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Géré par un conservateur de la Bibliothèque universitaire de Bron (Université Lumière Lyon 2), CyberCeltes est un répertoire sélectif des sites Web consacrés à l’histoire des anciens Celtes et à l’archéologie du monde celtique et gallo-romain.
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Site du gouvernement fédéral de Québec consacré au développement durable.
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Le 21 février 1916 débutait la bataille de Verdun qui occupe une place centrale dans la mémoire française de la Première Guerre Mondiale. Dédié à cette bataille, France 5 offre un site complet comprenant notamment un espace enseignants.
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Sélection de ressources de Daniel Letouzey concernant l’Histoire des esclavages. Les ressources s’adressent en premier lieu aux enseignant-e-s. Concernant l’esclavage, voir aussi notre support historiographique.
Résultats de la recherche pour : esclavage
Liens (19.01.2007)
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Un itinéraire relatif à l’esclavage et la traite négrière en trois parties : 1° L’esclavage de l’Antiquité à la Renaissance; 2° L’esclavage et la traite négrière du XVIIe au XIXe siècle; 3° L’esclavage à l’île Bourbon (XVIIe-XIXe siècle).
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Site d’un enseignant organisé autour de tableaux et images patrimoniales. On y trouve des analyses de docs et des activités à réaliser par les élèves. L’absence d’indication de copyright rendent malheureusement le site inutilisable avec les élèves
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L’Académie de Versailles propose des ressources relatives au travail personnel des élèves en classe et à la maison pour les aider à apprendre l’histoire et la géographie. Docs de qualité inégale.
Enseigner les questions sensibles du XXe siècle (janv. 2006)
Un séminaire sur l’enseignement des « questions sensibles » s’est tenu à Paris les 14 et 15 décembre 2005, organisé conjointement par le Ministère des Affaires Etrangères et le Ministère de l’Education Nationale. Ce séminaire a délimité, pour la France, les questions « sensibles » aujourd’hui relativement à l’enseignement de l’histoire:
– la Shoah,
– la colonisation (et la décolonisation)
– la traite et l’esclavage.
Le but assigné à ce séminaire était une approche concrète des questions sensibles : il s’agissait de réfléchir à l’enseignement, et particulièrement à la mise en œuvre pédagogique des questions sensibles.
L’objectif du séminaire est, d’une part, dedresser un état des lieux de cette « sensibilité » au niveau national et européen avec l’appui de l’enquête menée par l’A.P.H.G. ; d’autre part, il faut aborder et confronter de façon concrète les pratiques des enseignants sur ces « questions ». Ce qui a été résumé par M. Wirth en cette triple question : « comment dire, comment faire, quelles pratiques » ?
Ressources à explorer :
– Educsol : Actes du séminaire national : « Quelles pratiques pour enseigner des questions sensibles dans une société en évolution?
– Académie de Toulouse – Enseigner les questions sensibles, ainsi que Enseigner Auschwitz et les génocides
du XXème siècle
– Le BEFFROI, « Enseigner les questions sensibles dans une société en évolution »
– Enjeux contemporains de l’enseignement en histoire-géographie (INRP)
– Par rapport à la Suisse et 39-45, il est possible de consulter le site droitshumains.org: La Suisse, le national-socialisme et la Seconde Guerre mondiale.
Tâches :
– Explorer les ressources présentées ici de telle sorte de pouvoir répondre à la question :
- quelles sont les éléments qui rendent l’étude d’un sujet sensible ?
- quelle attitude dois-je adopter comme enseignant-e dans leur traitement en classse, comment procéder?
- parmi les sujets présentés et en rapport avec la situation de l’enseignement de l’histoire en France, lesquels sont également des sujets d’enseignement sensibles dans une classe de Suisse romande?
- quels seraient d’autres sujets propres à l’enseignement de l’histoire en Suisse romande (canton de Vaud) et à un contexte local qui entreraient dans la définition de « questions sensible »?
– Répondre à ces questions au moyen d’un commentaire associé à ce billet.
Ce soir les Dieux grecs pleurent J.-P. Vernant…
Jean-Pierre Vernant en 2003 (Sipa)
« le vrai courage, c’est, au-dedans de soi, de ne pas céder, ne pas plier, ne pas renoncer. Etre le grain de sable que les plus lourds engins, écrasant tout sur leur passage, ne réussissent pas à briser ». Jean-Pierre Vernant (1914-2007)
Ce soir les Dieux pleurent Jean-Pierre Vernant… et nous aussi.
L’été passé avait eu le mauvais goût de nous priver de Pierre Vidal-Naquet -ainsi que de Jacques Ozouf. Avec la disparition de Jean-Pierre Vernant, c’est un autre grand historien helleniste qui nous quitte à 93 ans. En y associant M. I. Finley, ce trio a profondément revisité l’histoire de la Grèce ancienne post 1945. Il la dépoussière et Jean-Pierre Vernant en s’intéressant aux mythes et Dieux grecs (Mythe et pensée chez les Grecs en 1965) se donne comme programme :
« de se faire grec au-dedans de soi »
En ce début des années 1960, Jean-Pierre Vernant et d’autres de ses collègues débattent deux fois par semaine de grands problèmes tels que le pouvoir, la guerre ou les Dieux. Ils inventent les règles d’un comparatisme nouveau et fondent, à la suite de leur maître Louis Gernet, l’anthropologie historique.
Mais —ainsi que le prouve la citation mise en exergue et comme avec Pierre Vidal-Naquet ou Marc Bloch, Jean-Pierre Vernant symbolisait aussi l’historien engagé dans la Cité. Comme le rappelle, le journal Le Monde dans son hommage à Jean-Pierre Vernant, ce dernier était un antimilitariste engagé dans la Résistance avec son frère sitôt ou presque l’armistice signé (Un antimilitariste en Résistance). D’autant plus remarquable que militant communiste, il ne suit pas les ordres de Moscou qui alors a signé un pacte de non-agression avec Hitler (pacte gemano-soviétique). Ainsi à partir dès la fin de 1940, Jean-Pierre Vernant sonde les milieux toulousains pour organiser la résistance et, à partir de 1942, Le Monde nous apprend que
« Tout en exerçant son métier d’enseignant, il organise coups de main, sabotages et transports d’armes. […] Au printemps 1944, il dirige les Forces françaises de l’intérieur au niveau départemental. Après le 6 juin, il prend le maquis et prépare, en liaison avec Serge Ravanel, la libération de Toulouse. Le 19 août, il y entre à la tête de ses hommes. Fin septembre, il est chef FFI de la région R4. » (Jean-Pierre Vernant, grand résistant et helléniste, est mort – Le Monde – 10.01.2007)
Biographie sélective (proposée par le journal Le Monde)
Chez Maspero : Mythe et pensée chez les Grecs (1965) ; Mythe et société en Grèce ancienne (1974) ; Religion grecque, religions antiques (1976) ; Religion, histoires, raisons (1979).
Chez d’autres éditeurs : Les Origines de la pensée grecque (PUF, 1962) ; La Mort dans les yeux (Hachette, 1985) ; L’Individu, la mort, l’amour (Gallimard, 1989) ; Mythe et religion en Grèce ancienne (Seuil, 1990) ; L’Univers, les dieux, les hommes. Récits grecs des origines (Seuil, 1999).
Les Mémoires : Entre mythe et politique (Seuil, 1996) et La Traversée des frontières (Seuil, 2004).
Avec Pierre Vidal-Naquet : Mythe et tragédie en Grèce ancienne (tome 1 : éd. Maspero, 1972 ; tome 2 : La Découverte, 1986) ; Travail et esclavage en Grèce ancienne (Complexe, 1988).
Avec Marcel Détienne : Les Ruses de l’intelligence (Flammarion, 1974) ; La Cuisine du sacrifice en pays grec (Gallimard, 1979).
Sous la direction de Jean-Pierre Vernant : L’Homme grec (Seuil, 1993) ; Mythes grecs au figuré, de l’Antiquité au baroque
(Gallimard, 1996).
Webographie succincte (merci à Daniel Letouzey, via la liste H-Francais )
– France-Culture
une émission spéciale
dimanche 14 janvier de 16h à 22h
Choix de sites internet, biblio…
http://www.radiofrance.fr
– La mythologie…
http://www.lexpress.fr/info
– dans Wikipedia, une bio à étoffer,
une biblio plus conséquente :
http://fr.wikipedia.org/wiki
http://www.college-de-france
http://www.ordredelaliberation
A lire aussi un très beau portrait-témoignage de la République des Livres de Pierre Assouline Pour saluer Jean-Pierre Vernant
Liens (21.12.2006)
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Voilà un exemple remarquable de ce que peut proposer internet : ce site propose en images les 51 volumes du journal de John Quincy Adams. Soit plus de 14000 pages de 1779, alors qu’Adams est âgé de 12 ans à 1848 (mort).
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Biographie en ligne de John Quincy Adams. Pour mémoire, John Quincy Adams, 6e président des Etats-Unis de 1825 à 1829, défendra en 1841, devant la Cour suprême le cas des africains du navire espagnol Amistad. Dommage que les sources manquent de cette article.
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Support éducatif (en trois parties) conçu par le site officiel du Château de Versailles. On pourra compléter avec le support du primaire relativement à la journée du roi.
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La Table de Peutinger, Tabula Peutingeriana ou Peutingeriana Tabula Itineraria, est une copie datant du XIIIe siècle d’une vieille carte romaine montrant les routes et les villes principales de l’Empire romain.
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Résistant maquisard, militant communiste et cinéaste engagé, René Vautier était un précurseur du cinéma militant. En 1950, il filme « Afrique 50 », premier film anticolonialiste en France. Le film fut – évidemment – saisi et interdit.
Usages politiques du passé en France (publication et compte-rendu)
En septembre 2003, un colloque était organisé à Paris par le Centre d’Histoire sociale sur le thème des Usages politiques du passé dans la France contemporaine. Aujourd’hui, deux ouvrages rendent compte de la richesses des interventions :
Collectif, Usages politiques du passé dans la France contemporaine (2006). Presses universitaires de Provence, coll. «Le Temps de l’histoire».
• Vol. 1, sous la dir. de Claire Andrieu, Marie-Claire Lavabre, Danielle Tartakowsky, «Politiques du passé», 264 p.
• Vol. 2, sous la dir. de Maryline Crivello, Patrick Garcia, Nicolas Offenstadt, «Concurrence des passés», 298 p.
Les thèmes abordés par les différentes contributions sont très larges et diversifiés. Des utilisations de l’Histoire par les présidents de la République, on passe à celles qui en sont faites par des mouvements régionalistes. Un détour est possible par des événements devenus des références nationales françaises. De même sont interrogés des faits douloureux de la mémoire collective française, comme la Guerre d’Algérie, l’esclavage ou la Première Guerre mondiale. Mais d’autres usages du passé sont examinés comme la Légion d’honneur ou l’Internet. Les usages de l’Histoire faits dans l’enseignement ne sont pas oubliés. Cette centration sur la France n’empêche donc pas un intérêt pour les enseignants ou historiens suisses.
D’autant que l’actualité ne cesse de montrer que l’Histoire constitue un enjeu politique important. Les remous principalement en Suisse allemande autour du Rapport Bergier et de son emploi en classe, la question du génocide des Arméniens ou la sortie en France du film Indigènes en sont quelques exemples récents.
On lira donc avec intérêt le compte-rendu de ces deux ouvrages effectués pour les Clionautes par Frédéric Stévenot.
Je terminerai à l’aide de la conclusion faite par Frédéric Stévenot dans son compte-rendu :
« Les Usages politiques du passé dans la France contemporaine constituent un ouvrage destiné e priorité à un public averti, étudiants ou enseignants. On peut aussi le considérer comme un outil de réflexion pour le citoyen soucieux de décoder les manifestations historiques les plus banales, en apparence, en l’aidant à découvrir les enjeux servis derrière la façade festive. Ce citoyen averti peut aussi être à l’occasion un enseignant, sollicité fréquemment pour participer qui à des reconstitutions, à des cérémonies commémoratives, qui à la visite de lieux reconstitués, qui au visionnement de films à caractère historique… Chacun pourra donc trouver matière à prendre le recul critique nécessaire et indispensable avant de s’engager, seul ou, pis encore, avec sa classe. »
Bonne lecture du compte-rendu et des deux ouvrages.
Enseigner les questions sensibles du XXe siècle
Enseigner les questions sensibles et enseigner les génocides du XXe siècle sont deux dossiers de l’Académie de Toulouse.
Présentation
Le séminaire sur l’enseignement des « questions sensibles » qui s’est tenu à Paris les 14 et 15 décembre 2005 est organisé conjointement par le Ministère des Affaires Etrangères et le Ministère de l’Education Nationale dans le cadre du Groupe National de Pilotage de la Direction de l’Enseignement Scolaire (DESCO).
Le séminaire est ouvert par M. Laurent Wirth (Inspecteur Général d’Histoire Géographie) qui délimite les questions « sensibles » aujourd’hui :
- la Shoah, (La Shoa dans les classes – Les voyages sur les lieux de mémoire, pourquoi et comment? – Comment parler de la Shoa à l’école primaire ?)
- la colonisation (et la décolonisation)
- la traite et l’esclavage.
Lien : Enseigner l’ histoire et geographie : Academie de Toulouse
Concernant l’enseignement de la Shoah, on complétera sur le même site avec :
Enseigner Auschwitz et les génocides du XXème siècle, Academie de Toulouse
Ce dossier comprend notamment :
• Les génocides et crimes au XXème siècle : comparer pour mieux singulariser
• Bilan historiographique général de la Shoah
Technorati Tags: colonisation, esclavage, Shoah, génocide, genocide (anglais)
Retour du bon temps des colonies
Lors de sa séance du 23 février 2005, l’Assemblée nationale française a voté une loi portant sur «la reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés.»
Rien de particulier en apparence. A tel point qu’elle ne suscite de réaction qu’une fois sa publication dans le journal officiel. La raison ? Elle est simple. En effet, après une entrée en matière bateau («les programmes de recherche universitaire accordent à l’histoire de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, la place qu’elle mérite»), son article 4 bascule alors dans l’hagiographie coloniale :
«Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit.»
Rôle positif ? comme le massacre de Sétif de 1945? On croît rêver !
Comme l’indique l’historien d »origine pied noir Claude Liauzu dans le journal Libération du 26 mars :
«en ne retenant que le « rôle positif » de la colonisation, [cette loi] impose un mensonge officiel sur les crimes, sur les massacres allant parfois jusqu’au génocide, sur l’esclavage, sur le racisme hérité de ce passé ; parce qu’elle légalise un communautarisme nationaliste suscitant en réaction le communautarisme de groupes ainsi interdits de tout passé.»
Dès lors, Claude Liauzu alerte ses pairs et ils rédigent le texte d’une pétition : «Il faut abroger cette loi, écrivent-ils, parce qu’elle impose une histoire officielle contraire à la neutralité scolaire et au respect de la liberté de pensée qui sont au coeur de la laïcité.»
L’écho est immédiat : la pétition est diffusée sur le site de la section de Toulon de la Ligue des droits de l’homme et un appel à signature est publié dans le journal Le Monde (24 mars 2005).
L’article complet de Libération : http://www.liberation.fr/page.php?Article=285319
Quelle Europe négrière ? (Eric Saugera:: Histoire Géographie Créteil)
Nous reproduisons à la suite, à titre d’exemple, la réponse à la Question : « Quelle Europe négrière? »
« La plupart des nations européennes ont été plus ou moins concernées par le phénomène négrier selon qu’elles ont armé des navires ou qu’elles ont borné leur rôle au financement ou à la constitution des cargaisons et des équipages. Considérant la seule traite par l’Atlantique, trois pays se détachent nettement dans la première catégorie en totalisant 89,9 % des expéditions : l’Angleterre vient largement en tête avec 41,3 %, suivie du Portugal et de la France avec respectivement 29,3 % et 19,2 %. Il reste des miettes pour les nations du Nord : 5,7 % pour la Hollande, 1,2 % pour le Danemark. (Quant aux 3,2 % qui manquent pour faire le compte, ils appartiennent à l’Amérique.) Un pays européen de poids ne figure pas dans ces statistiques : l’Espagne. Sa Majesté Très Catholique, dont les colonies américaines consommaient pourtant beaucoup d’esclaves, en concédait le monopole du commerce à d’autres plutôt qu’à ses sujets. Grâce à un privilège ou contrat dit de l’Asiento, les Génois, les Portugais, les Hollandais, les Français, les Anglais et les Basques enfin, se succédèrent dans le transport des captifs à destination des possessions espagnoles. D’autres pays ne figurent pas davantage pour la raison que leur participation fut de portée moindre voire anecdotique, ainsi la Flandre, la Prusse, la Norvège, la Suède ou encore la Russie. Tout pays ayant une façade maritime et un peu d’ambition coloniale était à même d’avoir une impulsion négrière. Mais il y en avait d’autres.
Un pays comme la Suisse compensait son handicap géographique par la densité de son réseau commercial européen. De grandes sociétés implantées à Neuchâtel, Genève ou Bâle avaient des filiales dans les grands ports comme Nantes et Bordeaux et elles entretenaient des relations étroites avec les firmes et les banques d’origine protestante. Quand les négociants suisses n’armaient pas eux-mêmes, ils investissaient ou fournissaient des textiles appropriés à la traite. Manufacturer des articles pour la traite était une manière indiscutable de participer au trafic négrier. De ce point de vue, la liste n’en finirait pas de toutes les villes et régions concernées : fusils à Saint-Étienne, Liège ou Birmingham, sabres et couteaux flamands, bassins de cuivre à Amsterdam, barres de fer d’Espagne ou d’Europe du Nord, indiennes nantaises ou angevines, toiles de Silésie, Saxe ou Westphalie, verrerie de Murano ou de Bohême, etc. S’engager dans la marine négrière était une autre manière. A certaines époques, les équipages étaient très cosmopolites : les marins descendus des rives de la mer du Nord et de la Baltique côtoyaient leurs confrères du Sud : de Lisbonne, d’Espagne ou de Gênes.
L’Europe négrière fut donc une réalité tangible. Les navires et leurs équipages, les cargaisons et les capitaux provenaient des quatre coins du continent, se croisaient et s’échangeaient pour une même cause : le commerce des nègres à la côte d’Afrique. »
Histoire Géographie Créteil – La traite des Noirs en 30 questions par Eric Saugera: « Quelle Europe négrière ? »
Ils étaient Suisses… mais aussi négriers
Dans son édition du mercredi 14 janvier 2004, les journaux suisses La Liberté et Le Courrier consacrent un dossier relativement aux Suisses ayant fait commerce d’esclaves.
Ainsi, au Ghana, à Cape Coast, un ancien château fortifié a été un haut lieu de la traite négrière, reconnu lieu de mémoire de la traite négrière et inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO. Or, cette plaque tournante de la traite négrière a été créée en 1652 par un Bâlois, Isaac Miville, au service de la Swedisch-Afrikanische Compagnie.
Miville n’est qu’un des Suisses ayant participé à ce triste commerce triangulaire. On en trouve dans tous les secteurs liés à l’esclavage.
Si la Suisse a joué un petit rôle comparativement aux pays maritimes, il est considérable pour un pays sans accès à la mer. De nobles familles doivent ainsi une partie de leur prospérité à ce commerce comme les Du Peyrou, de Meuron ou de Pury à Neuchâtel. Des établissements bancaires genevois tels que Thellusson et Necker (si, si le futur ministre de Louis XVI), Cottin ou encore Banquet et Mallet ainsi que la maison Picot-Fazy, finançaient la traite des esclaves africains. Plusieurs de ces banques privées existent toujours aujourd’hui:par exemple, la Banque Leu à Zurich, les Banques Lullin (qui a fusionné en 1795 avec la Banque Ferrier pour devenir la Banque Ferrier Lullin & Cie) et Banquet à Genève.
En outre, des Suisses possédaient également des plantations aux Caraïbes ou au Surinam. De plus, des contingents suisses ont aussi aidé à réprimer des soulèvements d’esclaves notamment à Saint-Domingue.
Ce travail de mémoire sur cet épisode peu glorieux doit beaucoup à Hans Fässler, un enseignant du canton de Saint-Gall. Celui-ci cherchait un angle original pour commémorer le bicentenaire de la création du canton de Saint-Gall en 2003. En découvrant un autre bicentenaire, celui de la mort de Toussaint Louverture, héros de l’indépendance haïtienne, Fässler a poussé plus loin ses recherches et a découvert avec stupéfaction que des Suisses avaient participé au commerce négrier.
En 2006, Fässler compte publier le fruit de ses recherches en les complétant par des interviews des descendants de ces «colons» suisses. En attendant, les résultats de ses travaux sont en ligne sur son site internet. Si le site peut paraître confus au premier abord, il contient des textes fort intéressants.Après la question des Fonds juifs, la participation de la Suisse a la traite négrière, via les cantons et des privés, est une autre occasion d’effectuer un travail de mémoire et de réflexion avec les élèves loin des images d’Epinal traditionnelles. Loin aussi de l’apparente platitude de l’Histoire suisse.
Sources en ligne
Journal La Liberté :
– Ils étaient Suisses, mais aussi négriers
– Des esclaves embarqués sur «L’Helvétie»
Journal de SolidaritéS :
– Banques suisses et «black holocaust»
Article de l’encycolépie Wikipedia (en anglais)
– Jacques Necker
Sur les banques suisses (le berceau des banquiers), on lira avec intérêt le rapport N° 2311.- Rapport de M. Arnaud Montebourg, au nom de la mission d’information commune sur les obstacles au contrôle et à la répression de la délinquance financière et du blanchiment des capitaux en Europe. Tome I. Monographies. Volume 3 – La Suisse