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Histoire Lyonel Kaufmann

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Didactique

Revue de presse : La classe inversée en Histoire pour « redonner à l’élève le plaisir de travailler » » VousNousIls

14 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

Alexandre Balet a mis en place une forme originale de classe inversée. Les élèves ont le choix des « blocs d’apprentissage ». Pour « retrouver le plaisir de travailler ».

Au fil du temps, le projet d’A. Balet finit par dépasser le simple visionnage en amont d’une vidéo. L’enseignant a créé un système basé sur des “blocs d’apprentissage”.

Un bloc d’apprentissage correspond à une séance. Ensemble, plusieurs blocs forment une séquence pédagogique (chapitre). “Dans chaque bloc, il y a 3 étapes : ‘avant la classe’, ‘pendant la classe’ et ‘après la classe’. Pour chaque étape, il y a des activités à réaliser’”, décrit A. Balet.

“L’originalité tient dans le choix donné aux élèves : ils vont pouvoir faire ces blocs d’apprentissage dans l’ordre qu’ils souhaitent, et non suivant un plan linéaire. Ce qui les motive énormément”, indique l’enseignant.

Dans chaque bloc, “les activités sont également au choix. Ce sont des ‘parcours’ qui permettent de travailler les mêmes compétences, mais avec des niveaux de difficulté et des thèmes différents”.

Un exemple ici convaincant de classe inversée et en histoire.

Lire l’article complet : La classe inversée en Histoire pour « redonner à l’élève le plaisir de travailler » » VousNousIls

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Revue de presse : Le site L’Histoire par l’Image offre une nouvelle version plus lisible, plus intuitive et plus connectée à l’écosystème RMN-GP

13 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

Dans la continuité de la refonte des différents sites internet de la galaxie ‘‘Grand Palais’’ engagée depuis 2013, L’Histoire par l’Image se renouvelle à son tour dans une version dévoilée le mercredi 13 avril 2016. Dans un souci de modernisation et d’ergonomie, le site a été totalement refondu et réactualisé afin de correspondre aux nouveaux usages du web.

FireShot Screen Capture #172 -'L'histoire par l'image I Explorez les collections des musées et les documents d’archives de_' - www_histoire-image_org

La refonte concerne à la fois la technologie utilisée pour gérer l’interface, l’ergonomie du site qui facilite la prise en main par l’utilisateur, et l’identité même du site, grâce à un nouveau design et à un nouveau logo. La lisibilité des études se voit donc améliorée, les outils de navigation sont optimisés, la richesse du contenu, toujours grandissant, est plus largement mis en avant en renforçant l’offre cross-média. Le site s’en trouve donc plus simple d’accès et plus intuitif et est désormais adapté aux interfaces mobiles (responsive design).

De plus, L’Histoire par l’image renouvelé s’intègre plus facilement dans l’écosystème numérique de la Rmn-GP, permettant à un autre site de la galaxie de récupérer tout ou partie des informations.

Service public entièrement gratuit, L’Histoire par l’image s’adresse à tous, famille, amateur d’art et d’histoire, enseignant, élèves, étudiants… pourvu que l’on désire accroître ses connaissances historiques et artistiques, en découvrant les collections des musées et des fonds d’archives. Mis en ligne en novembre 2001, le site propose à ce jour plus de 1 335 études portant sur 2 466 œuvres des collections nationales, accompagnées de 119 animations audiovisuelles. Il compte plus de 3,2 millions de visites par an et pour tout lire, il faudrait 5 308 heures, soit 221 jours complet !

Lire la suite : Le site L’Histoire par l’Image offre une nouvelle version plus lisible, plus intuitive et plus connectée à l’écosystème RMN-GP

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Des manuels scolaires au service du Sonderfall helvétique (1911-2011) | Revue des sciences de l’éducation de McGill

11 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

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Dans le cadre de mon travail de thèse, j’ai eu l’occasion en 2012 de participer à un colloque à l’Université de Laval consacré aux didactiques de l’histoire et de la géographie. Ce colloque a ensuite donné lieu à un appel à contribution auquel j’ai répondu (en 2014 si ma mémoire est bonne). L’article soumis a été accepté par le comité de lecture. Ce numéro a été mis en ligne fin mars 2015. Mon article ainsi que celui des autres participants à ce numéro est consultable en ligne. Bonne lecture !

Dans le dernier quart du 19e siècle, les forces politiques bourgeoises au pouvoir en Suisse construisent une conception du monde helvétique évacuant la conflictualité de classe. Pour leur part, les manuels d’histoire du primaire et du secondaire du canton de Vaud offrent un laboratoire privilégié concernant le fonctionnement et la construction de ce discours. Ce Sonderfall helvétique (exception suisse) trouvera sa forme canonique à la fin des années 1930. Remis en cause brièvement, dans les manuels scolaires, à partir de la fin des années 1970, il retrouvera de la vigueur dès le début des années 1990. L’étude des légendes nationales permet d’observer le fonctionnement de ce discours, vecteur important de notre psyché collective qui nous empêche d’aborder sereinement nos rapports avec le monde extérieur.

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Il est à noter que si la thèse est consacrée aux manuels publiés dans le canton de Vaud de 1938 à 1998, le travail a été étendu jusqu’à la dernière collection utilisée dans le canton de Vaud depuis 2011.

Lire la suite : DES MANUELS SCOLAIRES AU SERVICE DU SONDERFALL HELVÉTIQUE (1911-2011) | Kaufmann | McGill Journal of Education / Revue des sciences de l’éducation de McGill

Classé sous :Outils enseignement, Publications

17.000 œuvres d’art à découvrir sur le site du musée Boijmans de Rotterdam

11 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

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Depuis le 7 avril 2016, plus de 17 000 œuvres d’art de la collection du Musée Boijmans Van Beuningen sont présentées dans un nouveau portail collection totalement remanié et enrichi. Ce portail sera progressivement enrichi de nouvelles oeuvres parmi les 145 000 amassées par le musée depuis sa création en 1849.

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Le Musée Boijmans Van Beuningen de Rotterdam dispose d’une collection riche et diverse constituée depuis plus de 165 ans. Cette collection contient plus de 145 000 objets, mais seulement 8% d’entre eux (11 600) sont exposés dans les galeries du musée. En ligne, les internautes et mobinautes du monde entier peuvent dorénavant accéder à 11.7% de cette collection.

En savoir plus : http://www.club-innovation-culture.fr/archeovision-3d-amarna-cite-disparue–crowdsourcing/

Classé sous :Histoire active, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire

Nicolas Werth et la révolution russe

11 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

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En 1997, Nicolas Werth a publié dans la collection «Découvertes Gallimard» La Russie en révolution. L’idée fondamentale de Werth est de montrer la multiplicité des révolutions qui agitent le pays tout au long de l’année, sans lire l’ensemble du processus à la lumière de sa conclusion bolchevique. Dans La Révolution russe, une histoire française, Eric Aunoble pose le jugement suivant sur cet ouvrage :

«Pour la première fois, on sort totalement de la scansion en deux temps – Février/Octobre – qui rythmait tous les récits, pour redécouvrir le foisonnement de discussion et d’organisation qui avait saisi toute la société russe, faisant de l’ex-empire des tsars «le pays le plus libre du monde». Le vent libertaire qui souffle dans certaines pages de sa Russie en révolution donne corps à l’affirmation qui ouvre son chapitre dans le Livre noir (du communisme, 1997 également).
Il se présente comme un de ces historiens «qui refusent le schéma simpliste de l’historiographie libérale aujourd’hui dominante» et, sans adhérer à «la vulgate marxisante», il se réclame plutôt de la démarche de Marc Ferro et ne se situe pas du tout dans la filiation d’une analyse réactionnaire. C’est sans doute une des raisons de la tempête provoquée par le Livre noir : les auteurs font la critique du communisme «parce qu’ils demeurent ancrés à gauche», selon les mots de Courtois.
Dans le Livre noir, la démonstration de Nicolas Werth qui suit cette déclaration de principes est d’autant plus implacable. Comme Marc Ferro avant lui, il montre le décalage entre ce que les soldats, les paysans, les ouvriers ou les allogènes mettent derrière le «pouvoir aux soviets», derrière les slogans de Paix, de Terre, de Contrôle ouvrier et de Droit des peuples, et le contenu qu’en donnent les bolcheviks. Seule force réellement organisée dans un pays qui se délite, ils prennent le pouvoir grâce à ce malentendu et s’y maintiennent par la force.
Après quinze pages de révolution, suivent quatre-vingt-dix pages de répression en tout genre (notamment contre les protestations ouvrières) qui amènent le lecteur jusqu’en 1922. Les citations sont nombreuses et l’érudition difficile à prendre en défaut.»

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La Révolution russe, une histoire française par Eric Aunoble, La Fabrique, 264 p., 14 euros
Source : Peut-on encore célébrer la Révolution russe? – Bibliobs – L’Obs

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Publications

Appel à contribution publique pour la reconstitution en 3D d’Amarna, la cité disparue d’Akhenaton 

10 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

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Durant son règne (1350-1334 avant notre ère), le pharaon Akhenaton a bâti une nouvelle capitale, Amarna, selon des techniques architecturales inédites. Le laboratoire Archéovision, qui a modélisé la cité en 3D, expose ses travaux jusqu’au 29 avril au Conseil régional d’Aquitaine, à Bordeaux. Pour aider à l’achèvement du projet de reconstitution architecturale, ses initiateurs lancent un appel à contribution du public.
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Amarina, la cité disparue d’Akhenaton reconstituée en 3D (c) Archeovision

Mystique selon certains, rusé politique pour les autres, le pharaon Amenhotep IV, aussi appelé Akhenaton, a bouleversé profondément l’Égypte du Nouvel Empire durant son règne (1350-1334 avant notre ère) : non content de provoquer un véritable séisme religieux en imposant le culte unique du disque solaire, Aton, contre la pluralité de divinités habituellement adorées par les pharaons précédents, il a initié une véritable révolution architecturale et artistique.
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Le pharaon Akhenaton (c) Archeovision

Comme l’explique le site web du CNRS: « Les murs ne devant plus supporter de lourdes dalles de toit de dix à vingt tonnes, une nouvelle norme architecturale s’est imposée : au lieu des gros blocs de pierre utilisés jusqu’alors dans la construction des temples et des édifices royaux, les murs étaient montés à l’aide de briques de pierre de taille standard – les talatat – qui présentaient l’avantage de pouvoir être rapidement assemblées. Cette technique a d’abord été testée à Karnak, le complexe religieux situé au nord de Thèbes, avant d’être déployée à grande échelle dans la nouvelle capitale construite par Akhenaton : Amarna. Problème pour les spécialistes : il ne reste rien des édifices construits à Karnak et à Amarna… »

« Dès sa mort, les autres clergés, le clergé d’Amon notamment, qui était très puissant avant Akhenaton, n’ont eu de cesse d’effacer toute trace de son règne », raconte Robert Vergnieux.

Amarna, sa capitale, a été entièrement rasée, les tombeaux royaux, détruits, et une grande partie des briques en calcaire ont été utilisées pour fabriquer de la chaux… À Karnak, les blocs de grès ont subsisté, mais ils ont été réutilisés dans des constructions ultérieures, notamment dans les fondations de pylônes.

https://vimeo.com/161197156

Extrait du film sur Amarna (diffusé dans l’exposition Aton-Num) from Archéovision – Archéotransfert on Vimeo.

Lire la suite : Archeovision reconstitue en 3D Amarna, la cité disparue d’Akhenaton et lance un appel à contribution du public

Classé sous :Histoire savante, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire

Corto Maltese en Sibérie | La Révolution russe, une histoire française

10 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

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L’historien Éric Aunoble étudie les regards successifs que la France a porté sur Octobre 1917. Extrait à propos de la bande dessinée d’Hugo Pratt Corto Maltese en Sibérie.

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Extrait :

«Dans le domaine de la BD, la concurrence est plus sérieuse du côté d’Hugo Pratt dont le Corto Maltese en Sibérie paraît en France en 1978. Le héros se retrouve pris dans la guerre civile en Extrême-Orient, entre interventionnistes américains et japonais, révolutionnaires mongols et atamans blancs. Un de ces derniers occupe le centre du récit: Roman von Ungern-Sternberg, qui se voyait en continuateur de Gengis Khan. Indéniable réussite scénaristique et artistique, l’album est intéressant en ce qu’il marque la réapparition publique d’une lecture d’extrême droite de la révolution russe.

Le discours traditionnel du complot judéo-maçonnique avait subsisté marginalement mais il avait le défaut d’être un discours de vaincus, surtout dans ces années qui voient les régimes «communistes» progresser dans le monde dans la foulée des révolutions anticoloniales. Après la guerre d’Algérie, l’écrivain Jean Mabire, promoteur d’idées néopaïennes et paneuropéennes qui rappellent le nazisme, écrit une biographie d’Ungern, le baron fou.

Cette figure historique apparaissait dans un texte au statut incertain – mémoires ou roman –, publié en France au début des années 1920 et qui avait déjà inspiré Vladimir Pozner pour Le Mors aux dents. Personnage déséquilibré et sanguinaire, Ungern devient, sous la plume de Mabire, un héros nietzschéen accomplissant son destin. Cela réhabilite la contre-révolution la plus extrémiste tout en transformant une défaite politique et militaire en victoire morale : de quoi plaire aux vaincus de l’Algérie française rescapés de l’OAS.

Hugo Pratt reprend ce schéma tel quel, en y ajoutant le panasiatisme des Mongols rouges, ce qui ne change guère l’orientation idéologique de l’ensemble. Depuis, le «baron fou» continue de fasciner et inspire régulièrement des bandes dessinées et des chansons. Rajoutons que Mabire était lié à Dominique Venner, autre écrivain d’extrême droite qui se piquait d’histoire, militaire notamment. À ce titre, il écrivit une histoire de la guerre civile russe qui fut longtemps la seule disponible en français et bénéficia d’une large diffusion auprès d’un lectorat de non-spécialistes.»

La Révolution russe, une histoire française par Eric Aunoble, La Fabrique, 264 p., 14 euros

Source : Peut-on encore célébrer la Révolution russe? – Bibliobs – L’Obs

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Publications

612/journal de la grande guerre: 6 avril 1916 — 1914-1918: Reims dans la Grande Guerre

9 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

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Je vous invite à suivre cet intéressant blog consacré à Reims pendant la Première Guerre mondiale. Vous aurez l’occasion de suivre le conflit au jour le jour au travers du Carnet d’un rémois Paul Hess et des contre rendus du journal Le Miroir. Chaque jour également une photo tirées des archives allemandes.blank

Carnets du rémois Paul Hess (extraits) (…)Parmi les nouvelles plus ou moins intéressantes servant à remplir les colonnes des journaux, on en trouve une, assez amusante aujourd’hui: la voici. Quand finira la guerre? On est prié de répondre à une question que pose l’Enregistrement: quand finira la guerre? Il ne faudrait pas croire à une […]

via 612/journal de la grande guerre: 6 avril 1916 — 1914-1918: Reims dans la Grande Guerre

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Générations Y/Z« Netflix, ben c’est de la télé ! »

8 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

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La claque ! Mon accompagnatrice de Reed Midem n’en revient pas. Ces jeunes venus de plusieurs pays européens* et d’Australie ne ressemblent vraiment pas aux autres festivaliers. Résultat : je devais leur faire un speech, j’ai passé mon temps à les écouter ! 

Et jamais le fossé des usages médias n’a paru aussi grand !

Deux exemples  : Qui a regardé la télé hier ?

Personne

Qui s’informe sur Facebook ?

Tout le monde

Lire la suite : http://ift.tt/20clWps

En conclusion : il est difficile de considérer que les Générations Y et Z ne seraient que des concepts marketing !

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Hermann Stegemann : un Suisse premier historien de la Première Guerre mondiale en 1917

5 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

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La revue en ligne du Centre d’histoire de Sciences Po propose un nouveau numéro autour de la Grande Guerre. Issu d’un colloque international organisé en 2014 à l’Historial de la Grande Guerre de Péronne, ce dossier s’interroge sur la façon dont l’expérience de la guerre a réorganisé les sociétés européennes au lendemain du conflit. Un article a particulièrement retenu mon attention.  Il s’agit de l’article de l’historien allemand Gerd Krumeich consacré à l’ouvrage Geschichte des Krieges (1917) écrit par Hermann Stegemann (1870-1945), écrivain et journaliste suisse-allemand — mais d’origine allemande (La première histoire allemande de la Grande Guerre. Hermann Stegemann, Geschichte des Krieges (1917)).

Hermann Stegemann (1912). Source : Wikipedia.
Hermann Stegemann (1912). Source : Wikiipedia – https://de.wikipedia.org/wiki/Hermann_Stegemann_(Journalist)

L’historien Gerd Krumeich, analyse la première histoire du conflit éditée en 1917 par H. Stegemann, écrivain et journaliste suisse-allemand — mais d’origine allemande, pays qu’il quitta ne voulant plus vivre dans l’Allemagne de Guillaume II, trop rétrograde à ses yeux de libéral de gauche:

«Au début de l’année 1917 parut le premier volume d’un livre que tout le monde attendait depuis 1915, Geschichte des Krieges (1917) : l’auteur en était Hermann Stegemann, reconnu non comme historien de métier mais comme écrivain et journaliste. Citoyen suisse d’origine allemande, il publiait, depuis août 1914, des analyses quotidiennes sur la situation des fronts de l’Ouest et de l’Est pour le journal Der Bund, qui paraissait à Berne ; celles-ci suscitaient l’admiration des spécialistes, des militaires et des hommes politiques, en Allemagne comme à l’étranger. Stegemann acquit ainsi une réputation mondiale pendant la Grande Guerre, grâce à ses observations sur la situation de la guerre qu’il donnait régulièrement dans le journal Der Bund. Des trois ou quatre commentateurs analogues de la guerre, tels que le « Student of War » du Times, ou le capitaine norvégien Nörregaard du Morgenbladet d’Oslo, Stegemann fut le plus connu. Ses rapports, lus minutieusement par les états-majors généraux, ne furent pas sans influence sur le déroulement de la guerre.»

Après ce premier volume, trois autres suivirent entre 1918 et 1921, mais contrairement au premier volume aucun ne fut traduit :

«Les trois autres volumes de cette histoire générale de la guerre parurent de 1918 à 1921. L’ouvrage dans son ensemble était constitué en grande partie d’une histoire des batailles, les considérations d’histoire politique, voire économique et sociale, restant clairsemées et parfaitement marginales. Elles étaient elles aussi empreintes, cependant, d’une grande objectivité, quand il peignait, par exemple, le déroulement de la révolution de novembre 1918 sans autre forme de commentaire. Elle était considérée comme un fait parmi d’autres.»

Concernant la bataille de la Marne (1914), Stegemann note

« Ce qui est sûr c’est que dans les derniers jours d’août et le début septembre 1914, le peuple français était prêt à une résistance à outrance, après qu’il eut dépassé l’horreur qui l’avait saisi lors des écroulements de la Sambre et de l’Oise. C’est à ce moment-là seulement que la guerre est entrée en entier dans la volonté de la nation française. Quand l’ennemi s’approcha de Paris et que la patrie fut déclarée en danger, toutes les énergies qui couvaient se déchaînèrent. »

Enfin note Krumeich :

«Stegemann, homme de gauche, voire très à gauche dans la culture politique de l’époque, se transforma en nationaliste non repenti à la suite du traité de Versailles et de l’occupation du Rhin et de la Ruhr par les Français. Il écrivit un livre très connu aussi sur « les illusions de Versailles » où il exposa surtout (et à juste titre, en bonne partie) le manque de considération pour l’Allemagne dans le nouveau partage géographique de l’Europe.»

Stegemann, observateur lucide et attentif du Premier conflit mondial, deviendra alors, après 1933, un partisan convaincu d’Hitler jusqu’à la Nuit de Cristal de 1938. Comprenant enfin ce qui était en train de se passer, il se retira définitivement en Suisse où il mouru en 1945.

Parmi les autres articles de ce dossier, je note plus particulièrement l’article de Benjamin Gilles, consacré sont aux premières anthologies de guerre en France et en Allemagne (1914-1940) (Mises en récit collectives de l’expérience combattante. Les premières anthologies de guerre en France et en Allemagne de 1914 à 1940). Le résumé de cet article nous indique que

«L’anthologie est un genre très en vogue en France et en Allemagne avant 1914. Passé le choc des premiers mois de guerre, le monde de l’édition retrouve une activité certaine. Les anthologies publiées dans les deux pays pendant la Grande Guerre utilisent les passages les plus émouvants de correspondances de combattants qui montrent leur héroïsme, leur esprit de sacrifice pour la nation. Au sortir du conflit, cette littérature de circonstance est critiquée par les témoins et les chercheurs qui travaillent sur le témoignage combattant. Malgré quelques tentatives, les anthologies s’effacent du paysage éditorial et mémoriel. Le tournant des années 1930 constitue, tant en France qu’en Allemagne, un retour. En France, Jean Norton Cru d’abord puis André Ducasse surtout, donnent un souffle nouveau à l’anthologie, en essayant de donner à comprendre à travers elle la psychologie des combattants. En Allemagne, pour Philip Witkop, le grand promoteur de l’anthologie combattante depuis 1914, ces textes portent un discours nationaliste qui s’impose après 1933.»

En effet, concernant l’Allemagne, Benjamin Gilles note, concernant les récits de guerre que

«En Allemagne, le genre connaît une nouvelle vigueur éditoriale à partir de 1933. Il s’agit de magnifier et d’héroïser la communauté combattante à travers le recueil de récits individuels. Les recueils de lettres de la Grande Guerre sont véritablement un outil culturel en vue de la fabrication guerrière des futurs soldats de 1940. Ces derniers peuvent y puiser des modèles de comportement. Dans ces œuvres, l’individu s’efface volontairement au profit de la collectivité, ce qui est conforme au programme idéologique nazi.»

Concernant le cas français, après les anthologies des années 1930 de Jean Norton Cru et d’André Ducasse,

«ce n’est qu’au moment où la mémoire collective de « ceux de 14 » commence à s’effacer, à la fin des années 1950, que l’anthologie de récits combattants retrouve une légitimité dans l’espace éditorial et dans l’historiographie de la Première Guerre mondiale.»

Je signale également l’article de Marine Branland portant sur la «cohabitation» des prisonniers de guerre de toutes origines dans les camps allemands et surtout sur (Rencontres atypiques dans les camps allemands de prisonniers de la Grande Guerre).

Au terme de son article, Marine Branland arrive à la conclusion suivante :

«En dépit d’une évolution certaine du regard porté sur l’autre, ou plutôt sur les autres, ce qui se joue en captivité pendant la Grande Guerre constitue une sorte de parenthèse. Le discours relatif à la mission civilisatrice de la France ne saurait en effet être réduit à néant par ces mois ou ces années de captivité. La dynamique d’identification de l’autre comme un semblable qui s’impose dans un certain nombre d’images est en outre brisée par le retour. La nécessité pour les anciens prisonniers de faire de la captivité une expérience combattante à part entière induit une réinterprétation de cette expérience inédite à des fins personnelles et nationales, provoquant notamment l’exploitation de clichés qui réinstallent les frontières que la captivité avait déplacées. Le rapport entre captifs d’origines différentes n’aura donc été que provisoirement reconfiguré par la situation de captivité.»

En définitive, ce dossier de très grande qualité aborde des aspects fort intéressants, peu développés et renouvèle l’approche du conflit dans des commémorations actuelles où le poids de la mémoire prend le pas, de beaucoup, sur l’histoire du conflit.

Le dossier : Histoire@Politique n°28 : La Grande Guerre comme initiation. Vivre et dire les premières expériences

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50 000 : c’est le nombre de japonnais qui se sont rendus à la cérémonie commémorative du bombardement d’Hiroshima le 6 août 2013, 68 ans après la catastrophe. Ils étaient déjà 50 000 en 2012 et plusieurs dizaines de milliers en 2011, quelques mois seulement après le drame de Fukushima. Il s’agit donc aujourd’hui d’une des cérémonies […]

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Intelligence artificielle, éthique et société | The International Review of Information Ethics (IRIE)

11 juillet 2020 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La Revue internationale de l’éthique de l’information (IRIE) (The International Review of Information Ethics (IRIE)) vient de publier le volume 28 qui rassemble des articles sur l’intelligence artificielle, l’éthique et la société. Ce numéro est issu de la conférence AI, Ethics and Society conference que le Kule Institute for Advanced Study (KIAS) a organisée. Ce […]

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Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2025

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