• Passer à la navigation principale
  • Passer au contenu principal
  • Passer à la barre latérale principale
Histoire Lyonel Kaufmann

Histoire Lyonel Kaufmann

  • Mes Publications
  • Blog
  • Cours
    • Planifier
    • Film&Histoire
  • A propos

Histoire active

Scénario de ludification : Game of Thrones et le monde médiéval (1) | #AQUOPS

1 avril 2015 by Lyonel Kaufmann

Dans un précédent billet, je vous présentais l’atelier « La ludification : scénarios et défis pour votre cours ! » suivi dans le cadre du 33e colloque de l’AQUOPS à Québec. Je concluais cet article en indiquant que, personnellement, j’avais choisi de travailler à partir de « Game of Thrones » avec l’objectif de mélanger l’univers de cette série à celui du monde médiéval. Voici donc la première partie consacrée à l’élaboration de ce scénario.

Dans cette première partie, je tiens à replacer différents éléments permettant de faire interagir l’univers de la série avec celui du monde médiéval, voire de notre société actuelle.

En préambule, je tiens à rappeler ma chronique du mois d’avril 2014 du Café pédagogique où j’indiquais que l’univers de la séries suscitait des commentaires qui n’apportaient en fait rien à notre compréhension du Moyen Âge, mais qui en disaient beaucoup sur notre époque (violence, sexe, retour des oligarchies, remise en cause de l’égalité des sexes). J’en concluait que, pour le Moyen-Âge Jacques Le Goff resterait bel et bien notre meilleur éclaireur ((Kaufmann, L. (2014). Jacques Le Goff et le moyen âge renvoyés dans les ténèbres par Games of Thrones? Le Café pédagogique, No 152, avril)).

Me concernant, il s’agit avec cette démarche de ludification de prendre en compte le phénomène médiatique entourant cette série pour aller, avec les élèves, à la rencontre d’un autre moyen-âge. Rude perspective néanmoins, car il s’agit de confronter l’univers de cette série avec l’univers médiéval tout en rappelant que l’âge sombre évoqué est avant tout le regard porté, par certains, sur le monde actuel. Outch !

Introduction : Game of Thrones, univers médiéval, fantasy et ludification

En introduction, l’extrait suivant de la présentation de l’univers de Game of Thrones sur Wikipedia replace globalement les rapports entretenus par la série avec la société médiévale et la littérature dite «fantasy», puis de prolonger la déclinaison de ce produit dans l’univers des jeux de sociétés (jeu de cartes, de plateau ou de rôle).

Les romans se situent dans un monde ressemblant, par sa description des personnages et de l’organisation sociale, au Moyen Âge. Il est cependant marqué par une ancienne magie dont les restes continuent à peupler les légendes des différents continents ; l’existence de créatures surnaturelles, comme les « Autres » ou les dragons, rattache la saga au domaine de la high fantasy. L’histoire fictive de l’univers est un élément récurrent de l’œuvre de Martin, avec une importance presque équivalente à celle des événements qui constituent la narration des différents romans. La série aborde particulièrement le thème des luttes de pouvoir dans une description machiavélique du système politique, tout en se débarrassant du manichéisme parfois inhérent au genre de la fantasy épique.

Par son traitement de l’ambiguïté morale des personnages, de la violence et de la sexualité, Le Trône de fer se démarque de sagas du même type comme Le Seigneur des anneaux. Faisant des personnages abîmés, déformés ou infirmes ses héros, et réservant une place majeure aux personnages féminins naviguant au sein d’une société patriarcale, les romans s’adressent à un large public. La notoriété de la saga a cependant dépassé le seul cercle littéraire avec le succès de la série télévisée qui en a été adaptée, relançant les ventes des romans et développant un nouveau cercle de fans.

Par certains aspects, la série est ainsi moins caricaturale que certains veulent le faire le croire.

Les romans ont  déjà été adaptés sur plusieurs autres supports. Plusieurs jeux en ont été tirés : en 2002, un jeu de cartes, puis, en 2003, un jeu de plateau, et en 2009 un jeu de rôle.

Il est donc possible de s’inspirer de ces jeux pour créer son scénario pédagogique en ludification. Ainsi, dans Le Trône de Fer, créé par Christian T. Petersen en 2003 et édité par Fantasy Flight Games, le jeu se passe sur le continent de Westeros. La situation est la même qu’au début de leur histoire : Robert Baratheon, roi des Sept Couronnes, vient de mourir, et les grandes maisons nobles du royaume, chacune contrôlée par un joueur, s’affrontent pour le trône de fer et le titre de nouveau souverain (https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Tr%C3%B4ne_de_fer_%28jeu%29). Le jeu est conçu pour 3 à 6 joueurs, à partir de 12 ans (durée 150 minutes environ).

Dans la perspective des microrécompenses, ce jeu offre des pistes possibles pour les élèves (Source : Le Trône de fer (jeu)). En effet, parallèlement aux batailles, grâce aux points de pouvoir obtenus par le contrôle des territoires, les joueurs s’affrontent également dans un jeu d’enchères visant à classer les maisons sur trois tables, représentant des domaines d’influence :

  • Le Trône de Fer représente la légitimité des prétentions au trône de chaque maison : il détermine l’ordre de jeu entre les différents joueurs. De plus, le joueur le plus influent dans ce domaine reçoit le marqueur Trône de Fer, qui lui confère le pouvoir de trancher toutes les situations d’égalité qui peuvent survenir en cours de jeu, sauf pour l’issue des batailles.
  • Les Fiefs indiquent le soutien accordé à chaque grande maison par les divers nobles mineurs de Westeros qui se battent à leurs côtés : en cas d’égalité pendant une bataille, c’est le joueur le mieux placé sur la table des Fiefs qui triomphe. De plus, le joueur le plus influent dans ce domaine reçoit le marqueur Lame d’acier valyrien, qui lui permet, une fois par tour, d’ajouter 1 à la puissance d’une de ses armées en combat.
  • La Cour du Roi représente l’habileté de chaque maison dans les jeux d’intrigue, de désinformation et de bluff qui se jouent entre les puissants de Westeros. L’information étant l’un des nerfs de la guerre, avoir une bonne position sur cette table permet de donner des ordres plus efficaces à ses troupes. De plus, le joueur le plus influent dans ce domaine reçoit le marqueur Messager corbeau, qui lui permet de changer l’un de ses ordres après que les ordres de tous les joueurs aient été révélés.
L’ensemble des règles du jeu se trouvent ici : http://raitsling.free.fr/regles.pdf (32 pages).

Les références historiques, géographiques et climatiques de Game of Thrones

Comparativement à d’autres oeuvres de fantasy, et selon l’article de Wikipedia, l’implication de l’univers dans la fantasy se fait de manière discrète, puisque les éléments surnaturel sont sous-jacents. L’auteur ne présente pas d’emblée le monde qu’il a créé comme étant d’origine magique, mais propose plutôt un univers imaginaire parsemé de traces d’une ancienne magie, comme si le monde avait déjà évolué vers une technologie surpassant les croyances des ancêtres des personnages.

Les références historiques de l’auteur George R. R. Martin (Wikipedia) sont nombreuses.

Premièrement, George R. R. Martin estime que Westeros était peuplé en l’an 300 d’environ 20 millions d’habitants. L’auteur s’est largement inspiré de l’histoire médiévale de l’Europe pour la création de son univers, en particulier la Guerre de Cent Ans, les croisades, la croisade des Albigeois et la guerre des Deux-Roses. La carte de Westeros serait la réunion de l’île de Grande-Bretagne et de l’Irlande en miroir au sud, le Mur se situerait alors à l’emplacement du Mur d’Hadrien. Concernant le Nord (The North) de Westeros, celui-ci est à lui seul aussi vaste que les six autres Royaumes réunis, mais il est bien moins peuplé. Le climat y est froid, la neige fréquente et les hivers particulièrement rudes. Dans le Nord, les enfants nés hors mariage (« bâtards ») y sont nommés « Snow». Martin dit s’être inspiré de l’Écosse pour la création du Nord. Winterfell est le château ancestral de la maison Stark, gouverneurs du nord de Westeros. Il a été construit par Brandon Stark « le Bâtisseur » (Bran the Builder), l’un des premiers rois du Nord, également à l’origine du Mur. Malgré le climat du Nord, les habitants de Winterfell ne souffrent pas de la rigueur climatique car le château a été bâti sur une source d’eau chaude drainée à travers les murs par un ingénieux système de canalisations, réchauffant ainsi salles et chambres et prévenant le gel du sol, en été comme en hiver. La décoratrice Gemma Jackson explique que « Winterfell est basé sur un château écossais ».

En en visitant les ruines du mur d’Hadrien, George R. R. Martin s’est demandé ce que les centurions romains venus des terres latines et postées en garnison sur le mur devaient penser des menaces inconnues qui pouvaient venir du Nord. Cette expérience a été si profonde qu’une décennie plus tard, en 1991, il a décidé d’écrire « une histoire sur les gens qui montent la garde au bout du monde », et plus tard, sur « les choses qui débarquent d’un nord fictif, bien plus terrifiantes que les Écossais ou les Pictes» . L’auteur a cependant ajusté la taille de son Mur à la nature magique de son univers.

De l’autre côté du Mur (Beyond the Wall) est la région qui s’étend tout au nord. Ses limites et ses dimensions sont incertaines, mais la région semble être bien plus vaste que les autres régions du continent. Elle est décrite comme un territoire glaciaire, semblable par sa topographie et son climat à l’Islance, le Groenland ou aux terres les plus septentrionales de la Terre. George R. R. Martin nuance cela en expliquant que la région de l’autre côté du Mur est bien plus vaste que l’Islande ou même que le Groenland, même si leur climat polaire (toundra, champs de glace) est similaire. De plus, la région située immédiatement derrière le Mur est une forêt dense, ce qui renvoie plutôt aux forêts canadiennes. Rappelant que la fantasy permet des extravagances avec les lois de la nature, l’auteur compare les hautes montagnes de son Nord avec celles de l’Himalaya.

Port-Réal (King’s Landing) est la capitale du royaume, ainsi que la ville la plus peuplée des Sept Couronnes avec environ 500 000 habitants. Située à l’embouchure de la Nera (Blackwater), à l’endroit où Aegon le Conquérant a débarqué lorsqu’il a entrepris la conquête du continent. La ville est entourée de remparts sous la responsabilité du Guet (City Watch), dont les hommes sont surnommés les « manteaux d’or » (Gold Cloaks). Elle est bâtie sur trois collines, nommées Aegon, Rhaenys et Visenya, du nom du premier roi et de ses deux sœurs. Les roturiers vivent pour la plupart hors de la ville, alors qu’elle est réputée pour être surpeuplée, disgracieuse, sale et nauséabonde. Le château royal, le Donjon rouge (Red Keep), est situé sur la colline d’Aegon ; c’est le siège de la cour. Le donjon est aussi le lieu où se tient le Trône de fer (Iron Throne), construit par Aegon avec les épées de ses ennemis vaincus. George R. R. Martin a comparé Port-Réal aux villes médiévales de Paris ou de Londres.

Les Eyrié (The Eyrie), demeure de la maison Arryn, est une forteresse réputée imprenable car elle est située au sommet d’une haute montagne, la Lance du Géant (Giant’s Lance), et n’est accessible que par un étroit sentier se terminant par une cheminée naturelle, ou par des nacelles hissées par des treuils. George R. R. Martin s’est inspiré du château de Neuschwanstein pour créer la résidence de la maison Arryn.

La péninsule de Dorne, domaine de la maison Martell, se situe au sud-est de Westeros, dont elle constitue la partie la moins peuplée. Dorne est la dernière région à avoir été rattachée aux Sept Couronnes à la suite de la conquête d’Aegon, après une résistance de plus de deux cents ans. L’auteur s’est inspiré de la résistance galloise contre l’Angleterre au 11ème siècle pour représenter la résistance des Dorniens face aux autres régions de Westeros.

Braavos est la cité libre située la plus au nord et la plus proche de Westeros ; elle est devenue la plus puissante des Cités libres. Par sa description et la localisation, Braavos est parfois apparentée à la cité médiévale de Venise, bien que le climat qui semble y régner se rapproche plutôt des villes d’Europe du Nord comme Amsterdam ou Bruges ; son développement historique ressemble cependant à l’expansion d’Athènes. Le Titan de Braavos est aussi une référence au Colosse de Rhodes.

La Mer Dothrak (The Dothraki Sea) est une grande plaine herbeuse où vivent les Dothrakis, un peuple de guerriers nomades parlant une langue langue unique. Les Dothrakis ont une organisation sociale très spécifique : ils vivent en horde appelées khalasars, chacune menée par un chef surnommé khal. George R. R. Martin explique que les Dothrakis sont basés sur un mélange de peuples nomades des steppes et des plaines, comme les Mongols et les Huns, mais aussi les Alains caucasiens, ainsi que les Sioux, les Cheyennes, et d’autres tribus amérindiennes.

Le générique de Game of Thrones présente l’espace géographique où se déroule l’intrigue :

Pour compléter, nous avons également identifié une présentation du monde imaginaire de Westeros et de la série : http://www.memepasmal.ch/2011/05/31/game-of-thrones/ et un autre article : http://www.gameofthrones.fr/univers-de-la-serie/. D’autres se sont «amusés à transformer cet univers de Game of Thrones en plan de métro :

Legende 810x648

Game of Thrones en plan de métro : http://www.konbini.com/fr/entertainment-2/carte-metro-game-of-thrones/

L’université de Stanford a même réalisé une carte géologique de Westeros et Essos (http://web.stanford.edu/group/anthropocene/cgi-bin/wordpress/game-of-thrones-geology/) :

WesterosGeologicMapBIG

Etonnamment, s’il s’agit de replacer sur une frise chronologique l’ensemble des emprunts «historique» de Game of Thrones, on retrouve la conception d’un long moyen-âge (du mur d’Hadrien au Château de Neuschwanstein) que ne renierait pas le regretté Jacques Le Goff ! On notera également l’abondance des références géographiques ou climatiques ouvrant une utilisation possible de la série en géographie…

La fantasy et ses liens avec la littérature médiévale

On a souvent fait remonter par erreur la naissance de la fantasy aux œuvres littéraires de l’Antiquité traitant de sujets mythologiques, tels que l’Épopée de Gilgamesh en Mésopotamie ancienne, l’Iliade et l’Odyssée en Grèce antique, ou le Mahâbhârata en Inde ancienne, ou encore les sagas nordiques et islandaises comme les Eddas. On en recherche également les débuts dans les œuvres contenant du merveilleux élaborées pendant le Moyen Âge occidental (comme la matière de Bretagne consacrée à la légende arthurienne, le roman de chevalerie, la chanson de geste ou l’épopée anglo-saxonne Beowulf et le récit gallois Mabinogion), oriental (les contes persans des Mille et Une Nuits) ou asiatique (Le Dit du Genji japonais, et plus tard le roman chinois Le Voyage en Occident). Une autre grande source de merveilleux ancien se trouve dans les textes sacrés, en particulier la Bible, le Coran et le Tanakh, et le genre de l’hagiographie (notamment la Légende dorée de Jacques de Voragine au XIIIe siècle). Cependant, remonter si loin dans le temps pose problème, car, à ces époques, les notions de fiction et d’Histoire et les rapports qu’elles entretenaient n’étaient pas les mêmes qu’aux époques plus récentes : il est donc plus prudent de ne parler de fantasy qu’à partir du moment où le récit et la part de merveilleux qu’il contient forment clairement une fiction à but divertissant, et cela même si ces textes anciens eux-mêmes, lus par le lecteur contemporain peuvent provoquer le même genre d’impressions à la lecture que des fictions plus récentes. On peut dire, en revanche, que les auteurs et artistes de fantasy aiment à voir dans ces auteurs anciens des précurseurs, et il est très fréquent qu’ils puisent leur inspiration dans de telles œuvres et se réclament de l’imaginaire qu’elles véhiculent.

La période à laquelle les critiques s’accordent tous à voir naître la fantasy est le 19e siècle, avec l’auteur écossais George MacDonald (Phantastes en 1858, The Princess and the Goblin en 1872) ou encore avec l’écrivain, peintre et architecte William Morris (The Wood Beyond the World en 1894) dont l’œuvre a influencé Tolkien. Dans le même temps, la musique classique s’empare de thèmes relevant du merveilleux inspirés du folklore et des mythologies, ce qui donne naissance à des œuvres qui serviront à leur tour d’inspirations fortes aux auteurs de fantasy. L’une des œuvres les plus marquantes de cette tendance est la tétralogie de Richard Wagner L’Anneau du Nibelung (1869), qui s’inspire de la mythologie germanique et de la mythologie nordique. Il faut attendre le 20e siècle pour que ce style touche un public plus large.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fantasy

Le médiéval-fantastique est un genre artistique faisant partie de la fantasy et tirant son inspiration :

  • d’une part du Moyen Âge historique, en ce qui concerne la technologie (armes blanches, traction animale, moulins à vent et à eau, économie essentiellement basée sur l’agriculture) et l’organisation sociale (féodalité) occidentale ;
  • d’autre part sur les mythes, légendes et contes de fées : la magie est présente, le monde est peuplé de créatures fantastiques ou monstrueuses (nains, elfes, dragons…), la religion est polythéiste, etc.

L’expression est une traduction de l’anglais medieval fantasy, qui alimente la confusion entre fantastique, genre auquel n’appartient pas le médiéval-fantastique, et la fantasy.  On peut rattacher Game of Thrones a ce sous-genre de la fantasy. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9di%C3%A9val-fantastique.

Nous voilà arrivé au terme de cette mise en perspective de la série. L’article suivant présentera la ludification à proprement dite.

Classé sous :Didactique, Histoire active, Médias et technologies, Outils enseignement

Et si on enseignait l’histoire avec YouTube ? | #AQUOPS

1 avril 2015 by Lyonel Kaufmann

blank

En ce mercredi 1er avril, j’ai le plaisir et l’avantage d’animer un des explorcamps du bloc 2201 « Pratiques gagnantes au secondaire » lors de la 33e édition du colloque de l’AQUOPS à Québec. Le thème est « Développer le réflexe technopédagogique ».

Pour l’AQUOPS, l’Exploracamp est un nouveau format d’atelier en 2015. Dans ce bloc consacré au secondaire, les participants auront l’occasion de trouver des ressources multidisciplinaires pratiques, des projets intégrateurs et des façons de tirer profit des possibilités des TIC pour favoriser l’apprentissage.

La présentation de mon atelier (de 13 minutes présenté 6 fois) dans le programme du colloque :

Prendre en compte la culture médiatique de nos élèves dans l’enseignement de l’histoire, c’est possible! De Sofia Coppola (Marie-Antoinette) à Lady Gaga, en passant par la série Gossip Girl, voyons comment tirer profit des productions diffusées sur YouTube tout en prenant soin de développer la pensée historique chez les élèves. Cet atelier est axé sur les aspects pédagogiques et didactiques d’une intégration de médias numériques en histoire.

La ressource pour les participants :

https://docs.google.com/presentation/d/1XRzdeLwB80gx4ztem7Gzk8ff4egGF1O4urrRjRNAvYk/edit?usp=sharing

Bibliographie :

Kaufmann, L. (2011). Marie-Antoinette ? C’est hype ! Le Café pédagogique, No 119, janvier

Kaufmann, L., & Lanoix, A. (2014). Le Web 2.0 et l’histoire. In M. A. Éthier (Ed.), Faire aimer et apprendre l’histoire et la géographie au primaire et au secondaire (pp. 337-351). Éditions Multimondes inc. http://multim.com/titre/?ID=389

Kaufmann, L. (2015). Travailler le film en classe d’histoire. In G. Durisch, Nicole & P. Hertig (Eds.), Regards sur le monde : apprendre avec et par l’image à l’école (pp. 189-204). Neuchâtel: Alphil. http://www.alphil.com/index.php/regards-sur-le-monde.html

Classé sous :Histoire active, Médias et technologies, Outils enseignement

Jeux sérieux : Vivre au temps des châteaux forts

16 mars 2015 by Lyonel Kaufmann

blank

La présentation de ce jeu sérieux

Réalisé par Canopé de Caen avec la participation de collégiens de l’académie, le jeu « Vivre au temps des châteaux forts » invite à découvrir la vie quotidienne et l’organisation sociale du Moyen Age.

Le site se présente en trois parties :

  • un blog : le blog propose de suivre la genèse et l’évolution du projet ainsi que de nombreux objets 3D.
  • le jeu à télécharger pour PC ou Mac : grâce à la réalité virtuelle, l’utilisateur est immergé dans un château fort du XIIe siècle. Il peut cliquer sur de nombreux objets pour prendre connaissance sous forme vidéo du mode de vie de l’époque. Des centaines d’objets ont été modélisés pour créer cet environnement réaliste.
  • le dossier pédagogique : sur le site pédagogique,10 vidéos thématiques complétées par des exercices d’auto-évaluation permettent aux élèves de tester leurs connaissances sur le monde médiéval.

Concernant le site pédagogique, cette ressource pédagogique permet d’aborder de nombreux thèmes du programme d’histoire et d’histoire des arts des classes de CM1 et de 5e (L’Occident féodal, XIe – XVe siècle) :

  • Paysans et seigneurs ;

  • Féodaux, souverains, premiers états ;

  • La place de l’Église.

10 vidéos thématiques sont proposées avec des exercices d’auto-évaluation qui permettent de tester les connaissances des élèves. Elles sont regroupées sous trois rubriques :

  • Ceux qui combattent : les seigneurs, les chevaliers, l’art de la guerre, l’architecture militaire ;

  • Ceux qui travaillent : les paysans, les bâtisseurs :

  • Ceux qui prient : l’Église, l’architecture religieuse, la musique médiévale, l’art du livre.

Le site de ce jeu sérieux : Vivre au temps des châteaux forts

Classé sous :Histoire active, Médias et technologies, Outils enseignement Balisé avec :gamification, jeux sérieux, ludification, moyen-âge, sérious game

Histoire et bande dessinée | La Vie des idées

18 novembre 2014 by Lyonel Kaufmann

blank

Et si les historiens et les dessinateurs faisaient équipe ? Pour faire fonctionner ce couple, on peut choisir d’illustrer l’« Histoire ». On peut aussi s’inspirer des enquêtes et reportages dessinés, guidés par un raisonnement, fondés sur des questions originales et des sources neuves. Cet article d’Ivan Jablonka pour «La Vie des idées» présente à la fois différentes catégorie de Bandes dessinées ayant un rapport avec l’Histoire et des propositions de véritables collaborations entre chercheurs en sciences humaines et dessinateurs de Bandes dessinées. Cette collaboration permettrait de renouveler les modes d’enquête et d’écriture des sciences sociales et offre peut-être une réponse à la question Y aller ou pas? relativement à Eric Zemmour, Lorànt Deutsch et consorts.

L’article débute par un premier constat des rapports entre recherches universitaires et Bande dessinée.

Malheureusement, la bande dessinée est souvent considérée comme un art mineur, inapte à véhiculer une pensée complexe. De fait, elle est quasi absente de la réflexion des chercheurs. Elle n’a toujours pas trouvé sa place à l’université, dans les départements de sciences humaines, ni dans les écoles de journalisme. En revanche, des formations existent pour s’initier au « neuvième art », parmi lesquelles les Beaux-Arts de Paris, les Arts Déco de Strasbourg et l’École européenne supérieure de l’image à Angoulême.

Heureusement, Pascal Ory et Serge Tisseron, dès les années 1970, font figurent de pionniers par leur travaux. Signalons plus particulièrement Michel Thiébaut et sa thèse (1997) consacrée à la représentation de l’Antiquité dans la bande dessinée francophone. En effet, certains enseignants d’histoire sont preneur de bande dessinée consacrée à l’Antiquité (Alix plus particulièrement). L’intérêt des chercheurs pour la Bande dessinée sera plus prononcé à partir de la deuxième moitié des années 2000.
Après cette entrée en matière, Ivan Jablonka établit une catégorisation des Bandes dessinée à caractère historique en deux volets :

  • La bande dessinée comme reflet d’histoire : «Ces bandes dessinées « historiques » sont plutôt des fictions (ou des docu-fictions) ayant pour théâtre le passé, comme de nombreux romans « historiques » sont des aventures en costumes.»
  • La bande dessinée comme enquête : «Les enquêtes dessinées se fixent les mêmes objectifs et rencontrent les mêmes difficultés que le grand reportage, le journalisme d’investigation et la recherche en sciences sociales : il s’agit toujours de comprendre, de prouver et de représenter.»

Ivan Jablonka privilégie la seconde catégorie qui aboutit à sa proposition finale de sciences sociales graphiques. Ceci demande néanmoins et préalablement de

définir les préalables théoriques grâce auxquels un chercheur pourrait cosigner une bande dessinée sans rien abandonner de sa méthode ni de ses exigences.

Il en naîtrait une bande dessinée véritablement historique (ou sociologique, ou anthropologique), c’est-à-dire une enquête dessinée ou des sciences sociales graphiques. Viendra un jour où, sans se ridiculiser ni chagriner leurs collègues, les chercheurs pourront incarner leurs raisonnements dans une bande dessinée, une exposition de photos, une installation vidéo, une pièce de théâtre. Ce dossier s’efforce de les y encourager.

Pour Jablonka, cette «rencontre entre la bande dessinée et les sciences sociales permettrait de renouveler les modes d’enquête et d’écriture, tout en retenant le public qui fuit.» Ceci permettrait également «de refuser les dichotomies faciles, par exemple celle qui oppose l’« Histoire » vulgarisée, éprise de grands hommes pour le grand public, et l’histoire technique et rébarbative des spécialistes». Une manière peut-être de répondre à la question Y aller ou pas? relativement à Eric Zemmour, Loran Deutsch et consorts? ((Rapport à mes billets suivants:

  1. Y aller ou pas ? Retours sur une expérience télévisuelle (1)
  2. Y aller ou pas ? Retours sur une expérience télévisuelle (2)
  3. Pour répondre à Eric #Zemmour sur #Vichy))

L’article : Ivan Jablonka, « Histoire et bande dessinée », La Vie des idées, 18 novembre 2014. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/Histoire-et-bande-dessinee.html

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

C'est à Craonne sur le plateau qu'on doit laisser sa peau : promenade photographique sur le chemin des Dames.

9 novembre 2014 by Lyonel Kaufmann

blank

Une promenade photographique et historique que je vous encourage à découvrir autant pour la qualité du texte que celle des photos.

Ils n'ont pas choisi leur sépulture - photo@vservat.
Ils n’ont pas choisi leur sépulture – photo@vservat.

«Premier pas sur le Chemin des Dames, à Craonne, son point le plus oriental. En contrebas du plateau de Californie, un bois et la plaine. Une oeuvre d’art contemporain disparue. En métal lourd et froid, des visages pris dans les rets d’un filet. Ils n’ont pas choisi leur sépulture dit la plaque au sol, seule dans cet espace désormais vide.»

Lire et voir la suite : clgeluardservat.blogspot.ch

 

Classé sous :Histoire active, Nouvelles de l'histoire, sur le web

Le film de la semaine : De l’autre coté du mur

5 novembre 2014 by Lyonel Kaufmann

blank

blank

Comment rendre vivants le quotidien de la Guerre froide et la séparation de l’Allemagne en deux blocs ‘antinomiques’ ? A l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de la chute du mur de Berlin, « De l’autre côté du mur » de Christian Schwochow, jeune cinéaste allemand né à l’Est, nous donne l’occasion sur grand écran de vivre l’installation difficile, en ‘Occident’, d’une jeune femme et de son fils, réfugiés venus de RDA, à la fin des années 70. Documentée et réaliste, la fiction dramatique n’apporte pas seulement un éclairage pertinent sur une période historique tendue, elle permet aussi de réfléchir sur les notions d’intégration et de citoyenneté, tout en soulevant cette question essentielle : qu’est-ce que la trahison pour qui ne sait pas encore à quel nation il appartient ?

Le compte-rendu du Café pédagogique : Le film de la semaine : De lautre coté du mur.

Mise à jour (6.3.2015) :

Le compte-rendu du film par Histoire@Politique : De l’autre côté du Mur, film de fiction de Christian Schwochow, 2014

Je retiens :

«L’élément nouveau du film de Schwochow, c’est de ne pas avoir renoncé à cette image stéréotypée d’un Est gris et sinistre, mais de prolonger de l’autre côté du Mur, à l’Ouest, cette même tonalité de grisaille hostile. L’intention, on l’a compris, est de suggérer que tout n’était pas rose à l’Ouest. Le résultat est problématique et réducteur quand, bonnet blanc et blanc bonnet, RDA et RFA sont, par ce glissement de tonalité de part et d’autre de la frontière, placées sur un même niveau.

Si le film enfin « parle » d’aujourd’hui et trouve un écho universel, c’est parce qu’il n’est pas seulement une histoire de migration intérieure, mais une histoire universelle de transit dans les mêmes conditions rudes que connaissent les migrants d’aujourd’hui.»

Classé sous :Histoire active, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, sur le web

VIDEO. Voici comment on se battait (vraiment) au Moyen-âge | Sciences & Avenir

11 octobre 2014 by Lyonel Kaufmann

blank

«Cette vidéo a été tournée dans le cadre de mon travail de doctorat » a expliqué Daniel Jaquet à Sciences et Avenir. Elle se décompose en deux parties. La première montre la mobilité du chevalier en armure, et la seconde explique les différentes techniques de combat, reconstituées d’après un corpus de 52 manuscrits traitant du combat en armure, qui couvrent de la fin du 14e siècle jusqu’à la première moitié du 16e.»

viaVIDEO. Voici comment on se battait (vraiment) au Moyen-âge – Sciences et Avenir.

Classé sous :Histoire active, Nouvelles de l'histoire

Création d'un jeu historique pour tablettes par des élèves | Ludovia#11

4 septembre 2014 by Lyonel Kaufmann

blank

« A la recherche de Jeanne dans le Rennes médiéval » est un jeu historique géolocalisé en 9 étapes consacré à la ville de Rennes au Moyen-Âge. Rien de très original jusque-là s’il n’avait été réalisé par des élèves de CE2-CM1 (8-9 ans) à l’aide d’une plate-forme en ligne (GuidiGO) dédiée jusque-là à la réalisation de visites interactives pour les musées ou d’autres organismes. Cet article décrypte la démarche pédagogique originale présentée par Antoine Gouritin, enseignant à l’Université de Rennes en Médiation du patrimoine et stagiaire chez GuidiGO, lors des ExplorCamp de Ludovia#11.

Au cours de l’année scolaire 2013-2014, l’école Saint Michel de Rennes a mis en place un projet pédagogique innovant. Les élèves de CE2-CM1 ont utilisé la plateforme GuidiGO (www.guidigo.com) pour créer un parcours historique ludique à travers leur ville et le publier sur tablettes. Désormais, le jeu est disponible gratuitement sur l’Apple Appstore et sur Google Play.

Techniquement, la plate-forme GuidiGO permet de réaliser très faiclement en ligne une visite virtuelle géolocalisée sur son ordinateur et à l’aide de son navigateur. L’éditeur en ligne divise l’écran en deux parties. A gauche, l’utlisateur a son travail en cours. A sa droite, il peut voir le jeu tel qu’il apparaîtra sur la tablette du joueur.

Concrètement, le projet collectif « A la recherche de Jeanne dans le Rennes médiéval » a fait appel à des compétences pluridisciplinaires : recherches historiques, rédaction, dessin, enregistrement audio, utilisation de l’informatique, travail d’orientation…  Aidés de leur professeur et des historiens de l’association Men Ha Houarn, les enfants se sont impliqués dans ce travail créatif avec beaucoup de sérieux et d’enthousiasme tout au long des 2 mois qu’a duré le projet.

Il est a relevé que les aspects purement numériques, soit l’édition en ligne, n’occupent qu’une part restreinte de l’activité et de la démarche pédagogique. L’autre point à relever est le temps très court qui a été nécessaire pour réaliser le jeu.

Pour le élèves, tout a commencé le 20 mars 2014. Pendant cette journée, ils ont dans un premier temps été mis en situation au Musée de Bretagne à Rennes au travers d’une visite guidée réalisée par le Musée à l’aide de la plate-forme. Dans un deuxième temps, ils ont visité le centre-ville historique de Rennes sous la conduite d’une spécialiste de la période médiévale. A l’issue de cette journée, les élèves avaient ainsi un aperçu du jeu qu’ils auraient à concevoir et des contenus historiques nécessaires pour le réaliser. Au terme de la journée, l’angoissse était perceptible chez les élèves par rapport au travail qui les attendaient.

Cinq jours plus tard, le 25 mars, de manière tout à fait traditionnelle, les élèves se sont attelés à la tâche pour élaborer le scénario et les règles du jeu. En 60 à 90 minutes, les élèves, à l’aide d’un brainstorming, ont identifiés les thèmes qui les intéressaient le plus et déterminés les 9 étapes du jeu. Chaque étape a été ensuite prise en charge par un groupe mélangeant les élèves des deux niveaux.

Trois jours après, le 28 mars, les personnages de chacune des étapes ont été créés par les élèves, puis ils s’agissaient d’écrire les dialogue des personnages et pour certains groupes d’élaborer les défis qui permettent au joueur de passer d’une étape à l’autre. La création des personnages et l’élaboration des défis ont été facilement réalisés par les élèves, contrairement à la création des dialogues. Au terme de cette troisième journée, les élèves se sont mobilisés pour travailler hors la classe.

Le 31 mars, le travail consistait pour les élèves à finaliser leurs dialogues, laborer les défis et démarrer leurs recherches pour les dessins à intégrer au jeu. Il est à noter que les élèves étaient conscients de la nécessité de varier le type de défi proposé, à chaque étape, aux joueurs.

L’enregistrement audio des dialogues a été réalisé quelques jours plus tard doit le 4 avril. A ce stade, chaque équipe/groupe disposait d’un dossier comprenant ses images et ses fichiers audio.

Le projet raconté par les élèves, leurs enseignants et leurs parents.

La mise en ligne des contenus a été faite par les élèves les 18 et 24 avril. Et enfin, le 16 mai, les parents ont pu découvrir en situation la visite-guidée réalisée par leurs enfants en même temps que le jeu était désormais disponible gratuitement au téléchargement.

Au terme de cet ExplorCamp, Antoine Gouritin a fait le bilan suivant de l’expérience. Concernant les élèves, le projet et le travail a permis de mettre en valeur tout à la fois le travail du groupe et l’apport de chaque élève; les élèves ont été fiers de partager leur travail et ont développé leur curiosité pour le patrimoine rennais. Du côté des enseignants, ceux-ci y ont relevé la motivation nouvelle de élèves, la dynamique du travail de groupe qui a notamment permis d’affacer les timidités de certains élèves.

Pour ma part, comme pour toute pédagogie du projet, ce dernier permet de mobiliser et de fédérer les énergies des élèves (dévolution). La grande force réside dans le fait que ce projet scolaire aboutit à une réalisation concrète disponible en ligne pour tout en chacun. La part prise par le numérique est relativement modeste, mais fondamentale puisque c’est lui qui permet la diffusion hors la classe du produit réalisé par les élèves. L’outil choisit est très facilement pris en main par les élèves (absence d’obstacle technique). Enfin le produit final permet également l’échange et une modification de la relation entre les élèves et leurs parents puisque les «experts», ceux qui «savent», sont ici les élèves qui ont coaché leurs parents.

Classé sous :Histoire active, Ludovia, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, sur le web

La Première Guerre mondiale sur Dodis.ch

15 juillet 2014 by Lyonel Kaufmann

wpid-240x160-WWI-on-Dodis-2014-07-7-23-00.jpg

«Allons donc! Croyez-vous que les grandes puissances voudront en découdre à cause de cette question locale?»
C’est avec ces mots que répond, le 20 juillet 1914, Arthur Zimmermann, sous-secrétaire de l’Office allemand des Affaires étrangères, à la demande d’Alfred de Claparède, représentant suisse à Berlin, lorsque ce dernier soulève la question d’un éventuel éclatement de la guerre (DDS, Vol. 6, doc. 3, dodis.ch/37181, original en allemand). Huit jours plus tard, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. En quelques jours, le conflit s’étend comme une traînée de poudre à toute l’Europe. L’attentat de Sarajevo contre François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois, déclenche la Première Guerre mondiale.

Jusqu’à présent, la première série des «Documents Diplomatiques suisses », de 1848 à 1945, n’était disponible qu’en format papier ou rétrodigitalisé. Désormais, les documents retranscrits et annotés à partir des anciens volumes des DDS sont tous intégrés dans la base de données Dodis. Un siècle jour pour jour après l’éclatement du conflit, le volume publié en 1981, couvrant la période allant du 28 juin 1914 au 11 novembre 1918, est désormais indexé par thématique, personne et dénomination géographique. Il est consultable sur dodis.ch/1914-1918. Accessibles en ligne en format PDF, les documents du Conseil fédéral, de l’armée, de l’administration, des légations, mais également de privés offrent un aperçu des relations extérieures de la Suisse durant la Première Guerre mondiale.

Cinq thèmes principaux sont couverts par l’ensemble des 470 documents et du dossier :

  1. Une situation militaire menaçante : pour assurer la sécurité des frontières, le Conseil fédéral ordonne, le 31 juillet 1914 déjà, la mobilisation de l’armée (doc. 11, dodis.ch/37556). Il est intéressant de souligner que, durant la première année du conflit, la direction militaire considère que l’irrédentisme italien est la menace la plus sérieuse pour l’intégrité territoriale de la Suisse (doc. 30, dodis.ch/37559). Plus il devient évident que la situation sur le front ouest stagne, plus les craintes augmentent de voir les belligérants chercher une victoire décisive en passant par la Suisse (doc. 168, dodis.ch/37564; doc. 169, dodis.ch/37565 et doc. 252, dodis.ch/37571).
  2. «Nos réserves de denrées alimentaires sont presque épuisées» : bientôt, la position géographique de la Suisse se fait également sentir sur le plan économique. Les questions du commerce et de l’approvisionnement sont une priorité pendant les quatre années suivantes.
  3. Une politique de neutralité en sursis : plusieurs facteurs ont obligé le Conseil fédéral à défendre de manière répétée la neutralité de la Suisse vis-à-vis de l’étranger. Des incidents tels que l’affaire Obersten (doc. 166, dodis.ch/37473) ou encore l’affaire Hoffmann-Grimm (doc. 326, dodis.ch/37548) provoquent l’irritation des pays en guerre. Songeant au plan de leurs adversaires (passer à travers la Suisse), les puissances de l’Entente expriment nécessairement des réserves quant à la reconnaissance de la neutralité suisse, ce qui provoque les protestations du Conseil fédéral (doc. 364, dodis.ch/37483; doc. 365, dodis.ch/37185 et doc. 367, dodis.ch/37486).
  4. Le spectre de la révolution d’Octobre… : la dernière année de guerre se déroule sous l’influence de la révolution d’Octobre en Russie (doc. 355, dodis.ch/37605) et de l’aggravation des conflits sociaux en Suisse. Les rapports sur les atrocités commises par les bolchéviques (doc. 456, dodis.ch/37194), ainsi que les activités d’agitation de la mission diplomatique soviétique à Berne (doc. 462, dodis.ch/37629), alimentent la peur des autorités- et pas seulement en Suisse.
  5. Plaque tournante des activités humanitaires : en 1914, la Suisse organise le rapatriement de civils internés originaires des différents pays belligérants (doc. 51, dodis.ch/37577). Au début de 1915, le Conseil fédéral sert d’intermédiaire entre l’Allemagne et la France dans l’échange de prisonniers de guerre grièvement blessés (doc. 82, dodis.ch/37584 et doc. 86, dodis.ch/37585). Dès 1916, des prisonniers de guerre malades et invalides légers sont placés en convalescence sur le sol helvétique (doc. 120, dodis.ch/37589 et doc. 209, dodis.ch/37594). Le gouvernement se penche également avec attention sur la question de la Société des Nations comme future organisation permettant d’assurer la paix entre les Etats (doc. 432, dodis.ch/37640).

Le dossier et l’ensemble des documents : La Première Guerre mondiale sur Dodis http://www.dodis.ch/fr/communiques-de-presse/la-premiere-guerre-mondiale-sur-dodis

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Médias et technologies, sur le web

"A la vie, à la guerre"

10 juillet 2014 by Lyonel Kaufmann

blank

blank« A la vie, à la guerre » est un récit numérique  sur la vie d’un soldat au cours de la Première guerre mondiale écrit par un professeur d’histoire, Julien Hervieux. Proposé par les éditions numériques 12-21 , il s’accompagne d’un blog où les lecteurs peuvent découvrir également la vie des hommes et des femmes à l’arrière pendant le conflit, tout suivant les événements qui se sont déroulés la même semaine, avec un siècle de décalage. Les courts textes y sont le fruit de différents auteurs.

Les premiers éléments du blog ont été mis en ligne le 28 juin mais le premier épisode de l’histoire d’Antoine Drouot a commencé le 3 juillet 1914 et a donc été publié le 3  juillet 2014. Ce blog et le roman-feuilleton « A la vie, à la guerre » s’appuient sur des journaux de marche du 24e régiment d’infanterie et des documents d’époque.

Les épisodes du livre sont mis en vente chaque jeudi, jusqu’au 25 décembre. Les deux premiers sont gratuits, les suivants sont vendus 0,99 euro.

Voici également le premier billet posté sur le blog est daté du 1er juillet 1914 (et donc publié le 1er juillet 2014) :

Faubourg Saint-Jacques, Paris

Maximilien Drouot

Maximilien Drouot tire sur sa pipe avant d’attraper le journal que son fils, comme chaque matin, a déposé sur la table de la salle à manger en revenant de son travail de nuit. Il parcourt les gros titres en marchant jusqu’au vieux fauteuil près de la fenêtre qui l’accueille chaque jour pour sa lecture. Il se laisse tomber en soupirant.

« Encore ces histoires ! » maugrée-t-il en voyant que les gros titres se consacrent une fois encore à la Bosnie-Herzégovine, un pays qu’il aurait été bien incapable de situer et où l’on pouvait bien s’entretuer, ça ne le regardait guère. Son vrai souci est tout autre et s’étale en caractères gras dans des colonnes plus resserrées mais bien plus intéressantes selon lui.

« V’là qu’ils nous augmentent encore les impôts ! C’est quand même pas possible, c’est pas comme si on gagnait trop ! »

Madame Aurélie Drouot, occupée à préparer le café matinal, lui jette un regard fatigué.

« Arrête de lire le journal si c’est pour râler à propos de tout.

— Ah, non ! s’insurgea-t-il en tirant de plus belle sur sa pipe. C’est quand même incroyable ! On va m’interdire de commenter ! Ma propre femme ! »

Son épouse dit simplement :

« Ton fils dort, je te rappelle qu’il est sorti du travail à 4 heures. Alors évite de parler si fort. »

Maximilien grommelle quelque chose puis marmonne un ton plus bas :

« Et v’là qu’ils veulent aussi réduire la semaine à quarante-neuf heures !

— Maximilien…

— Moi quand j’étais jeune, on travaillait soixante heures et on était bien content !

— Bon, ça suffit : tu poses ce journal, tu bois ton café et on y va, on travaille dans moins d’une heure maintenant. »

Il lève un sourcil en direction de sa femme et, réalisant qu’elle ne le laissera pas continuer à se plaindre en paix, il se lève et va la rejoindre à la table du petit déjeuner. Après l’avoir partagé en silence, tous deux se préparent puis s’apprêtent à partir. Madame Drouot note bien le regard pensif de son mari, et sourit en coin en sachant très bien ce qu’il prépare. Elle éclate d’un rire léger lorsqu’à la porte, comme elle s’y attendait, il quitte enfin le silence :

« De toute manière, les jeunes, ils ne veulent plus rien faire ! »

Tout en refermant la porte derrière eux, il ajoute :

« Ce qu’il leur faudrait, c’est une bonne guerre ! »

Le billet : 1er juillet 1914 | #ALVALG

Classé sous :Annuaire de sites, Histoire active, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Outils enseignement, Publications, sur le web

  • « Aller à la page précédente
  • Page 1
  • Pages provisoires omises …
  • Page 15
  • Page 16
  • Page 17
  • Page 18
  • Page 19
  • Pages provisoires omises …
  • Page 26
  • Aller à la page suivante »

Barre latérale principale

Lyonel Kaufmann

blankHistorien & Blogueur En savoir plus…

Derniers articles

blank

Six jeux vidéo récents inspirés par la Première Guerre mondiale

9 novembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Stratégie, tir, histoires bouleversantes ou horreur pure… La Grande Guerre continue d’alimenter la créativité des concepteurs de jeux vidéo. « Le Monde » en a sélectionné six. « Soldats inconnus. Frères d’armes » est sorti en 2024. UBISOFT Plus rares que ceux consacrés à la seconde guerre mondiale, les jeux vidéo inspirés de la Grande […]

blank

Utiliser la littérature jeunesse pour aborder les sujets sensibles en histoire : récit de pratique autour de la Shoah | Histoire Engagée

17 octobre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Pour Mathieu Mercier, enseignant d’histoire et de géographie à l’École secondaire de Rivière-du-Loup, collaborateur au Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social, enseigner l’Holocauste au secondaire est à la fois un défi et une nécessité : défi, parce que le sujet évoque des horreurs indescriptibles et des récits traumatiques qui peuvent heurter les élèves; […]

blank

ChatGPT à l’école : entre tabou et encouragement, le dialogue compliqué entre professeurs et élèves | Le Monde

12 octobre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Décryptage. Une minorité d’enseignants s’abstient de parler d’intelligence artificielle dans leurs classes. Mais ils sont de plus en plus nombreux à ouvrir la discussion sur le sujet, jusqu’à, pour certains, s’atteler à faire circuler les bonnes pratiques. Extrait : Certains enseignants profitent d’un espace aménagé par l’éducation nationale : l’intelligence artificielle figure en effet au programme […]

blank

L’héritage toxique des épaves de la seconde guerre mondiale

8 octobre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

De nombreux navires coulés entre 1939 et 1945 gisent au fond des mers. Avec le temps et la corrosion, ces vestiges historiques menacent de libérer les substances qu’ils contiennent, avec des conséquences néfastes pour l’environnement. A l’échelle internationale, on estime à plus de 8 500 le nombre d’épaves potentiellement polluantes, dont la plupart issues des […]

blank

Colloque infoclio.ch 2025: Open Science in History. Ouvrir les sciences des Lumières à l’intelligence articifielle (21.11.2025)

16 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’Open Science met les chercheuses et chercheurs au-devant de choix toujours plus complexes relatifs au partage de leurs résultats, méthodes, outils et données de recherche. Le colloque infoclio.ch 2025 explore les antécédents intellectuels et techniques de la notion d’Open science et discute des enjeux pratiques de sa mise en œuvre à l’ère des modèles génératifs […]

Abstract painting, coloring, modern art

Une histoire fragmentée ? Liens et ruptures dans un paysage de la recherche et de l’éducation en pleine remise en question (Journées suisses d’histoire 2025)

11 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Dans le cadre des journées suisses d’histoire à Lucerne (juillet 2025), j’ai eu le plaisir d’assister et de réaliser le compte rendu pour infoclio.ch de la table ronde intitulée Fragmentierte Geschichte? Verbindungen und Brüche in einer sich ausdifferenzierenden Forschungs- und Bildungslandschaftm à laquelle participaient du côté francophone Nadine Fink (HEP Vaud) et François Vallotton (Université […]

blank

Vernissage : Plateforme Assistance et coercition (16.09.2025)

10 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

ÉVÉNEMENT 🗓️ Enseigner une histoire longtemps tue. Écouter les voix de celles et ceux qui l’ont vécue. Cinq témoins romands prennent la parole dans un nouveau média éducatif pour aborder les mesures de coercition à des fins d’assistance et des placements extrafamiliaux en Suisse. Conçue pour les élèves dès le secondaire I, la plateforme «Assistance […]

Tirés de nos archives

blank

Ces (im)possibles réformes scolaires – D’EVM à la LEO : nouvel et bref arrêt sur image (2017)

27 octobre 2017 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En relisant 17 ans après mon texte précédent Ces (im)possibles réformes scolaires – EVM : arrêt sur image (2000), mais surtout la synthèse et mes propositions, je constate que mes présuppositions, voire prédictions, ont été confirmées par la suite. Ainsi, mes craintes sur la fragilité du projet pédagogique étaient fondées. Et cela sans que la […]

blank

Quand le prêtre formera l’instituteur, par Caroline Fourest – Opinions – Le Monde.fr

2 mai 2009 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Jusqu’ici, les établissements catholiques privés pouvaient parfaitement préparer des élèves au bac, mais ceux-ci devaient passer leur diplôme avec tous les autres. Petite astuce connue des professeurs : de nombreux établissements privés choisissent de ne présenter que les meilleurs élèves sous leurs couleurs et d’envoyer les autres en candidats libres pour améliorer leur score de réussite […]

blank

Comment enseigne-t-on l’Histoire en France depuis le XIXe siècle ? – Nonfiction.fr

1 juin 2018 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’ouvrage Sur l’enseignement de l’Histoire de Laurence de Cock est publié à un moment où les débats sur la place de l’Histoire dans la société et dans l’enseignement en France sont à nouveau exacerbés entre, d’une part, les historiens qui prônent une histoire scientifique et impartiale et, d’autre part, ceux qui, qualifiés par leurs adversaires « […]

blank

La mémoire immédiate du 13 novembre | La République des Livres

4 avril 2016 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Le Bataclan, la Belle équipe, le Petit Cambodge, c’était hier. Et pourtant, ces noms de théâtre et de cafés parisiens sont déjà entrés dans l’Histoire. Celle de la France en 2015, annus horribilis du terrorisme islamiste. S’emparant du concept tout neuf de « mémoire immédiate » en résonance avec celui d’ « histoire immédiate » cher à Jean Lacouture, l’historien et documentariste […]

blank

Guide 2010: l'iManuel a portée de main par CourseSmart

14 janvier 2010 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En ce début 2010, plutôt que de bonnes résolutions, je me propose de m’attarder sur quelques tendances, opinions, réflexions relatives à l’emploi des média et technologies en milieu scolaire. A vous ensuite de trier, de vous faire un avis et/ou de prolonger. Cet été, CourseSmart, l’un de leaders de la distribution de manuels scolaires aux […]

blank

Qwant Calcule et Plan Calcul | binaire

7 octobre 2018 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

On peut passer son temps à se plaindre de l’impérialisme de grandes entreprises du Web ou, comme Qwant, on peut essayer de changer cela. Binaire a parlé de cette start-up l’an dernier : Qwant, aux armes citoyens ! Depuis, l’entreprise a fait un bout de chemin. En juin 2018, elle était créditée de 8% du […]

blank

Marignano – wie erinnern? | infoclio.ch

31 mars 2015 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Les commémorations du 500e anniversaire de la bataille de Marignan font débat en Suisse. Cet article d’infoclio.ch regroupe les contributions d’historiens parues dans les médias en Suisse alémanique au sujet de ces commémorations ou d’autres événements jubilaires de 2015. via Marignano – wie erinnern? | infoclio.ch.

Creative Commons License
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2025

Creative Commons License Ce contenu est mis à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2025.
Thème Aspire 2.0.1 de Genesis Framework · WordPress · Se connecter

 

Chargement des commentaires…