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Histoire Lyonel Kaufmann

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Didactique

Écrire l’Histoire collectivement, sur Wikipédia, avec les edit-a-thons – HistoireEngagée.ca

24 mars 2017 by Lyonel Kaufmann

Pour HistoireEngagée.ca, Anne-Valérie Zuber, étudiante en Master Études Européennes à l’Université de Fribourg, revient sur diverses démarches collectives entreprises pour réduire le fossé de genre (gendre gap) existant sur Wikipedia relativement à l’histoire des femmes.

Assistance à ArtAndFeminism Love Machine, 4 mars 2017. Crédit : Rama (Wikimedia Commons).
Assistance à ArtAndFeminism Love Machine, 4 mars 2017. Crédit : Rama (Wikimedia Commons).

«Après avoir appris l’existence d’edit-a-thons (contraction d’« édition » et de « marathon ») thématisant spécifiquement l’absence, voire l’invisibilisation, des femmes sur l’encyclopédie en ligne, je me suis retrouvée parachutée dans l’univers « wikipédien » à Paris n’ayant pourtant  jamais participé à un édit-à-thon auparavant et ne connaissant pas les mécanismes d’édition collaborative sur l’encyclopédie.»

Pour vous inciter à lire ce fort intéressant article, je vous livre sa conclusion

Au final, la rencontre entre organisateurs.rices d’edit-a-thons a mis en lumière aussi bien les potentialités de Wikipédia que les aspects problématiques de son épistémologie. Comme j’ai essayé de le montrer, les manquements de l’écriture wikipédienne sont semblables à ceux de l’historiographie. À Paris, les intervenants.es ne se sont toutefois pas éternisés.es sur la démonstration des défauts de la plateforme, dont l’argumentaire sert avant tout à convaincre de la nécessité d’interventions concrètes. C’est cet aspect pragmatique qui me paraît le plus inspirant. L’approche est caractéristique de l’univers wikipédien dont l’essence est une réflexion sur le « commun ». Nombre de wikipédiens.nes s’engagent ainsi consciemment dans le perfectionnement de « leur » plateforme et le programme des ateliers de la Wikiconvention atteste de la palette très large d’interventions sociales et techniques des contributeurs.rices les plus assidus.es  – notamment par des projets tels que « Wiki Loves Woman dans l’espace francophone africain », « Sensibilisation des responsables politiques » ou « Valoriser des fichiers de Commons ». Dans ce contexte, les edit-a-thons exploitent les caractéristiques participatives de l’édition sur Wikipédia dans le but de sensibiliser à l’absence et l’invisibilisation des femmes et autres absents.es de l’Histoire. Ce qui est stimulant, c’est que les chances d’offrir une meilleure visibilité à ces sujets semblent réelles avec ce médium. Même noyés dans la masse des innombrables entrées de l’encyclopédie, des liens, des portails thématiques, des traductions, etc. permettent de donner une certaine consistance à ces idées. En outre, au-delà des biographies, la réflexion a été entamée sur la manière dont on écrit en francophonie, quel que soit le sujet. Chaque communauté linguistique a en effet ses caractéristiques propres, aussi bien que ses sujets d’intolérance particuliers. À titre d’exemple, le profil francophone du philosophe et écrivain trans Paul B. Preciado a fait l’objet d’une vive controverse, certains.es contributeurs.rices ont refusé  de réécrire sa biographie au masculin, alors qu’en espagnol et en anglais, la transition a été faite sans remous. Dans le cadre d’une réflexion sur la place des femmes dans l’histoire et dans la discipline historique, il me semble que les edit-a-thons constituent une réponse concrète à la fois actuelle et originale à la problématique de la construction des savoirs, en plus d’autoriser un certain optimisme en termes d’autonomisation et d’affirmation des sujets. Avec Wikipédia, les concernés.es ont peut-être plus de chances d’avoir une voix au chapitre. Du moins, ils et elles peuvent se saisir des outils pour le faire et aller au-delà de la simple « inclusion » : « [i]nclure, ça veut dire faire une place aux ‘’autres’’, c’est donc presque à l’opposé du sens originel de l’intersectionnalité qui suppose l’interdépendance des oppressions donc l’absence de hiérarchies et l’absence d’un centre dont le rôle serait d’inclure/intégrer des minorités ». C’est là tout l’intérêt d’une écriture collective de l’histoire.

L’article à lire : Écrire l’Histoire collectivement, sur Wikipédia, avec les edit-a-thons – HistoireEngagée.ca

En complément, je vous invite également à lire ma dernière chronique mensuelle du Café pédagogique : Rendre l’histoire des femmes visibles… et pas seulement chaque 8 mars .

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Humanités Digitales

Histoire romaine : Compte rendu « S.P.Q.R. » | Actualités des études anciennes

21 mars 2017 by Lyonel Kaufmann

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Pascal Montlahuc et Romain Millot nous proposent leur compte-rendu de lecture de Beard, M.(2016). S.P.Q.R. Histoire de l’ancienne Rome. Paris : Éditions Perrin, 592 p. ISBN : 978.2.2620.4871.6.

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Avec SPQR, c’est une lecture personnelle de l’histoire romaine que propose Mary Beard (désormais MB). Sa volonté de présenter une synthèse de plusieurs décennies de réflexions sur l’Antiquité romaine donne lieu à un ouvrage passionnant, agréable et plein d’humour, dont le succès est déjà indéniable chez les critiques et chez les libraires. Car SPQR n’est pas un livre destiné aux seuls spécialistes. Il est au contraire un parcours de (re)découverte destiné aux amoureux de la Rome antique, aux étudiants comme à ceux qui voudraient découvrir la réalité d’un empire méditerranéen maintes fois fantasmé au cinéma, au théâtre ou dans la littérature. L’ouvrage comprend d’ailleurs un choix original de nombreuses illustrations, d’excellente qualité et systématiquement légendées, qui viennent tisser le fil de ce récit plaisant.

S’il en a les qualités graphiques et littéraires, il ne faudrait pourtant pas voir dans SPQR un simple best-seller racoleur et simplificateur, sous peine d’oublier la démarche résolument historienne adoptée par l’auteure. MB délaisse en effet l’articulation d’une histoire chronologique au profit d’une écriture narrative qui construit son propos sur l’étude de la micro-histoire, d’analyses de mouvements de fond, de documents archéologiques et iconographiques, enfin de débats historiographiques qui font entrer le lecteur dans les coulisses d’une histoire ancienne en perpétuelle (re)construction. L’enquête s’étend également au souvenir laissé par l’histoire de Rome jusqu’à aujourd’hui et MB prend soin de pourfendre les erreurs, croyances et stéréotypes qui altèrent ou modifient la réalité romaine telle qu’elle peut être reconstituée par la stricte lecture des sources anciennes, dont l’auteure possède une connaissance approfondie.

Lire la suite : Compte rendu « S.P.Q.R. » | Actualités des études anciennes

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Publications

Et soudain, le génocide vous apparaît bien en face

18 mars 2017 by Lyonel Kaufmann

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Pourquoi, à une époque où l’histoire de la violence et des génocides suscite le plus vif intérêt du public, celui du Rwanda intéresse si peu? Il y a un quart de siècle, près d’un million de personnes ont été assassinées en l’espace de cent jours. L’Afrique est-elle vraiment trop «loin» de l’Europe pour que nous nous sentions concernés par l’horreur qu’évoquent ces chiffres? Stéphane Audoin-Rouzeau lui-même le confesse: l’historien était resté à peu près insensible à ce carnage avant de ressentir un profond «saisissement» lors d’un voyage en 2008.

«Au Rwanda, le temps n’efface rien, comme le montre le récit de Stéphane Audoin-Rouzeau. A chaque cérémonie commémorative, des rescapés, hommes et femmes, sont saisis de ce que les médecins nomment «crise traumatique». Or loin de s’estomper avec les années, ces crises semblent de plus en plus nombreuses et brutales au fil des années. Terreur inhumaine qui vous poursuit à l’infini: «Les Interahamwe arrivent! On tue mes enfants! On tue mes enfants! On me coupe les seins!» Tels sont les mots désespérés d’une femme en pleine réminiscence dans un stade à Kigali en 2008, avant d’être évacuée.
Les lieux de mémoire se sont imposés dans le paysage: Gisozi, le mémorial de la capitale Kigali; Nyamata, où 50’000 personnes ont péri dans une église (oui, 50’000); l’école de Murambi, refuge fatal pour un nombre équivalent de personnes, dont de très nombreux enfants; la colline de Bisesero, lieu d’une résistance acharnée; l’église du village de Nyange, démolie au bulldozer avec 3000 réfugiés tutsis à l’intérieur, sur l’ordre du prêtre… «On acquiert la conviction que ce que nous savons du génocide est en dessous de la vérité», note l’auteur dans ses notes de terrain.»


Stéphane Audoin-Rouzeau, «Une initiation. Rwanda (1994-2016)», Seuil, 174 p.
Lire le compte-rendu du journal Le Temps http://ift.tt/2bAJSmJ.

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Publications

Journée d’étude « Récit et Roman national. Enjeux et perspectives de l’enseignement de l’histoire en France » 24 mars 2017

28 février 2017 by Lyonel Kaufmann

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Patricia Legris et Sébastien Ledoux organisent le vendredi 24 mars prochain à Paris une journée d’étude consacrée à l’enseignement de l’histoire en France et la question du récit ou du roman national (« Récit et Roman national. Enjeux et perspectives de l’enseignement de l’histoire en France« ).

Le programme est alléchant et les intervenants de grande qualité. N’hésitez pas à en parler autour de vous et d’en faire la publicité.

La présentation de la journée :

Les débats publics et les enjeux politiques autour du récit national/roman national ont atteint un tel degré qu’ils ne sauraient échapper plus longtemps à une réflexion d’ordre historique sur cette question. Ce travail passe d’abord par la présentation de recherches récentes sur l’histoire scolaire permettant de déconstruire nombre d’idées reçues véhiculées aujourd’hui dans l’espace public. Aussi précieuse soit-elle, cette analyse apparaît pour autant insuffisante. A partir d’une réflexion épistémologique et d’acquis historiographiques, il s’agira aussi d’interroger ce que peut l’histoire dans les mises en forme de passés à transmettre dans le cadre scolaire.

Le programme et les intervenants :

13h00 : Accueil

13h30 : Introduction par Sébastien LEDOUX (Paris 1) et Patricia LEGRIS (Rennes 2)

Première partie : Analyse historique des pratiques enseignantes et de leurs réceptions par les élèves

Président de séance : Luc CÉDELLE (Le Monde)

Benoît FALAIZE (Cergy-Pontoise) : L’enseignement de l’histoire en primaire durant les Trente Glorieuses (14h-14h30)

Françoise LANTHEAUME (Lyon 2) : Ce que racontent les élèves de l’histoire nationale aujourd’hui (14h30-15h00)

Discustant : Olivier LOUBES (15h00-15h30)

Débat avec la salle (15h30-16h00) Pause 16h-16h30

Deuxième partie : Mise en récit polyphonique de l’histoire nationale

Président de séance : Etienne ANHEIM (EHESS)

Ivan JABLONKA (Paris 13) : L’enseignement en histoire se résume-t-il au récit national ? (16h30-17h00)

Patrick BOUCHERON (Collège de France) : Une histoire mondiale de la France (17h00-17h30)

Discustant : François HARTOG (EHESS) (17h30-18h00)

Débat avec la salle (18h-18h30)

Conclusion : Patricia LEGRIS et Sébastien LEDOUX (18h30-19h00)

Lieu : Amphithéâtre du Centre Malher, 9 rue Malher, 75004 PA

Contacts : patricia.legris@gmail.com ; ledoux.sebastien5@gmail.com

Source : http://chs.univ-paris1.fr/Recit.pdf

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

Le temps d’écran n’est pas la bonne clé éducative

26 février 2017 by Lyonel Kaufmann

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Le temps que les enfants passent devant les écrans est une préoccupations pour les parents et une source fréquente de conflits. Cependant, selon la dernière recherche du psychologue Christopher FERGUSON publiée dans le Psychiatric Quarterly, ces inquiétudes et ces conflits sont le plus souvent vains. En effet l’association entre le temps d’écran et des problèmes psychologiques comme la dépression ou des troubles de comportement est négligeable. De ce point de vue les pratiques éducatives fondées sur la limitation du temps d’écran pour les enfants sont infondées et peuvent donner des résultats contre productifs.

Ces résultats vont dans le sens du changement d’attitude des professionnels de l’enfance vis à vis des écrans. L’année dernière, les pédiatres américains ont abandonné la recommandation de deux heures d’écran par jour pour les enfants au regard des nouvelles données issues de la recherche.

Les recommandations sur le temps d’écrans reposaient jusqu’à présent sur des intuitions et des observations anecdotiques. L’article de Ferguson répond à une question de recherche qui était jusque là encore inexplorée : plus de temps d’écran est il lié à plus de problèmes psychologiques ?

Lire la suite : Le temps d’écran n’est pas la bonne clé éducative

Classé sous :Publications

Les États-Unis sont-ils encore les États-Unis? par Henry Rousso

26 février 2017 by Lyonel Kaufmann

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Dans un témoignage publié sur le site du Huffington Post, l’historien Henry Rousso, spécialiste de l’Holocauste et de l’Occupation nazie en France, revient sur les circonstances qui ont failli le voir expulsé des Etats-Unis alors qu’il se rendait pour une conférence à l’Université du Texas à Houston. Édifiant et inquiétant à plus d’un titre dans cette Amérique trumpienne.

Henri Rousso, historien mondialement reconnu notamment pour son ouvrage « Le syndrome de Vichy », a été à deux doigts d’être refoulé du territoire américain alors qu’il était invité pour une conférence à l’Université du Texas.

Le refoulement a pu être évité de justesse grâce à l’intervention des responsables de l’université texane et avec l’aide d’une professeure de droit spécialisée dans les questions d’immigration, Fatma Marouf.

FORUM DES IMAGES Henry Rousso, l'historien auteur du "syndrome Vichy"
FORUM DES IMAGES
Henry Rousso, l’historien auteur du « syndrome Vichy »

Agé de 62 ans, Français juif né en Egypte, Henry Rousso est professeur d’université et directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Dans un premier temps, il a pu donner de ses nouvelles par l’intermédiaire de deux tweets (Henry Rousso, l’historien auteur du « syndrome Vichy », à deux doigts d’être refoulé du territoire américain).

Dans un deuxième temps, il en a fait le compte rendu. Il s’agit d’un édifiant récit sur les résultats de moins de deux mois de présidence de Donald Trump. Il n’y a pas de quoi se réjouir. Comme dans l’Allemagne de 1933. En voici quelques extraits.

La situation :

«Le 22 février dernier, j’ai atterri vers 14h30 à l’aéroport de Houston, aux États-Unis, en provenance de Paris. Je devais me rendre à un colloque de la Texas A&M University (College Station), où j’ai été invité à plusieurs reprises ces dernières années. Au guichet de l’immigration, une fonctionnaire me refuse l’entrée et m’emmène dans une salle attenante pour contrôle, sans explications. Une trentaine de personnes y attendent que l’on statue sur leur sort. J’observe machinalement une certaine fréquence dans les entrées et sorties. Au bout de trois quarts d’heure, alors que la plupart de ceux qui attendent repartent sans problèmes, un jeune officier de police me demande de le suivre dans un bureau particulier. Commence alors un interrogatoire informel. Je lui demande ce qui me vaut d’être là. Il me répond : « contrôle aléatoire » (random check). Il me demande ce que je viens faire aux États-Unis. Je lui présente alors la lettre d’invitation de l’université. Cette intervention doit-elle être rémunérée ? Je confirme – c’est la règle dans beaucoup universités Nord-américaines. Il m’objecte alors que je n’ai qu’un visa touristique et non un visa spécifique de travail.»

Il en découlera alors un interrogatoire étendu à l’issue duquel le fonctionnaire l’informe qu’il va être refoulé (deported). A 19h00, Henry Rousso comprend que rien ne se passera avant le lendemain.

«Je m’apprête donc à passer encore entre une dizaine ou une vingtaine d’heures installé sur une chaise, sans téléphone – l’usage en est interdit –, avant de pouvoir occuper un fauteuil un peu plus adapté à la situation de personnes ayant effectué un long voyage. Toutes les heures, un fonctionnaire vient nous proposer à boire ou à manger, et nous fait signer un registre comme quoi nous avons accepté ou refusé. Malgré la tension, j’observe ce qui se passe dans ce lieu insolite, à la fois salle d’attente anodine et zone de rétention. Si la plupart des policiers adoptent un ton réglementaire, non discourtois, quelques-uns ricanent discrètement en observant cette population hétéroclite sous leur contrôle. Une policière engueule une femme dont le garçon de trois ans court dans tous les sens. Un homme se lève pour demander ce qu’il en est de sa situation. Trois policiers lui hurlent de s’asseoir immédiatement.»

Vers 21h00, il assiste au renvoi d’un Mexicain, «bien mis de sa personne», menotté, enchaîné à la taille, et entravé aux chevilles. A 1h30 du matin, les choses évoluent enfin dans le bon sens pour Henry Rousso à la suite de l’intervention de l’Université du Texas. Un policier lui indique alors qu’il s’agirait d’une erreur. A aucun moment des excuses ne lui seront néanmoins adressées.

Vient alors le temps de l’analyse :

«Historien de métier, je me méfie des interprétations hâtives. Cet incident a occasionné pour moi un certain inconfort, difficile de le nier. Je ne peux, cependant, m’empêcher de penser à tous ceux qui subissent ces humiliations et cette violence légale sans les protections dont j’ai pu bénéficier.»

des questions :

«Quand bien même aurais-je commis une erreur, ce qui n’est pas le cas, cela méritait-il pareil traitement? Comment expliquer ce zèle, évident, de la part du policier qui m’a examiné et de son supérieur hiérarchique sinon par le souci de faire du chiffre et de justifier, au passage, ces contrôles accrus? J’étais d’autant plus « intéressant » que je ne tombais pas dans la catégorie habituelle des « déportables ».

Et enfin celui de sa conclusion qui n’a rien, mais alors rien, de rassurant :

«Telle est donc la situation aujourd’hui. Il faut désormais faire face outre-Atlantique à l’arbitraire et à l’incompétence la plus totale. Je ne sais ce qui est le pire. Ce que je sais, aimant ce pays depuis toujours, c’est que les États-Unis ne sont plus tout à fait les États-Unis.»

Il faut remercier grandement Henry Rousso pour son témoignage et son analyse dans un temps aussi rapide. Il faut espérer que les moyens actuels d’information permettent mieux que dans les années 1930 de faire circuler les informations et de se mobiliser contre l’arbitraire et le dévoiement de nos démocraties au profit de régimes autoritaires.

L’article complet à lire : Les États-Unis sont-ils encore les États-Unis?

Source de l’image : Panoramic Images

Classé sous :Opinions&Réflexions, Publications, sur le web

Un dossier pédagogique exemplaire : Le camp de concentration du Struthof – Archives départementales du Bas-Rhin

24 février 2017 by Lyonel Kaufmann

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Proposé par les archives départementales du Bas Rhin, un important dossier sur le camp de concentration du Struthof donne accès à de nombreux documents. Le dossier est prévu pour des élèves de collèges ou de lycée (professionnel, général ou technologique). Présentation du dossier et de la démarche pédagogique.

Seul camp de concentration sur le territoire de la France actuelle, le camp du Struthof est implanté dans une Alsace annexée de fait par l’Allemagne hitlérienne, à la suite de la défaite de la France en mai-juin 1940. La région et ses habitants sont germanisés et nazifiés. L’administration nazie, et en particulier le Gauleiter Wagner, veillent à lutter contre les réticences de la population et à contrer toute velléité de résistance.

Le taux de mortalité qui y est atteint, supérieur à 40 % (75 % pour le camp de Mauthausen, en Autriche), en fait un camp de concentration particulièrement meurtrier dans le système concentrationnaire nazi. Plus de 22 000 des 55 000 détenus qui y transitent y trouvent la mort.

Doc no 7 - Fac-simlé d'une carte du Ministère des Anciens Combattants (1995)
Doc no 7 – Fac-simlé d’une carte du Ministère des Anciens Combattants (1995)

Au mois de novembre 2009, les Archives départementales du Bas-Rhin ont acquis une série de plans, accompagnés de notices, se rapportant aux différentes parties du camp : plans de situation, du crématorium, de blocks et du Revier des détenus, de l’aménagement de l’Ehnschlösschen par le kommando d’Obernai … Produits en 1942-1943 par la Bauleitung des Waffen SS – qui constituent le pouvoir du Struthof, ils ancrent le système dans l’espace.

Le dossier pédagogique est composé de dix fiches et de vingt-quatre documents conduits par les plans du KL Natzweiler -le dossier présente des sources primaires (documents d’archives) et des sources secondaires (témoignages), intéressantes à croiser. Il a pour but de permettre au professeur de collège et de lycées de constituer un menu pédagogique « à la carte » pour :

  • trouver un document d’accroche pour un cours sur l’Europe sous la domination nazie.
  • construire un exemple à partir du cas du Struthof. Il peut aussi être associé à un ensemble documentaire consacré à l’Alsace germanisée et nazifiée.
  • comparer le KL-Natzweiler et un camp d’extermination comme celui d’Auschwitz.
  • préparer une visite du camp du Struthof et du parcours pédagogique de son service éducatif.
  • élaborer d’une évaluation sommative ou formative sur la période de la Deuxième Guerre mondiale.
  • faire effectuer une recherche documentaire par les élèves au CDI ou à la maison.
  • préparer le concours de la Résistance et de la déportation.

Le dossier comprend également une précieuse introduction pédagogique ainsi que des repères chronologiques get une bibliographie sélective. Je compléterai cette dernière avec le reportage sur le Struthof réalisé en 1995 par France 2 et disponible sur le site de l’Ina : http://www.ina.fr/video/CAB95048214 et la conférence de Jean-Pierre Hudson «La déportation et le système concentrationnaire nazi» du site du CRDP-Reims.

Les fiches pédagogiques engagent les élèves dans des tâches complexes construite progressivement et respectant ainsi les principes de la taxonomie de Bloom. Ainsi la première fiche introductive se propose d’établir le parcours de vie de six déportés. Les élèves doivent rechercher des informations dans les fiches individuelles de déportés réalisées en 1986 par l’historienne Françoise Lange (document 1) pour les reporter dans un tableau synoptique (identité, camp(s) d’internement et de déportation, date, motif, a-t-il survécu à la déportation?), puis réaliser une synthèse des renseignements tirés des documents avant de rechercher des informations pour répondre à des question et finalement construire une problématique («formuler une ou deux problématiques qui pourraient être le fil conducteur du cours sur le Struthof»).

Dans la fiche 2 « La situation et le site du camp : pour le travail et le contrôle des hommes », les élèves recueillent des informations et doivent ensuite argumenter («montrez, sous la forme d’un texte rédigé ou d’un croquis cartographique avec légende, que le pouvoir nazi a choisi le site du Struthof pour faire travailler et contrôler les déportés»).

Dans la fiche 3 « Un plan au tournant de l’histoire du camp (fin 1942) : plus grand et plus international », la synthèse consiste pour les élèves à construire une frise chronologique de synthèse («à l’aide de toutes les informations recueillies, dessinez une frise chronologique et complétez-la d’une légende»).

Le tout représente un travail exemplaire tant de mise à disposition de sources et documents mis en ligne que de l’exploitation de ceux-ci dans un cadre pédagogique au service de la construction de la pensée historique des élèves.

Lien : Le camp de concentration du Struthof – Archives départementales du Bas-Rhin

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Outils enseignement, Publications

La colonisation est-elle juridiquement un crime contre l’humanité ?

22 février 2017 by Lyonel Kaufmann

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En qualifiant de « crime contre l’humanité » la colonisation française en Algérie, le candidat à l’élection présidentielle Emmanuel Macron a suscité dernièrement la polémique.

Mais qu’en est-il de cette affirmation sur un plan juridique ? Le droit international appréhende-t-il la colonisation comme un crime contre l’humanité ?

La question est au cœur de l’actualité française ; elle est aussi au cœur de l’actualité internationale compte tenu de la colonisation d’Israël en territoires palestiniens. La Palestine étant désormais membre de la Cour pénale internationale (CPI), la question est actuellement sous examen préliminaire au sein de cette juridiction.

L’article de Catherine Le Bris se propose de répondre à la question sous l’angle des règles juridiques internationales.

Lire l’article : La colonisation est-elle un crime contre l’humanité ?

Source de la photo d’entête : Emmanuel Macron lors d’une visite d’un cimetière à Alger, le 14 février 2017. AFP

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions

Peut-on dire, comme Emmanuel Macron, que la colonisation est un « crime contre l’humanité » ?

17 février 2017 by Lyonel Kaufmann

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Pour Le Monde, l’historienne Sylvie Thénault revient sur les propos récents d’Emmanuel Macron jugeant la colonisation comme crime conte l’Humanité. Extrait.

«Historiquement : la colonisation forme un tout inséparable. Elle est l’appropriation illégitime, par la force, d’un territoire et de ses habitants. Cette appropriation a signifié, à la fois, la violence et les souffrances de ceux qui la subissaient et la mise en place d’infrastructures administratives et économiques. A leur sujet, en outre, il ne faut pas exagérer la mise en valeur de l’Algérie : tous les gouvernements qui, après 1945, ont cherché à combattre le succès du nationalisme, ont fait le constat du sous-développement économique et social de l’Algérie. Ils ont alors conçu des plans de développement mais le seul à avoir eu un impact réel a été très tardif : le plan de Constantine, lancé en 1958, quatre ans avant l’indépendance.»

Sylvie Thénault est directrice de recherche au CNRS et historienne. Ses travaux portent sur la colonisation de l’Algérie et sur la guerre d’indépendance algérienne. Elle s’est particulièrement intéressée à la répression et au droit dans le contexte colonial.

Source : Peut-on dire, comme Emmanuel Macron, que la colonisation est un « crime contre l’humanité » ?

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions

Faut-il enseigner l’innovation aux étudiants ?

17 février 2017 by Lyonel Kaufmann

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Avec cet article intéressant concernant la question de l’innovation dans les organisations, il est également possible de réfléchir à la question de l’innovation dans l’enseignement. L’article donne ansi à réfléchir par rapport à la question du système scolaire et de la formation des enseignants :

«Finalement l’innovation n’est-elle pas juste une nouvelle manière de repenser certains outils ou certaines méthodes existants dans une logique accrue de différenciation et de compétitivité des organisations ?

Cette interrogation peut également être justifiée sur deux points. D’abord, les études des différents cabinets spécialisés et certains travaux académiques montrent que les organisations génèrent plus d’innovations de type incrémentale que radicale. On est donc davantage dans une logique de perfectionnement des produits et services existants que dans celle d’innovations de rupture permettant la création de nouveaux marchés et de nouveaux usages durables pouvant aller jusqu’à la création d’un écosystème.

Ensuite, l’innovation est très souvent une problématique de perception des acteurs et des consommateurs (Rogers, 2003). Il peut exister un décalage entre le niveau de R&D et les investissements des entreprises et le degré d’innovation perçu des consommateurs, et cela fonctionne aussi à double sens (par exemple certains produits sont perçus comme très innovants notamment par rapport à leur design et non leurs fonctionnalités techniques ou les inventions techniques qu’ils intègrent).»

L’innovation par le design indique ainsi qu’on peut s’attacher plus à la forme qu’au fond pour qu’on ait le sentiment de l’innovation. Un effet Canada Dry en quelque sorte. J’ai l’impression que c’est souvent le cas dans le domaine pédagogique avec certains de ces effets modes.

Cependant, dans les organisation, si les innovations sont de nature incrémentale et de perfectionnement plus que radicale et de rupture, ces démarches peuvent néanmoins amener à la création d’un (nouvel) écosystème.

Une telle conception se retrouve d’une certaine manière dans le modèle SAMR développé relativement aux questions des innovations pédagogiques numériques.

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En effet, si les deux premiers niveaux de ce modèles de l’introduction de nouvelles technologies par les enseignants ne débouchent par sur une véritable innovation pédagogique, les deux derniers niveaux amènent à de véritables innovations. De plus, il faut envisager ce modèle comme des étapes successives. À ce sujet, vous pouvez lire ma chronique pour le Café pédagogique (A quelles conditions la Classe inversée en histoire est-elle innovante ?)

Source : Faut-il enseigner l’innovation aux étudiants ?

Source de l’image d’en-tête : Incubateur de l’ISC Paris. ISC Paris

Classé sous :Humanités Digitales, Opinions&Réflexions

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Colloque infoclio.ch 2025: Open Science in History. Ouvrir les sciences des Lumières à l’intelligence articifielle (21.11.2025)

16 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’Open Science met les chercheuses et chercheurs au-devant de choix toujours plus complexes relatifs au partage de leurs résultats, méthodes, outils et données de recherche. Le colloque infoclio.ch 2025 explore les antécédents intellectuels et techniques de la notion d’Open science et discute des enjeux pratiques de sa mise en œuvre à l’ère des modèles génératifs […]

Abstract painting, coloring, modern art

Une histoire fragmentée ? Liens et ruptures dans un paysage de la recherche et de l’éducation en pleine remise en question (Journées suisses d’histoire 2025)

11 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Dans le cadre des journées suisses d’histoire à Lucerne (juillet 2025), j’ai eu le plaisir d’assister et de réaliser le compte rendu pour infoclio.ch de la table ronde intitulée Fragmentierte Geschichte? Verbindungen und Brüche in einer sich ausdifferenzierenden Forschungs- und Bildungslandschaftm à laquelle participaient du côté francophone Nadine Fink (HEP Vaud) et François Vallotton (Université […]

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Vernissage : Plateforme Assistance et coercition (16.09.2025)

10 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

ÉVÉNEMENT 🗓️ Enseigner une histoire longtemps tue. Écouter les voix de celles et ceux qui l’ont vécue. Cinq témoins romands prennent la parole dans un nouveau média éducatif pour aborder les mesures de coercition à des fins d’assistance et des placements extrafamiliaux en Suisse. Conçue pour les élèves dès le secondaire I, la plateforme «Assistance […]

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Restes humains issus de contextes coloniaux en Suisse. Un état des lieux

9 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Ce rapport donne un aperçu général de la question des restes humains conservés dans les musées suisses. Ce rapport s’appuie sur une enquête menée entre 2023 et 2025 et fournit pour la première fois un état des lieux des restes humains («ancestral remains») acquis dans des contextes coloniaux et conservés dans des musées et collections […]

Tirés de nos archives

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Et soudain, le génocide vous apparaît bien en face

18 mars 2017 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Pourquoi, à une époque où l’histoire de la violence et des génocides suscite le plus vif intérêt du public, celui du Rwanda intéresse si peu? Il y a un quart de siècle, près d’un million de personnes ont été assassinées en l’espace de cent jours. L’Afrique est-elle vraiment trop «loin» de l’Europe pour que nous […]

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Quand le prêtre formera l’instituteur, par Caroline Fourest – Opinions – Le Monde.fr

2 mai 2009 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Jusqu’ici, les établissements catholiques privés pouvaient parfaitement préparer des élèves au bac, mais ceux-ci devaient passer leur diplôme avec tous les autres. Petite astuce connue des professeurs : de nombreux établissements privés choisissent de ne présenter que les meilleurs élèves sous leurs couleurs et d’envoyer les autres en candidats libres pour améliorer leur score de réussite […]

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Tenir la classe ou faire apprendre les élèves ?

19 juin 2019 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

A méditer : « En situation de grande insécurité, les élèves peuvent faire pression pour rester dans les régimes les moins exigeants de ces registres. Ils apprécieront donc des enseignants qui se contentent de dérouler un cours sans surprise en garantissant, par une discipline rigoureuse, une paix qui permet d’être et de demeurer dans la forme […]

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Vie numérique : grand écart entre le discours et la pratique…

31 mai 2013 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

See on Scoop.it – Médias sociaux et enseignement « Le décalage est total entre un discours très négatif et pathologisant quant aux nouvelles technologies, et la réalité des pratiques, » résume la sociologue Laurence Allard. En d’autres termes, si nous avons le sentiment d’être addict ou accro, c’est bien plus à cause du discours et des idées […]

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03. Résolution de problèmes par coopération

8 mars 2006 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Durant les activités de résolution de problème, les élèves/étudiantEs forment des groupes hétérogènes en compétences, genre et travaillent à la résolution de problèmes. Chaque membre du groupe se voit assigner un rôle précis tel qu’illustrateur/trice, secrétaire, modérateur/trice. Dans ces phases, l’enseignantE fonctionne comme personne-ressource. À l’issue de leur travail, chaque groupe présentera le résultat de […]

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Thèse de Ruth Fivaz-Silbermann sur les Juifs refoulés durant la Deuxième Guerre mondiale : apports et limites selon Hans Ulrich Jost | infoclio

6 juin 2017 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La presse se fait l’écho du débat sur les refoulements aux frontières suisses durant la Deuxième Guerre mondiale, débat relancé par la thèse récente de l’historienne Ruth Fivaz-Silbermann. Le coeur du débat porte principalement sur deux points: le nombre de refoulés aux frontières suisses durant la guerre et le rôle joué par Heinrich Rothmund, alors […]

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Antiquité et cinéma : 1. Egypte 2. Rome

5 novembre 2017 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Le blog « L’Antiquité au cinéma » nous promet trois billets sur cette thématique. Les deux premiers sont déjà publiés et méritent le détour. Le premier est consacré à l’Egypte antique et le deuxième à Rome. A consommer sans modération. Le cinéma s’est très vite emparé de sujets historiques, et pourtant faire revivre des temps lointains n’est […]

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