Les tentatives d’encadrement sont-elles vaines ? On se trouve en fait face à un problème qui n’a pas encore été réellement pensé. Dans un film (désormais introuvable ?) de Curiosphère on entendait des jeunes de classes de 1ère parler de leurs usages en classe. Cette émission montrait la normalité, pour les élèves, de l’usage du téléphone portable (à l’époque en 2010) et effleurait la question du potentiel pour apprendre (consultation de dictionnaires… calculatrice). Les témoignages recueillis auprès des enseignants semblent tous confirmer que cet usage en classe accompagné par l’enseignant est préférable à l’usage clandestin. De plus il ne génère pas autant de troubles qu’on pourrait s’y attendre.»

Le billet à lire : Le smartphone devient-il le nouveau « crayon-livre » de l’élève ? – Veille et Analyse TICE

Crédit image : CC0 Public Domain. Via Pixabay

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

Nicolas Offenstadt : « La bataille du Chemin des Dames a été marginalisée dans l’Histoire »

15 avril 2017 by Lyonel Kaufmann

blank

Le Président Hollande est attendu dans l’Aisne pour les cérémonies du centenaire de l’offensive Nivelle du 16 avril 1917 au Chemin des Dames. L’historien Nicolas Offenstadt, spécialiste de la première Guerre mondiale est l’invité d’Ali Baddou sur France Inter.

Vers une réhabilitation ?

François Hollande sera le premier chef d’Etat français à commémorer l’offensive du 16 avril 1917 au Chemin des Dames. En 1917, un million d’hommes étaient mobilisés sur cette offensive, et 90.000 d’entre eux sont morts.
Pourquoi commémorer cette défaite ? « C’est avant tout pour commémorer la mémoire des soldats qui se sont battus« , explique Nicolas Offenstadt. « On ne peut pas commémorer une offensive ratée qui met en cause et le commandement et le gouvernement, donc c’est avant tout pour se pencher sur la mémoire des soldats« .
Lors de cette commémoration, des soldats fusillés pour l’exemple au cours de cette bataille marquée par les révoltes et les mutineries sera évoquée. Est-il question de les réhabiliter, là où Lionel Jospin en 1997 les avait réintégrés à la mémoire. « François Hollande a déjà fait ce qu’il y avait à faire : mettre en ligne les dossiers des fusillés, et refaire faire la muséographie du musée de l’Armée pour y intégrer la mémoire de la désobéissance« , assure l’historien, qui reconnaît avoir été consulté par les équipes de François Hollande pour l’écriture de son discours commémoratif.
La commémoration devrait aussi être une occasion de rendre hommage aux tirailleurs sénégalais, qui ont eux aussi payé un lourd tribut dans cette bataille. « Pour des troupes venues d’Afrique, il y avait des souffrances particulières au froid, sans compter que le commandement était beaucoup plus dur avec les troupes coloniales », explique-t-il.

Regardez l’intégralité de l’interview de Nicolas Offenstadt :

Lien vers l’émission : Nicolas Offenstadt : « La bataille du Chemin des Dames a été marginalisée dans l’Histoire »

La Chanson de Craonne

On associe La Chanson de Craonne à cette bataille. Sur l’histoire de cette chanson, je vous propose de consulter l’article que lui consacre l’histeobox.

Après avoir traité de l’élaboration de cette chanson et son association à l’offensive au Chemin des Dames, l’article traite également fort bien de la question des mutineries de 1917 (grève ou refus de la Guerre ?) comme de la démythification de Pétain.

L’article d’histeobox conclut :

«La chanson de Craonne s’est progressivement imposée aux yeux de nos contemporains comme la chanson emblématique de la grande guerre. Elle jouit d’une aura particulière et des légendes tenaces continuent à courir sur son compte. D’aucuns affirment, alors qu’aucune source ne l’atteste, que les autorités militaires françaises auraient promis une forte récompense à quiconque dénoncerait l’auteur du morceau. Autre idée reçue, la Chanson aurait été interdite de diffusion sur les ondes jusqu’à une date récente. Or il n’en est rien!
Le morceau connaît aujourd’hui une nouvelle notoriété. De nombreux interprètes se sont essayés à ce morceau, notamment Marc Ogeret, les Amis d’ta femme (1998), Maxime Leforestier (2003), Sanseverino… Des films (l’adaptation d’un long dimanche de fiançailles par JP Jeunet) téléfilms consacrés à la guerre de 14-18 utilisent la chanson.
Pour terminer, laissons la parole à un des personnages du roman « Pain de soldat » écrit par Henry Poulaille en 1937: « Quand bien même on crèverait tous, elle résisterait elle, puisqu’elle avait tour à tour chanté les plateaux de Lorette, ceux de Verdun, ceux de Craonne. C’est la chanson née du peuple de la guerre. Elle est sans chiqué, sans art, elle est un cri. »»

Source image : Attaque française au Mont des Singes, Collection particulière – Plaque de verre stereoscopique sur la Premiere guerre mondiale © AFP / Josse / Leemage

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Luther, le réformateur, était aussi apôtre de l’antisémitisme

11 avril 2017 by Lyonel Kaufmann

blank

Le moine allemand, initiateur du protestantisme est la figure de proue de la commémoration des 500 ans de la Réforme. Au cours de sa vie, l’homme a eu une attitude complexe face aux juifs. La Page Histoire de Guillaume Henchoz parue dans le Matin Dimanche du 9 avril 2017. Morceaux choisis.

Le 31 octobre 1517, le moine allemand Martin Luther placarde sur la porte de l’église de Wittemberg 95 thèses critiquant le commerce des indulgences. Cinq siècles plus tard, c’est bien la figure de Luther qui est mise en avant pour commémorer les débuts de la Réforme. Mais certains aspects de sa personnalité posent problème: c’est le cas de son antisémitisme affiché.

Pour l’historien Thomas Kaufmann, auteur du récent ouvrage «Les juifs de Luther», il faut d’abord replacer le réformateur dans son contexte historique. A la fin du Moyen- Age, l’antisémitisme est une posture courante chez les intellectuels et les clercs. Luther ne fait pas exception. Les théologiens versent volontiers dans l’antijudaïsme: on reproche aux juifs de se four- voyer en ne reconnaissant pas le figure messianique de Jésus. S’ils sont régulièrement persécutés, on cherche aussi à les convertir. Et c’est bien le programme que se fixe le réformateur de Wittemberg: «Puisque la lumière dorée de l’Evangile commence à se lever et à rayonner, on peut espérer que de nombreux juifs seront convertis d’une façon consciencieuse et fidèle», écrit-il dans sa correspondance en 1521. Deux ans plus tard, Luther signe un texte, «Que Jésus-Christ est né juif», dans lequel il préconise une «coexistence» avec les juifs… du moins le temps que ces derniers abandonnent leur «fausse religion». Une lecture juste de l’Ancien Testament ne peut que mener à la con- version, estime le réformateur. Cela ne l’empêche pas d’insister sur le fait qu’il faut se montrer extrêmement prudent sur la véracité de ces conversions. «Il y a chez les juifs une nature qui les pousse à la tromperie», écrit-il encore.

Mais au fil des années, le réformateur déchante: les conversions tant attendues ne se sont pas légion et Martin Luther, désabusé, change peu à peu son fusil d’épaule: «Nous voyons bien à l’expérience quotidienne que nous faisons avec les juifs à quel point ils sont inflexibles et endurcis de génération en génération. Ils peuvent parler du Christ d’une façon venimeuse et haineuse qui dépasse toute mesure.» En 1543, il écrit une charge haineuse, «Des juifs et de leurs mensonges». Pour Thomas Kaufmann pourtant, la position de Luther sur le judaïsme ne change pas vraiment tout au long de son parcours: le réformateur cherche à faire entrer les juifs dans le giron du protestantisme tout en se méfiant de la sincérité de leur conversion.

blank

Pour l’historien Johann Chapoutot, avec lequel Guillaume Henchoz s’est entretenu dans le cadre d’une série d’entretien menés en marge du festival Histoire et Cité qui s’est tenu à Genève, tout en reconnaissant qu’il y a dans les positions du réformés de Wittemberg une forme d’antisémitisme qui ne relève pas exclusivement d’un antijudaïsme théologique, il insiste également sur le fait qu’il faut attendre le XIXe siècle et les théories sur les races pour parler d’une forme antisémitisme moderne. Si Luther s’emporte régulièrement sur le “sang des juifs”, son premier objectif restera de les convertir au christianisme et non pas de les éliminer en tant que race ou peuple.

Lire l’article complet : https://medium.com/quelle-histoire/luther-le-réformateur-était-aussi-apôtre-de-lantisémitisme-91273d5d050

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Les États-Unis sont-ils encore les États-Unis? par Henry Rousso

26 février 2017 by Lyonel Kaufmann

blank

Dans un témoignage publié sur le site du Huffington Post, l’historien Henry Rousso, spécialiste de l’Holocauste et de l’Occupation nazie en France, revient sur les circonstances qui ont failli le voir expulsé des Etats-Unis alors qu’il se rendait pour une conférence à l’Université du Texas à Houston. Édifiant et inquiétant à plus d’un titre dans cette Amérique trumpienne.

Henri Rousso, historien mondialement reconnu notamment pour son ouvrage « Le syndrome de Vichy », a été à deux doigts d’être refoulé du territoire américain alors qu’il était invité pour une conférence à l’Université du Texas.

Le refoulement a pu être évité de justesse grâce à l’intervention des responsables de l’université texane et avec l’aide d’une professeure de droit spécialisée dans les questions d’immigration, Fatma Marouf.

FORUM DES IMAGES Henry Rousso, l'historien auteur du "syndrome Vichy"
FORUM DES IMAGES
Henry Rousso, l’historien auteur du « syndrome Vichy »

Agé de 62 ans, Français juif né en Egypte, Henry Rousso est professeur d’université et directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Dans un premier temps, il a pu donner de ses nouvelles par l’intermédiaire de deux tweets (Henry Rousso, l’historien auteur du « syndrome Vichy », à deux doigts d’être refoulé du territoire américain).

Dans un deuxième temps, il en a fait le compte rendu. Il s’agit d’un édifiant récit sur les résultats de moins de deux mois de présidence de Donald Trump. Il n’y a pas de quoi se réjouir. Comme dans l’Allemagne de 1933. En voici quelques extraits.

La situation :

«Le 22 février dernier, j’ai atterri vers 14h30 à l’aéroport de Houston, aux États-Unis, en provenance de Paris. Je devais me rendre à un colloque de la Texas A&M University (College Station), où j’ai été invité à plusieurs reprises ces dernières années. Au guichet de l’immigration, une fonctionnaire me refuse l’entrée et m’emmène dans une salle attenante pour contrôle, sans explications. Une trentaine de personnes y attendent que l’on statue sur leur sort. J’observe machinalement une certaine fréquence dans les entrées et sorties. Au bout de trois quarts d’heure, alors que la plupart de ceux qui attendent repartent sans problèmes, un jeune officier de police me demande de le suivre dans un bureau particulier. Commence alors un interrogatoire informel. Je lui demande ce qui me vaut d’être là. Il me répond : « contrôle aléatoire » (random check). Il me demande ce que je viens faire aux États-Unis. Je lui présente alors la lettre d’invitation de l’université. Cette intervention doit-elle être rémunérée ? Je confirme – c’est la règle dans beaucoup universités Nord-américaines. Il m’objecte alors que je n’ai qu’un visa touristique et non un visa spécifique de travail.»

Il en découlera alors un interrogatoire étendu à l’issue duquel le fonctionnaire l’informe qu’il va être refoulé (deported). A 19h00, Henry Rousso comprend que rien ne se passera avant le lendemain.

«Je m’apprête donc à passer encore entre une dizaine ou une vingtaine d’heures installé sur une chaise, sans téléphone – l’usage en est interdit –, avant de pouvoir occuper un fauteuil un peu plus adapté à la situation de personnes ayant effectué un long voyage. Toutes les heures, un fonctionnaire vient nous proposer à boire ou à manger, et nous fait signer un registre comme quoi nous avons accepté ou refusé. Malgré la tension, j’observe ce qui se passe dans ce lieu insolite, à la fois salle d’attente anodine et zone de rétention. Si la plupart des policiers adoptent un ton réglementaire, non discourtois, quelques-uns ricanent discrètement en observant cette population hétéroclite sous leur contrôle. Une policière engueule une femme dont le garçon de trois ans court dans tous les sens. Un homme se lève pour demander ce qu’il en est de sa situation. Trois policiers lui hurlent de s’asseoir immédiatement.»

Vers 21h00, il assiste au renvoi d’un Mexicain, «bien mis de sa personne», menotté, enchaîné à la taille, et entravé aux chevilles. A 1h30 du matin, les choses évoluent enfin dans le bon sens pour Henry Rousso à la suite de l’intervention de l’Université du Texas. Un policier lui indique alors qu’il s’agirait d’une erreur. A aucun moment des excuses ne lui seront néanmoins adressées.

Vient alors le temps de l’analyse :

«Historien de métier, je me méfie des interprétations hâtives. Cet incident a occasionné pour moi un certain inconfort, difficile de le nier. Je ne peux, cependant, m’empêcher de penser à tous ceux qui subissent ces humiliations et cette violence légale sans les protections dont j’ai pu bénéficier.»

des questions :

«Quand bien même aurais-je commis une erreur, ce qui n’est pas le cas, cela méritait-il pareil traitement? Comment expliquer ce zèle, évident, de la part du policier qui m’a examiné et de son supérieur hiérarchique sinon par le souci de faire du chiffre et de justifier, au passage, ces contrôles accrus? J’étais d’autant plus « intéressant » que je ne tombais pas dans la catégorie habituelle des « déportables ».

Et enfin celui de sa conclusion qui n’a rien, mais alors rien, de rassurant :

«Telle est donc la situation aujourd’hui. Il faut désormais faire face outre-Atlantique à l’arbitraire et à l’incompétence la plus totale. Je ne sais ce qui est le pire. Ce que je sais, aimant ce pays depuis toujours, c’est que les États-Unis ne sont plus tout à fait les États-Unis.»

Il faut remercier grandement Henry Rousso pour son témoignage et son analyse dans un temps aussi rapide. Il faut espérer que les moyens actuels d’information permettent mieux que dans les années 1930 de faire circuler les informations et de se mobiliser contre l’arbitraire et le dévoiement de nos démocraties au profit de régimes autoritaires.

L’article complet à lire : Les États-Unis sont-ils encore les États-Unis?

Source de l’image : Panoramic Images

Classé sous :Opinions&Réflexions, Publications, sur le web

La colonisation est-elle juridiquement un crime contre l’humanité ?

22 février 2017 by Lyonel Kaufmann

blank

En qualifiant de « crime contre l’humanité » la colonisation française en Algérie, le candidat à l’élection présidentielle Emmanuel Macron a suscité dernièrement la polémique.

Mais qu’en est-il de cette affirmation sur un plan juridique ? Le droit international appréhende-t-il la colonisation comme un crime contre l’humanité ?

La question est au cœur de l’actualité française ; elle est aussi au cœur de l’actualité internationale compte tenu de la colonisation d’Israël en territoires palestiniens. La Palestine étant désormais membre de la Cour pénale internationale (CPI), la question est actuellement sous examen préliminaire au sein de cette juridiction.

L’article de Catherine Le Bris se propose de répondre à la question sous l’angle des règles juridiques internationales.

Lire l’article : La colonisation est-elle un crime contre l’humanité ?

Source de la photo d’entête : Emmanuel Macron lors d’une visite d’un cimetière à Alger, le 14 février 2017. AFP

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions

Peut-on dire, comme Emmanuel Macron, que la colonisation est un « crime contre l’humanité » ?

17 février 2017 by Lyonel Kaufmann

blank

Pour Le Monde, l’historienne Sylvie Thénault revient sur les propos récents d’Emmanuel Macron jugeant la colonisation comme crime conte l’Humanité. Extrait.

«Historiquement : la colonisation forme un tout inséparable. Elle est l’appropriation illégitime, par la force, d’un territoire et de ses habitants. Cette appropriation a signifié, à la fois, la violence et les souffrances de ceux qui la subissaient et la mise en place d’infrastructures administratives et économiques. A leur sujet, en outre, il ne faut pas exagérer la mise en valeur de l’Algérie : tous les gouvernements qui, après 1945, ont cherché à combattre le succès du nationalisme, ont fait le constat du sous-développement économique et social de l’Algérie. Ils ont alors conçu des plans de développement mais le seul à avoir eu un impact réel a été très tardif : le plan de Constantine, lancé en 1958, quatre ans avant l’indépendance.»

Sylvie Thénault est directrice de recherche au CNRS et historienne. Ses travaux portent sur la colonisation de l’Algérie et sur la guerre d’indépendance algérienne. Elle s’est particulièrement intéressée à la répression et au droit dans le contexte colonial.

Source : Peut-on dire, comme Emmanuel Macron, que la colonisation est un « crime contre l’humanité » ?

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions

Faut-il enseigner l’innovation aux étudiants ?

17 février 2017 by Lyonel Kaufmann

blank

Avec cet article intéressant concernant la question de l’innovation dans les organisations, il est également possible de réfléchir à la question de l’innovation dans l’enseignement. L’article donne ansi à réfléchir par rapport à la question du système scolaire et de la formation des enseignants :

«Finalement l’innovation n’est-elle pas juste une nouvelle manière de repenser certains outils ou certaines méthodes existants dans une logique accrue de différenciation et de compétitivité des organisations ?

Cette interrogation peut également être justifiée sur deux points. D’abord, les études des différents cabinets spécialisés et certains travaux académiques montrent que les organisations génèrent plus d’innovations de type incrémentale que radicale. On est donc davantage dans une logique de perfectionnement des produits et services existants que dans celle d’innovations de rupture permettant la création de nouveaux marchés et de nouveaux usages durables pouvant aller jusqu’à la création d’un écosystème.

Ensuite, l’innovation est très souvent une problématique de perception des acteurs et des consommateurs (Rogers, 2003). Il peut exister un décalage entre le niveau de R&D et les investissements des entreprises et le degré d’innovation perçu des consommateurs, et cela fonctionne aussi à double sens (par exemple certains produits sont perçus comme très innovants notamment par rapport à leur design et non leurs fonctionnalités techniques ou les inventions techniques qu’ils intègrent).»

L’innovation par le design indique ainsi qu’on peut s’attacher plus à la forme qu’au fond pour qu’on ait le sentiment de l’innovation. Un effet Canada Dry en quelque sorte. J’ai l’impression que c’est souvent le cas dans le domaine pédagogique avec certains de ces effets modes.

Cependant, dans les organisation, si les innovations sont de nature incrémentale et de perfectionnement plus que radicale et de rupture, ces démarches peuvent néanmoins amener à la création d’un (nouvel) écosystème.

Une telle conception se retrouve d’une certaine manière dans le modèle SAMR développé relativement aux questions des innovations pédagogiques numériques.

blank

En effet, si les deux premiers niveaux de ce modèles de l’introduction de nouvelles technologies par les enseignants ne débouchent par sur une véritable innovation pédagogique, les deux derniers niveaux amènent à de véritables innovations. De plus, il faut envisager ce modèle comme des étapes successives. À ce sujet, vous pouvez lire ma chronique pour le Café pédagogique (A quelles conditions la Classe inversée en histoire est-elle innovante ?)

Source : Faut-il enseigner l’innovation aux étudiants ?

Source de l’image d’en-tête : Incubateur de l’ISC Paris. ISC Paris

Classé sous :Humanités Digitales, Opinions&Réflexions

1917 – 2017 : Début et fin de l’hégémonie américaine ?

14 février 2017 by Lyonel Kaufmann

blank

L’année 1917 fut une année importante et même décisive dans le cours de la Première Guerre mondiale et le futur de la géopolitique mondiale. Pour le magazine Prospect, 2017 marquerait la fin de cette ère.

Pour Prospect, cette porte ouverte sur le futur de l’histoire mondiale à moins été la Revolution russe que parce qu’en 1917 ont pris le leadership mondial et qu’il a continué à le faire jusqu’à aujourd’hui.

A l’inverse 2017 marquerait la fin d’un siècle d’hégémonie américaine.

En deux articles, la revue présente la naissance de l’hégémonie américaine (1917—365 days that shook the world) et sa faillite en raison du pourrissement de la politique américaine, suite à l’élection de Donald Trump, qui infecte l’ordre mondial et pourrait potentiellement provoquer un effondrement aussi grand que l’effondrement de l’empire soviétique (America: the failed state1).

Pour Adam Tooze (1917—365 days that shook the world),

« 2017, c’est pas simplement l’anniversaire de 1917 — c’est la fin du siècle américain. Trump est inapte à prendre la parole pour le monde ».

Présentant ensuite l’année 1917 et son importance tant par rapport à la Première Guerre mondiale que pour la suite du 20e siècle, Tooze met en évidence les évènements suivants :

« First, there was the revolution in Russia. Second, an upheaval occurred in the politics of India and China, both of which overturned 19th-century stereotypes of Asian fatalism to claim a place for themselves on the world stage. Third, the US entered the Great War, transforming the terms of competition between the European powers and Japan, establishing that America—and above all the American economy—would now be decisive in world affairs. Finally, under the pressure of the war, European politics was transformed: the left grew in strength, the centre accommodated itself to mass democracy and, on the right, 19th-century nationalism underwent a dangerous mutation. »

Cependant, pour lui, plus que la Revolution Russe débutant à Petrograd, c’est à Berlin qu’a lieu, début janvier 1917, l’événement déclencheur du 20e siècle avec la décision d’utiliser les U-boats dans l’océan Atlantique et d’engager la guerre sous-marine contre les Etats-Unis. Cette décision fit basculer la Guerre européenne en Guerre mondiale et fera émerger un ordre géopolitique nouveau :

« From the forge of 1917 emerged a new kind of ideological politics and a new geopolitical order with the US at its heart—an order which was, as we are now learning, destined to last for a century. »

Woodrow Wilson demande au Congrès de déclarer la Guerre à l'Allemagne, 1917 ©Universal History Archive/Bridgeman Images
Woodrow Wilson demande au Congrès de déclarer la Guerre à l’Allemagne, 1917 ©Universal History Archive/Bridgeman Images

Pour Tooze, si 2017 marque la fin de cette hégémonie, ce n’est pas en raison d’une fin de sa puissance militaire, de ses ressources financières ou de ses prouesses technologiques, mais en raison de son incapacité désormais à parler pour le monde. C’est par défaut d’autorité :

« From an Atlanticist perspective, though, 2017 marks more than an anniversary—it is the end of the American century. Not that America’s military power, its technological prowess or its financial resources are exhausted. But its authority, the capacity to speak for the world, the authority first claimed by Wilson in January 1917, is gone. President Obama had the good grace no longer to claim it very loudly. Trump is unfit even to attempt the role. In political terms, the American century is ending not as it began, with a modernist bang, but in embarrassing atavism. »

Source image en-tête : ©Universal History Archive/UIG/Bridgeman Images

Source : 1917—365 days that shook the world | Prospect Magazine

Prospect est un magazine mensuel britannique couvrant un large spectre de sujets, mais mettant l’accent sur la politique et l’actualité. Classé au centre gauche sur l’échiquier politique, il propose des sujets sur la politique britannique, la politique internationale, la psychologie, la culture, l’art, la littérature, la musique, le cinéma et il publie souvent des essais sur l’économie, les questions sociales, l’architecture, les médias, la science et les technologies.

Prospect a une rubrique « opinions » qui propose des contributions provenant d’un large spectre politique. (Source : Wikipedia)

Adam Tooze, né en 1967, est un historien britannique. Il est professeur d’histoire à l’Université de Columbia et directeur de son Institut européen, après l’avoir été à l’Université de Yale.

Il est principalement connu pour ses études sur l’économie du Troisième Reich qui l’ont conduit à écrire le livre Le salaire de la destruction : formation et ruine de l’économie nazie (The Wages of Destruction (en) : The Making and Breaking of the Nazi Economy, 2006) pour lequel il remporte le Wolfson History Prize en 2007. Dans ce livre, l’expansion nazie est analysée sous l’angle économique. Pour un compte rendu de l’ouvrage : La machinerie économique nazie | La Vie des idées

  1. Pour une synthèse en français : http://www.politis.ch/carnets/2017/02/14/etats-unis-un-etat-en-deliquescence/ ↩

Classé sous :Opinions&Réflexions

  • « Aller à la page précédente
  • Page 1
  • Pages provisoires omises …
  • Page 22
  • Page 23
  • Page 24
  • Page 25
  • Page 26
  • Pages provisoires omises …
  • Page 60
  • Aller à la page suivante »

Barre latérale principale

Lyonel Kaufmann

blankHistorien & Blogueur En savoir plus…

Derniers articles

Décès du documentariste Marcel Ophüls à 97 ans

26 mai 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Décès du documentariste Marcel Ophüls à 97 ans. Le maître français du documentaire historique est mort samedi dans sa maison du sud-ouest de la France, a-t-on appris lundi auprès de sa famille. Fils du grand cinéaste allemand Max Ophüls (“ La Ronde”, “Lola Montès”…), Marcel Ophüls avait fui l’Allemagne nazie enfant pour s’installer en France, avant de […]

blank

Passion Médiévistes : Hors-série 34 – Le Moyen Âge au cinéma

22 avril 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

À l’occasion de l’édition 2025 du Festival international du film court d’Angoulême, deux invités sont venus croiser, dans cet épisode hors-série de Passion Médiévistes, leurs expériences sur les représentation du Moyen Âge au cinéma. Les invités : Cet épisode vient proposer les regards complémentaires d’un réalisateur et d’un historien pour interroger la manière dont le […]

blank

Trous de mémoires de Nicolas Juncker

17 avril 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Comment raconter la guerre d’Algérie et ses mémoires sans tomber dans le pathos ou la leçon d’histoire trop académique ? Trous de mémoires relève ce défi avec audace, mêlant comédie burlesque et réflexion historique. Nicolas Juncker y explore, avec un humour grinçant, les tensions et contradictions qui entourent la mémoire de ce conflit, en s’inspirant du […]

blank

Ces familles néerlandaises qui découvrent un passé de collaboration – rts.ch

28 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

C’est avec stupeur que de nombreux Néerlandais et Néerlandaises ont récemment découvert sur internet qu’un membre de leur famille avait collaboré avec les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. En cause: la mise en ligne d’une liste de 425’000 noms par les archives nationales des Pays-Bas. Depuis janvier, les descendants affluent à La Haye, souvent […]

blank

Spreitenbach: Un paradis du shopping ou la porte des enfers? – Blog du Musée national suisse

24 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En 1975, l’Association suisse des instituteurs publia le panneau scolaire n°167. Celui-ci montre une vue aérienne de la commune de Spreitenbach, dans la vallée de la Limmat. Ou plus précisément de la ville nouvelle de Spreitenbach, «Neu-Spreitenbach», avec son centre commercial entouré d’un immense parking rempli de voitures aux couleurs vives et son imposant quartier […]

blank

Dans le Japon de la fin du XVIe siècle : «Assassin’s Creed Shadows» sort enfin.

23 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La série vidéoludique des «Assassin’s Creed» d’Ubisoft comprend désormais un nouvel opus, situé dans le Japon de la fin du XVIe siècle. Les enjeux financiers de cette sortie sont importants pour la société Ubisoft en grande difficulté actuellement. Elle y jouerait son avenir. «Assassin’s Creed Shadows» est d’autant plus attendu que sa sortie a été […]

blank

Max Weber. Une vie mouvementée dans une époque agitée – Blog Musée national suisse

22 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Cet article du Blog du Musée national suisse nous offre un portrait de Max Weber, socialiste suisse, pacifiste puis défenseur de la défense nationale devant la montée des fascismes, brillant économiste qui fut également Conseiller fédéral. Un destin intéressant et singulier que je vous invite à lire. Plus on s’intéresse à Max Weber et à […]

Tirés de nos archives

blank

Exposition Ibn Khaldoun (lien)

4 décembre 2007 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La figure d’Ibn Khaldoun Site de l’exposition consacrée en 2007 à Ibn Khaldoun qui a été l’un des plus grands intellectuels musulmans et appartenait à une famille hispano-musulmane établie dans la province de Séville. (tags: Histoire IbnKhaldoun)

blank

Sac de plage : Le goût de l’archive à l’ère numérique | Projet éditorial

15 juillet 2018 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Frédéric Clavert (frederic.clavert@uni.lu) et Caroline Muller (caroline.muller@univ-reims.fr) nous présente l’objet de leur projet éditorial dont vous pouvez suivre la passionnante élaboration en ligne. Concernant l’origine du projet, voici la discussion collective initiale autour d’un tweet. Un passionnant working progress qui se lit comme un roman policier. A tester à la plage ?! « En 1989, Arlette Farge publie […]

blank

Un général, des généraux : les coulisses du putsch d’Alger du 13 mai 1958 et le retour de de Gaulle sur un air d’opéra-bouffe

14 juin 2022 Par Lyonel Kaufmann 1 commentaire

Le retour aux affaires de l’Homme du 18-juin a perdu depuis longtemps son aura providentielle. Le scénario d’Un général, des généraux bâti par Nicolas Juncker se fondant strictement sur les faits, il fallait trouver un angle saillant pour conter l’arrivée du messie de Colombey à l’Elysée, précédée du grand cirque de ses apôtres algérois et […]

blank

“Avec cette lettre cesse le jeu et commence l’indéfendable. Supprimer la formation des maîtres, placer ces nouveaux maîtres “dans des classes”, attendre que certains d’entre eux s’effondrent, et leur signifier par courier hiérarchique que “les élèves ont le droit d’avoir devant eux des enseignants compétents” et que le cas échéant ils feraient mieux “de démissionner”, est une stratégie managériale ayant effectivement déjà fait ses preuves, et dont l’avantage est de révéler à ceux qui l’ignoreraient encore l’étymologie du mot “cynisme”. Comme des chiens. Vous avez, “messieurs qu’on nomme grands”, merveilleusement contribué à l’enrichissement de l’horizon sémantique du cynisme : ce qui était au départ le seul mépris des convenances sociales, désignera désormais également le total et absolu mépris de l’humain.”

14 octobre 2010 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Lettre à Laurence |OWNI

A l’école des jeux de rôle: des gymnasiens dans le quotidien des Romains – Le Temps

4 novembre 2019 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’atelier «Qvotidie» propose aux élèves romands de résoudre une enquête dans la Rome antique, un jeu de rôle pédagogique qui complète et rafraîchit les méthodes d’enseignement. Reportage du journal Le Temps au Gymnase Provence à Lausanne. « D’un point de vue pédagogique, «le jeu touche aux compétences transversales du plan d’études romand: collaboration, communication, stratégie d’apprentissage, pensée […]

blank

France : les nouveaux programmes scolaires bousculent le collège

14 avril 2015 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Après les rythmes scolaires, l’éducation prioritaire, le collège… c’est une réforme majeure que la gauche engage sur le terrain de l’école : celle des programmes, censée entrer en vigueur à la rentrée 2016. Lancée en 2013 par Vincent Peillon, la première version de cette «refonte» de l’école a été remise à la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, […]

blank

Revue de Presse : Le témoignage exceptionnel du seul déporté volontaire à Auschwitz | Libération

9 avril 2014 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Witold Pilecki témoigne à Varsovie le 3 mars 1948 (Photo PAP. AFP) Varsovie. 19 septembre 1940. Un officier de réserve polonais, Witold Pilecki, se fait volontairement rafler par les Allemands et interner à Auschwitz pour y tisser un réseau de résistance: «Le Rapport Pilecki», à paraître en avril, livre le témoignage exceptionnel de ce héros […]

Creative Commons License
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2024

Creative Commons License Ce contenu est mis à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2024.
Thème Aspire 2.0.1 de Genesis Framework · WordPress · Se connecter

 

Chargement des commentaires…