- Deux squelettes partiels fossilisés d’une nouvelle espèce d’hominidé, datant de près de 2 millions d’années, ont été découverts en Afrique du Sud et pourraient contribuer à expliquer la transition des primates anciens vers l’homme moderne, selon une étude internationale à paraître vendredi dans Science.
- Enquête française. Sur Internet à l’école: «Les entretiens nous apprennent que les jeunes préfèrent utiliser Internet dans un cadre privé et se plaignent d’être bridés dans leurs pratiques lorsqu’ils sont à l’école. Ils n’estiment pas beaucoup les activités que leur soumettent leurs professeurs.» «La recherche d’informations fait partie des pratiques courantes des jeunes sur Internet. Ce sont 74,4% des jeunes qui l’utilisent comme appui aux devoirs. En majorité, ils n’y ont recours qu’occasionnellement (52,3%). Ce sont les plus âgés qui se servent principalement du Net comme aide aux devoirs (51,2% des lycéens). Les plus jeunes sont les plus nombreux à ne jamais y avoir recours (57,8% des primaires).»
- Quinze ans après la démocratisation de l’accès à Internet, une vaste majorité d’enseignants s’interrogent encore sur la valeur ajoutée des nouvelles technologies de l’information (NTI). Des expériences intéressantes ont été menées un peu partout au Québec. Cependant, les expérimentations réalisées constituent des cas d’exception ou isolés, même si elles sont souvent très médiatisées. De plus, il manque de lieux où ces expérimentations sont rendues visibles et qui permettent à de nouveaux adeptes de participer au développement de ces projets pédagogiques. Chaque enseignant doit trop souvent réinventer la roue. Et, pour ceux qui les utilisent, une question se pose : les NTI constituent-elles une fin en soi ou un moyen parmi d’autres d’apprendre ? Du côté des élèves/étudiant québécois, un sur trois (35 %) croit qu’actuellement, «la plupart» de ses enseignants «disposent des connaissances adéquates pour l’accompagner dans son apprentissage des technologies». A lire: http://bit.ly/96Ny01
Blog
La guerre après la guerre | Enseigner l'histoire à l'âge du multimédia
- Claude Robinot nous offre un compte-rendu intéressant du livre publié sous la direction de Christian Delporte, Caroline Moine, Denis Maréchal et Isabelle Veyrat-Masson (2010). La guerre après la guerre. Images et construction des imaginaires de guerre dans l’Europe du XXe siècle. Nouveau Monde éditions.Dans son avant-propos, Christian Delporte indique les ambitions de l’ouvrage non pas d’analyser les « images de guerre » produite pendant ou après le conflit mais de voir comment elles continuent, après le conflit, à nourrir les imaginaires de guerre. Ces «premières images» sont ensuite enrichies par d’autres images, plus actuelles et plus présentes. L’ouvrage est en quatre parties:– Des images pour exprimer le traumatisme– Des images pour reconstruire et commémorer– Guerres passées conjuguées au présent– Restituer, reconstituer la guerre : entre mémoire et histoire.
- Article de 2005 (qui mériterait d’être complété/actualisé par rapport à 2010).Résumé: Les technologies nouvelles permettant de mettre en ligne à la disposition des étudiants des connaissances, des sources, des cours entiers sont appelées à renouveler profondément l’enseignement de l’histoire. Gregory Brown explique que ces évolutions, pour avoir été plus lentes dans le domaine des études sur l’histoire de France que dans d’autres, n’en sont pas moins rapides et à même de favoriser de nouvelles formes d’apprentissage. Il esquisse ici un état des lieux, côté américain, de ces innovations qui bousculent les habitudes des enseignants dans leur rapport au savoir et à sa diffusion, présentant le contexte juridique, des exemples de ressources existantes (des sites) ainsi que des éléments de sa propre pratique d’enseignant.
Facebook : oui ou non dans la relation prof-élèves?
Le hasard de mes lectures et de ma veille a fait se rencontrer deux articles présentant les relations profs-élèves avec Facebook. Deux extraits. Deux choix différents concernant l’un des élèves, l’autre des étudiants. Une réflexion à mener pour tout en chacun.
Pourquoi je suis « ami » avec mes étudiants – affordance.info
Parce que les/mes étudiants sont TOUS (ou presque) et TOUT LE TEMPS (ou presque) sur Facebook (y compris, hélas, pendant les cours). Parce que c’est sur Facebook qu’ils viennent me poser les questions qu’ils ne me posent plus en commentaires de mon « blog du cours ». Parce que c’est sur Facebook qu’ils sont aussi de plus en plus « disponibles », « ouverts » et « réceptifs », parfois bien davantage que dans l’espace-temps d’un cours, d’un cours dont la capacité de médiation est largement dépendante de la forme de l’acteur qui l’anime. Bref, que ça marche donc.
Facebook : la relation profs-élèves au pied du mur – La p@sserelle -Histoire Géographie-.
Du coup, je me laisse la liberté d’ouvrir une brèche concernant les anciens élèves. Pourquoi se priver d’un contact sympathique et enrichissant si le courant passait avec un(e) élève ? Ils trouveront sur mon Facebook ce qui fait ma pratique professionnelle et un espace d’échanges. Derrière, il y a ma conviction que la mission d’un enseignant ne s’arrête pas aux quatre murs d’une salle de classe. Si la parole du professeur trouve un écho auprès des élèves, pourquoi s’arrêter une fois que celui-ci a cessé de l’être ? Au pied du mur de Facebook, je laisse donc une ouverture. Par contre, ceux qui m’ont en cours trouveront toujours portes closes : pas de confusion des genres.
Pour prolonger la réflexion, je vous invite également à lire Enseigner face à Facebook par André Gunthert. Voir aussi mes articles précédents répertoriés avec le tag Facebook.
Image empruntée à l’article d’André Gunthert Enseigner face à Facebook. Sous licence CC BY-NC-ND 2.0 (http://www.flickr.com/photos/gunthert)
J'ai vécu la Révolution… | Les péplums | Mondialisation | Europe du Goulag
- «J’ai vécu la Révolution française et l’Empire» est un jeu de rôle réalisé par le réseau Ludus (http://histgeo.discip.ac-caen.fr/ludus/fichjeu/fjrev.html) et basé sur un logiciel créé en son temps par D. Natanson (« J’ai vécu au XVIII°s »). Sur ce principe, depuis deux ans, Sébastien Peigné à l’heureuse idée de réaliser un blog avec ses élèves sur la base de ce jeu. Ses élèves ont notamment un statut d’auteur, responsables de leurs publications. Ils y trouvent également des questions à commenter pour davantage d’interactivité. Un exemple : Louis XVI, lâche ou courageux en 1789?). Un excellent moyen en endossant le rôle d’un personnage et en répondant à de telles questions de favoriser la compréhension historique chez les élèves.
- Nicolas Samghue nous propose un fort précieux article de synthèse sur le péplum au cinéma et à la télévision. Une belle entrée en matière pour celles et ceux qui choisiraient d’utiliser un tel film dans le cadre de leur enseignement de l’Antiquité. L’article propose également quelques pistes (ébauches) pour une utilisation en classe, une bibliographie utile et une courte sitographie. Un bon début!
La Suisse face à la guerre d'Algérie | Domaine Public
Domaine public publie un compte-rendu par Pierre Jeanneret de la défense de thèse présentée à Fribourg par Damien Carron, ancien collaborateur des Documents diplomatiques suisses et actuellement Délégué à la recherche à la Fondation Formation universitaire à Distance Suisse. Le titre de la thèse est La Suisse officielle face à la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962). Implication, perception, retombées.
Cette thèse se concentre donc sur la Suisse officielle et se base sur les fonds des Archives fédérales à Berne. Si la présence suisse en Algérie s’appuie depuis la conquête sur une forte colonie suisse (2’000 ressortissants suisses et leurs intérêts économiques à protéger), le Conseil fédéral sous l’influence de Max Petitpierre acquit
«la conviction que la question algérienne ne pourrait se résoudre que par la négociation, et non par les armes. Cette conviction l’amena à offrir les bons services de la Confédération, comme intermédiaire en vue de l’ouverture de pourparlers»
Pour leur part, les dirigeants algériens en Suisse du FLN furent rapidement convaincus que le vrai pouvoir étaient entre les mains du Vorort (L’Association faîtière de la grande industrie d’exportation et des banques) et des industriels. Le gouvernement suivant ensuite dans le sens des intérêts de ceux-ci. Le transfert des taxes révolutionnaires du FLN —prélevées sur les 400’000 travailleurs/résidents algériens en France— dans les coffres des banques suisses suffisent alors à convaincre le Conseil fédéral de sa neutralité.
Plusieurs pages sont consacrées également au rapport entretenu par la Suisse officielle avec la Neue Zürcher Zeitung ainsi que le positionnement des différents journaux par rapport à cette guerre de décolonisation.
Au final, pour Pierre Jeanneret, ce travail
fera date dans l’historiographie déjà abondante relative à une guerre coloniale qui n’a cessé d’aviver les passions des témoins et acteurs, et parfois celles des historiens eux-mêmes.
Cette thèse fera date également du côté de la politique menée par la Suisse officielle dans le cadre de la décolonisation, et plus particulièrement dans celle de l’Afrique, après 1945.
Le texte intégral du compte-rendu: Domaine Public : La Suisse face à la guerre d’Algérie.
L’ennemi intime, un film sur la guerre en Algérie | La p@sserelle
Le blog La p@sserelle nous propose une intéressante séquence exploitant en classe de la bande-annonce du film « L’ennemi intime ». Pour la réaliser, le blog s’est notamment appuyé sur le dossier pédagogique en ligne sur le site “Zéro de conduite”.
“L’ennemi intime“ est une fiction réalisée en 2007 par Florent Siri dont l’action se déroule en 1959 en Kabylie (Algérie française) et relate une des opérations les plus violentes de l’armée française contre le FLN (Front de Libération Nationale).
Les questions proposées permettent de travailler notamment sur les images de la bande-annonce et les concepts de « guerre » ou de « maintien de l’ordre. »
La séquence proposée par La p@sserelle: L’ennemi intime, un film sur la guerre en Algérie – La p@sserelle -Histoire Géographie-.
L’autre guerre de Louis Pergaud | La république des livres
En lisant aujourd’hui cet extrait de la correspondance de guerre de Louis Pergeaud (l’auteur de la Guerre des boutons), sous-lieutenant lors de la Première Guerre mondiale, je ne peux que faire le rapprochement avec les Sentiers de la Gloire de Stanley Kubrik (1957) et au colonel Dax interprété par Kirk Douglas.
“Aujourd’hui 111 morts, 150 blessés et autant de disparus. Et pourquoi ? Pour que le con sinistre qui a nom Boucher de Morlaincourt ait sa troisième étoile. La prise de Marchéville ne signifie rien, rien. Il est idiot de songer à prendre un village et des tranchées aussi puissamment retranchées avec des effectifs aussi réduits, chaque poilu fût-il brave comme trois lions. Le soir, la première compagnie seule doit recommencer l’opération. C’est ridicule et odieux”. Louis Pergaud (19 mars 1915)
Les sentiers de la gloire La Bande annonce (anglais)
Pour rappel, l’action du film de Kubrik se situe en 1916 que la guerre s’enlise. Le général Broulard incite, en lui faisant miroiter une promotion, le général Mireau à donner l’assaut à la Cote 110 une très solide position allemande, et ce sans renforts ni préparatifs. Repoussé par le feu ennemi, le 701e régiment, commandé par le colonel Dax, doit se replier avec de lourdes pertes. Devant cet échec personnel, le général Mireau décide alors de traduire en conseil de guerre le régiment pour «lâcheté». Malgré l’opposition de Dax, 3 hommes (un tiré au sort et deux désignés par leur officier) seront jugés, condamnés à mort et exécutés.
Louis Pergaud (1882-1915)
Pour sa part, Louis Pergeaud a rédigé cette lettre le 19 mars 1915. Un mois après, sa compagnie fut décimée. Piégé par les barbelés, porté disparu, il fut emmené par l’ennemi à l’hopital de Fresnes-en-Woëvre. Lequel fut peu après détruit par un tir de barrage de l’armée française. Son corps n’a jamais été retrouvé. Le 4 août 1921 Louis Pergaud est déclaré « Mort pour la France ».
Liens:
- L’autre guerre de Louis Pergaud – La république des livres – Blog LeMonde.fr.
- Le dossier de Télédoc du CNDP relatif aux Sentiers de la Gloire.
Wikipedia peut-il survivre au déclin du nombre de contributeurs? | Austin, Babel Web 2
- Andrew Lih, professeur de journalisme à Berkeley et auteur de The Wikipedia Revolution, explique qu’il avait l’habitude de commencer ses conférences sur le sujet en créant une erreur volontaire sur une page; à la fin de la conférence, l’erreur était corrigée –et la démonstration de l’efficacité du système était faite. Mais depuis quelque temps, ce petit jeu ne marche plus à tous les coups. Plus généralement, la communauté a constaté une diminution de la participation: le nombre de contributions est en baisse depuis fin 2007. Dans sa présentation, Andrew Lih s’est proposé d’expliquer ce déclin, et de deviner s’il menace réellement le futur de Wikipedia. Au final, Lih entrevoit deux scénarios possibles pour Wikipedia soit celui d’un déclin en qualité, soit celui de la constitution d’une élite de contributeurs-réviseurs. Il reste cependant optimiste sur la capacité auto-organisationnelle de Wikipedia.
La Rafle : au revoir les enfants, bonjour Monsieur le Président
Finalement à la lecture de différents compte-rendus consacrés à la sortie du film La Rafle de Roselyne Bosch, il m’apparaît que celui-ci comme d’autres productions récentes (L’Évasion de Louis XVI; 14-18: le bruit et la fureur; Apocalypse) s’inscrit parfaitement dans la perspective de Nicolas Sarkozy de réécrire l’histoire à destination des élèves français pour construire un nouveau roman national. Plus que des œuvres historiques, ce sont des films d’actualité et, à ce titre, il s’agit de document d’archives pour une future étude historique de cette présidence française. Y verra-t-on aussi le basculement d’un enseignement de l’histoire vers un enseignement purement mémoriel et émotionnel?
- Un intéressant compte-rendu du film La Rafle. Premièrement ce compte-rendu replace le film dans la filmographie sur le Vel d’Hiv qui n’était abordé jusqu’à présent qu’indirectement par le cinéma français. Ensuite, Zéro de conduite interroge cette volonté du film de vouloir reconstituer les images de l’événement et sa prétention de se hisser au rang de document d’époque en se donnant des gages d’historicité avec Serge Klarsfeld dans le rôle de superviseur. Enfin, il y a cette autre volonté affirmée de vouloir émouvoir, instruire et créer le souvenir le tout enrobé de tapage médiatique et taillé sur mesure pour les enseignant-e-s de Troisième et Première. En adoptant le point de vue des enfants et de l’émotion, La Rafle est finalement en total accord avec la perspective de l’enseignement de l’histoire développée par Nicolas Sarkozy au travers de exemples de Guy Moquet ou de l’adoption par les élèves du primaire d’enfants juifs déportés. Film sur son temps plus que film d’histoire?
A noter aussi que l’émission de radio La Fabrique de l’Histoire sur France Culture dans « A quoi sert l’histoire aujourd’hui? » de vendredi dernier débattait autour du film de Roselyne Bosch avec Sylvie Lindeperg, Steven Kaplan et Jean-François Bossy : Fabrique de l’histoire : La Rafle France Culture.
Culturopoing nous offre également une très intéressant débat pour accompagner la sortie du film: Les 400 coups de la Gestapo douce (débat autour du film « La Rafle »). Les quelques extraits suivants sont sans pitié concernant ce genre d’entreprise qu’est devenue sur France 2 le docu-fiction:
- Cyril Cossardeaux: Traiter un grand sujet nécessaire et rappeler le crime indélébile de la France ne dispense pas de faire du cinéma…
- Bruno Piszorowicz: C’est en partie vrai pour ce qui concerne la forme en effet, mais c’est sans doute parce que la réalisatrice s’est limitée, s’est accrochée même, aux seules anecdotes et histoires transmises des témoins pour construire sa trame.
- Cyril Cossardeaux : Cette première partie à Montmartre, c’est vraiment pas possible quoi ! On dirait Le Tragique destin annoncé d’Amélie Poulinstein ! Plus chromo tu meurs ! Tout est vrai, rien n’est crédible hélas !
Et puis, tout de même il faut quand même évoquer ce qui me semble être à la fois maladroit et gênant, à savoir que nous avons là un film qui se veut tellement explicatif que tous ses personnages se trouvent réduits à la seule échelle de leur judéïté, comme de simples archétypes. - Cyril Cossardeaux : Monsieur Klein traitait déjà de la Rafle du Vel d’Hiv. Moins directement peut-être qu’ici, à travers, à travers le destin d’un homme et presque sur le ton de la fable allégorique (allant d’ailleurs au-delà du drame de la Shoah pour nous questionner sur l’Autre, l’altérité, etc.). Mais je pense que c’est ce qui donnait au film une dynamique narrative bien plus forte et en faisait du cinéma, pas une leçon d’Histoire. Et pourtant, je ne suis pas un fan de Losey dans l’absolu !
Voir aussi notre précédent article: L’Éducation nationale, partenaire et prescripteur du film | Le Figaro
L'Éducation nationale, partenaire et prescripteur du film | Le Figaro
- Convaincus d'avoir réalisé un film «vrai», c'est-à-dire impeccable historiquement, la production et Gaumont ont inclus les enseignants dans le processus de diffusion de leur film. Avec, une fois n'est pas coutume, le plein et entier soutien de l'Éducation nationale. La dernière fois que cela s'était produit relativement à un film de fiction, c'était pour le film Germinal de Claude Berri. Par ailleurs, Luc Chatel, ministre de l'Education nationale, a également promis que le film fasse partie de la plate-forme numérique créée à la rentrée pour les lycées. Une histoire officielle en quelque sorte… avec toujours ce risque de confondre travail d'histoire et travail de mémoire.