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Histoire Lyonel Kaufmann

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Histoire active

J35 Musée de l’Holocauste Montréal (04.09.2022)

5 septembre 2022 by Lyonel Kaufmann

Depuis le 1er premier août 2022, j’ai débuté un congé scientifique d’une durée de 6 mois. Durant ces six mois, je serai essentiellement au Québec pour rendre visite à mes collègues canadien•nes et à leurs étudiant•es.

Actuellement je suis à Montréal. En ce premier dimanche du mois, certains musées offrent l’entrée gratuite aux visiteurs. Cela a été l’occasion pour moi de découvrir le Musée de l’Holocauste à Montréal (https://museeholocauste.ca).

Même si pensez connaître l’histoire de l’extermination des Juifs en Europe durant la Deuxième Guerre mondiale, je ne peux que vous encourager à découvrir ce musée et cette histoire raconté par des survivant•es.

À chaque étape historique, les objets et les témoignages de survivants ajoutent une dimension humaine à la présentation de l’Histoire.


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Pour moi, le premier object poignant a été ce « bout de tissu », triangle jaune et triangle noir, porté par un déporté vers 1938. Sa matérialité, même derrière la vitrine, dit tout.


La vie des Juifs dans l’Allemagne nazie

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J’ai découvert aussi en réponse à l’exclusion qui les frappe toute l’énergie et la richesse que la communauté juive allemande déploie pour résister et continuer à vivre dans un environnement de plus en plus hostile.

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L’adieu d’une mère, novembre 1943

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Il y a aussi cette lettre griffonnée à la hâte bouleversante d’une mère à sa fille.

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L’application qu’il est possible de télécharger à l’accueil fourni le tout aussi bouleversant témoignage de Sara Schichter, sa fille, les sanglots dans la voix à l’évocation de ce message (https://mobileguide.io/mhm/fr/2589626238/1).


L’accueil au Canada

Le Musée rend également compte des difficultés d’accès au Canada pour les Juifs, les campagnes antisémites, mais aussi les marques de soutien.

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Et tant d’autres choses encore…

Prévoyez deux heures pour la visite lors de votre passage à Montréal pour ce musée. Adresse :

Musée de l’Holocauste

Montréal

5151, ch. de la Côte-Sainte-Catherine

H3W 1M6 Montréal

#canada🇨🇦 #québec #montréal #musée #Holocauste #Shoah #histoire #39-45 #roadtrip #roadbook

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Outils enseignement

La cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg reconstruite dans Minecraft – rts.ch – Fribourg

1 août 2022 by Lyonel Kaufmann

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À Fribourg, l’association d’e-sport Noetic propose à des adolescents de reconstruire la cathédrale Saint-Nicolas dans l’univers virtuel de Minecraft. Le camp vise à accompagner les jeunes dans une pratique adaptée des jeux vidéo.

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Cathédrale St-Nicolas de Fribourg. Source : Wikipedia

Construire une cathédrale en 2022, aussi virtuelle soit-elle, demande du temps aux apprentis bâtisseurs.

« Nous sommes d’abord allés à la cathédrale pour prendre des photos. Puis on a tout recopié sur des plans, et on a aussi fait des recherches sur internet », explique Matis, 12 ans.

Le camp est organisé par l’association d’e-sport Noetic, qui accompagne les jeunes dans une pratique adaptée des jeux vidéo à travers des cours théoriques et pratiques.

L’année prochaine, l’association compte reproduire l’entier de la ville de Fribourg dans le jeu vidéo.

Le reportage de la RTS : La cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg reconstruite dans Minecraft – rts.ch – Fribourg

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Une base de données historique sur les personnages célèbres dans le monde (de 3500 avant JC à 2018)

23 juillet 2022 by Lyonel Kaufmann

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Source : Morgane Laouenan, Palaash Bhargava, Jean-Benoît Eyméoud, Olivier Gergaud, Guillaume Plique, Etienne Wasmer (2022) A cross-verified database of notable people, 3500BC-2018AD, Scientific Data, volume 9, juin 2022.

Les auteurs de cet article paru dans la revue Nature en juin 2022 ont recueilli une quantité massive de données provenant de diverses éditions de Wikipédia et de Wikidata. La base de données contient plus de 2 millions d’individus ; elle peut être utilisée à des fins de recherche. En utilisant des techniques de déduplication des sources qui se chevauchent partiellement, ils ont pu vérifier chaque information. Cette stratégie aboutit à une base de données vérifiée de 2,29 millions d’individus uniques dont 30% proviennent de 6 éditions non anglaises de Wikipédia, une amélioration significative par rapport aux travaux antérieurs qui se concentraient uniquement sur la version anglaise de cette encyclopédie gratuite. 

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Figure 2 : Part des individus présents dans la base de données, répartition par domaine d’influence.

En recourant à des éditions en 7 langues de Wikipedia et Wikidata pour assembler une liste de 4 678 040 personnes, cela a permis de réduire considérablement le biais anglo-saxon, mais pas entièrement. Deux inconvénients majeurs subsistent pour les auteurs. Premièrement, ils n’ont pas exploité les éditions en langues non occidentales pour vérifier par recoupement les informations sur les caractéristiques des individus. Deuxièmement, ils n’ont pas collecté le nombre de mots au-delà de ces 7 éditions linguistiques : ils entrent dans l’indice de notabilité, mais cet indice ne peut être considéré comme global, ce qui entraîne un biais du monde occidental dans les mesures de notabilité. Ceci est toutefois partiellement compensé par l’utilisation du nombre total d’occurrences pour toutes les éditions de Wikipédia et non seulement 7, dans leur mesure de notabilité agrégée.

La collecte des données est guidée par des questions spécifiques de sciences sociales sur le genre, la croissance économique, le développement urbain et culturel. Les personnages historiques les plus célèbres peuvent par exemple être répartis par période et par sexe, mais aussi par aires géographiques ou domaines d’activités. 

L’ensemble complet de données est disponible sur un site web dédié (https://medialab.github.io/bhht-datascape). Les données sont disponibles au format .csv et Stata (.dta). La base de données restreinte a fait l’objet d’une vérification croisée. Elle est soumise à la licence CC-BY-SA. Les fichiers intermédiaires ainsi que la base de données exhaustive n’ont pas fait l’objet d’une vérification croisée et ne doivent pas être utilisés directement ou sous l’entière responsabilité des utilisateurs.

Il est ainsi possible d’explorer en partie la base de données et de faire ses propres recherches pour établir ses propres constats.

Globalement, c’est un exemple intéressant de « big data » mis à la disposition du public et potentiellement des élèves à travers de la lecture de l’article de Nature et de l’ensemble complet des données disponibles, les deux sont sous licence libre.

Repéré via : Cartographie numérique: Une base de données historique sur les personnages célèbres dans le monde (de 3500 avant JC à 2018)

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Humanités Digitales, Outils enseignement

Photogrammar : un laboratoire d’érudition numérique sur la Grande Dépression

3 juillet 2022 by Lyonel Kaufmann

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Né en 2010 d’une collaboration entre Lauren Tilton et Taylor Arnold, Photogrammar fournit une plate-forme de visualisation basée sur le Web pour explorer les 170 000 photographies prises par les agences FSA et OWI du gouvernement fédéral américain entre 1935 et 1943. La Farm Security Administration-Office of War (FSA-OWI) employait des photographes documentaires parmi les plus influents du siècle, tels que Dorothea Lange, Walker Evans et Gordon Parks. Ils ont produit des photographies emblématiques de la Grande Dépression, souvent à l’appui de l’État du New Deal. Avec le début de la Seconde Guerre mondiale, ils ont tourné leur regard vers la construction de l’image d’une nation riche et forte, prête pour la guerre (Stange 1986) (Trachtenberg et al. 1988).

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Grandmother of twenty-two children living in Kern County migrant camp. California. Dorothea Lange. Décembre 1936. Lien : https://www.photogrammar.org/photo/fsa2000000771/PP

Photogrammar : le projet

Le projet est géré par le Digital Scholarship Lab (DSL) et le Distant Viewing Lab (DV Lab) de l’université de Richmond. Lauren Tilton est la directrice du projet. Taylor Arnold dirige la conservation et l’analyse des données. Rob Nelson développe et maintient l’application web. Nathaniel Ayers a conçu le site et Justin Madron a fourni une assistance SIG. Laura Wexler a géré les subventions. Le projet a été soutenu par des subventions du National Endowment for the Humanities (NEH). Les archives de la FSA-OWI sont conservées à la Library of Congress, qui a numérisé et entretient la collection, y compris les détails sur les droits et les restrictions.

En 2016, Photogrammar a reçu une subvention d’extension numérique pour placer les photographies du FSA-OWI dans le cadre de l’effort fédéral plus vaste visant à documenter l’Amérique pendant la Grande Dépression. La subvention comprenait des fonds pour développer plusieurs composants, y compris l’ajout du projet Southern Life Histories du Federal Writers’ Project (SLHP) de la Southern Historical Collection de l’Université de Caroline du Nord, Chapel Hill.

Southern Life Histories du Federal Writers’ Project (SLHP)

L’objectif du SLHP était de saisir les histoires de vie des Américains de tous les jours à partir de leurs propres perspectives. Couch (1939) voyait dans ces histoires de vie un moyen de recueillir des récits précis et authentiques des difficultés de la vie pendant la Dépression, en accordant une attention particulière aux voix marginalisées telles que les Afro-Américains, les femmes et les personnes de la classe ouvrière. Pour lui, le Sud était confronté à de nombreux problèmes qui devaient être résolus, mais les données sociologiques qui se concentraient sur les données et les chiffres masquaient les réalités de la vie et ne parvenaient pas à inciter le grand public à adopter les changements nécessaires. Au lieu de cela, il pensait que les histoires réelles racontées par des personnes réelles constituaient le type de preuve qui avait le pouvoir de créer le changement.

Cependant, comme d’autres formes de documentation qui prétendent à l’authenticité, les histoires de vie en disent autant aux lecteurs sur leurs créateurs, dans ce cas les écrivains fédéraux, que sur les personnes interrogées. De plus, l’utilisation par les auteurs de pratiques de représentation démontre souvent comment le racisme, le sexisme et l’inégalité ont été perpétués dans les histoires du quotidien. En raison de leur composition complexe, ils servent de compagnon important aux photographies du FSA-OWI qui ont été prises à la même période. Les deux projets ont cherché à documenter l’expérience américaine et à négocier les désirs et les besoins de ceux qui documentaient, de ceux qui étaient documentés et des agences de financement.

Lors de la réalisation de la première version de Photogrammar, le projet a grandement bénéficié des décennies de travail de la Librairie du Congrès pour numériser les photos et créer les métadonnées étendues qui les accompagnaient. Cela n’a pas été le cas pour les histoires de vie.

Comme de nombreux autres projets impliquant des documents d’archives, la couche des histoires de vie a nécessité la création, le catalogage et l’organisation de métadonnées à partir du matériel d’archives, ainsi que le marquage et le nettoyage des documents individuels avant que le matériel ne soit prêt à être intégré à la plate-forme Photogrammar. Dans ce cas, les métadonnées étaient centrées sur les noms, les races et les sexes des auteurs et des personnes interrogées pour chaque histoire de vie, afin d’optimiser la fonctionnalité de recherche dans la collection et de générer des visualisations qui analysent la collection de manière nouvelle. Bien que ce processus puisse sembler simple, il s’est avéré assez obscur car les métadonnées ont dû être extrapolées à partir d’histoires créées par l’interprétation d’un écrivain de la vie d’une personne interrogée, souvent écrite comme une conversation qui ne se déroule pas dans une progression linéaire.

La construction des données dans un projet d’humanités numériques

Cette phase de construction des données est souvent l’épine dorsale des projets de DH, en particulier ceux qui utilisent la visualisation et l’analyse de texte. Bien que ce processus soit d’une importance cruciale, c’est souvent la partie du projet qui reçoit le moins d’attention et d’attribution. Ce manque d’attention est probablement dû au fait que les données sont souvent comprises comme étant données, ou comme existant déjà [Rosenberg 2013]. On entend souvent un spécialiste en DH parler de  » son corpus  » de livres, de photographies ou de matériel d’archives. Pourtant, rendre ces sources exploitables sur le plan informatique est une entreprise considérable. Transformer le PDF d’un écrit en texte propre et clair peut nécessiter des logiciels coûteux et des personnes qui corrigent manuellement les erreurs. L’organisation des sources en ligne ou pour l’analyse implique souvent la création d’une base de données tabulaire ; un processus qui nécessite la création de métadonnées.

Attirer l’attention sur le caractère construit du processus est l’une des raisons pour lesquelles Johanna Drucker a plaidé pour l’utilisation de capta, ce qui est capturé, plutôt que du terme données (Drucker 2011). En réalité, la création d’un corpus nécessite d’innombrables décisions sur ce qui compte réellement comme données et sur la manière de créer ces données. Par conséquent, en faisant référence au « corpus », tant les décisions interprétatives dans la création des données que le travail qui rend les données disponibles (en particulier ceux qui collectent, stockent et préservent ces sources) sont obscurcis par la singularité du terme. De plus, la construction des données n’est qu’un élément du réseau complexe de travail des projets numériques. En réponse aux travaux d’universitaires tels que Amy Earhart, Miriam Posner et Roopika Risam, Spencer Keralis explique :

Le réseau de travail nécessaire à la production de projets numériques est complexe, allant du travail physique de maintenance du matériel et de l’infrastructure essentielle à ces projets, au travail hybride  » dans lequel les machines se combinent aux humains pour exécuter des tâches  » dans les logiciels ou avec les appareils, aux tâches scénarisées exécutées automatiquement dans les systèmes, à l’écriture de ces scripts, au travail de connaissance qui sert de base intellectuelle à un projet, au travail instrumentalisé des travailleurs qui exécutent des tâches répétitives qui ne peuvent pas être scénarisées (Keralis 2016, 4).

Bibliographie :

  • Couch, W. T. (ed.) (1939). These Are Our Lives. University of North Carolina Press.
  • Drucker, J. (2011). Humanities Approaches to Graphical Display. Digital Humanities Quarterly, 5 (1), Lien : http://www.digitalhumanities.org/dhq/vol/5/1/000091/000091.html.
  • Keralis, S. (2016). Labor. Digital Pedagogy in the Humanities: Concepts, Models, and Experiments. MLA Commons.
  • Rosenberg, D. (2013). Data before the Fact. In Gitelman, L. (éd.) (2013). Raw Data is an Oxymoron. Cambridge: MIT Press.
  • Stange, M. (1986). Symbols of Ideal Life: Technology, Mass Media, and the FSA Photography Project. Cambridge University Press.
  • Trachtenberg, A., Fleischhauer, C., Brannan, B. W & Levine, L. W, (1988). Documenting America, 1935-1943, 2. University of California Press.

Source et adaptation (traduction) de Courtney, R., Taylor, A. & Tilton, L. (2019). Building Pedagogy into Project Development: Making Data Construction Visible in Digital Projects. DHQ: Digital Humanities Quarterly, Volume 13 Number 2. Lien : http://digitalhumanities.org:8081/dhq/vol/13/2/000419/000419.html

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Réfugiés d’hier, migrants d’aujourd’hui: À quoi sert la parole des témoins? (20 juin 2022)

16 juin 2022 by Lyonel Kaufmann

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Le 20 juin, pour la Journée des réfugiés, l’UER Sciences humaines et sociales (SHS) reçoit cinq invités exceptionnels lors d’une manifestation publique: deux des ultimes témoins suisses de la Shoah, Eva Koralnik et Vera Rottenberg, une reporter de guerre en Libye et en Ukraine, Maurine Mercier, un responsable formations de l’OSAR, Andres Guarin, et un historien, le prof. Claude Hauser, interrogeront le sens et l’impact de la parole des témoins dans la tragédie des personnes déplacées.

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Cliquez pour télécharger le flyer

Parce que la Journée de la mémoire n’a pu se dérouler comme prévu le 27 janvier dernier en raison de la pandémie, la HEP Vaud a décidé de l’associer à la Journée mondiale des réfugiés qui aura lieu le 20 juin. À cette occasion, l’Unité d’enseignement et de recherche Didactiques des sciences humaines et sociales propose au public une rencontre exceptionnelle le 20 juin dès 18h, avec Eva Koralnik et Vera Rottenberg, deux des ultimes témoins suisses de la Shoah, Maurine Mercier, reporter de guerre en Libye et en Ukraine, le prof. Claude Hauser, historien, et Andres Guarin, responsable formations pour la Suisse romande, à l’Office suisse d’aide aux réfugiés (OSAR). Le prof. Guillaume Roduit, didacticien du droit et modérateur, animera la table ronde: «À quoi sert la parole des témoins?»

Programme

18h00: Mot d’ouverture par l’Office suisse d’aide aux réfugiés (OSAR)
18h10: Présentation de l’application numérique «Fuir la Shoah» par Nadine Fink et Nathalie Masungi, HEP Vaud
18h25: Témoignage, suivi d’une rencontre-discussion avec Eva Koralnik, l’une des cinq témoins dans «Fuir la Shoah».
19h15: Table ronde: A quoi sert la parole des témoins? Claude Hauser, Vera Rottenberg, Maurine Mercier et Andres Guarin. Modérateur: Guillaume Roduit, HEP Vaud
20h00: Apéritif à La Parenthèse

Informations pratiques

Lundi 20 juin à 18h00
Auditoire C33-229
HEP Vaud, av. de Cour 33, Lausanne
Entrée libre

Plus d’infos : https://www.hepl.ch/accueil/actualites-et-agenda/actu-hep/journee-de-la-memoire–journee-mondiale-des-refugies.html

Classé sous :Histoire active, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Musée national suisse : Anne Frank et la Suisse | Exposition du 09.06. au 06.11.2022

31 mai 2022 by Lyonel Kaufmann

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Le livre Le Journal d’Anne Frank est mondialement célèbre. Mais ce que peu de gens savent, c’est que la diffusion de cette œuvre dans le monde entier a pour origine la Suisse. Tandis qu’Anne, sa sœur et sa mère ont péri dans un camp de concentration, le père d’Anne est le seul membre de la famille à avoir survécu à l’holocauste. Dans les années 1950, Otto Frank s’est installé chez sa sœur Leni à Bâle. Là, il s’est donné pour mission de porter en pleine lumière les notes de sa fille et de préserver son message en faveur de l’humanité et de la tolérance pour les générations futures.

Musée national suisse : Anne Frank et la Suisse | Exposition du 09.06. au 06.11.2022

En collaboration avec Anne Frank Fonds, Basel (www.annefrank.ch), et Familie Frank Zentrum im Jüdischen Museum Frankfurt (www.juedischesmuseum.de/sammlung/familie-frank-zentrum)

Des visites guidées d’une heure au travers de l’exposition pour les classes du Secondaire I (cycle 3 Harmos) et le Secondaire II sont proposées par le Musée national suisses. Des visites guidées pour les groupes scolaires sont possibles, aussi en dehors des heures d’ouverture. L’entrée et les visites guidées pour les classes suisses sont gratuites. 

Informations : https://www.landesmuseum.ch/fr/expositions/temporaire/2022/anne-frank/anne-frank

Classé sous :Histoire active, Nouvelles de l'histoire, Outils enseignement

Exposition MUNAE (Rouen) : 75 ans d’enseignement de la seconde guerre mondiale (1945-2020) 18.12.2021 au 20.05.2022

18 janvier 2022 by Lyonel Kaufmann

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Le Musée national de l’Éducation (Munaé), à Rouen, propose jusqu’au 20 mai 2022 une découverte de l’évolution de l’enseignement de la Seconde Guerre mondiale sur les huit décennies qu’il recouvre : ce conflit trouve place dans les programmes du cycle primaire (cours élémentaire et moyen) dès 1945, puis il intègre ceux du secondaire (collège, lycée) entre 1959 et 1969. Ces textes officiels sont le reflet d’un discours que l’on souhaite adresser à la jeunesse afin de lui transmettre un ensemble de connaissances et de valeurs jugées utiles à sa formation citoyenne.

 L’apport de la recherche historique, des productions culturelles et des grands débats de socIété

De 1945 aux années 1970, l’historiographie révèle une forte adhésion à l’idée d’une France « héroïque » qui aurait résisté à l’occupant, dans les rangs des mouvements gaulliste ou communiste, entraînant une importante répression marquée par la déportation vers les camps de concentration ou les centres de mise à mort, un sujet présenté dans sa globalité, sans spécifier les différentes catégories de vic- times, les Juifs notamment. Par ailleurs, le régime de Vichy est fortement occulté, à l’initiative de De Gaulle, qui est présenté comme l’incarnation, depuis Londres, d’une République qui « n’aurait jamais cessé d’être ».

À l’inverse, à partir de 1970, le discours évolue peu à peu vers une vision « pessimiste » d’une France occupée attentiste, voire complice du régime de Vichy et de l’occupant. Cette vision est nourrie par de nouveaux travaux d’historiens menés dans le sillage de Robert Paxton, ou de représentations comme celles développées dans le film Le Chagrin et la Pitié, de Marcel Ophüls (1971).

Parallèlement, l’histoire et la mémoire du génocide des Juifs reviennent progressivement au premier plan, en réaction aux prises de position négationnistes, dans les médias notamment. Cette évolution aboutit à une intense production de travaux historiques qui complètent ou renouvellent la connaissance des faits. La Seconde Guerre mondiale entre aussi très largement dans l’actualité ; l’opinion publique s’empare désormais du sujet, particulièrement sous les présidences de François Mitterrand et de Jacques Chirac. Peu à peu, la période 1939-1945 est enseignée sous tous ses aspects.

 Un enseignement sans cesse renouvelé dans son contenu, ses supports pédagogiques et ses productions

À partir de sources variées, l’exposition présente ce qui fut enseigné sur la guerre au fil des époques. De 1945 jusqu’aux années 1970, la Libération, la Résistance et les souffrances de la déportation restent les thèmes dominants dans le discours des enseignants, comme en témoigne la création, en 1961, du Concours national de la Résistance et de la Déportation proposé aux élèves des collèges et lycées. À partir de 1980, les effets conjugués de travaux historiques novateurs et d’études sur le génocide des Juifs – mais aussi de l’impact de certains films grand public – contribuent à enrichir le discours scolaire sur la guerre.

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© MUNAE

Si le cours de type magistral prédomine, il est de plus en plus accompagné d’outils pédagogiques en constant renouvellement, planches murales, disques vinyles, diapositives, films, jusqu’aux dernières ressources numériques. D’autre part, les enseignants ont aujourd’hui à leur disposition de très nombreuses ressources pour enseigner la guerre de 39-45, offertes par les nombreux organismes (liés aux ministères des Armées ou de l’Éducation nationale, fondations, amicales, associations) soutenant la recherche et le travail de mémoire sur cette période. Par ailleurs, au-delà du Mémorial de la Shoah, à Paris, et du Mémorial de Caen, la plupart des musées sur la Seconde Guerre mondiale possèdent également des services pédagogiques de médiation en direction du public scolaire. Des travaux d’élèves témoignent aussi des changements dans la démarche d’apprentissage : certains professeurs n’hésitent pas à proposer de réaliser des expositions sur la guerre ou à solliciter la parole de témoins, invités à venir dans les classes.

S’appuyant sur les vastes collections du Munaé qui couvrent l’ensemble de l’univers éducatif, l’exposition montre enfin que, parallèlement au cadre scolaire, des jeux, des jouets ou des ouvrages de loisir ont contribué à faire découvrir la période 1939-1945 à la jeunesse.

A propos du MUNAÉ
Service de Réseau Canopé, héritier du Musée pédagogique créé par Jules Ferry en 1879 et labellisé « musée de France », Munaé est chargé de la valorisation scientifique, patrimoniale et documentaire des fonds liés à l’éducation scolaire et familiale, à travers des animations et expositions proposées tout au long de l’année, dans une double implantation à Rouen :

– Centre d’expositions 185, rue Eau-de-Robec
– Centre de ressources 6, rue de Bihorel

Horaires d’ouverture du centre d’expositions
En raison de problématiques liées au bâtiment, les horaires sont temporairement modifiés : Tous les jours (sauf le mardi) de 13 h 30 à 18 h 15.
Fermé les mardis ainsi que les 1er janvier, 1er mai, 15 août, 1er novembre, 24, 25 et 31 décembre.

© Réseau Canopé – Munaé – 2021

Source de l’information et pour en savoir plus sur le MUNAÉ : https://www.reseau-canope.fr/musee/fr/connaitre/les-expositions/exposition/75-ans-denseignement-de-la-seconde-guerre-mondiale-1945-2020.html

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Outils enseignement, Patrimoine scolaire

Berlin : Exposition « Der Sprung – 1961»

6 décembre 2021 by Lyonel Kaufmann

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A l’occasion de mon dernier séjour à Berlin dans le cadre de l’Online Éduca Berlin (OEB), j’ai eu le plaisir également de visiter l’exposition « Der Sprung – 1961 » qui se tient jusqu’au 30 avril 2022, après le Deutsches Historisches Museum , dans l’espace Vis-à-vis de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ). Une excellente entrée en matière pour se plonger dans le contexte de la Guerre froide à Berlin au travers de trois points de vue.

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Crédit photo: Peter Leibing / Library of Congress / Chronos Media GmbH / Getty Images.

Dans cet article, je me propose d‘aborder les points suivants :

  • L’exposition Der Spung (Le Saut) – 1961
  • Mon avis sur l’exposition
  • L’histoire de la photo
  • Un grand embarras en République démocratique allemande (RDA)
  • La triste fin de Conrad Schumann (1942-1998)
  • Le combat de Peter Leibing pour obtenir les droits de la photo
  • Prolonger la visite en se rendant sur les lieux
  • Informations pratiques pour la visite de l’exposition
  • Liens, sources et documents

L’exposition Der Spung (Le Saut) – 1961

Der Spung (Le Saut) – 1961 est une installation de réalité virtuelle à 360°. Après une première étape au Musée historique allemand (DHM), c’est désormais à l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) que le réalisateur Boris Hars-Tschachotin nous propulse en 1961 à l’aide d’une installation de réalité virtuelle à 360°.

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Le dispositif de l’exposition. © Lyonel Kaufmann 2021

À l’aide de lunettes VR, il est possible de se projeter dans trois récits vidéo différents : celui du déserteur Conrad Schumann en uniforme de l’armée est-allemande (Anton von Lucke), celui du photographe Peter Leibing (Max von der Groeben) et celui d’un policier fictif de Berlin-Ouest Manfred Klumm (Daniel Axt). Grâce à un espace ouvert à 360° et en couleur, le moment historique de ce saut est détaché pour la première fois de sa célèbre photographie en noir et blanc, et il est entrelacé de plusieurs perspectives. Le public peut ainsi revivre les événements à partir de ces vues subjectives – tantôt depuis Berlin-Ouest, tantôt depuis Berlin-Est.

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La photo du soldat est-allemand Conrad Schumann – prise en 1961 alors que celui-ci prend la fuite – est devenue une image marquante du XXe siècle. Le magazine TIME la considère comme l’une des cent photographies qui ont changé le monde. Aujourd’hui, elle est inscrite au patrimoine documentaire mondial de l’UNESCO.

Mon avis sur l’exposition


Pendant une demie-heure, vous êtes plongé et immergé dans le Berlin de 1961et dans le contexte de la Guerre froide. Le dispositif est réussi. Vous êtes tour à tour Conrad Schumann, le fugitif, puis dans le personnage fictif d’un policier de Berlin-Ouest, dénommé Manfred Klumm et synthèse de plusieurs témoignages de policiers de cette époque et enfin dans la perspective de Peter Leibing, le photographe.

Vous disposez d’une vision à 360° de la situation et des actions ou réactions des personnes présentes près de vous. Après chaque mise en situation, vous disposez d’un résumé et d’une mise en perspective pour chacun des acteurs.

De la sorte, vous êtes immergé très simplement et de manière convaincante dans la position de témoins de l’histoire. Pour être complet, il serait probablement utile de pouvoir également d’endosser le point de vue des policiers est-allemands.

Ce dispositif offre une très intéressante porte d’entrée relativement à la Guerre froide à travers l’histoire de Berlin. Il peut être prolongé en se rendant sur les lieux et ses abords. En effet, la Bernauer Straße offre un parcours en plein air sur un kilomètre intitulé le Mémorial du Mur (voir ci-dessous Prolonger la visite en se rendant sur les lieux).

Au niveau du plan d’études romand, le dispositif proposé par Der Spung – 1961 peut être travaillé avec les élèves sous deux dimensions des démarches historiennes.

La première est celle des représentations de l’histoire qui propose de faire identifier et analyser aux élèves différents éléments d’un documentaire ou d’une fiction (témoignages, archives, reconstitution, interventions d’historiens,…) en travaillant le média en fonction des trois temps suivants :

  • le temps représenté : époque historique représentée
  • le temps représentant : moment de la production de l’œuvre
  • le temps de visionnement : moment de lecture ou de visionnement par l’élève

Dans ce cadre, il sera possible d’utiliser trois vidéos réalisées par la société de production relativement à Der Sprung – 1961 (https://www.liquid-blues-production.com/films/the-leap-1961).

Les deux premières forment un making-off de la production :

La troisième est un reportage de la chaîne de télévision ZDF1 :

La deuxième entrée est celle de la démarche Histoire et mémoire. En premier lieu, les élèves peuvent identifier les différences les récits des trois témoins proposés dans le dispositif et l’histoire savante. Il pourrait s’agir aussi d’intégrer le point de vue est-allemand de la situation présentée par Der Spung – 1961. Pourquoi cette dimension n’est pas présentée, par exemple dans le dispositif de l’exposition.

Il s’agirait également de travailler sur la réception de cette photo en 1961 et à d’autres moments de l’histoire de la Guerre froide ou post-guerre froide. Comment est-elle utilisée ? Est-elle de l’ordre de la constitution d’un mythe, est-elle fondatrice d’un élément emblématique d’une socité à une époque donnée. Conrad Schumann peut-il être considéré comme un héros, comment a-t-il vécu cette notoriété, qu’est-il devenu ?

Dans le cadre de ce travail, on pourra par exemple utiliser l’archive de l’INA du journal de France 2 du 9 novembre 1999 commémorant les dix ans de la Chute du Mur de Berlin (20 heures le journal : émission du 9 novembre 1999). En effet, cette photo est reprise décontextualisée à partir de 12:32 :

Le 9 novembre 1999, lors du 10e anniversaire de la chute du mur de Berlin, la chaîne France 2 montre lors d’un reportage une image immobile du soldat est-allemand. Ce dernier a en effet essayé de fuir l’Est (figure 1). Il s’agit d’une photographie prise le 15 août 1961 et le garde-frontière s’appelle Conrad Schumann. France 2 ne mentionne ni son nom, ni la date de la photographie. Le commentaire qui se greffe sur l’image ne dit rien non plus sur le contexte de cette dernière : « Ce soldat est-allemand qui franchit le mur, son dispositif effroyable avec fils de fer barbelés et grillages électronique […] ». France 2 montre ensuite une personne assise devant un écran de télévision sur lequel le téléspectateur peut apercevoir la scène intégrale sous forme d’une image en mouvement ; Schumann exécute le saut (figure 2).

Source : La photographie du saut de Conrad Schumann à la télévision

Vous trouverez à la fin de cet article quelques ressources et documents pour construire votre séquence.

L’histoire de la photo

Berlin-Est, 15 août 1961. Depuis deux jours, la direction du SED a mobilisé des policiers du peuple, des armées populaires et des groupes de combat d’entreprise aux frontières du secteur soviétique. Ils arrachent les pavés, ferment les rues avec des rouleaux de fil de fer barbelé, murent les fenêtres. La ville est comme en état de choc.

Au carrefour Bernauer Straße/Ruppiner Straße, les riverains et les reporters du côté ouest observent avec stupeur comment la ville est découpée. Vers 16 heures, le soldat volontaire Conrad Schumann saute par-dessus la clôture de barbelés et s’échappe vers Berlin-Ouest, dans la zone d’occupation française. Ce moment a été immortalisé par le jeune photographe Peter Leibing.

Né à Zschochau, en Saxe, au milieu de la Seconde Guerre mondiale, Conrad Schumann s’est engagé dans la police d’État est-allemande après son 18e anniversaire. Comme il s’était toujours montré un jeune citoyen loyal et travailleur de la République démocratique allemande, les responsables militaires locaux lui ont offert un poste d’élite dans la Bereitschaftspolizei paramilitaire ou BePo (« police anti-émeute »), qui avait été spécifiquement conçue pour réprimer la rébellion.

Le 15 août 1961, Schumann, âgé de 19 ans, est envoyé à l’angle de la Ruppiner Strasse et de la Bernauer Strasse pour surveiller le mur de Berlin au troisième jour de sa construction. À cette époque, le mur n’est qu’une clôture basse en fil de fer barbelé. Au même endroit, à Berlin-Ouest, se tenait le photographe Peter Leibing, âgé de 19 ans.

Ce qui se passe à Berlin est tellement incroyable que Contipress, une petite agence de photographie de Hambourg, a envoié son stagiaire Peter Leibing à Berlin. Leibing a 20 ans, les cheveux coiffés en une touffe insolente et porte ce qu’on appelle aujourd’hui des lunettes Harry Potter. Jusqu’à présent, à Hambourg, il a surtout photographié des courses de chevaux et des tournois. Son appareil photo – ironie du sort – est un « Exacta », fabriqué en Allemagne de l’Est, avec un téléobjectif de 200 mm.

Pendant plus d’une heure, Leibing observe le jeune sous-officier nerveux qui va et vient, son PPSh-41 en bandoulière, fumant cigarette sur cigarette. « Viens, viens ! » (Komm’ rüber !) scandait la foule de la Bernauer Strasse à Berlin-Ouest. « Il va sauter ! », fait remarquer un passant.

Et à 16 heures, ce 15 août 1961, Leibing a eu de la chance. Schumann jette sa cigarette, puis se retourne et court vers la bobine de fil barbelé qui marque la frontière entre l’Est et l’Ouest. Il a sauté, jetant son arme au loin, et Leibing a déclenché l’obturateur. Un caméraman d’actualités voisin a filmé la même scène.

Pendant la fraction de seconde où Leibing a appuyé sur le déclencheur, Conrad Schumann a donné un coup de pied au fil de fer en sautant. « Aucune photo n’aurait pu être plus symbolique », écrit l’historien de la culture et auteur Dirk Schindelbeck. Le message de la photo était clair : maintenant, même les propres troupes de la RDA s’enfuient.

Quelques heures plus tard, la photographie paraît dans le journal populaire Bild, avant de faire le tour du monde et de devenir l’une des plus célèbres images de la guerre froide.

Un grand embarras en République démocratique allemande (RDA)

Pour la RDA, cette photo a été un immense embarras. Le jour même de la fuite, la police anti-émeute de la RDA commença à faire de la contre-propagande. Dans une lettre interne du commandant de la 1ère brigade motorisée, on peut lire : « Le 15.08.1961 vers 15h40, le camarade Obwm. Schumann … au croisement de la Bernauerstrasse et de la Ruppinerstrasse, a été emmené de force à Berlin-Ouest par la police, par-dessus le barrage frontalier (rouleau de barbelés). Le camarade Schumann se tenait le dos appuyé contre le coin de la maison … Soudain, plusieurs policiers se sont emparés de lui à l’angle de la maison et l’ont traîné par-dessus le barrage de fils de fer dans le secteur ouest ». C’était la version officielle. En guise de dissuasion, le procureur militaire de la RDA a ensuite émis un mandat d’arrêt contre Schumann.

La triste fin de Conrad Schumann (1942-1998)

Quand le mur tombe, Conrad Schumann déclare « Ce n’est que le 9 novembre 1989 que je me suis senti vraiment libre ! ». Jusqu’à cette date, il avait toujours vécu dans la peur de représailles de la Stasi, la police secrète de l’Allemagne de l’Est. Schuman tente alors de revenir chez lui, à Leutewitz. Il découvre que ses amis et le village en général l’ont rejeté, le considérant comme un traître plutôt que comme un héros, lui reprochant son geste. Il sombre dans une dépression et se pend le 20 juin 1998 dans un verger près d’Ingolstadt.

Pour Peter Leibing, il était inconcevable que Schumann se suicide neuf ans après la chute du mur, en juin 1998, à l’âge de 56 ans. Les deux familles avaient prévu de se rendre visite peu de temps auparavant. « J’ai perdu un ami », a écrit Leibing dans sa nécrologie publiée dans le Abendblatt. Lui-même a pris sa retraite en 2001 et s’est installé à Oerel, près de Bremervörde. C’est là que Peter Leibing est décédé en 2008. Il n’a pas vu le récent triomphe de sa photo : depuis mai 2011, elle fait partie du patrimoine mondial de l’Unesco.

Le combat de Peter Leibing pour obtenir les droits de la photo

Peter Leibing, photographe à succès à Hambourg, a rejoint en 1970 la rédaction photo du Hamburger Abendblatt. Il n’y avait qu’un seul problème : ce n’était pas lui qui détenait les droits de sa célèbre photo, mais l’agence Contipress. Et lorsque celle-ci a fait faillite dans les années 1980, le stock de négatifs de Contipress a été placé dans le coffre-fort de l’administration fiscale, raconte l’archiviste Joachim Frank des archives d’État de Hambourg. A la fin des années 80, les archives d’Etat ont acquis l’ensemble des négatifs pour 25 000 marks. Après un litige, Leibing et les archives d’État ont trouvé un accord : Les deux avaient depuis lors un droit d’utilisation sur le négatif. Jusqu’alors, Leibing a déclaré qu’il n’avait « pas gagné un centime de plus » sur sa fameuse photo.

Prolonger la visite en se rendant sur les lieux

Sur la Bernauer Straße en plein air et sur un kilomètre, tout un dispositif est à votre disposition et s’intitule le Mémorial du Mur.

Vous pouvez en premier lieu vous rendre au carrefour Bernauer Straße/Ruppiner Straße. Cependant, il ne reste rien de cette période :

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Vous disposerez cependant de photos prises à différentes époques en lien avec le Mur de Berlin:

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En redescendant la rue et à un croisement suivant, vous disposerez de la photo du fameux saut sur une façade d’immeuble :

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A un autre croisement, le saut est illustré par une installation contre le mur d’une maison.

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Plus bas encore, il subsiste un morceau de mur qui permet de se rendre compte de la nature de ce mur et du dispositif de surveillance :

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Informations pratiques pour la visite de l’exposition

Dans le cadre des 60 ans de la construction du Mur de Berlin, l’OFAJ souhaite que cette exposition soit ouverte à un public jeune. Le matin, les classes (30 personnes maximum, élèves à partir de 14 ans) peuvent visiter l’exposition sur rendez-vous, l’après-midi, elle est ouverte aux particuliers (sur réservation). Le fait que le jeune soldat fuit vers la zone d’occupation française pose également la question de la réception de cette photo en France. Le concept dépasse ainsi les trois perspectives du film et il permet de replacer la partition des deux Allemagnes et la guerre froide dans un contexte franco-allemand.

Der Sprung est une production Liquid Blues Production.
Plus d’informations ici : https://www.liquid-blues-production.com/films/the-leap-1961

Coordonnées pour visiter l’exposition :

Vis-à-vis
dans l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ)
Molkenmarkt 1
10179 Berlin-Mitte
Téléphone : +49 30 288 757 50
vis-a-vis@ofaj.org

Dans le cadre des mesures sanitaires actuelles, il est nécessaire de réserver en ligne pour visiter l’exposition. Le lien : https://www.ofaj.org/vis-a-vis.html

La page permet aussi d’obtenir la carte et les moyens d’accès à l’espace Vis-à-Vis

A propos de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ)

L’OFAJ est une organisation internationale au service de la coopération franco-allemande implantée à Paris, à Berlin et à Sarrebruck. Il a été créé par le Traité de l’Elysée en 1963. L’Office a pour mission d’encourager les relations entre les jeunes des deux pays, de renforcer leur compréhension et, par là, de faire évoluer les représentations du pays voisin.

Liens, sources et documents

Voici une liste d’articles et de ressources pour organiser son enseignement sur la thématique de Der Sprung – 1961 et plus largement sur le Mur de Berlin

Der Sprung – 1961:

  • Conrad Schumann defects to West Berlin, 1961
  • Peter Leibing – Ein Hamburger schreibt Fotogeschichte
  • https://www.ofaj.org/vis-a-vis.html
  • Conrad Schumann | Wikimonde
  • Saut vers la liberté | Wikipedia
  • „Sprung in die Freiheit »: Die Flucht des DDR-Grenzpolizisten Conrad Schumann, 15. August 1961 | Chronik der Mauer

Le Mur de Berlin:

  • Chronik des Mauer (en allemand): http://www.chronik-der-mauer.de/
  • Pages sur le Mur de la ville de Berlin (en français) : http://www.berlin.de/mauer/index.fr.html
  • Kaufmann, L. (2019). Berlin, 30 ans après la Chute du Mur. Le Café pédagogique, No 188, octobre
  • Kaufmann, L. (2009). Une ville dans le siècle (1): Berlin et la chute du Mur (1989-2009). Le Café pédagogique, No 106, octobre 2009
  • Kaufmann, L. (2009). Une ville dans le siècle (2) : BERLIN 1914-1989. Le Café pédagogique, No 107, novembre.
  • https://berlinwallmap.info/map/ :
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  • [Berlin : a cold war map showing the Berlin Wall as a bricked-up barrier and barbed wire surrounding West Berlin. Published in 1963. Verso of map in comments 5700 x 4109]https://www.reddit.com/r/MapPorn/comments/58xtgw/berlin_a_cold_war_map_showing_the_berlin_wall_as/ from r/MapPorn :
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La voix des survivants de l’Holocauste en Suisse

28 novembre 2021 by Lyonel Kaufmann

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Fishel Rabinowicz, témoin de la Shoah, originaire de Sosnowiec en Pologne. Sa mère ainsi que plusieurs de ses frères et sœurs ont été tués dans des camps de concentration nazis.© Fondation Gamaraal

Fishel Rabinowicz (*1924) est l’un des derniers témoins vivants de l’Holocauste. La Suisse a posé de nombreuses conditions à l’accueil des survivants de la Shoah, dont il fait partie.

De nombreux canaux annoncent actuellement «la fin des témoignages» de l’Holocauste. Le musée juif de Hohenems a dédié une exposition à la perte de cette mémoire collective et politique. L’exposition nous mettait face à toutes les questions qui se posent avec la mort des derniers témoins de la Shoah: dans quelle mesure la voix des survivants et survivantes est-elle décisive pour une société dans laquelle la volonté de ne pas reproduire les erreurs du passé est une valeur fragile? Lorsque plus personne ne pourra rendre compte des horreurs vécues durant la terreur nazie, qu’est-ce que cela entraînera sur le plan politique?

Aujourd’hui, la fondation Gamaraal recense quelques centaines de survivants juifs de l’Holocauste en Suisse. Fondée en 2014, elle s’occupe de ces victimes du nazisme, aujourd’hui âgées, et a pour vocation de continuer à leur donner la parole. Depuis sa création, elle a confié à plusieurs réalisateurs suisses l’enregistrement de récits de témoins de la Shoah, présentés aujourd’hui encore dans le cadre de l’exposition itinérante The Last Swiss Holocaust Survivors.

Le Récit filmé de Fishel Rabinowicz, enregistré par Eric Berkraut sur mandat de la fondation Gamaraal, version courte, 2017.Fondation Gamaraal : https://vimeo.com/638616868

Source : La voix des survivants de l’Holocauste en Suisse | Blog du Museé national Suisse

Photo en-tête : Détail du tableau «Survivor», Fishel Rabinowicz, 1994.© Fondation Gamaraal

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Colette:A 90 ans, une ancienne Résistante française raconte le combat contre le fascisme – Oscars 2021

1 mai 2021 by Lyonel Kaufmann

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Colette Marin-Catherine, 90 ans, confronte son passé en se rendant au camp de concentration allemand Mittelbau-Dora où son frère a été assassiné. Jeune fille, elle combattait les Nazis aux côtés de la Résistance française. Cela faisait 74 ans qu’elle refusait de mettre les pieds en Allemagne. Mais cette revendication est bouleversée lorsque Lucie, une jeune étudiante en histoire, entre dans sa vie. Préparée à rouvrir de vieilles blessures et à revisiter les terreurs de son passé, Colette nous offre à tous des leçons de vie essentielles.

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Affiche du documentaire «Colette». PHOTO : The Guardian

« Je suis tout à fait consciente que combattre le nazisme valait tous les risques. […] Parce qu’on a pas le choix. La résistance s’était comme ça. Quand on met le petit doigt dedans tout le reste y passe. Evidemment.»

Colette

« J’ai dépassé la colère. Je suis un peu dépassée par l’horreur. Est-ce que tu te rends compte que Jean-Pierre a fini la dedans ? »

Colette, submergée par l’émotion. au Crématorium du camp de Dora (Nordhausen)

Colette, récompensé d’un Oscar en 2021 dans la catégorie « court-métrage documentaire », est un film d’une vingtaine de minutes, diffusé par le quotidien britannique The Guardian, réalisé par l’Américain Anthony Giacchino et co-produit par la Française Alice Doyard. Le film est disponible sur YouTube où il atteint déjà les 300.000 vues. Il s’agit du premier film produit par une société de jeux vidéo -Respawn Entertainment- à concourir aux Oscar. Le court métrage fait partie de la série de modules vidéo réalisés autour du jeu en réalité virtuelle Medal of Honor : Above & Beyond, dont l’action se déroule durant la Seconde Guerre mondiale.

En dehors de son contexte historique, cette histoire vraie et émouvante n’a cependant aucun rapport avec l’intrigue de Medal of Honor: Above and Beyond. Sorti le 11 décembre 2020, ce jeu de guerre en réalité virtuelle propose de s’immerger dans des combats de la seconde guerre mondiale et d’affronter les troupes de l’Allemagne nazie.

« Ce film qui symbolise la transmission, m’a permis de rencontrer une ancienne résistante, mais ça ne s’est pas arrêté là. Nous avons un lien sentimental, comme une petite-fille et sa grand-mère. »

Lucie Fouble

Il est impossible de ne pas être soi-même submergé par l’émotion en regardant ce documentaire et l’émotion saisissant Colette et Lucie à certains moments de la visite du camp sur les traces de Jean-Pierre.

Sources et références :

  • « Colette », le voyage mémoriel d’une résistante de la Seconde guerre mondiale
  • Oscars : le documentaire récompensé, « Colette », était intégré au jeu vidéo « Medal of Honor »

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