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Histoire Lyonel Kaufmann

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Médias et technologies

Sortez vos tablettes, aujourd'hui cours…

29 avril 2011 by Lyonel Kaufmann

Pour Fabrice Comte, la tablette « génère de l’intérêt pour le cours, beaucoup plus que le manuel. Dans une salle ordinaire, à tout moment, elle permet de travailler sur un texte en temps réel, de trouver dautres textes argumentatifs qui illustrent un avis ou en prennent le contrepied. »  Mais nest ce pas la mort de la littérature ? « Je pensais quon ne pouvait pas lire un texte long sur un écran. », nous confie-t-il. « Mais sur la tablette il y a un grand confort de lecture, cest très différent d’un écran dordinateur. On peut télécharger des oeuvres et je pense que ça peut amener des élèves à la littérature. Ca ne vas pas régler tous les problèmes des élèves. Mais cest un outil intéressant dautant que les élèves sont déjà utilisateurs »

Au-delà de l’effet motivationnel qui ne manquera pas d’estomper l’intérêt des élèves au moment de sa généralisation, l’expérience telle que décrite tendrait à démontrer d’autres avantages qui en font un outil intéressant et durable pour l’enseignement : proximité avec les outils qu’utilisent les élèves en dehors des cours, souplesse d’utilisation, faible poids, disponibilité ou autonomie par exemple. Encore faudra-t-il que les élèves puissent l’utiliser pour des démarches de cours recourant aux ressources numériques présentes sur l’Internet. Or, certains établissements interdisent les connexions internet via des téléphones mobiles…

via Sortez vos tablettes, aujourdhui cours de français….

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Pourquoi avons-nous besoin de prédictions? | OWNI, Digital Journalism

17 mars 2011 by Lyonel Kaufmann

“il est étrange de constater comment les événements prennent un sens tout à fait logique avec le recul – et la frustration que ce constat engendre depuis des temps immémoriaux”.

nous indique  Stacy Schiff (site) [en], l’auteur de La grande improvisation : Franklin, la France et la naissance de l’Amérique dans le dossier réalisé récemment par le New-York Times dans un passionnant débat en ligne, qui revenait, 80 ans après avoir invité huit innovateurs des années 1930 à prédire la vie en l’an 2000, sur la question de notre avenir :  Qu’est-ce qui nous pousse à prévoir l’avenir ?

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Pour Owni (et après l’avoir publié sur InternetActu), Hubert Guillaud nous en fournit une superbe synthèse et de magnifiques extraits.

Pourquoi avons-nous besoin de prédictions? » Article » OWNI, Digital Journalism.

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, sur le web

Le roi et le photographe | Sous le capteur l'image

10 mars 2011 by Lyonel Kaufmann

Alors que la photographie du roi Georges VI prononçant son discours est une mise en scène où le roi mime son discours et non pas une photographie prise dans le «feu de l’action», Grégory Divoux nous précise que cela n’est pas anodin.

Photographie du roi Georges VI présenté comme s'adressant à la nation le 4 septembre 1939 au micro de la BBC © Hulton-Deutsch Collection/CORBIS
Photographie du roi Georges VI présenté comme s'adressant à la nation le 4 septembre 1939 au micro de la BBC © Hulton-Deutsch Collection/CORBIS

En effet,

« en 1939, les conditions du reportage “moderne” sont réunies : les appareils photographiques plus légers et les pellicules permettent aux photographes d’être au plus près des événements, quant aux journaux illustrés, ils permettent à leurs images d’être diffusées. Au moment où le roi Georges VI prononce son discours, Capa a par exemple déjà couvert la guerre d’Espagne, Leica en bandoulière. Les deux systèmes d’énonciation de la photographie coexistent donc mais dans les deux cas la photographie est bien présentée comme témoignage au monde. Là où la radio est bien vue comme le moyen de toucher directement, instantanément et en direct des millions de personnes, la photographie est déjà reléguée à un rôle accessoire dans l’information, soumise à un ensemble de contraintes, à toute une chaîne d’énonciation qui font du photographe un simple rouage d’une machinerie qui le dépasse. D’un côté il est pris entre le commanditaire de l’image, en l’occurrence le roi, et la façon dont on diffuse les images qu’il produit. Et cette dialectique de la photographie construite mais offerte comme document n’est pas seulement un vestige du passé : l’image réalisée après le discours du roi Georges VI es bien encore aujourd’hui utilisée comme illustration de ce discours, comme sur les site Internet du Guardian et de Courrier International (voir ci-dessous) ; c’est même bien ainsi qu’elle est diffusée par Corbis. Aujourd’hui la télévision a remplacé la radio comme canal de diffusion des discours des chefs d’État ; quant à la photographie, 70 ans plus tard, elle est toujours présentée comme ce document devant coller aux faits quand bien même elle n’est qu’une construction.»

via Le roi et le photographe | Sous le capteur l’image.

Classé sous :Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, sur le web

La bande dessinée historique | Université de Pau

3 mars 2011 by Lyonel Kaufmann

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L’Université de Pau organise en novembre prochain son Premier colloque international sur la Bande dessinée historique (23-25 novembre 2011). L’appel à contribution est ouvert jusqu’au 30 avril 2011. Cette première édition est centrée sur la bande dessinée et l’Antiquité.

La présentation du colloque et de la thématique
En janvier 2010 disparaissait l’un des derniers maîtres de la bande dessinée franco-belge de l’épopée du journal Tintin, Jacques Martin, dessinateur et scénariste de nombreuses séries, au premier rang desquelles Alix, à l’origine d’un nouveau courant dans la bande dessinée franco-belge : la bande dessinée historique. Chaque année, on constate la sortie de nombreuses bandes dessinées qui prennent l’Histoire comme trame de fond, comme architecture fondamentale ou simplement comme prétexte. Mais plus de soixante ans séparent le premier Alix du dernier Murena : étudier la bande dessinée historique, ce n’est pas seulement réfléchir à l’Histoire dans la bande dessinée, c’est aussi réfléchir à l’histoire de la bande dessinée, entre Alix « classique » reconnu et Murena désormais « incontournable » de l’Antiquité en BD, mais également à la bande dessinée dans l’Histoire, comme reflet de son époque.

blankAlix t. 1 – Alix l’intrépide par Martin © Casterman 2008 (rééd. de l’album du Lombard 1956, aventure pré-publiée en 1948 dans Tintin)

blank Murena t. 8 – Revanche des cendres par Dufaux et Delaby © Dargaud 2010

Le colloque international, organisé par le Centre de Recherches Poétiques et Histoire littéraire (CRPHL), qui se tiendra à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) du 23 au 25 novembre 2011 a pour but de mieux (faire) comprendre les spécificités de ce que l’on peut appeler la bande dessinée historique. Les invités d’honneur de ce colloque seront Jean Dufaux et Philippe Delaby, le scénariste et le dessinateur de Murena.
Ce colloque international comportera trois volets : scientifique, pédagogique et artistique ; il est destiné aux chercheurs, aux enseignants (de tout niveau et de toute matière), aux professionnels de la bande dessinée (dessinateurs, scénaristes, coloristes, éditeurs, conservateurs, galeristes, etc.) et aux autres spécialistes de l’image fixe ou mobile.

via La bande dessinée historique.

Classé sous :Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, sur le web Balisé avec :Alix, Antiquité, BandeDessinée, colloque, Murena

Des téléphones mobiles à l'école ? | educa.ch

2 mars 2011 by Lyonel Kaufmann

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Illustration d'un smartphone VALINCO / SIPA

Dans la plupart des écoles, l’usage des mobiles et smartphones est interdit, car il perturbe la classe. Pourtant, aujourd’hui, même des membres sceptiques du corps enseignant ne sont plus contre le fait que les élèves cherchent rapidement une date historique dans Wikipedia, utilisent la calculatrice, traduisent des mots, consultent le dictionnaire ou fassent une dictée au moyen de leur smartphone. On devra faire en sorte à l’avenir que les élèves puissent mettre à profit en classe les médias dont ils disposent de toute façon.

Autrement dit, veut-on notamment interdire les calculatrices et les dictionnaires à l’école? Une réflexion introductive pleine de bon sens et un dossier à lire pour les enseignant-e-s, n’est-il pas?

via Des téléphones mobiles à l’école ? | enseignement.educa.ch.

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement, sur le web

Les vestiges oubliés de l'Empire soviétique

25 février 2011 by Lyonel Kaufmann

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Eric Lusito a voyagé d’Allemagne de l’Est à la Mongolie et de la Pologne au Kazakhstan à la recherche de ces sites qui représentaient l’ambition et la puissance de l’URSS. Il en a ramené de superbes images..

Entre histoire et mémoire, espace et patrimoine, mythes et propagande, cette collection d’images illumine le monde militaire autrefois caché de l’Union Soviétique, derniers témoignages d’une civilisation contemporaine disparue, ruines qui nous invitent à construire nos propres histoires.

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Zone 3D, Kazakhstan. Construite en 1956 comme station au sol pour suivre le premier satellite Spoutnik, elle est devenue ensuite lune des bases soviétiques les plus sophistiquées pour lobservation spatiale, fournissant un contrôle satellite et une surveillance des objets dans lespace. De gauche à droite: Radar Kube-Kontur, autres radars détruits, et le radar MA-9MKTM-1 ‘Romashka’.

viaStation radar soviétique d’observation spatiale, Kazakhstan.

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, sur le web

200 pays sur 200 ans en 4 minutes

24 février 2011 by Lyonel Kaufmann

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Hans Rosling est l’inventeur de l’outil de visualisation Gapminder, qui autorise tous les croisements possibles et imaginables de données publiques à l’échelle mondiale, dans des graphiques dynamiques qui permettent de voir leur évolution dans le temps.

Ici, il nous présente l’évolution de l’espérance de vie et son écart entre pays riches et pays pauvres sur 200 ans de 200 pays. Le tout en 4 minutes chrono.

Bluffant…

200 Countries, 200 Years, 4 Minutes – Gapminder.org

Classé sous :Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, sur le web

Le copier-coller, clé de la productivité textuelle | Educpros.fr

7 février 2011 by Lyonel Kaufmann

Le copier-coller n’est pas uniquement l’opération qui permet aujourd’hui tous les plagiats littéraires et universitaires. C’est aussi la clé de la productivité textuelle et un texte qui n’est pas “copiable-collable” est un texte mort.

Tel est l’argument que défendait Steven Berlin Johnson voici quelques mois devant les étudiants en journalisme de l’université de Columbia et que Christine Vaufrey pour Educpros.fr nous présente en français.

Dans son texte, Steven Berlin Johnson renvoyait son lecteur à la pratique des commonplace book (carnets personnels) des intellectuels anglais du XVIIe siècle que Jonhson compare à la pratique actuelle des blogs.

Il en parle également comme d’un procédé de couper/coller auquel s’ajoutent les commentaires de l’auteur. Il s’agit aussi d’une pratique permettant la pollinisation des idées.

C’est également une manière de dire que l’idée d’être original tout seul est incongrue et que c’est de la circulation des idées, de leur confrontation que se crée une plus-value démocratique et intellectuelle.

Pédagogiquement, cela nous change du « copier/coller, c’est mal » et indique que c’est le commentaire individuel et personnel associé au couper/coller qui est ici important dans une perspective de formation.

Et que ceux qui n’ont jamais pêché par couper/coller me jettent la première pierre.

L’article : Le copier-coller, clé de la productivité textuelle (CCK11/2) | Les blogs Educpros.fr.

Classé sous :Opinions&Réflexions, sur le web

La Révolution française, Lady Gaga, le monde arabe et nous

6 février 2011 by Lyonel Kaufmann

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L’actualité récente du monde arabe et celle de la culture web récente mettent la Révolution française à l’honneur. Mais si d’un côté, c’est plutôt le côté royaliste et le monde de la noblesse qui sont mis en avant, l’actualité ne manque pas de remettre la question citoyenne et du peuple au coeur de l’action. Mais en définitive que reste-t-il à l’Histoire?

Lady Gaga nous explique la Révolution française


La chaîne YouTube HistoryTeacher s’est spécialisée dans la réalisation de clips cherchant à retracer des grands moments de l’histoire grâce à la musique, en détournant les paroles de chansons très célèbres. Cette vidéo met en scène une Lady Gaga expliquant la Révolution française sur l’air de Bad Romance! ((Lady Gaga nous explique la Révolution française | Slate))

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Lady Gaga en Marie-Antoinnet lors des Britt Awards (2010)

Pour sa part, Lady Gaga est une grande admiratrice de Marie-Antoinette au travers de ses coiffures décoiffantes et de ses tenues à plume d’autruche.

Pour ma part, j’en appelle volontiers à Mel Brooks ((« It’s good to be the King », est un titre issu de son film « La folle histoire du monde », sorti en 1981.))

Marie-Antoinette sur Nitendo DS

Marie-Antoinette est d’ailleurs fort tendance depuis 2006 et la sortie du film de Sofia Coppola. C’est une des références récurrentes dans la série pour ados Gossip Girl. ((Gossip Girl, la victoire du stupre | Slate.fr (http://www.slate.fr/story/31825/gossip-girl-luxe-d[…])). Lady Gaga et les ados trouveront donc certainement leur compte avec la sortie du jeu Marie-Antoinette sur Nitendo DS.

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Ici, le petit robot Oscar, déjà au coeur des intrigues à déjouer au Moyen Âge, dans le Paris du Ier empire et à la cour de Versailles en compagnie de Louis XIV et de Vauban, se retrouve une nouvelle fois mobilisé pour déjouer les plans du diabolique Dr Du Noi. Cette fois, l’odieux personnage a remonté le temps jusqu’en 1781, en pleine guerre d’indépendance américaine. Pour avancer au fil de l’histoire, il faudra participer à des mini-jeux (le Pharaon, la bataille des frégates, le Trou-Madame…), résoudre des enquêtes, des problèmes de logique et des devinettes historiques… Les trois principaux thèmes proposés ont trait à Versailles, Marie-Antoinette et les moeurs de la cour, la Guerre d’indépendance américaine, et enfin les grandes inventions. ((Marie-Antoinette et la Guerre d’Indépendance américaine sur DS))

Du petit robot Oscar à Lady Oscar

Le petit robot Oscar ne peut que me renvoyer au dessin animé Lady Oscar et au manga dont il est issu (La Rose de Versailles). Pour rappel, le générique

Dans l’épisode 3, l’arrivée de Marie-Antoinette est organisé autour de l’affrontement entre Marie-Antoinette et la Du Barry.


Watch Lady Oscar episode 03 vf in Animation |  View More Free Videos Online at Veoh.com

Le «1789» du monde arabe?

Depuis les événements de Tunisie, puis leurs prolongements dans le monde arabe et plus particulièrement en Egypte, les références et les allusions à la Révolution française et à 1789 abondent dans la presse. Pour le meilleur ou pour le pire?

C’est ainsi que dans Mediapart (02.02.2010), Edwy Plenel ((Le « 89 » du monde arabe | Mediapart)) notait que

« Inaudible tant notre époque est affolée, une petite cohorte de chercheurs, de sociologues, d’anthropologues, de démographes, d’historiens, etc., ne cessait de nous expliquer que les peuples arabes, loin de vivre une grande régression, traversaient une difficile transition vers notre modernité commune – ce que Youssef Courbage et Emmannuel Todd nommèrent en 2007 « le rendez-vous des civilisations ». Les rues tunisienne et égyptienne, que d’autres relaieront peut-être, leur donnent aujourd’hui raison, reprenant le vieux flambeau des insurrections démocratiques, celui-là même qui, depuis 1789, nous a entraînés vers nos républiques, aujourd’hui lasses et usées parce que malmenées et confisquées. »

Pour sa part, l’historien, Pierre Serna ((Institut d’Histoire de la Révolution française – Pierre Serna sur la Tunisie)) ne manquait pas de relier les événements de Tunisie à l’historiographie de la Révolution française

«Ce que montrent les Tunisiens qui nous laissent quelque peu sidérés et pour le moins admiratifs est qu’une Révolution est possible. Que n’a –t-on dit, en France, sur la révolution comme objet froid, dépassé, historicisé, depuis 1977 et la parution de l’ouvrage de F. Furet « Penser la Révolution », remettant violemment en cause le catéchisme républicain et la mythographie d’une Révolution française qui était terminée, finie. Avec cette affirmation c’était l’idée en soi de révolution qui devait être discréditée, stigmatisée. La révolution, monde de violence, était désormais à éradiquer dans le futur.»

tout en ne manquant pas de nous mettre en garde devant le risque d’une lecture post-colonialiste insultante au pire, condescendante au mieux, de la situation tunisienne:

Non la Tunisie n’est pas en 1789 ! Par pitié que l’on cesse d’instrumentaliser l’Histoire en mesurant l’histoire du monde à l’aune de l’histoire de France. […] C’est nous qui devons apprendre des Tunisiens et non le contraire. Nous sommes restés dans un 1789 mental, mythifié et figé. Les Tunisiens eux sont bien en 2011 !

De leur côté, les manifestants tunisiens recyclaient les symboles révolutionnaires ((Les jeunes manifestants tunisiens veulent « démonter la Bastille » | AFP))

«La Kasbah, c’est la Bastille de la Tunisie et on va la démonter, comme les sans-culottes français ont fait tomber la Bastille en 1789»

Dans Culture visuelle, André Gunthert ((Rattraper la révolution | L’Atelier des îcones)) s’interrogeait, à propos de la Tunisie

«sur la traduction visuelle dans les médias français des événements tunisiens (“Une révolution sans images?“). L’évolution du traitement depuis la fuite de Ben Ali permet d’affiner le diagnostic. Plutôt qu’une “révolution sans images”, nous avons vu des images sans révolution.»

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Couverture de l'Express, 12/01/2011: "Maghreb, la jeunesse contre le pouvoir" (photo: AFP/Roger Viollet).

Alors que «en France, depuis Delacroix, le visage de la Révolution est féminin et renvoie au symbole de Marianne, incarnation de l’émancipation républicaine», André Gunthert note que

La comparaison avec les images publiées la semaine dernière est édifiante. Malgré un appel de Une intitulé “Maghreb, la jeunesse contre le pouvoir“, la photo retenue par L’Express du 12 janvier montre des jeunes encagoulés brandissant des projectiles face à une rangée de policiers abrités derrière leurs boucliers (voir ci-dessous). Si cette image nous est familière, ce n’est pas par son évocation des trois Glorieuses, mais plutôt par son rappel insistant d’une autre imagerie: la longue généalogie des désordres urbains, rixes et échauffourées qui, des Minguettes aux Tarterets en passant par Villiers-Le Bel, oppose régulièrement les “jeunes des cités” aux forces de l’ordre dans nos banlieues.

Mais pour certains Cassandre, après 1789 viendra 1793 ((Monde arabe: la montée de la troisième voix | Slate.fr))

On entend les Cassandre multiplier les appels à la retenue: le chaos va s’installer, les islamistes vont rafler la mise, le canal de Suez sera bloqué et Israël sera menacé par tous ses voisins. Souvenez-vous toujours que l’Histoire est tragique! 1793 suit 1789! On entend, plus fortes encore, les voix dire que la démocratie est une exception européenne, qu’elle est de surcroît récente et qu’il est illusoire et naïf de penser que le modèle des droits de l’homme va s’universaliser. Le déclin européen montrerait au contraire que cette idée est en voie de régression, du moins menacée. Ce sont les systèmes autoritaires qui ont l’avenir devant eux, regardez la Chine!

Et l’histoire dans tout cela?

En définitive, l’histoire n’est-elle nécessaire que pour lire la presse ou trouver des exemples d’hier pour les coller à l’actualité d’aujourd’hui? L’histoire est en quelque sorte instrumentalisée pour fournir  des exempla, commodes modes d’explication qui, comme dans le journalisme sportif, sont convoqués, puis révoqués, recyclés en fonction de l’évolution du direct ou de son inclinaison idéologique.

Dans le même temps, le nombre de périodes d’histoire tend à diminuer et/ou les programmes à concurrencer les quizz télévisuels. Que faire alors devant tant de concurrence et de récupération? Pour ma part, l’autre risque étant la construction de formes renouvellées du roman national, j’en appelle régulièrement à faire de l’histoire, objet de consommation dans l’espace public, un objet à interroger, éclairer et débattre en classe avec nos élèves pour en prendre la juste mesure.

Et, en conclusion, je vous invite à lire mes deux dernières chroniques publiées dans le mensuel du Café pédagogique. La chronique de janvier traite justement et bien modestement du traitement culturel actuel autour de Marie-Antoinette et de la Révolution française:

  • Dans ma classe : récit national ou pluralité des écritures de l’histoire ? | Café pédagogique, no 118, décembre 2010
  • Marie-Antoinette ? C’est hype ! | Café pédagogique, no 119, janvier 2011

Classé sous :Didactique, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions, Outils enseignement, sur le web Balisé avec :Egypte, Lady Gaga, Marie-Antoinette, Révolution française, Tunisie

De l'illusion du changement au changement… | Pierre Frackowiak

31 janvier 2011 by Lyonel Kaufmann

La chronique de Pierre Frackowiak est une forme de traduction française des réticences à l’égard des TICE développées aux Etats-Unis par Larry Cuban et certains tenants des pédagogies actives.

La principale remarque est que, contrairement aux discours vantant l’introduction des TICE pour changer la pédagogie, les TICE ne feraient que renforcer le modèle magistral. Or, celui-ci reste au collège le principal obstacle à l’émancipation des savoirs et de la reproduction sociale.

La majorité des témoignages et comptes-rendus montrent que les TICE Technologies de l’information et de la communication pour l’éducation permettent de rendre l’enseignement plus moderne, plus agréable, mieux illustré, plus proche des usages des enfants et des jeunes, qu’au-delà de la classe, elles permettent d’améliorer l’administration et la communication interne et externe. Mais les pratiques, le modèle pédagogique massivement et depuis toujours en vigueur, ne sont pas fondamentalement remis en cause. On reste, voire on renforce, la place du maître. L’une des causes d’échec du collège est justement le décalage entre les contenus disciplinaires cloisonnés et les pratiques et savoirs sociaux.

Ce passage tiré de son ouvrage  «La place de l’élève à l’école» (Editions la Chronique Sociale. Décembre 2010) a suscité de nombreux commentaires sur lequel Pierre Frackowiak revient dans sa tribune pour l’Association nationale des @cteurs de l’école.

Au final, Pierre Frackowiak en appelle à un nouveau projet éducatif global tout en encourageant celles et ceux

qui essaient, qui tâtonnent, qui cherchent, [à] continuer et diffuser leurs travaux, se faire plaisir aussi – une notion que l’on oublie complètement aujourd’hui -, en étant lucides, en sachant que le combat pour une autre politique éducative est vital.

via De lillusion du changement au changement… – An@é.

Complément du 1er février (10:54):

Interviewé par le Café pédagogique à propos de la situation des TICE au Québec, Mario Asselin pose un diagnostic comparable à celui de Pierre Frackowiak tout en étant plus optimiste:
«Si les TICE ne modifient pas davantage les pratiques qu’anticipé, c’est peut-être que le contexte dans lequel ils ont été utilisés est très souvent «frontal». Ceux chez qui les pratiques évoluent me paraissent utiliser davantage le levier de la publication Web et de la recherche sur Internet. Pour les autres, ceux qui utilisent le TBI par exemple, on verra ce qui arrivera à force de laisser plus souvent le contrôle du stylet aux élèves…»

L’interview du Café pédagogique : Québec : Quelle place pour les TICE ?

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement Balisé avec :Larry Cuban, médiaTICE

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