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Histoire Lyonel Kaufmann

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Didactique

Et soudain, le génocide vous apparaît bien en face

18 mars 2017 by Lyonel Kaufmann

Pourquoi, à une époque où l’histoire de la violence et des génocides suscite le plus vif intérêt du public, celui du Rwanda intéresse si peu? Il y a un quart de siècle, près d’un million de personnes ont été assassinées en l’espace de cent jours. L’Afrique est-elle vraiment trop «loin» de l’Europe pour que nous nous sentions concernés par l’horreur qu’évoquent ces chiffres? Stéphane Audoin-Rouzeau lui-même le confesse: l’historien était resté à peu près insensible à ce carnage avant de ressentir un profond «saisissement» lors d’un voyage en 2008.

«Au Rwanda, le temps n’efface rien, comme le montre le récit de Stéphane Audoin-Rouzeau. A chaque cérémonie commémorative, des rescapés, hommes et femmes, sont saisis de ce que les médecins nomment «crise traumatique». Or loin de s’estomper avec les années, ces crises semblent de plus en plus nombreuses et brutales au fil des années. Terreur inhumaine qui vous poursuit à l’infini: «Les Interahamwe arrivent! On tue mes enfants! On tue mes enfants! On me coupe les seins!» Tels sont les mots désespérés d’une femme en pleine réminiscence dans un stade à Kigali en 2008, avant d’être évacuée.
Les lieux de mémoire se sont imposés dans le paysage: Gisozi, le mémorial de la capitale Kigali; Nyamata, où 50’000 personnes ont péri dans une église (oui, 50’000); l’école de Murambi, refuge fatal pour un nombre équivalent de personnes, dont de très nombreux enfants; la colline de Bisesero, lieu d’une résistance acharnée; l’église du village de Nyange, démolie au bulldozer avec 3000 réfugiés tutsis à l’intérieur, sur l’ordre du prêtre… «On acquiert la conviction que ce que nous savons du génocide est en dessous de la vérité», note l’auteur dans ses notes de terrain.»


Stéphane Audoin-Rouzeau, «Une initiation. Rwanda (1994-2016)», Seuil, 174 p.
Lire le compte-rendu du journal Le Temps http://ift.tt/2bAJSmJ.

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Publications

Journée d’étude « Récit et Roman national. Enjeux et perspectives de l’enseignement de l’histoire en France » 24 mars 2017

28 février 2017 by Lyonel Kaufmann

Patricia Legris et Sébastien Ledoux organisent le vendredi 24 mars prochain à Paris une journée d’étude consacrée à l’enseignement de l’histoire en France et la question du récit ou du roman national (« Récit et Roman national. Enjeux et perspectives de l’enseignement de l’histoire en France« ).

Le programme est alléchant et les intervenants de grande qualité. N’hésitez pas à en parler autour de vous et d’en faire la publicité.

La présentation de la journée :

Les débats publics et les enjeux politiques autour du récit national/roman national ont atteint un tel degré qu’ils ne sauraient échapper plus longtemps à une réflexion d’ordre historique sur cette question. Ce travail passe d’abord par la présentation de recherches récentes sur l’histoire scolaire permettant de déconstruire nombre d’idées reçues véhiculées aujourd’hui dans l’espace public. Aussi précieuse soit-elle, cette analyse apparaît pour autant insuffisante. A partir d’une réflexion épistémologique et d’acquis historiographiques, il s’agira aussi d’interroger ce que peut l’histoire dans les mises en forme de passés à transmettre dans le cadre scolaire.

Le programme et les intervenants :

13h00 : Accueil

13h30 : Introduction par Sébastien LEDOUX (Paris 1) et Patricia LEGRIS (Rennes 2)

Première partie : Analyse historique des pratiques enseignantes et de leurs réceptions par les élèves

Président de séance : Luc CÉDELLE (Le Monde)

Benoît FALAIZE (Cergy-Pontoise) : L’enseignement de l’histoire en primaire durant les Trente Glorieuses (14h-14h30)

Françoise LANTHEAUME (Lyon 2) : Ce que racontent les élèves de l’histoire nationale aujourd’hui (14h30-15h00)

Discustant : Olivier LOUBES (15h00-15h30)

Débat avec la salle (15h30-16h00) Pause 16h-16h30

Deuxième partie : Mise en récit polyphonique de l’histoire nationale

Président de séance : Etienne ANHEIM (EHESS)

Ivan JABLONKA (Paris 13) : L’enseignement en histoire se résume-t-il au récit national ? (16h30-17h00)

Patrick BOUCHERON (Collège de France) : Une histoire mondiale de la France (17h00-17h30)

Discustant : François HARTOG (EHESS) (17h30-18h00)

Débat avec la salle (18h-18h30)

Conclusion : Patricia LEGRIS et Sébastien LEDOUX (18h30-19h00)

Lieu : Amphithéâtre du Centre Malher, 9 rue Malher, 75004 PA

Contacts : patricia.legris@gmail.com ; ledoux.sebastien5@gmail.com

Source : http://chs.univ-paris1.fr/Recit.pdf

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

Le temps d’écran n’est pas la bonne clé éducative

26 février 2017 by Lyonel Kaufmann

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Le temps que les enfants passent devant les écrans est une préoccupations pour les parents et une source fréquente de conflits. Cependant, selon la dernière recherche du psychologue Christopher FERGUSON publiée dans le Psychiatric Quarterly, ces inquiétudes et ces conflits sont le plus souvent vains. En effet l’association entre le temps d’écran et des problèmes psychologiques comme la dépression ou des troubles de comportement est négligeable. De ce point de vue les pratiques éducatives fondées sur la limitation du temps d’écran pour les enfants sont infondées et peuvent donner des résultats contre productifs.

Ces résultats vont dans le sens du changement d’attitude des professionnels de l’enfance vis à vis des écrans. L’année dernière, les pédiatres américains ont abandonné la recommandation de deux heures d’écran par jour pour les enfants au regard des nouvelles données issues de la recherche.

Les recommandations sur le temps d’écrans reposaient jusqu’à présent sur des intuitions et des observations anecdotiques. L’article de Ferguson répond à une question de recherche qui était jusque là encore inexplorée : plus de temps d’écran est il lié à plus de problèmes psychologiques ?

Lire la suite : Le temps d’écran n’est pas la bonne clé éducative

Classé sous :Publications

Les États-Unis sont-ils encore les États-Unis? par Henry Rousso

26 février 2017 by Lyonel Kaufmann

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Dans un témoignage publié sur le site du Huffington Post, l’historien Henry Rousso, spécialiste de l’Holocauste et de l’Occupation nazie en France, revient sur les circonstances qui ont failli le voir expulsé des Etats-Unis alors qu’il se rendait pour une conférence à l’Université du Texas à Houston. Édifiant et inquiétant à plus d’un titre dans cette Amérique trumpienne.

Henri Rousso, historien mondialement reconnu notamment pour son ouvrage « Le syndrome de Vichy », a été à deux doigts d’être refoulé du territoire américain alors qu’il était invité pour une conférence à l’Université du Texas.

Le refoulement a pu être évité de justesse grâce à l’intervention des responsables de l’université texane et avec l’aide d’une professeure de droit spécialisée dans les questions d’immigration, Fatma Marouf.

FORUM DES IMAGES Henry Rousso, l'historien auteur du "syndrome Vichy"
FORUM DES IMAGES
Henry Rousso, l’historien auteur du « syndrome Vichy »

Agé de 62 ans, Français juif né en Egypte, Henry Rousso est professeur d’université et directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Dans un premier temps, il a pu donner de ses nouvelles par l’intermédiaire de deux tweets (Henry Rousso, l’historien auteur du « syndrome Vichy », à deux doigts d’être refoulé du territoire américain).

Dans un deuxième temps, il en a fait le compte rendu. Il s’agit d’un édifiant récit sur les résultats de moins de deux mois de présidence de Donald Trump. Il n’y a pas de quoi se réjouir. Comme dans l’Allemagne de 1933. En voici quelques extraits.

La situation :

«Le 22 février dernier, j’ai atterri vers 14h30 à l’aéroport de Houston, aux États-Unis, en provenance de Paris. Je devais me rendre à un colloque de la Texas A&M University (College Station), où j’ai été invité à plusieurs reprises ces dernières années. Au guichet de l’immigration, une fonctionnaire me refuse l’entrée et m’emmène dans une salle attenante pour contrôle, sans explications. Une trentaine de personnes y attendent que l’on statue sur leur sort. J’observe machinalement une certaine fréquence dans les entrées et sorties. Au bout de trois quarts d’heure, alors que la plupart de ceux qui attendent repartent sans problèmes, un jeune officier de police me demande de le suivre dans un bureau particulier. Commence alors un interrogatoire informel. Je lui demande ce qui me vaut d’être là. Il me répond : « contrôle aléatoire » (random check). Il me demande ce que je viens faire aux États-Unis. Je lui présente alors la lettre d’invitation de l’université. Cette intervention doit-elle être rémunérée ? Je confirme – c’est la règle dans beaucoup universités Nord-américaines. Il m’objecte alors que je n’ai qu’un visa touristique et non un visa spécifique de travail.»

Il en découlera alors un interrogatoire étendu à l’issue duquel le fonctionnaire l’informe qu’il va être refoulé (deported). A 19h00, Henry Rousso comprend que rien ne se passera avant le lendemain.

«Je m’apprête donc à passer encore entre une dizaine ou une vingtaine d’heures installé sur une chaise, sans téléphone – l’usage en est interdit –, avant de pouvoir occuper un fauteuil un peu plus adapté à la situation de personnes ayant effectué un long voyage. Toutes les heures, un fonctionnaire vient nous proposer à boire ou à manger, et nous fait signer un registre comme quoi nous avons accepté ou refusé. Malgré la tension, j’observe ce qui se passe dans ce lieu insolite, à la fois salle d’attente anodine et zone de rétention. Si la plupart des policiers adoptent un ton réglementaire, non discourtois, quelques-uns ricanent discrètement en observant cette population hétéroclite sous leur contrôle. Une policière engueule une femme dont le garçon de trois ans court dans tous les sens. Un homme se lève pour demander ce qu’il en est de sa situation. Trois policiers lui hurlent de s’asseoir immédiatement.»

Vers 21h00, il assiste au renvoi d’un Mexicain, «bien mis de sa personne», menotté, enchaîné à la taille, et entravé aux chevilles. A 1h30 du matin, les choses évoluent enfin dans le bon sens pour Henry Rousso à la suite de l’intervention de l’Université du Texas. Un policier lui indique alors qu’il s’agirait d’une erreur. A aucun moment des excuses ne lui seront néanmoins adressées.

Vient alors le temps de l’analyse :

«Historien de métier, je me méfie des interprétations hâtives. Cet incident a occasionné pour moi un certain inconfort, difficile de le nier. Je ne peux, cependant, m’empêcher de penser à tous ceux qui subissent ces humiliations et cette violence légale sans les protections dont j’ai pu bénéficier.»

des questions :

«Quand bien même aurais-je commis une erreur, ce qui n’est pas le cas, cela méritait-il pareil traitement? Comment expliquer ce zèle, évident, de la part du policier qui m’a examiné et de son supérieur hiérarchique sinon par le souci de faire du chiffre et de justifier, au passage, ces contrôles accrus? J’étais d’autant plus « intéressant » que je ne tombais pas dans la catégorie habituelle des « déportables ».

Et enfin celui de sa conclusion qui n’a rien, mais alors rien, de rassurant :

«Telle est donc la situation aujourd’hui. Il faut désormais faire face outre-Atlantique à l’arbitraire et à l’incompétence la plus totale. Je ne sais ce qui est le pire. Ce que je sais, aimant ce pays depuis toujours, c’est que les États-Unis ne sont plus tout à fait les États-Unis.»

Il faut remercier grandement Henry Rousso pour son témoignage et son analyse dans un temps aussi rapide. Il faut espérer que les moyens actuels d’information permettent mieux que dans les années 1930 de faire circuler les informations et de se mobiliser contre l’arbitraire et le dévoiement de nos démocraties au profit de régimes autoritaires.

L’article complet à lire : Les États-Unis sont-ils encore les États-Unis?

Source de l’image : Panoramic Images

Classé sous :Opinions&Réflexions, Publications, sur le web

Un dossier pédagogique exemplaire : Le camp de concentration du Struthof – Archives départementales du Bas-Rhin

24 février 2017 by Lyonel Kaufmann

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Proposé par les archives départementales du Bas Rhin, un important dossier sur le camp de concentration du Struthof donne accès à de nombreux documents. Le dossier est prévu pour des élèves de collèges ou de lycée (professionnel, général ou technologique). Présentation du dossier et de la démarche pédagogique.

Seul camp de concentration sur le territoire de la France actuelle, le camp du Struthof est implanté dans une Alsace annexée de fait par l’Allemagne hitlérienne, à la suite de la défaite de la France en mai-juin 1940. La région et ses habitants sont germanisés et nazifiés. L’administration nazie, et en particulier le Gauleiter Wagner, veillent à lutter contre les réticences de la population et à contrer toute velléité de résistance.

Le taux de mortalité qui y est atteint, supérieur à 40 % (75 % pour le camp de Mauthausen, en Autriche), en fait un camp de concentration particulièrement meurtrier dans le système concentrationnaire nazi. Plus de 22 000 des 55 000 détenus qui y transitent y trouvent la mort.

Doc no 7 - Fac-simlé d'une carte du Ministère des Anciens Combattants (1995)
Doc no 7 – Fac-simlé d’une carte du Ministère des Anciens Combattants (1995)

Au mois de novembre 2009, les Archives départementales du Bas-Rhin ont acquis une série de plans, accompagnés de notices, se rapportant aux différentes parties du camp : plans de situation, du crématorium, de blocks et du Revier des détenus, de l’aménagement de l’Ehnschlösschen par le kommando d’Obernai … Produits en 1942-1943 par la Bauleitung des Waffen SS – qui constituent le pouvoir du Struthof, ils ancrent le système dans l’espace.

Le dossier pédagogique est composé de dix fiches et de vingt-quatre documents conduits par les plans du KL Natzweiler -le dossier présente des sources primaires (documents d’archives) et des sources secondaires (témoignages), intéressantes à croiser. Il a pour but de permettre au professeur de collège et de lycées de constituer un menu pédagogique « à la carte » pour :

  • trouver un document d’accroche pour un cours sur l’Europe sous la domination nazie.
  • construire un exemple à partir du cas du Struthof. Il peut aussi être associé à un ensemble documentaire consacré à l’Alsace germanisée et nazifiée.
  • comparer le KL-Natzweiler et un camp d’extermination comme celui d’Auschwitz.
  • préparer une visite du camp du Struthof et du parcours pédagogique de son service éducatif.
  • élaborer d’une évaluation sommative ou formative sur la période de la Deuxième Guerre mondiale.
  • faire effectuer une recherche documentaire par les élèves au CDI ou à la maison.
  • préparer le concours de la Résistance et de la déportation.

Le dossier comprend également une précieuse introduction pédagogique ainsi que des repères chronologiques get une bibliographie sélective. Je compléterai cette dernière avec le reportage sur le Struthof réalisé en 1995 par France 2 et disponible sur le site de l’Ina : http://www.ina.fr/video/CAB95048214 et la conférence de Jean-Pierre Hudson «La déportation et le système concentrationnaire nazi» du site du CRDP-Reims.

Les fiches pédagogiques engagent les élèves dans des tâches complexes construite progressivement et respectant ainsi les principes de la taxonomie de Bloom. Ainsi la première fiche introductive se propose d’établir le parcours de vie de six déportés. Les élèves doivent rechercher des informations dans les fiches individuelles de déportés réalisées en 1986 par l’historienne Françoise Lange (document 1) pour les reporter dans un tableau synoptique (identité, camp(s) d’internement et de déportation, date, motif, a-t-il survécu à la déportation?), puis réaliser une synthèse des renseignements tirés des documents avant de rechercher des informations pour répondre à des question et finalement construire une problématique («formuler une ou deux problématiques qui pourraient être le fil conducteur du cours sur le Struthof»).

Dans la fiche 2 « La situation et le site du camp : pour le travail et le contrôle des hommes », les élèves recueillent des informations et doivent ensuite argumenter («montrez, sous la forme d’un texte rédigé ou d’un croquis cartographique avec légende, que le pouvoir nazi a choisi le site du Struthof pour faire travailler et contrôler les déportés»).

Dans la fiche 3 « Un plan au tournant de l’histoire du camp (fin 1942) : plus grand et plus international », la synthèse consiste pour les élèves à construire une frise chronologique de synthèse («à l’aide de toutes les informations recueillies, dessinez une frise chronologique et complétez-la d’une légende»).

Le tout représente un travail exemplaire tant de mise à disposition de sources et documents mis en ligne que de l’exploitation de ceux-ci dans un cadre pédagogique au service de la construction de la pensée historique des élèves.

Lien : Le camp de concentration du Struthof – Archives départementales du Bas-Rhin

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Outils enseignement, Publications

La colonisation est-elle juridiquement un crime contre l’humanité ?

22 février 2017 by Lyonel Kaufmann

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En qualifiant de « crime contre l’humanité » la colonisation française en Algérie, le candidat à l’élection présidentielle Emmanuel Macron a suscité dernièrement la polémique.

Mais qu’en est-il de cette affirmation sur un plan juridique ? Le droit international appréhende-t-il la colonisation comme un crime contre l’humanité ?

La question est au cœur de l’actualité française ; elle est aussi au cœur de l’actualité internationale compte tenu de la colonisation d’Israël en territoires palestiniens. La Palestine étant désormais membre de la Cour pénale internationale (CPI), la question est actuellement sous examen préliminaire au sein de cette juridiction.

L’article de Catherine Le Bris se propose de répondre à la question sous l’angle des règles juridiques internationales.

Lire l’article : La colonisation est-elle un crime contre l’humanité ?

Source de la photo d’entête : Emmanuel Macron lors d’une visite d’un cimetière à Alger, le 14 février 2017. AFP

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions

Peut-on dire, comme Emmanuel Macron, que la colonisation est un « crime contre l’humanité » ?

17 février 2017 by Lyonel Kaufmann

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Pour Le Monde, l’historienne Sylvie Thénault revient sur les propos récents d’Emmanuel Macron jugeant la colonisation comme crime conte l’Humanité. Extrait.

«Historiquement : la colonisation forme un tout inséparable. Elle est l’appropriation illégitime, par la force, d’un territoire et de ses habitants. Cette appropriation a signifié, à la fois, la violence et les souffrances de ceux qui la subissaient et la mise en place d’infrastructures administratives et économiques. A leur sujet, en outre, il ne faut pas exagérer la mise en valeur de l’Algérie : tous les gouvernements qui, après 1945, ont cherché à combattre le succès du nationalisme, ont fait le constat du sous-développement économique et social de l’Algérie. Ils ont alors conçu des plans de développement mais le seul à avoir eu un impact réel a été très tardif : le plan de Constantine, lancé en 1958, quatre ans avant l’indépendance.»

Sylvie Thénault est directrice de recherche au CNRS et historienne. Ses travaux portent sur la colonisation de l’Algérie et sur la guerre d’indépendance algérienne. Elle s’est particulièrement intéressée à la répression et au droit dans le contexte colonial.

Source : Peut-on dire, comme Emmanuel Macron, que la colonisation est un « crime contre l’humanité » ?

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions

Faut-il enseigner l’innovation aux étudiants ?

17 février 2017 by Lyonel Kaufmann

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Avec cet article intéressant concernant la question de l’innovation dans les organisations, il est également possible de réfléchir à la question de l’innovation dans l’enseignement. L’article donne ansi à réfléchir par rapport à la question du système scolaire et de la formation des enseignants :

«Finalement l’innovation n’est-elle pas juste une nouvelle manière de repenser certains outils ou certaines méthodes existants dans une logique accrue de différenciation et de compétitivité des organisations ?

Cette interrogation peut également être justifiée sur deux points. D’abord, les études des différents cabinets spécialisés et certains travaux académiques montrent que les organisations génèrent plus d’innovations de type incrémentale que radicale. On est donc davantage dans une logique de perfectionnement des produits et services existants que dans celle d’innovations de rupture permettant la création de nouveaux marchés et de nouveaux usages durables pouvant aller jusqu’à la création d’un écosystème.

Ensuite, l’innovation est très souvent une problématique de perception des acteurs et des consommateurs (Rogers, 2003). Il peut exister un décalage entre le niveau de R&D et les investissements des entreprises et le degré d’innovation perçu des consommateurs, et cela fonctionne aussi à double sens (par exemple certains produits sont perçus comme très innovants notamment par rapport à leur design et non leurs fonctionnalités techniques ou les inventions techniques qu’ils intègrent).»

L’innovation par le design indique ainsi qu’on peut s’attacher plus à la forme qu’au fond pour qu’on ait le sentiment de l’innovation. Un effet Canada Dry en quelque sorte. J’ai l’impression que c’est souvent le cas dans le domaine pédagogique avec certains de ces effets modes.

Cependant, dans les organisation, si les innovations sont de nature incrémentale et de perfectionnement plus que radicale et de rupture, ces démarches peuvent néanmoins amener à la création d’un (nouvel) écosystème.

Une telle conception se retrouve d’une certaine manière dans le modèle SAMR développé relativement aux questions des innovations pédagogiques numériques.

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En effet, si les deux premiers niveaux de ce modèles de l’introduction de nouvelles technologies par les enseignants ne débouchent par sur une véritable innovation pédagogique, les deux derniers niveaux amènent à de véritables innovations. De plus, il faut envisager ce modèle comme des étapes successives. À ce sujet, vous pouvez lire ma chronique pour le Café pédagogique (A quelles conditions la Classe inversée en histoire est-elle innovante ?)

Source : Faut-il enseigner l’innovation aux étudiants ?

Source de l’image d’en-tête : Incubateur de l’ISC Paris. ISC Paris

Classé sous :Humanités Digitales, Opinions&Réflexions

Lausanne 1971-1972 : « des jeunes en révolte »

15 février 2017 by Lyonel Kaufmann

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J’ai lu avec intérêt sur une période trépidante de la vie lausannoise :

  • Lausanne 1971-1972 : « des jeunes en révolte ». Travail de Maturité (2006). Présenté par Sybille Rouiller. Gymnase Auguste Piccard. Maitre responsable : Cédric Suillot.

Merci à Sybille Rouiller, aujourd’hui assistante au sein de notre UER des Sciences humaines et sociales de m’avoir fait découvrir son travail. Merci aussi à Cédric Suillot d’avoir ainsi valorisé un fond d’archives de la Librairie Basta! et permis à des gymnasiens de réaliser un authentique travail d’histoire locale.

Le travail consultable en ligne : http://www.auguste-piccard.ch/pages/TM-PDF/TM2006/TM2006Rouiller.pdf

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Publications

1917 – 2017 : Début et fin de l’hégémonie américaine ?

14 février 2017 by Lyonel Kaufmann

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L’année 1917 fut une année importante et même décisive dans le cours de la Première Guerre mondiale et le futur de la géopolitique mondiale. Pour le magazine Prospect, 2017 marquerait la fin de cette ère.

Pour Prospect, cette porte ouverte sur le futur de l’histoire mondiale à moins été la Revolution russe que parce qu’en 1917 ont pris le leadership mondial et qu’il a continué à le faire jusqu’à aujourd’hui.

A l’inverse 2017 marquerait la fin d’un siècle d’hégémonie américaine.

En deux articles, la revue présente la naissance de l’hégémonie américaine (1917—365 days that shook the world) et sa faillite en raison du pourrissement de la politique américaine, suite à l’élection de Donald Trump, qui infecte l’ordre mondial et pourrait potentiellement provoquer un effondrement aussi grand que l’effondrement de l’empire soviétique (America: the failed state1).

Pour Adam Tooze (1917—365 days that shook the world),

« 2017, c’est pas simplement l’anniversaire de 1917 — c’est la fin du siècle américain. Trump est inapte à prendre la parole pour le monde ».

Présentant ensuite l’année 1917 et son importance tant par rapport à la Première Guerre mondiale que pour la suite du 20e siècle, Tooze met en évidence les évènements suivants :

« First, there was the revolution in Russia. Second, an upheaval occurred in the politics of India and China, both of which overturned 19th-century stereotypes of Asian fatalism to claim a place for themselves on the world stage. Third, the US entered the Great War, transforming the terms of competition between the European powers and Japan, establishing that America—and above all the American economy—would now be decisive in world affairs. Finally, under the pressure of the war, European politics was transformed: the left grew in strength, the centre accommodated itself to mass democracy and, on the right, 19th-century nationalism underwent a dangerous mutation. »

Cependant, pour lui, plus que la Revolution Russe débutant à Petrograd, c’est à Berlin qu’a lieu, début janvier 1917, l’événement déclencheur du 20e siècle avec la décision d’utiliser les U-boats dans l’océan Atlantique et d’engager la guerre sous-marine contre les Etats-Unis. Cette décision fit basculer la Guerre européenne en Guerre mondiale et fera émerger un ordre géopolitique nouveau :

« From the forge of 1917 emerged a new kind of ideological politics and a new geopolitical order with the US at its heart—an order which was, as we are now learning, destined to last for a century. »

Woodrow Wilson demande au Congrès de déclarer la Guerre à l'Allemagne, 1917 ©Universal History Archive/Bridgeman Images
Woodrow Wilson demande au Congrès de déclarer la Guerre à l’Allemagne, 1917 ©Universal History Archive/Bridgeman Images

Pour Tooze, si 2017 marque la fin de cette hégémonie, ce n’est pas en raison d’une fin de sa puissance militaire, de ses ressources financières ou de ses prouesses technologiques, mais en raison de son incapacité désormais à parler pour le monde. C’est par défaut d’autorité :

« From an Atlanticist perspective, though, 2017 marks more than an anniversary—it is the end of the American century. Not that America’s military power, its technological prowess or its financial resources are exhausted. But its authority, the capacity to speak for the world, the authority first claimed by Wilson in January 1917, is gone. President Obama had the good grace no longer to claim it very loudly. Trump is unfit even to attempt the role. In political terms, the American century is ending not as it began, with a modernist bang, but in embarrassing atavism. »

Source image en-tête : ©Universal History Archive/UIG/Bridgeman Images

Source : 1917—365 days that shook the world | Prospect Magazine

Prospect est un magazine mensuel britannique couvrant un large spectre de sujets, mais mettant l’accent sur la politique et l’actualité. Classé au centre gauche sur l’échiquier politique, il propose des sujets sur la politique britannique, la politique internationale, la psychologie, la culture, l’art, la littérature, la musique, le cinéma et il publie souvent des essais sur l’économie, les questions sociales, l’architecture, les médias, la science et les technologies.

Prospect a une rubrique « opinions » qui propose des contributions provenant d’un large spectre politique. (Source : Wikipedia)

Adam Tooze, né en 1967, est un historien britannique. Il est professeur d’histoire à l’Université de Columbia et directeur de son Institut européen, après l’avoir été à l’Université de Yale.

Il est principalement connu pour ses études sur l’économie du Troisième Reich qui l’ont conduit à écrire le livre Le salaire de la destruction : formation et ruine de l’économie nazie (The Wages of Destruction (en) : The Making and Breaking of the Nazi Economy, 2006) pour lequel il remporte le Wolfson History Prize en 2007. Dans ce livre, l’expansion nazie est analysée sous l’angle économique. Pour un compte rendu de l’ouvrage : La machinerie économique nazie | La Vie des idées

  1. Pour une synthèse en français : http://www.politis.ch/carnets/2017/02/14/etats-unis-un-etat-en-deliquescence/ ↩

Classé sous :Opinions&Réflexions

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Lectures de l’été : IA et éducation

1 juillet 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’été est toujours un moment où enfin on dispose de temps, où le flux interrompu et stressant du quotidien ralenti quelque peu. Il est favorable au farniente, à la lecture de polar, mais aussi à la réflexion. Je vous propose ainsi trois articles que je vais prendre le temps de lire attentivement consacrés à des […]

Décès du documentariste Marcel Ophüls à 97 ans

26 mai 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Décès du documentariste Marcel Ophüls à 97 ans. Le maître français du documentaire historique est mort samedi dans sa maison du sud-ouest de la France, a-t-on appris lundi auprès de sa famille. Fils du grand cinéaste allemand Max Ophüls (“ La Ronde”, “Lola Montès”…), Marcel Ophüls avait fui l’Allemagne nazie enfant pour s’installer en France, avant de […]

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Passion Médiévistes : Hors-série 34 – Le Moyen Âge au cinéma

22 avril 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

À l’occasion de l’édition 2025 du Festival international du film court d’Angoulême, deux invités sont venus croiser, dans cet épisode hors-série de Passion Médiévistes, leurs expériences sur les représentation du Moyen Âge au cinéma. Les invités : Cet épisode vient proposer les regards complémentaires d’un réalisateur et d’un historien pour interroger la manière dont le […]

Tirés de nos archives

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Des incroyables cartes et infographies du XIXe siècle

12 février 2017 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Entre 1849 et 1851, l’illustrateur topographique et graveur Emslie et l’éditeur Reynolds conçurent des diagrammes scientifiques représentant dans un grand livre de douze pages intitulé Geological Diagrams. A l’époque, les illustrateurs et cartographes contribuaient beaucoup au développement de l’accessibilité et de la visibilité de la recherche scientifique en créant des cartes, des illustrations et diagrammes […]

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Traverser les Alpes au cours du néolithique | Découvertes archéologiques

12 mars 2018 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Les découvertes des archéologues concernant le site d’habitation palafittique de Riedmatt, dans le canton de Zoug, intéresseront les enseignants romands de 5e/6e Harmos concernant le thème des transports au néolithique (Atelier de l’histoire 5e/6e – Thème 4 : Au Néolithique – Vie quotidienne). Ces découvertes indiquent bien que nos connaissances de la périodes et les hypothèses […]

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La première carte routière de la Grande-Bretagne | Strange Maps

10 août 2009 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Le toujours remarquable et spectaculaire blog Strange Maps, nous offre ici une remarquable réalisation avec cette première carte routière datant de 1675, réalisée par John Ogilby (1600-1676) qui produisit à la fin d’une vie tumultueuse (voir l’article de Strange Maps) ce Britannnia Atlas considéré comme le premier atlas routier de Grande-Bretagne. Détail de The Road From […]

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Plus de 3000 photos d’Annemarie Schwarzenbach en libre accès

18 novembre 2017 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Pionnière du reportage, Annemarie Schwarzenbach a mené une vie hors du commun pour son époque. A l’occasion du 75e anniversaire de sa mort, les Archives littéraires suisses mettent en ligne gratuitement quelques 3000 photos prises au cours de ses voyages. Une excellente initiative ! On la connaissait davantage en tant qu’auteure littéraire qu’en tant que […]

Rends l’argent Le jour où l’argent est enfin devenu une question de femmes

27 octobre 2020 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Saviez-vous qu’il a fallu attendre 1965 pour qu’en France (oui, en France), les femmes mariées aient le droit d’ouvrir un compte en banque? Que la première femme à entrer dans la Bourse l’a fait en 1967? Que pendant longtemps, le mariage a surtout été une question d’argent? Dans ce deuxième épisode de Rends l’argent, Titiou interroge sa […]

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Commémoration du bombardement d'Hiroshima : une mémoire sous contrôle national | Histoire, Mémoire et Société

12 août 2013 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

50 000 : c’est le nombre de japonnais qui se sont rendus à la cérémonie commémorative du bombardement d’Hiroshima le 6 août 2013, 68 ans après la catastrophe. Ils étaient déjà 50 000 en 2012 et plusieurs dizaines de milliers en 2011, quelques mois seulement après le drame de Fukushima. Il s’agit donc aujourd’hui d’une des cérémonies […]

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Intelligence artificielle, éthique et société | The International Review of Information Ethics (IRIE)

11 juillet 2020 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La Revue internationale de l’éthique de l’information (IRIE) (The International Review of Information Ethics (IRIE)) vient de publier le volume 28 qui rassemble des articles sur l’intelligence artificielle, l’éthique et la société. Ce numéro est issu de la conférence AI, Ethics and Society conference que le Kule Institute for Advanced Study (KIAS) a organisée. Ce […]

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