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Histoire Lyonel Kaufmann

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Opinions&Réflexions

Place du témoignage et place de l’histoire : Le Tournant, quand la gauche a cessé de rêver

8 janvier 2017 by Lyonel Kaufmann

Matthieu Tracol nous propose une très intéressante analyse fouillée du documentaire, diffusé le 29 octobre dernier, sur Public Sénat, et intitulé Le Tournant, quand la gauche a cessé de rêver. Outre les informations concernant la politique de la gauche française au pouvoir à partir de 1981, son analyse permet de replacer les rôle des témoignages dans un travail d’historien et les effets de l’absence d’une telle contextualisation historique dans un documentaire télévisuel.

Réalisé par les journalistes Tristan Dessert et Clément Lacombe, Le Tournant, quand la gauche a cessé de rêver est consacré au « tournant de la rigueur » de 1983 (la bande-annonce est ici). Le deuxième élément est une tribune de la sociologue Dominique Méda, publiée dans Le Monde en réaction à l’élection de Donald Trump, et dans laquelle elle fustige les multiples renoncements de la gauche de gouvernement (américaine, européenne et française) à ses combats historiques. De manière significative, les exemples qu’elle égrène à l’appui de sa démonstration commencent avec le tournant de 1983, lorsque la gauche accepta « de se soumettre à une Europe qui ne parvenait pas à devenir politique », et abandonna la défense de « l’intérêt du paradigme keynésien ».

Ces deux exemples montrent à quel point l’épisode de 1983 a été construit mémoriellement comme le moment d’un basculement politique majeur… et à quel point il fait l’objet de reconstructions a posteriori, et d’interprétations plaquées. Chacun à leur manière, le documentaire de Public Sénat et la tribune de Dominique Méda témoignent d’une telle cristallisation. Le « tournant » de 1983 fait décidément l’objet de toutes les attentions. Allons nous aussi y regarder de plus près.

Lire la suite : A PROPOS DU DOCUMENTAIRE TÉLÉVISÉ LE TOURNANT. QUAND LA GAUCHE A CESSÉ DE RÊVER

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions

«En direct de Mediapart»: l’Histoire, un enjeu très politique! 3 vidéos à visionner

27 décembre 2016 by Lyonel Kaufmann

Juste avant Noël, Mediapart consacrait son direct à l’enseignement de l’histoire en France. En trois vidéos, il vous est possible de revivre ce direct.

Du « nos ancêtres les Gaulois » de Nicolas Sarkozy au « récit national » vanté par François Fillon, l’histoire de France et son enseignement alimentent les palabres politiques. L’Histoire, champ de bataille politique: des historiens décryptent manipulations et hold-up.

Organisée par Laurence De Cock et Mathilde Larrere, cette soirée Mediapart a consisté en une série de 3 tables rondes

Première partie : Usages et manipulations politiques de l’histoire

Intervenant-e-s :

  • Myriam Cottias, historienne
  • Jean-Paul Demoule, archéologue
  • Laurence De Cock, professeure en lycée et chercheuse en sciences de l’éducation
  • Mathilde Larrère, historienne, enseignante chercheuse et twitteuse.

Deuxième partie : Dialogue avec Dominique Borne.

Daniel Borne est historien, ancien inspecteur général d’histoire.

Troisième partie : Quelle histoire de France aujourd’hui ?

Intervenant-e-s :

  • Arnaud Houte, historien
  • Ludivine Bantigny, historienne
  • Quentin Deluermoz, historien
  • Michèle Riot-Sarcey, historienne.

En amorce de ce débat, trois extraits de textes cités par Claude Lelièvre, à lire sur son blog : Trois textes pour l’Histoire, un enjeu très politique.

Source : «En direct de Mediapart»: l’Histoire, un enjeu très politique!

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Primaire : Thierry Dias : Quatre clés pour renouveler l’enseignement des maths

21 décembre 2016 by Lyonel Kaufmann

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A la suite des résultats catastrophiques en mathématique de la France à l’évaluation internationale Timss, Le Café pédagogique consacre aujourd’hui un article à Thierry Dias, didacticien des mathématiques à la HEP Vaud et auteur d’un ouvrage récent intitulé Nous sommes tous des mathématiciens. Des clés pour faire aimer les maths à tous vos élèves (Magnard). Extraits.

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Que faire après Timss ? Les résultats désastreux des écoliers français dans l’évaluation internationale Timss imposent de revoir l’enseignement des maths au primaire. Professeur à la Haute Ecole de Pédagogie de Lausanne (Suisse), un pays bien classé dans les évaluations internationales, Thierry Dias propose 4 leviers pour l’enseignement des maths dans un petit livre clair et pratique : Nous sommes tous des mathématiciens. Des clés pour faire aimer les maths à tous vos élèves (Magnard). Pour lui, nul besoin d’aller à Singapour. Les solutions sont à notre portée…

Enseigner les maths, Thierry Dias a commencé à le faire aux Minguettes, un quartier très populaire de Vénissieux. « Quand on ne sait pas faire son métier, on va le faire là où c’est le plus difficile », remarque-t-il. Après quelques années d’exercices à Givors, dans un autre quartier prioritaire, il intègre les nouveaux IUFM comme formateur avant de continuer sa carrière à la Haute Ecole de Pédagogie de Lausanne.

La formation des enseignants du primaire à l’enseignement des mathématiques : comparaison entre la France et la Suisse

Avant de renaitre avec les Espe, la formation des enseignants en France a connu des années de destruction avant d’être brutalement supprimée sous Darcos. J’ai connu l’Ecole normale (centres de formation qui ont précédé les IUFM NDLR). Les futurs enseignants y suivaient deux années de formation avec un volume d’heures de cours conséquent sur les fondamentaux. En IUFM, les étudiants n’avaient pas la moitié de heures dispensées en Ecole normale.

Il y a eu une véritable déliquescence graduelle de la formation des futurs enseignants du primaire. En plus on privilégiait l’alternance mais ces heures où les étudiants faisaient des remplacements se faisaient au détriment de leur formation. Pour des étudiants qui ont souvent de grandes lacunes en maths c’était insuffisant.

Ici en Suisse, il y a un vrai investissement dans l’éducation. Les futurs enseignants du premier degré suivent trois années de formation avec un niveau d’exigence très supérieur. Notamment les notes ne se compensent pas : il faut qu’ils soient bons partout. On peut déplorer l’absence d’ambition de la politique de formation en France.

L’article : Primaire : Thierry Dias : Quatre clés pour renouveler l’enseignement des maths

Classé sous :Didactique, Opinions&Réflexions

Et si les profs bannissaient le PowerPoint ? | Blog pédagogique géomarmy

18 décembre 2016 by Lyonel Kaufmann

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Antoine Marmy, enseignant fribourgeois, préfère le dire tout de suite, il adore le logiciel PowerPoint. Simple, efficace, le logiciel permet de créer des présentations soignées en très peu de temps. C’est un outil formidable…. dans certaines situations. Dans l’enseignement, la traditionnelle présentation PowerPoint du prof qui débite son cours au rythme des bullet points comporte de nombreux inconvénients pédagogiques qui semblent rédhibitoires malgré le confort que cela apporte à l’enseignant.

Après en avoir présenté les inconvénients, Antoine Marmy propose ensuite des pistes d’utilisation du logiciel dans des démarches pédagogiques et didactiques.

Antoine Marmy s’inscrit dans la ligne claire et les démarches de François Jourde qui intervient en formation à l’Université de Fribourg.

Avec ce troisième billet, Antoine Marmy s’inscrit comme un acteur intéressant et innovant dans la galaxie des blogs pédagogiques. Une galaxie malheusement trop peu nombreuse en Suisse romande. Il mérite d’autant plus d’être suivi et encouragé dans sa démarche et la qualité de ses productions.

Source : Et si les profs bannissaient le PowerPoint ? – Blog pédagogique géomarmy

Classé sous :Histoire active, Ludovia, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Doit-on encore enseigner la prise de la Bastille à nos élèves ?

17 décembre 2016 by Lyonel Kaufmann

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En s’interrogeant sur le droit et la nécessité à l’étude de la prise de la Bastille, Olivier Ritz nous interroge également concernant les pratiques scolaires relatives à cet événement et offre des pistes intéressantes pour l’enseignement de l’histoire avec le PER en Suisse romande aux cycles 2 et 3.
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Dans un premier billet consacré à la prise de la Bastille (La prise de la Bastille à l’ère du soupçon), Olivier Ritz s’interroge :

Le 14 juillet 1789 gêne-t-il des historiens de la Révolution française?

En découvrant que oui, Olivier Ritz est plongé dans des abîmes de perplexité. Il décide alors d’en revenir d’abord aux tenants du débats entre Pierre Serna, Eric Vuillard, Joël Pommerat, Guillaume Mazeau et Jean-Clément Martin.

In fine, il s’agirait d’éviter toute la mythologie révolutionnaire, toutes les images convenues, trop chargées de symbole, qui feraient écran entre la Révolution et nous.

Doit-il alors renoncer à la Bastille? Et par extension, le devrions-nous également lorsque nous enseignons la Révolution francaise? 

Le concernant, Olivier Ritz s’intéresse, en tant que littéraire, moins aux faits eux-mêmes qu’à leurs représentations. Il observe les très nombreuses strates de texte qui se sont accumulées depuis cette date. À ce titre, le 14 juillet 1789 est incontestablement un événement majeur. Finalement, Olivier Ritz travaille sur la manière dont se font et défont les mythes, révolutionnaires ou contre-révolutionnaires, propagés autour de la prise de la Bastille. En quelque sorte, c’est la trajectoire prise, au fil du temps, par la prise de la Bastille qui l’intéresse et qui pourra nous intéresser dans notre enseignement de cet événement.

Dans un deuxième article, Olivier Ritz nous offre une très intéressante collection de textes littéraires du 19e siècle en français, allemand ou anglais (avec traduction) intégrant la prise de la Bastille et qui pourront être utilisés dans une enquête historique menée en classe.
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Concernant l’enseignement de la Revolution française, cet article permet d’esquisser troisième perspectives à propos de la prise de la Bastille.

En premier lieu, en se référant aux débats historiographiques présentés dans le premier article, l’enquête historique porterait sur la recherche de l’événement déclencheur de la Revolution française plutot que de traiter le sujet de manière conventionnelle débutant par les causes, puis la prise de la Bastille et ainsi de suite. Autrement, il y a tous les risques de tomber dans un discours fermé et le roman national.

En second lieu, c’est la trajectoire prise par cet événement, en lien avec la dimension mythe et histoire, qui peut être conduite. Cette enquête partira de l’écho connu par cet événement de 1789 à aujourd’hui. Cette manière de procéder est conforme au plan d’études romand (PER). Ainsi, au cycle 2 en 7e et 8e année, il est demandé de travailler cette dimension en comparant «diverses sources concernant un événement ou une période et mise en évidence de l’évolution des représentations». Il s’agit pour les élèves d’être en mesure d’identifier «des différences de représentation à propos d’un événement, d’une période».

En troisième lieu, en s’appuyant notamment sur l’anthologie de textes proposée par Olivier Ritz, l’enseignant portera une attention sur les différents documents traitant de l’événement «Prise de la Bastille» . Au niveau du PER, au cycle 3 et en 10e année, celui-ci prévoit de travailler avec les sources pour repérer et contextualiser des traces du passé dans le présent :
– identification de traces du passé (écrits, objets, monuments, iconographie,…) dans le présent
– découverte de la fonction de ces traces dans le passé
– formulation d’hypothèses sur l’utilisation actuelle de ces traces du passé.
Il s’agit aussi pour les élèves de formuler des hypothèses sur l’utilisation du passé aujourd’hui et d’en faire une analyse critique.
En utilisant différentes œuvres de fiction, le PER demande également de travailler les dimensions du passé et, pour les élèves, d’identifier les références historiques dans des représentations documentaires, ou de fiction jusqu’à comparer de façon critique une représentation documentaire ou une fiction à une source historique.

Tout enseignant d’histoire romand s’appuiera donc avec profit sur les deux articles d’Olivier Ritz.

Les deux articles d’Olivier Ritz sur Littérature et Révolution  :
– Anthologie de la Bastille
– La prise de la Bastille à l’ère du soupçon

Plan d’études romand :
– histoire cycle 2 http://www.plandetudes.ch/web/guest/SHS_22/
– histoire cycle 3 http://www.plandetudes.ch/web/guest/SHS_32/

Source des images :
Le Campion (graveur) et Testard (dessinateur), Démolition de la Bastille, Paris, Basset, 1789. Sur Gallica.

La Prise de la Bastille: couplets dédiés à la nation par M. Déduit, Orléans, Letourmi, 1789.

Classé sous :Didactique, Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Internet. Holocauste . la question qu’il ne vaut mieux ne pas poser à Google

16 décembre 2016 by Lyonel Kaufmann

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Enquête du Guardian. Quand un internaute anglophone tape sur Google la question “Did the Holocaust happen?” le premier lien vers lequel renvoie le moteur de recherche est un site néonazi. Une recherche similaire sur YouTube ou sur google.fr et google.ch (« l’holocauste a-t-il existé ? ») donne des résultats tout aussi édifiants.

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“Top 10 des raisons montrant que l’Holocauste n’a pas eu lieu.” Voici le premier résultat vers lequel Google renvoie lorsqu’un internaute lui demande, en anglais, si l’Holocauste a eu lieu. L’article en question émane du site Stormfront, un site néonazi, précise le journal britannique. C’est The Guardian qui, dimanche 11 décembre, révélait cette information.

Le deuxième résultat qui s’affiche est la page Wikipedia consacrée au négationnisme et, dès le troisième, le massacre de 6 millions de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale est de nouveau remis en cause, avec le titre suivant : “L’arnaque de l’Holocauste : ÇA N’A JAMAIS EU LIEU.”

“Est-il acceptable de propager ce discours de haine ?”

La réponse est clairement non pour Carole Cadwalladr, journaliste au Guardian.

L’article du Courrier International : Internet. Holocauste . la question qu’il ne vaut mieux ne pas poser à Google

L’article du Guardian : Google is not ‘just’ a platform. It frames, shapes and distorts how we see the world

A noter que les résultats ne sont pas plus réjouissants si j’effectue la recherche en français et sur google.fr :

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A part le premier résultat qui ne fournit d’ailleurs aucune information directement sur le négationnisme, les quatre résultats suivants présentent les thèses négationnistes et, en premier lieu, on trouve le site de Robert Faurisson !

Et c’est encore pire en établissant la requête depuis google.ch puisque tous les résultats affichés, mis à part Wikipedia, renvoient à des sites négationnistes.

En anglais, les résultats sont encore pire si je sélectionne l’onglet « vidéos » sur google.com ou si je fais directement la recherche sur YouTube. Or, une grande partie des jeunes font leur recherche de contenu directement sur YouTube. Voici les résultats obtenus sur Youtube (15.12.2016) :

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Une nouvelle fois, ce n’est d’ailleurs pas mieux en effectuant cette fois-ci la requête en français sur YouTube :

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Pour completer la lecture de ce billet : Les algorithmes seront-ils tondus à la libération ? – Affordance.info. Olivier Ertzscheid nous invite notamment de créer un index indépendant du web et de relire les 14 points caractéristiques du fascisme selon Umberto Eco. Parmi lesquels ceux-ci :

Appeal to social frustration. “One of the most typical features of the historical fascism was the appeal to a frustrated middle class, a class suffering from an economic crisis or feelings of political humiliation, and frightened by the pressure of lower social groups.”
The obsession with a plot. “The followers must feel besieged. The easiest way to solve the plot is the appeal to xenophobia.”
Selective populism. “There is in our future a TV or Internet populism, in which the emotional response of a selected group of citizens can be presented and accepted as the Voice of the People.”
Ur-Fascism speaks Newspeak. “All the Nazi or Fascist schoolbooks made use of an impoverished vocabulary, and an elementary syntax, in order to limit the instruments for complex and critical reasoning.”

« Appel à la frustration sociale », « obsession du complot », « populisme sélectif », « novlangue appauvrie et à la syntaxe élémentaire » : ces quatre traits sont aussi (pas uniquement) les traits les plus saillants de la viralité, ceux dont le déterminisme algorithmique se satisfait le plus, ceux capables de faire du déterminisme algorithmique une arme de destruction matheuse (Weapon of Maths Destruction).

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Suisse : L’histoire des chemins de fer sur Wikipedia – état des lieux #Wikionrails

17 novembre 2016 by Lyonel Kaufmann

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Le samedi 22 octobre 2016, j’ai participé à Berne à l’atelier d’écriture Wikipedia, organisé par les Documents Diplomatiques suisses (DDS, http://dodis.ch) aux Archives fédérales sur « L’histoire des chemins de fer ». Après un premier article consacré à l’atelier et un deuxième sur les ressources numériques disponibles à propos de cette histoire, je me propose d’indiquer les orientations que je compte prendre concernant la rédaction d’articles sur Wikipedia pour l’histoire des chemins de fer en Suisse et dans une perspective d’enseignement à l’aide des technologies.

Etat des lieux : articles en allemand et articles en français sur Wikipedia

Lors de l’atelier du 22 octobre, j’ai procédé à une petite comparaison entre les articles en allemand et ceux en français. J’ai aussi eu l’occasion de discuter de ces questions avec Hadi, contributeur germanophone sur Wikipedia et qui travaille à la Bibliothèque nationale suisse ainsi qu’avec Sacha Zala, directeur des Documents diplomatiques suisses et président de la Société suisse d’histoire.

La comparaison effectuée fait très rapidement apparaître le très faible nombre d’article en français consacré aux chemins de fer suisses sur Wikipedia. Ainsi, on ne trouvera pas sur la version francophone d’article sur la Conférence du Gothard (1869) ou la nationalisation des chemins de fer en Suisse (1898). Pourtant, ces deux événements donnèrent lieu à des débats agités également en Suisse romande. C’était plus particulièrement le cas du Gothard en raison de la peur d’une perte d’attractivité de la Suisse romande et des dangers que cela représentait pour le percement du tunnel du Simplon (https://fr.wikipedia.org/wiki/Tunnel_du_Simplon). Il est également dommage qu’aucun article n’existe en français sur la Ligne du Simplon.

De plus, lorsqu’on dispose d’article en français et en allemand, les articles en allemand sont largement plus complets et détaillés. A titre d’exemple, je vous propose d’aller comparer les deux articles consacrés à la Compagnie, pourtant romande, de chemin de fer du Jura-Simplon:

  • Jura-Simplon-Bahn : https://de.wikipedia.org/wiki/Jura-Simplon-Bahn
  • Chemin de fer Jura-Simplon : https://fr.wikipedia.org/wiki/Chemin_de_fer_Jura-Simplon

Pour Hadi, la raison principale tient dans le très petit nombre de contributeurs suisses francophones à Wikipedia.

Le constat final est que le travail est double pour développer l’histoire des chemins de fer en Suisse sur Wikipedia en français :

  • en premier lieu, il y a lieu d’étoffer les articles existants sur le Portail des Chemins de fer en Suisse en s’appuyant notamment sur les archives numériques présentées;
    • en second lieu, la traduction d’articles en allemand permettrait d’étoffer la base des articles à disposition des lecteurs francophones et compenserait leur nombre plus restreint.

Concernant la traduction d’article en allemands, il existe en version bêta sur Wikipedia un utile outil de traduction. Il ne s’agit pas ici forcément de traduire des articles longs et complexe, mais d’offrir des premiers éléments, quitte à ce que, dans un deuxième temps, les lecteurs aillent consulter l’article en allemand.

 Inventaire d’articles à rédiger, à traduire ou à compléter

Dans le cadre du temps imparti de l’atelier courant, concernant la rédaction ou l’amélioration d’article jusqu’au premier décembre, cet inventaire est forcément limité et le travail effectif de rédaction ne saurait être réaliser entièrement d’ici au 1er décembre. Cette remarque fournit des opportunités de travail pour d’autres personnes et notamment en matière scolaire.

Articles repérés à compléter

Concernant le Gothard, il est évident qu’il serait important de reporter les débats en Suisse romande précédant la construction du tunnel et également les dépassements connus lors de sa réalisation. Les articles existants seraient ainsi à compléter :

  • Convention du Gothard
  • Tunnel ferroviaire du Saint-Gothard
  • Ligne du Gothard
  • Histoire du transport ferroviaire en Suisse

A l’aide notamment de l’article correspondant en allemand, l’article consacré à la ligne de chemin de fer du Jura-Simplon (https://fr.wikipedia.org/wiki/Chemin_de_fer_Jura-Simplon) mériterait d’être étoffé. Cette compagnie, ainsi que ces prédécesseurs, était la principale compagnie de chemin de fer de Suisse romande.

Article à traduire

A ce stade, je m’attèle à la traduction d’un article consacré à la Compagnie de chemin de fer «Schweizerische Nordostbahn». Dans l’idéal, il s’agirait de traduire les articles consacrés en allemands aux compagnies de chemin de fer qui furent nationalisée à partir de 1902 à la suite de la décision populaire du rachat en 1898.

Articles à créer

Pour les articles à créer, il s’agit ici de pouvoir s’appuyer sur les Archives fédérales, le Dictionnaire Historique Suisse (DHS) les Documents diplomatiques suisses (DoDis) et le site Alpentransit, voire les Archives historiques des CFF :

  • La Conférence du Gothard (1869) : Dodis, DHS, Archives fédérales
  • Étatisation de la ligne du Gothard (1909-1913) (complément ou nouvel article): le combat contre la ratification du traité (DoDis)
  • Le transit par le Gothard durant la Seconde Guerre mondiale (DoDis)
  • Les nouvelles transversales alpines : DoDis, Alpentransit

Ayant réalisé en son temps à l’Université un séminaire sur le rachat en 1898 des chemins de fer en Suisse, il s’agirait aussi de créer un article consacré à cette nationalisation sur la base des références et documents en ma possession.

L’écriture d’articles de wikipedia dans le cadre scolaire.

Une telle thématique offre, à mon avis, plusieurs entrées possibles pour un travail d’écriture avec des élèves à l’aide du projet #Wikionrails. La situation concernant les articles en français sur le thème de l’histoire des chemins de fer en Suisse représente même une opportunité et non un obstacle. Ceci dans la mesure où un certains nombre de ressources numériques en ligne sont disponibles.

Ainsi, il n’est pas impératif que les élèves créent de nouveaux articles. L’amélioration d’articles existants pourra suffire.

Plus concrètement, les élèves ajouteraient des références à des articles en manquant (à l’exemple de l’article Histoire du transport ferroviaire en Suisse). Un tel travail leur permettra d’observer les éléments mis en place pour jauger de la qualité d’un article sur Wikipedia.

A l’aide des Documents diplomatiques suisses, du site Alpentransit ou des Archives historiques des CFF, ils pourront également ajouter des documents à certains articles. Cet apport les engagera dans un questionnement concernant le droit d’auteur et les creatives commons ainsi que le copyleft.

Plus ambitieux, ils rédigeraient des paragraphes supplémentaires ou des informations dans le corps même d’articles.

Enfin, à l’aide de l’outil de traduction, il serait envisageable de réaliser une traduction d’un article pas encore disponible en français, mais déjà en allemand.

D’autres prolongement sont possibles en interagissant sur ces questions avec des personnes issues des institutions partenaires du projet (Archives fédérales, DoDis, etc.). Il sera possible de les interroger sur leur rapport à la diffusion de leur archives en ligne, leur politique de publication et sur Wikipedia en particulier.

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Humanités Digitales, Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

D’Hitler à Trump : l’arrivée et la gestion du pouvoir

16 novembre 2016 by Lyonel Kaufmann

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Dans son édition du 15 novembre 2016, le journal québécois La Presse se faisait l’écho de la confusion qui semblait régner dans l’équipe de transition de Donald Trump (Confusion dans l’équipe de transition de Donald Trump | Catherine TRIOMPHE, Ivan COURONNE | États-Unis) :

Donald Trump luttait mercredi pour dissiper l’impression d’improvisation entourant son équipe de transition, peinant, huit jours après son élection à la tête des États-Unis, à maîtriser sa communication sur ses priorités et son futur gouvernement.

«Sélection de mon cabinet et d’autres postes très organisée. Je suis le seul à connaître les finalistes!», a écrit sur Twitter Donald Trump mardi soir, après une nouvelle journée de rendez-vous à la Trump Tower de New York.

[…]

«Notre approche est très méthodique», a déclaré le porte-parole Jason Miller mercredi à New York. «Tous ceux qui disent l’inverse sont amers soit car ils ne font pas partie des candidats retenus pour des postes, soit car l’élection n’a pas mené aux résultats qu’ils voulaient».

Une telle situation n’est pas sans faire écho au travail mené il y a une semaine avec mes étudiants relativement à La structure du pouvoir dans le IIIe Reich.

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Tout d’abord, sur la mise en scène d’un pouvoir totalement maîtrisé par le chef :

« Le rôle du Parti consiste à transmettre une certaine idée, jaillie à l’origine du cerveau d’un seul, à une foule d’individus et de surveiller la façon dont elle est appliquée.

Elle [notre doctrine] doit donner le commandement aux meilleurs […] et exalter la personnalité du chef. […]

Pour rendre à notre peuple sa grandeur et sa puissance, il faut tout d’abord exalter la personnalité du chef et la rétablir dans tous ses droits. »

Adolphe HITLER, Mein Kampf, 1924

Ensuite la gestion du pouvoir effectif, où la méthode consiste à la lutte interne acharnée entre différente factions :

« Hitler au pouvoir, très vite différents groupes s’étaient formés, restant à l’écart les uns des autres, mais en même temps s’espionnant, se méprisant, entretenant une rivalité acharnée, qui reposait à la fois sur le mépris des autres et la jalousie.

Il est certain d’autre part que Hitler ne chercha pas à favoriser l’établissement de bonnes relations entre les personnalités dirigeantes du régime.

Pendant ses séjours munichois, Hitler s’occupait fort peu des affaires de l’Etat ou du parti, encore moins qu’à Berlin ou à l’Obersalzberg. Le plus souvent, il ne lui restait qu’une ou deux heures par jour pour des réunions de travail. Le reste du temps était occupé à vagabonder et à flâner sur les chantiers, dans les ateliers, cafés, ou restaurants, ou à tenir de longs monologues à un entourage immuable qui à force, en connaissait par coeur les sempiternels sujets et s’efforçait de cacher son ennui. […]». ((On peut assez facilement remplacer Munich par New York, Berlin par Washington et Obersalzberg par Camp David…))

Albert Speer, Au cœur du Troisième Reich, 1971

Au final,

« tout en occupant une position clé dans le gouvernement, Hitler s’en tenait éloigné et participait à peine à ses délibérations. Cette distance vis-à-vis des affaires courantes résultait certes d’une nécessité tactique – ne pas se laisser entraîner dans les luttes de clans et sauvegarder son aura de chef infaillible – mais aussi de son désintérêt pour la gestion au quotidien, de son impatience pour les détails indignes d’accaparer son attention, de son darwinisme «instinctif» qui le poussait à laisser les adversaires en découdre jusqu’à ce que l’un d’eux l’emporte et de sa tendance à se fier à un petit nombre de favoris triés sur le volet – ses «vieux camarades» d’une «fidélité» sans faille – plutôt qu’aux ministres de son gouvernement et à leurs secrétaires d’État.»

Ian KERSHAW, Hitler, Gallimard, 1995

Ou encore cet élément qui n’est pas sans rappeler la campagne menée par Donald Trump, notamment avec son compte Twitter:

«Plutôt qu’un dirigeant machiavélique divisant pour mieux régner, Hitler est un homme incapable de maîtriser la dynamique d’un système qui ne peut fonctionner qu’à coups d’improvisations et survivre qu’au prix d’une politique toujours plus radicale.»

Philippe BURRIN, « Programme ou engrenage: un grand débat historiographique », La politique nazie d’extermination, Albin Michel,  1989

Nous pouvons postuler que ce mode de gestion du pouvoir est propre à toute dictature et totalitarisme.

Dans la situation actuelle, nous serons rapidement en mesure d’observer ou de vérifier si la gestion du pouvoir et les prises de décisions de Donald Trump correspondent à celles décrites concernant l’Allemagne nazie ou si, au contraire, on assiste à une reprise en mains par les hiérarques du Parti républicain et les lobbys d’affaires ou encore à d’autres formes de gestion du pouvoir.

A suivre donc…

Classé sous :Opinions&Réflexions

Ivanhoé, le film : retour sur un chef-d’oeuvre – Histoire & Images Médiévales

16 novembre 2016 by Lyonel Kaufmann

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Le film Ivanhoé de Richard Thorpe (1952), reste, à l’instar des Aventures de Robin des Bois de Michael Curtiz (1938) un grand spectacle à regarder en famille et une œuvre hollywoodienne qui offre une vision assez kitsch du Moyen Âge. A l’interview pour Histoire & Images Médiévales, Yohann Chanoir, doctorant à l’EHESS et spécialiste du cinéma médiévaliste, explique en quoi ce long-métrage est plus complexe qu’il n’y paraît et de quelle manière aucun film n’échappe à son époque de réalisation. Morceau choisi sur le contexte politique américain du début des années 1950 avec la création de l’Etat d’Israël et le Maccarthysme.

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HIM : Le film semble aussi être marqué par le contexte politique américain du début des années 50.
YC : Aucun film sur le Moyen Âge n’échappe à son époque. Le Moyen Âge est plastique, au sens où il se prête à toutes les instrumentalisations. Ivanhoé évoque, non seulement la création de l’État d’Israël, mais aussi le Maccarthysme avec la scène du procès de Rebecca.

IMAGE 3 : Ivanhoé (1952). Le procès de Rebecca, une allusion au maccarthysme.
Ivanhoé (1952). Le procès de Rebecca, une allusion au maccarthysme.

Or, Robert Taylor, proche de Ronald Reagan situé à l’aile droite du parti républicain, avait témoigné à charge contre le péril communiste menaçant Hollywood. Le patron de la MGM, lui, avait refusé, de témoigner. Une des scénaristes Marguerite Roberts, a vu son nom retirer du générique, pour avoir refusé de témoigner devant l’HCUA (Commission de la Chambre sur les activités non-américaines. Ndr). Cette fracture au sein de l’équipe du film explique sans doute la tension de cette scène, dont l’enjeu dépasse nettement le sort de Rebecca. Elle dénonce le détournement de la justice, l’emploi de bouc-émissaire mais aussi la palinodie du peuple (rassemblé au fond de la grand-salle). L’allusion est donc extrêmement forte, claire et percutante. Le Maccarthysme n’a pas tué la capacité d’Hollywood à s’inscrire dans un contexte politique. Ivanhoé, en ce sens, est le digne héritier de Robin des Bois (Les Aventures de Robin des Bois, 1938), exaltation de la démocratie américaine et du New Deal. Les films sur cette période continuent ensuite, et jusqu’à aujourd’hui, d’être placés dans le régime d’historicité de leur société. Black Death (2010) évoque notamment les dangers du fondamentalisme religieux. À chaque fois, au cinéma, le Moyen Âge nous précède.

Source : Ivanhoé, le film : retour sur un chef-d’oeuvre – Histoire & Images Médiévales

Classé sous :Histoire savante, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Être historien(ne) à l’ère de l’Histotainment

15 novembre 2016 by Lyonel Kaufmann

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Simon Verreycken nous propose un très intéressant billet consacré à l’Histotainent soit l’infotainment concernant l’histoire.

Concernant la définition et l’origine de ce terme barbare d’«Histotainment», la définition de Wikipedia nous indique que

La confusion de l’information historique et du divertissement médiatique est fréquemment désignée par le néologisme Histotainment (de History et Entertainment). On emploie aussi parfois le terme plus large Infotainment. La notion d’Histotainment a été popularisée au sein de la communauté des historiens par les travaux de l’historien allemand Wolfgang Hardtwig. En France, le concept d’histotainment est utilisé pour la première fois dans le livre intitulé Les historiens de garde (2013), de William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin, préfacé par Nicolas Offenstadt. Ce dernier l’utilise de nouveau dans le contexte du centenaire de la Première Guerre mondiale à l’occasion d’un dialogue avec l’anthropologue Régis Meyran paru aux Editions Textuel en octobre 2014.

Néanmoins, au-delà de l’origine du mot, l’Histotainment a des origines plus anciennes et remonterait, pour certains, jusqu’aux débuts de la transformation de l’Histoire en bien de consommation culturelle de masse. Ainsi les rénovations architecturales réalisées au 19e siècle par Eugène Viollet-le-Duc ou les romans d’Alexandre Dumas entrerait dans la catégorie d’Histotainment.

Parmi les productions médiatiques récentes, l’article de Wikipedia cite des productions telles que la série Rome, le jeu Assasin’s Creed Unity, les spectacles du Puy du Fou, la fête de l’Escalade à Genève ou le film Indigène de Pascal Blanchard.

Pour sa part, Simon Verreycken nous fait part de ses réflexions à la suite de la journée d’étude organisée le 7 octobre 2016 par le Réseau des médiévistes belges de langue française et Ménestrel dont la thématique était « Le Moyen Âge dans les (nouveaux) médias : quelle place pour les médiévistes ? »

Jeux vidéos et séries télévisuelles

Si principalement, comme dans le cas d’un jeu comme Assassin’s Creed, l’histoire n’est finalement le décor1 il peut y être intégré des sujets plus pointus qui n’auraient guère intéressé une large audience sous d’autres formats. Simon Verreycken cite l’exemple de deux épisodes entiers de la série Kaamelott consacrés à la théorie musicale médiévale :

Paradoxalement, c’est parfois même au cœur de cet Histotainment que peut jaillir, pour le spectateur, une information historique intéressante. Par exemple, la série télé Kaamelott, narrant de façon comique les tribulations souvent pathétiques d’un roi Arthur accompagné de son équipe de bras cassés de la table ronde, n’a jamais eu la prétention de faire dans l’historiquement exact (tu m’étonnes). Ceci n’empêche pas que deux épisodes entiers de la série (et parmi les plus drôles en plus !) soient consacrés à la théorie musicale médiévale ! »

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Au temps du Père Blaize La boîte à musique de Jean-François Zygel ça aurait été grave une émission de punks !

Twitter, sites internet et blogs

Il poursuit ensuite avec les réseaux sociaux et plus particulièrement Twitter en proposant de l’envisager comme un «lieu surprise de pédagogie, voire d’interpellation du monde politique». L’utilisation de Twitter se double, par ailleurs, d’un site ou d’un blog. Il en est ainsi du

Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire (CVUH) dont plusieurs membres ont publié des ouvrages consacrés à l’enseignement de l’histoire, aux enjeux politiques de l’histoire coloniale ainsi qu’à la façon dont Nicolas Sarkozy, alors président, écrit l’histoire.

YouTube

On passe ensuite à la présentation de différentes chaînes YouTube consacrée à l’histoire. Celles-ci complètent un premier inventaire présenté ici et issu de l’émission radio «La Marche de l’histoire». Les sites présentés dans cet article sont les suivants :

  • Histony : chaîne alimentée par un jeune doctorants en histoire contemporaine qui aborde des sujets comme les propos de Nicolas Sarkozy par rapport aux Gaulois (for aussi le blog Histony);
  • la chaîne Nota Bene parle d’histoire à l’intention du grand public et compte 400’000 abonnés depuis ce mois d’octobre (cité ici Valorisation : peut-on apprendre la mythologie grecque avec des vidéos YouTube ?);
  • La chaîne C’est une autre histoire de Marion Bril, doctorante en histoire travaillant sur la perception d’Athena au 19e siècle (voir notre article à son sujet : Valorisation : peut-on apprendre la mythologie grecque avec des vidéos YouTube ?);
  • Marion Bril collabore désormais avec le magazine scientifique Mondes sociaux et dispose aussi d’un blog sur Hypothese, complété par une nouvelle chaîne YouTube «Avides de recherches»;
  • Marion Bril collabore également avec le le Musée d’Art et d’Histoire de Genève (MAH) qui a ainsi pu voir certaines de ses pièces mises en avant dans deux vidéos (ici et là);
  • « On va faire cours » où un prof de fac censé donner son cours sur l’histoire des tissus teints en Normandie finit toujours par plutôt parler des clichés de l’histoire au cinéma);
  • Confessions d’histoire où des personnages historiques passent sans langue de bois dans un confessionnal digne d’une téléréalité.

Deux chaînes anglophones sont également présentées. Les deux chaînes ont été créées par Hank et John Green, vidéastes et blogueurs acharnés, qui ont leur propre chaîne Youtube, Vlogbroters (plus de 2’000’000 millions d’abonnés sur cette seule chaîne). Leur nombre d’abonnés donne quelque peu le vertige. Ainsi la chaîne SciShow compte 3’800’000 abonnés et Crash Course en a 4’900’000.

Crash Course comprend une série de 30 vidéos sur l’histoire du monde. Une vidéo comme World War II: Crash Course World History #38, mise en ligne en octobre 2012 a été visionnée pas moins de 5’100’416 vues au 15 novembre 2016. 63’338 personnes ont indiqué l’avoir aimée et 3’434 le contraire. De telles vidéos sont régulièrement utilisées par des enseignants en classe, mais touchent un public beaucoup plus large. Crash Course estime à 60-70% de des vidéospectateurs hors situation de classe.

Financée par Crowfounding, Crash Course est soutenue par 7,296 contributeurs pour un montant de $30,456 par mois. Ces montants leur permettent de rémunérers des chercheurs, scénaristes, animateurs, musiciens, éditeurs et l’équipe de production plutôt que de vendre leur programme à des districts scolaires.

La guerre à la connerie

Concernant les raisons pour lesquels les chercheurs en sciences humaines devraient investir ces différents lieux et outils, Simon Verreycken milite pour que cette présence des chercheurs/-euses sur les réseaux sociaux ne se limite pas à relayer les annonces de colloques, CFP et autres nouvelles publications.

Pour Simon Verreycken, il s’agit de faire en sorte de déconstruire et dénoncer toutes les fois où l’histoire est utilisée pour défendre une idéologie ou pour atteindre des objectifs politiques qui seraient incompatibles avec les fondements d’un État de droit démocratique. Il s’agit de faire la guerre à la connerie et la meilleure défense contre la connerie reste la vigilance, car

«à quoi bon accumuler toutes ces connaissances, ces colloques, ces articles, ces livres, etc., si c’est pour finalement rester dans son coin et se plaindre, entre nous, que le dernier livre de Deutsch est un best-seller malgré tout le bullshit qu’il contient ?»

Simon Verreycken, « Être historien(ne) à l’ère de l’infotainment », in ParenThèses, publié le 24/10/2016, URL: https://parenthese.hypotheses.org/1484 (consulté le 15/11/2016).

  1. A lire également sur ce sujet notre chronique du Café pédagogique : Kaufmann, L. (2016). Assassin’s Creed : un jeu vidéo pour apprendre l’histoire ? Le Café pédagogique, No 169, mars. ↩

Classé sous :Humanités Digitales, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

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