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Histoire Lyonel Kaufmann

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Mai 68 : un pavé dans l’école

11 mars 2018 by Lyonel Kaufmann

Au colloque d’Amiens, le 15 mars 1968, tout le monde, y compris le ministre de l’Education nationale, s’accorde pour dire qu’il faut tout changer dans l’enseignement. Mais rien ne bougera, et la quasi-faillite du système français reste d’actualité.

Ce fut un étrange moment de concordance des esprits, des mots et des idées qui n’allaient rien donner. Le 15 mars 1968, tout ce que la France compte de spécialistes de l’éducation se retrouve à Amiens pour un colloque préparé depuis plusieurs mois avec au programme une foultitude de débats, de tables plus ou moins rondes.

L’Association d’étude pour l’expansion de la recherche scientifique a invité Pierre Bourdieu, un sociologue en devenir qui a publié deux ans plus tôt les Héritiers : les étudiants et la culture, les théoriciens d’une école «nouvelle», d’une pédagogie alternative, toutes les nuances du paysage syndical, de la droite conservatrice à la gauche de la gauche, quand le terme gauchiste n’existait pas encore. Ainsi qu’Alain Peyrefitte, un ministre de l’Education nationale respectueux de l’ordre gaulliste, mais soucieux de modernité.

Pendant deux journées intenses, les mots prononcés semblent dire la même chose : il faut tout changer dans l’enseignement. Il s’agit de reprendre le plan Langevin-Wallon qui, en 1947, devait mettre en place «un enseignement gratuit, laïque et obligatoire jusqu’à l’âge de 18 ans avec un corps professoral unique de la maternelle à l’université» et fut abandonné dès sa publication.

Lire la suite : Mai 68 : un pavé dans l’école – Libération

Crédit image : Cours d’espagnol au lycée Montaigne à Paris, en 1960. Photo Maurice Zalewski. Adoc

Classé sous :Opinions&Réflexions

Sur Arte, l’historien Patrick Boucheron veut “défataliser le cours de l’histoire” | Les Inrocks

10 mars 2018 by Lyonel Kaufmann

Dans une série documentaire, l’historien Patrick Boucheron revisite les grandes dates qui ont marqué la mémoire collective. Une façon d’“orienter différemment nos certitudes”. Extraits.

De la crucifixion de Jésus à Hiroshima, vous balayez un large spectre historique. Comment avez-vous réussi ce tour de force ?
Je me suis entouré à chaque fois des meilleurs spécialistes et j’ai eu à cœur, même si j’assume le rôle de narrateur, de déléguer la parole – ne serait-ce qu’en faisant confiance au discours visuel du film lui-même, grâce au travail de Denis van Waerebeke et des autres réalisateurs, Lucie Cariès et Pascal Goblot. Ce passage de relais est important pour faire comprendre qu’il n’y a pas d’historien omniscient. Si l’on parle de Pompéi, il faut aller voir un archéologue, si on évoque Angkor, cela réclame un historien qui connaît l’épigraphie, et si l’on parle de la peste noire, il faut un spécialiste de l’épidémiologie.

(…)

Dans cette histoire filmée, vous faites également entendre une pluralité de points de vue…
C’était notre ambition. Dans chacun des épisodes, nous avons voulu raconter l’histoire différemment. Par exemple, Hiroshima est un événement bien connu de la Seconde Guerre mondiale. Mais l’historien Michael Lucken m’a donné accès à une bibliographie que je ne connaissais pas et qui indique que la décision de lâcher la bombe atomique sur une ville japonaise est prise par les Américains sur des critères raciaux. C’est clairement exprimé dans certaines archives de l’administration américaine ; la bombe atomique est une arme inhumaine or les Japonais ne sont pas tout à fait des hommes. Dans cet épisode, on raconte aussi qu’Hiroshima et Nagasaki n’annonçaient pas forcément la fin de la guerre. Elle aurait pu se terminer autrement puisque les Soviétiques étaient prêts à envahir le  Japon. Avec cette série, on a voulu orienter différemment nos certitudes, regarder les événements d’un autre point de vue mais aussi, au fond, “défataliser” le cours de l’histoire.

Complément (19.03.2018)

A l’occasion de cette série d’émission, Patrick Boucheron était, le vendredi 16 mars, l’invité de France Inter. L’occasion pour France Inter de revenir avec lui sur les enjeux de la médiatisation de l’histoire, entre démocratisation et vulgarisation. C’est par là : https://www.franceinter.fr/emissions/l-instant-m/l-instant-m-16-mars-2018.

Quand l’histoire fait dates Série documentaire de Patrick Boucheron et Denis van Waerebeke (10 × 26 min). Du 17 mars au 14 avril, le samedi, 16 h 15, Arte

L’article : Sur Arte, l’historien Patrick Boucheron veut “défataliser le cours de l’histoire” | Les Inrocks

Source image : Un épisode est consacré à la libération de Nelson Mandela, en 1991. © Les Films d’Ici.

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

Neandertal, le plus ancien «peintre» européen? – Le Temps

23 février 2018 by Lyonel Kaufmann

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Pour la première fois, des parties de peintures rupestres de trois grottes espagnoles ont été attribuées à l’homme de Neandertal. De quoi relancer le débat sur l’existence, longtemps contestée, d’un comportement symbolique chez notre cousin.

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Cette fois, c’est irréfutable: l’homme de Neandertal peignait avant l’arrivée d’Homo sapiens, l’homme moderne, en Europe. Mais que peignait-il? Cinquante-trois échantillons de moins de dix milligrammes de calcite liée à des peintures rupestres, prélevés dans trois grottes espagnoles, viennent d’être datés pour la première fois par une équipe internationale, dans un article publié dans «Science».

Source : https://www.letemps.ch/sciences/neandertal-plus-ancien-peintre-europeen?utm_source=amp

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

TV/Série : Jon Snow est-il le nouveau roi Arthur ?

22 février 2018 by Lyonel Kaufmann

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Aujourd’hui, les séries télé constituent désormais un vaste champ d’étude pour la recherche. Et oui, il y a des colloques, des publications et même des revues entières qui y sont consacrés !

C’est le cas du travail de Justine Breton, agrégée de Lettres modernes et docteur en littérature médiévale à l’Université de Picardie Jules Verne. Elle a publié dans la revue scientifique TV/Série un article intitulé « Jon Snow : le nouveau roi Arthur de Game of Thrones ».

Pour sa part, Manon Bril avec Avides de Recherches, la chaine Youtube du magazine Mondes Sociaux, présente en son et en images cet article de Justine Breton.

Pour en revenir à l’article de Justine Breton, en voici le résumé

« Bien que la Guerre des Deux Roses soit reconnue comme l’une des influences essentielles de Game of Thrones (HBO, 2011- ), certaines sources littéraires de la série demeurent dans l’ombre. Pourtant, la série adaptée des romans de George R. R. Martin, par définition née de l’écriture littéraire, présente d’importantes résurgences romanesques, en particulier lorsque l’on considère le célèbre texte de T.H.White, The Once and Future King (1938-1977), au regard du personnage de Jon Snow. L’œuvre de White retrace l’ascension d’Arthur de son enfance d’orphelin à la gloire puis la chute de la Table ronde. Si cette œuvre est peu connue du public français, elle demeure très célèbre dans les pays anglophones. Le parallèle entre les deux héros, Arthur et Jon, discret mais efficace, tant dans la diégèse que dans la structure de la série, offre une lecture nouvelle des scènes consacrées au bâtard Stark, et une approche éclairée de l’ensemble de la série. De son origine mystérieuse à son ascension militaire et sociale, habilement mise en scène tout au long de Game of Thrones, Jon semble suivre le même parcours que le roi Arthur. À travers le prisme de The Once and Future King, il est possible d’étudier l’évolution du personnage dans Game of Thrones, et d’établir ainsi quelques hypothèses sur son avenir. Les premières saisons forment le parcours initiatique de Jon Snow qui, à l’instar du jeune Arthur de White, vit des aventures formatrices participant à l’éducation d’un futur grand dirigeant. Postulats littéraires à l’appui, ce rapprochement permet de développer une lecture sérielle de l’œuvre de White, ainsi qu’une nouvelle analyse littéraire de Game of Thrones.»

A suivre aussi, le magazine Mondes Sociaux : http://sms.hypotheses.org/11071

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Des chercheurs français renouvellent l’étude des génocides – La Croix

17 février 2018 by Lyonel Kaufmann

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64 historiens et professeurs ont remis le vendredi 16 février au gouvernement et à l’Elysée un rapport sur « la recherche et l’enseignement des génocides et des crimes de masse ». Ils préconisent une « politique de soutien » aux chercheurs et valorisation des recherches comparatives développées en France depuis une vingtaine d’années.

C’est l’aboutissement d’un long travail mené sous la direction de l’historien Vincent Duclert par une cinquantaine de chercheurs. La Mission d’étude sur la recherche et l’enseignement des génocides et des crimes de masse, instituée en 2016, rend ce vendredi 16 février son rapport aux ministres de la recherche et de l’éducation nationale et au président de la République.

Les auteurs y invitent l’État à prendre conscience des avancées de la recherche française. Ils souhaitent la rendre plus visible sur la scène internationale, notamment par la création, en France, d’un Centre international de ressources pour les génocides, les crimes de masse, les violences extrêmes et les esclavages (Cire).

Les recommandations de la mission

  • Associer l’étude des génocides, crimes de masse et violences extrêmes à celle des esclavages et des déshumanisations.
  • Mettre en réseau les équipes et constituer une tête de pont pour représenter la recherche française à l’étranger.
  • Rapprocher les chercheurs en sciences sociales et les enquêteurs judiciaires.
  • Soutenir les chercheurs visés par les négationnismes.
  • Étendre la politique des archives et la porter au niveau européen et international.
  • Effectuer un plan de formation des élus, des fonctionnaires et de certaines professions.
  • Instituer une « Semaine de la recherche et de la connaissance des génocides et des violences extrêmes » dans les établissements scolaires.

Source : Des chercheurs français renouvellent l’étude des génocides – La Croix

En prolongement de l’article, le journal La Croix a interrogé Henri Rousso, historien et membre de cette mission d’étude. Henri Rousso est notamment interrogé sur le développement de l’étude comparée des génocides.

La Croix : À quand remonte l’étude comparée des génocides ?

Henry Rousso : Sur le plan international, c’est une pratique déjà ancienne, qui remonte aux années 1980 avec la revue du Centre de recherches de Yan Vashem en Israël, Holocaust and Genocides Studies. Mais si, dans cette période marquée par un renouveau considérable des études sur la Shoah, la démarche comparative s’impose au niveau mondial, elle demeure critiquée en France, où l’on met plutôt en avant l’idée d’un événement incomparable, d’une singularité absolue.

Le changement de perspective a lieu dans les années 1990. Sur le plan historiographique et mémoriel, le risque de minorer l’importance de la Shoah paraît alors moindre et au lieu d’être considérée à part, comme en marge de l’histoire mondiale, elle devient un exemple de crime de masse.

La mission a voulu prolonger cette évolution en dressant un panorama des études développées en France à la fois sur les génocides et crimes contre l’humanité, jugés comme tels par des cours nationales ou internationales, et sur les violences de masses entraînées par la colonisation ou l’esclavage. Nous avons laissé volontairement ce périmètre de recherche indéterminé, ainsi que les questions, d’ordre juridique, de la qualification et de la dénomination de ces différents crimes de masse, qui relèvent d’un débat toujours renouvelé.

Source : « Il faut rendre plus visible la recherche française sur les génocides et crimes de masse » – La Croix

De son côté, l’e-mag VousNousIls s’est intéressé au rapport sous l’angle des interrelations entre les apports de la recherche sur l’étude des génocides et l’enseignement en France. A ce titre, l’article met en évidence que, concernant la France,

l’étude des génocides, crimes de masse et violences extrêmes, ainsi que de l’esclavagisme, a fait l’objet d’une “activité croissante, depuis le tournant des années 1990 des chercheurs et des enseignants”. Selon le rapport, les profs “sont aujourd’hui armés pour intervenir sur l’essentiel de ces sujets, à commencer par la Shoah.” L’apprentissage d’autres génocides, tels que celui des Tutsis au Rwanda ou des Arméniens dans l’empire Ottoman, à en outre “réaffirmé l’importance de cet événement matriciel”.

Maus d’Art Spiegelman : la BD pour “enseigner l’indicible" / Journées de l'Histoire et de la Géographie, Amiens, octobre 2016

Maus d’Art Spiegelman : la BD pour “enseigner l’indicible » / Journées de l’Histoire et de la Géographie, Amiens, octobre 2016

Toutefois, selon la mission,

les apports de la recherche et de l’enseignement en France souffrent d’une “trop faible interrelation, et parfois d’une insuffisante visibilité tant nationale qu’internationale, même s’ils couvrent des champs de plus en plus vastes”, et cela malgré les engagements des documentalistes, muséographes, responsables mémoriels, artistes, écrivains et créateurs, pour “aborder des objets difficiles et, ensuite pour assumer le pari de la transmission des savoirs.”

Le rapport préconise de « dépasser certains clivages hérités”, comme la “coupure maintenue” entre l’enseignement scolaire et l’enseignement universitaire, entre la recherche et la pédagogie, ou encore entre les missions scientifiques et les fonctions documentaires” » et la création d’un “Centre international de ressources pour les génocides, les crimes de masse, les violences extrêmes et les esclavages”, afin d’approfondir les recherches et de confronter les savoirs, notamment entre historiens sur le plan international.

Pour la Mission, au final,

« l’histoire comparée » permet selon lui d’aborder « d’importantes questions d’histoire contemporaine, comme les idéologies, les régimes politiques ou encore les enjeux stratégiques… Et ainsi de former des citoyens armés pour lutter contre le négationnisme, qui fait un inquiétant retour. »

Source : Un rapport sur la recherche et l’enseignement des génocides et des crimes de masse – VousNousIls

Crédit image : Le cimetière de Potocari en Bosnie-Herzégovine (ex-Yougoslavie) est un lieu en mémoire des victimes du génocide. / Michel Slomka/Hans Lucas

Classé sous :Didactique, Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Outils enseignement

Place, rôle et fonction du témoignage et plus largement de l’enseignement de la Shoah. Bilan des journées des 22-23 janvier 2018, HEP Vaud, Lausanne

15 février 2018 by Lyonel Kaufmann

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En conclusion de ces deux journées extrêmement riches en interventions de qualité et en diversité des approches, j’ai eu le plaisir d’intervenir dans une table ronde finale réunissant pour des interventions en français, allemand et anglais Peter Gautschi (Schweiz), Darius Jackson (United Kingdom), et Sabrina Moisan (Canada). Nous devions concevoir notre intervention sous la forme d’un billet de blog, puis engager la discussion. Mon intervention intiale.

En préambule, je tiens à mettre en exergue des propos suivants qui ont résonné en moi et ont été prononcés, lors de son atelier par Peter Gautschi (22.01.2018) :

« Aujourd’hui, il n’y a pas de sujet plus difficile que l’enseignement de la Shoah ».

Depuis hier, nous avons eu la chance d’assister à un nombre très impressionnant d’ateliers qui ont relevé le challenge représenté par cet enseignement de la Shoah en milieu scolaire comme dans d’autres contextes.

Les différentes sessions d’atelier ont permis de constater la grande diversité des situations dans lesquels des démarches pédagogiques ont été réalisées qui, à chaque fois, répondent à des visées propres au lieu et institution dans lesquels ces démarches s’inscrivent. Durant ces ateliers, j’ai eu l’occasion de rencontrer les situations suivantes :

  • le travail de médiation dans un musée;
  • la réalisation d’un matériel pédagogique par une Fondation luttant contre le racisme et l’antisémitisme;
  • la réalisation d’un moyen d’enseignement numérique au service d’un curriculum;
  • la création d’un site internet par un.e enseignant.e
  • une séquence didactique réalisée par un ou des enseignants disciplinaire (histoire) ou interdisciplinaire;
  • un projet pédagogique interdisciplinaire d’un établissement scolaire;
  • la réalisation d’un artiste (peintre, écrivain, vidéaste, réalisateur de film, …);
  • un site internet pédagogique de formation formelle ou informelle;
  • un programme de formation d’apprentissage de la langue pour des immigrés (nouveaux arrivants).

Au coeur de ces démarches, il y avait des témoignages des survivants de la Shoah sous différentes formes, mais plus particulièrement sur la base de capsules vidéos à partir desquelles des activités pédagogiques ou des démarches de médiation culturelles ont été conduites ou seraient à conduire. Une histoire d’en bas en quelque sorte qui fait écho et parfois s’inscrit en tension avec les plans d’études officiels et à l’instutionnalisation de l’enseignement de la Shoah. Ces pratiques représentent une incursion de la vie, voire en donne, face à la sécheresse des propos d’un plan d’études ou d’un matériel officiel pré-découpé.

Au coeur généralement de ces démarches, il y a la noble ambition, au travers de ce recours aux témoignages d’offrir aux élèves une multiplicité de point de vue (multiperspectivité) à partir desquels il s’agit pour eux d’accéder à une forme d’intelligibilité de la Shoah.

Cependant, il s’agit aussi de comprendre que les témoignages sont mis au service d’objectifs et de finalités qui dépassent leur valeur intrinsèque et l’histoire de la Shoah elle-même. S’ajoute, au témoignage lui-même, sa mise au service

  • d’un discours de maître;
  • d’un dispositif muséal;
  • d’un dispositif pédagogique ou didactique;
  • d’un plan d’étude avec ses finalités et objectifs propres;
  • de la construction de la compréhension historique au sens spécifique de la période étudiée ou plus large;
  • d’un travail d’enquête à mener par les élèves;
  • de la construction d’une leçon de morale;
  • d’une pure émotion…

Concernant la situation de l’enseignement dans le cadre scolaire, la situation finalement n’est pas différente de celle de tout sujet inclus dans les programmes. Les élèves ne sont pas à l’école pour faire oeuvre d’historien et contribuer directement au développment de la science historique, mais ils y sont pour développer, au travers des outils de la pensée historique et de l’historien, des compétences qui devront leur servir au-delà de l’enseignement de cette discipline. Je pense ici plus particulièrement à la question du développement de l’esprit critique et de la formation du citoyen, deux finalités très souvent assignées à l’enseignement de l’histoire à l’école. La « valeur » des témoignages n’est ainsi pas qu’intrinsèque et travaillée pour eux-mêmes, mais elle dépend des objectifs assignés par l’institution scolaire.

Par rapport à l’histoire de la Shoah et à son enseignement à l’école, il y existe donc une forme de dilemme, car l’événement ne peut pas être réductible aux seules finalités scolaires1. C’est là qu’intervient, à mon avis, la plus que nécessaire contribution de Noa Mkayton du mardi matin concernant l’importance de fonder cet enseignement sur un dispositif didactique solide oeuvrant dans le sens de la multiperspectivité historique. Son dispositif présente la grande qualité de pouvoir être utilisé pour tout sujet d’enseignement en histoire.

D’autre part, il paraît difficile de réduire un tel enseignement dans un curriculum scolaire qui n’offre généralament qu’espace-temps réduit2 ? Quelle place également faut-il laisser et jusqu’où à la pensée critique et à la créativité des élèves, deux compétences-clés de notre 21e siècle et de l’ère numérique ? Ces derniers éléments militent, comme certains ateliers l’ont proposé, pour un enseignement de la Shoah dépassant le seul cadre d’une classe et des heures d’histoire prévues à la grille horaire. A la multiperspectivité s’ajoute ainsi la multilittéracie et des approches interdisciplinaires.

  1. Et évidemment tout sujet sensible, voire tout sujet, enseigné ne devrait pas être réductible aux seules finalités scolaires. ↩
  2. Durant ce colloque, il a notamment évoqué des temps d’enseignement de 3 à 6 heures préconisés par les plans d’études. Donc 3 à 6 heures pour prendre la mesure d’un événement ayant conduit à l’assassinat de 6 millions de personnes au moins. ↩

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#LudoviaCH (27-29.03.2018): Ouverture des inscriptions

14 février 2018 by Lyonel Kaufmann

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Du 27 au 29 mars 2018 aura lieu à Yverdon-les-Bains la première édition de Ludovia Suisse. Dans ces grands principes cette première édition reprendra les éléments qui ont fait le succès de Ludovia en France. On trouvera ainsi des ateliers (Explorcamps & Fabcamp), des conférences, des tables rondes, un Fablab et un colloque scientifique. Désormais, il est possible de s’inscrire en ligne.

En partenariat avec Ludovia France, la Haute Ecole Pédagogique du canton de Vaud et la Haute Ecole d’Ingénierie et de Gestion du canton de Vaud ont réuni leurs forces pour réaliser cette première édition de Ludovia Suisse. Le thème de cette première édition est « Émanciper l’école et la société avec le numérique ? ».

Ludovia#CH : les grands principes

Avec le thème « Émanciper l’école et la société avec le numérique ? », cette première édition de LUDOVIA#CH pose la question du rôle que l’école peut jouer pour l’encapacitation (empowerment) et l’émancipation des jeunes qu’elle accueille. Il est question de favoriser l’introduction du numérique à l’école mais pour quelles visées ? Quels savoirs transmettre ? Quelles compétences développer ? Selon quelles modalités ? Pour quelle société demain ?

Venir à LUDOVIA#CH , c’est écouter, pêcher des idées, découvrir ce qui se fait ailleurs… ; mais, il s’agit aussi de venir aussi pour échanger, partager (avec un grand P) et réfléchir.

LUDOVIA#CH, c’est plusieurs formats d’échanges pour mieux interagir : des ateliers, un FabLab, des conférences, des tables rondes, un séminaire pour les collectivités locales et un colloque scientifique.

Ludovia#CH : aperçu du programme

LUDOVIA#CH, c’est

  • six sessions d’ateliers pour un total de 45 ateliers sur deux jours (mercredi et jeudi) couvrant toute la scolarité obligatoire et jusqu’à l’université;
  • une conférence par jour avec des intervenants reconnus en Suisse et à l’étranger : les Prof. Nastaran Fatemi et Prof. Andrès Perez-Uribe de la HEIG VD (mardi soir), le prof. Pierre Dillenbourg de l’EPFL (mercredi après-midi) et la prof. Margarida Romero, directrice du LINE à l’ESPE – Univ. de Nice (jeudi matin);
  • un colloque scientifique en trois sessions du mardi au jeudi ;
  • deux tables-rondes : la première le mercredi réunira des créateurs de jeux indépendants et des enseignant.e.s, la seconde le jeudi se préoccupera de la question de la formation au numérique;
  • un séminaire des collectivités locales le mercredi matin relativement à la gouvernance numériques des établissements scolaires.

Par ailleurs, dans l’espace d’accueil de la manifestation dans le Foyer de l’Aula Magna (Château d’Yverdon-les-Bains), vous aurez l’occasion d’aller à la rencontre du RadioBus et de différents FabLab dont celui de la HEP Vaud et celui de la HEIG VD. Le magazine Ludomag sera également présent.

Le programme complet : http://ludovia.ch/programme/

Pour s’inscrire (uniquement en ligne) : https://www.conftool.com/hepvd-ludovia/

Au plaisir de vous y retrouver !

Classé sous :Humanités Digitales, Ludovia, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire

Enseignement et apprentissage de la Shoah : Peter Gautschi : Fuir l’Holocauste. Utilisation de témoignages vidéo dans un environnement d’apprentissage basé sur une application Web | 22 janvier 2018, HEP Vaud, Lausanne

13 février 2018 by Lyonel Kaufmann

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Après deux sites web, la troisième présentation en atelier du lundi 22 janvier que je tiens à mettre en avant est une WebApp, actuellement en allemand, réalisée en Suisse par le Centre pour la didactique historique et le devoir de mémoire à la Haute école pédagogique de Lucerne.

«Fuir l’Holocauste» est une WebApp qui vise à sensibiliser les jeunes à la thématique des réfugiés juifs en 1939-1945 et en Suisse. Cinq récits de réfugiés retracent la persécution du peuple juif par le régime nazi et établissent un lien étroit avec la Suisse. Ces témoignages doivent permettent aux jeunes d’appréhender le thème de l’Holocauste.

L’idée centrale de l’application Web est que les élèves rencontrent les témoins et témoignent de leur compréhension de l’évasion pendant la Shoah. Ils pro- duisent un album et l’envoient par e-mail à un ami (et au professeur s’ils travaillent avec l’application à l’école).

Selon Peter Gautschi, directeur du Centre pour la didactique historique et le devoir de mémoire à la haute école pédagogique de Lucerne, l’atout principal de cette application réside dans son interactivité, puisqu’elle permet aux jeunes d’élaborer leur propre témoignage au moyen d’un album implanté dans la WebApp, de l’envoyer par courriel à une connaissance ainsi qu’à l’enseignant et de contribuer ainsi à une mémoire partagée. Cette application en allemand destinée aux jeunes sera disponible au printemps 2018 et pourra être utilisée aussi bien individuellement que pour l’enseignement en classe.

Comme dans les deux précédents projets, le témoignage de témoins enregistrés sur bande vidéo est utilisé pour sensibiliser et aborder la question de la Shoah avec des élèves de 14 à 18 ans avec ici en point de mire le thème de l’évasion pendant la Shoah. Ce thème a été choisi, car la migration et l’évasion sont des sujets d’actualité également dans le débat politique actuel.

Les concepteurs sont partis des contraintes du programme et du cadre horaire de l’enseignement de l’histoire. En effet, dans le plan d’études, l’enseignant a 6 heures à disposition pour enseigner l’Holocauste. Dans le même temps, pour Peter Gautschi, il n’y a pas aujourd’hui de sujet plus difficile que l’enseignement de l’Holocauste. Comment faire dès lors en fonction de ses contraintes et difficultés ? La WebApp a été conçue pour être utilisée en classe en 3 leçons de 2 heures.

L’application poursuit trois objectifs à réaliser par les élèves :

  • être capable de retenir la mémoire d’un témoin contemporain;
  • savoir que de « simples » personnes ont aidé les personnes en fuite dans leur évasion;
  • être motivé à rencontrer l’histoire au moyen d’entrevues avec des témoins oculaires.

Cette WebApp s’inscrit également dans une tendance qui découpe les chapitres dont on disposait dans les anciens manuels pour en faire des micro-univers numériques. La réalisation d’un album revient, sous une forme plus attractive et cherchant à introduire un enseignement de la multiperspectivité en histoire, à la réalisation d’exercices qui accompagnait auparavant les manuels scolaires traditionnels. Dans le cas présent, on peut considérer être en présence d’une forme d’« instrumentalisation » du témoignage au service d’une production scolaire par les élèves. Devant l’enseignement d’un sujet, la Shoah, considéré comme étant le plus difficile à enseigner, la question se pose s’il est possible de rester dans le cadre étroit d’un curriculum n’accordant que 6 heures pour un tel sujet et qui l’inscrit dans une suite de thèmes au rythme de traitement comparable. Il y a là une forme de paradoxe difficilement réductible.

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Enseignement et apprentissage de la Shoah : Ilona Shulman Spaar : Enseigner à travers le témoignage des survivants de l’Holocauste | 22 janvier 2018, HEP Vaud, Lausanne

9 février 2018 by Lyonel Kaufmann

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Dans son intervention en atelier du lundi 22 janvier, Ilona Shulman Spaar a présenté les ressources pédagogiques du site internet du Vancouver Holocaust Education Center (VHEC).

En 1975, des survivants de la Shoah vivant à Vancouver ont fondé la Vancouver Holocaust Centre Society. Depuis lors, elle a recueilli 200 témoignages de survivants de la Shoah ayant habité à Vancouver. Les témoignages, enregistrés entre 1982 et 2015, font partie d’une série de projets de documentation vidéo qui remontent à la fin des années 1970 et se poursuivent aujourd’hui. En 1994, la fondation ouvre le Vancouver Holocaust Education Center (VHEC) qui accueille 25’000 élèves par année et offre également des sessions via Skype.

A partir du projet visant à numériser les témoignages recueillis par le VHEC, à les préserver, en faciliter l’accès et à les utiliser pédagogiquement, 22 extraits vidéos de témoignages de survivants forment la base d’activités pédagogiques destinées aux élèves de 12 à 17 ans. Ces activités sont conçues pour le nouveau plan d’études de la Colombie-Britannique. Il s’agit de leçons prêtes à l’emploi pour les enseignants. Les objectifs pédagogiques du Centre sont, au travers des témoignages et des ressources complémentaires, de construire une histoire à échelle humaine (humanize history), de préserver aujourd’hui les témoignages pour les générations futures et d’apprendre du passé pour construire le présent et le futur.

La démarches didactique s’appuie sur les travaux et les concepts de Peter Seixas et Tom Morton, connus aux Etats-Unis et au Canada, au travers de leur ouvrage The Big Six. Historical Thinking Concepts1. Les dimensions du développement d’habiletés de pensée critique et créative ainsi que la réflexion sur la responsabilité sociale qui doivent en découler forment également les compétences fondamentales du nouveau curriculum de la Colombie-Britannique.

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Avec Primary Voices, les élèves travaillent les témoignages au travers de 6 thèmes :

  1. Témoignages (c’est la séquence recommandée si les enseignants ont peu de temps à disposition)
  2. Famille
  3. Camps nazis
  4. Se cacher
  5. Immigrer
  6. Réflexions

Chaque thème est divisé en trois séries de leçons :

  1. NOW : les activités initient les élèves au thème du module de cours et les engagent avec des témoignages choisis.
  2. NEXT : cette leçon approfondit l’engagement des élèves sur le thème, en introduisant un plus grand nombre de témoignages.
  3. BEYOND : il s’agit d’encourager les enseignants et les élèves à choisir leurs propres questions d’enquête. Ils sont encouragés à explorer plus en profondeur la collection d’archives du VHEC.
Aperçu du matériel pédagogique à disposition des enseignants et des élèves concernant le dernier thèmes "Réflexions" et pour l'axe "NOW".
Aperçu du matériel pédagogique à disposition des enseignants et des élèves concernant le dernier thèmes « Réflexions » et pour l’axe « NOW ».

L’intégration très poussée des activités pédagogiques au curriculum de la Colombie-Britannique interroge sur la substitution ainsi opérée au travail de l’institution scolaire et des enseignants. Ce choix du VHEC est le résultat de la demande des enseignants eux-mêmes (« we don’t have time »).

Ilona Shulman Spaar a mené une évaluation du matériel proposé, par l’intermédiaire d’un questionnaire, auprès des enseignants et des élèves.

Du côté des enseignants, les commentaires positifs portent sur l’excellence des ressources proposées, l’impact et la force tant des témoignages que des activités et leur intérêt à les utiliser dans le futur. Les améliorations attendues portent sur une meilleure convivialité du site pour les élèves et un accès facilité aux informations (« il y a trop à « creuser » pour obtenir des informations »).

Du côté des élèves, ceux-ci mettent en avant qu’ils ont beaucoup appris, que le site offre de nouvelles perspectives et ont apprécié l’accès au niveau émotionnel des survivants par le biais de témoignages. Ils trouvent, par contre, que la navigation au sein du site est confuse et souhaitent plus de matériel visuel tels des tableaux, vidéos et animations.

A partir de ces éléments, Ilona Shulman Spaar s’est interrogée sur l’intégration du numérique. Dans quelle mesure, l’interactivité bénéficie ou non à l’implication des élèves ? A la lecture des demandes des élèves de plus de matériel visuel, est-ce que la littéracie numérique joue en faveur ou en défaveur des capacités de lectures des élèves, car visiblement les élèves rencontrent des difficultés à lire les instructions.

A noter, à mon avis, qu’il s’agit également de s’interroger sur la littéracie numérique proposée par le VHEC. Il s’agit essentiellement de matériel numérisé que les élèves consultent pour réaliser des tâches qui elles, ne nécessitent pas l’utilisation du numérique. Il conviendrait donc de proposer des activités où les élèves synthétisent ou résument leur compréhension des témoignages, produisent et créent des contenus sous forme numérique ou que des outils numériques les aident à évaluer les témoignages ou à formuler leur raisonnement et leurs questionnements. C’est à cette condition qu’on pourra véritablement parler d’un développement de la littéracie numérique auprès des élèves.

Le site Primary Voices : http://vhec.org/primaryvoices

  1. J’avais présenté ces concepts dans l’article suivant : https://lyonelkaufmann.ch/histoire/2013/10/17/le-projet-de-la-pensee-historique/. ↩

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Enseignement et apprentissage de la Shoah : Dorothee Wein : Apprendre avec des Interviews. Témoins de la Shoah | 22 janvier 2018, HEP Vaud, Lausanne

8 février 2018 by Lyonel Kaufmann

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Impossible de suivre toutes les sessions d’ateliers organisées à l’occasion de ces journées consacrées à l’enseignement de la Shoah. A chaque plage d’atelier, quatre sessions étaient données en parallèle soit en français, soit en allemand, soit en anglais. Pour ma part, j’ai fait le choix de suivre des sessions soit en allemand, soit en anglais comportant le recours et l’utilisation de ressources numériques et des nouveaux médias. Je vous en propose quelques aperçus non exhaustifs.

Dorothee Wein présentait l’important travail réalisé par le Center für Digitale Systeme de la Freie Universität Berlin.

Dans un temps où les rencontres avec les survivants de la Shoah vont se faire de plus en plus rares en raison de leur disparition, la question de la transmission orale de leur histoire et celle de la Shoah se pose de manière de plus en plus aiguë. C’est dans cette perspective que l’environnement d’apprentissage numérique “Lernen mit Interviews. Zeugen der Shoah” (Apprendre avec des Interviews. Témoins de la Shoah) a été conçu par l’Université libre de Berlin.

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L’environnement d’apprentissage « Témoins de la Shoah » met l’accent sur des interviews vidéo biographiques réalisés avec des survivants, accompagnés de matériel et de tâches contextuelles. Dans ces entrevues vidéo, les survivants nous racontent leurs expériences de la Shoah et comment ils ont vécu avec leurs souvenirs après leur libération.

Pour chaque film, des propositions de travail ont été élaborées permettant de rapprocher des thèmes, des histoires et des sources. Celles-ci peuvent être éditées directement dans la fenêtre de travail de l’environnement d’apprentissage. Des documents tels que des photographies d’époque sont disponibles à cette fin. Tous les résultats du travail réalisé peuvent être combinés, présentés ou imprimés par chaque élève dans un espace ressemblant à un Padlet.

Le dispositif tient compte des différents contextes possibles d’enseignement (cours Powerpoint, travail devant l’ordinateur, classe inversée). C’est aussi la raison pour laquelle ces témoignages ont également fait l’objet de quatre DVD.

En ligne, l’enregistrement est obligatoire. Tout en chacun peut très facilement en même temps créer son compte et utiliser le site. Les interviews durent entre 25 et 30 minutes et sont découpés en sous-chapitres. L’image ci-dessous permet de visualiser le dispositif concernant un des témoins, Richard Glazar1 :

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Tous les interviews bénéficient en outre d’une transcription et des tâches sont proposées en lien avec l’interview. Les tâches sont organisées à partir de 3 axes, à la complexité grandissante :

  1. Connaître : concernant l’histoire de Richard, il est demandé aux élèves de résumer l’histoire de Richard Glazar (environ 600 signes), non pas de manière exhaustive, mais en tenant compte des passages de l’histoire dont l’élève se souvient. Les élèves doivent également donner un titre à leur résumé en sélectionnant une citation issue de l’interview vidéo.
  2. Approfondir (plusieurs taches sont proposées à choix) : il est ainsi proposé aux élèves de créer un album sur la vie de Richard Glazar avant et après Treblinka. Pour ce faire, les élèves doivent sélectionner des photos dans le matériel et des citations tirées de la transcription de l’entrevue. Pour les phases de la vie de Richard Glazar dont on ne dispose pas de photos, les élèves doivent trouver un moyen de les représenter. Une autre tâche proposée leur demande de formuler une question ou une tâche qui les intéresse l’élève.
  3. Discuter/Débattre : il est demandé à l’élève s’il a le sentiment d’avoir connu Richard Glazar à travers le film et de discuter de la façon dont il pourrait rencontrer une personne par le biais d’une entrevue vidéo.

De plus, une carte permet de localiser le parcours des témoins tant avant et durant la Deuxième Guerre mondiale qu’après (1938 | 1942 | 1949 | 2010).

Globalement, le travail proposé est très individualisé. C’est dans la dernière partie avec Discuter/Débattre qu’un travail plus collectif est offert. Néanmoins, l’enseignant.e garde sa marge de manoeuvre pour initier soit directement un travail plus collectif, soit des mises en commun à l’issue des tâches à réaliser.

Il est à noter également que l’enseignant.e et les élèves disposent d’une partie de site consacré aux questions que posent une histoire orale. Trois axes sont abordés : se souvenir – raconter – explorer. Cette démarche évidemment peut être menée pour d’autres sujets que la Shoah. C’est un apport scientifique et didactique bienvenu.

La page d’accueil : http://www.zeugendershoah.de

Crédit photos : les images de cet article sont issues du site.

  1. L’interview orinal de Richard Glazar (durée 7h24) a été réalisé par Claude Lanzmann à Allschwil et à Bâle entre 1978 et 1981 pour son film Shoah. 29 minutes en ont été extraites pour le site. ↩

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