Alors que les études sur la Shoah se renouvellent, le génocide cambodgien reste un angle mort de la recherche, et les massacres du Rwanda sont peu enseignés dans les écoles. Sous la direction de l’historien Vincent Duclert, 65 chercheurs ont fait le bilan des connaissances sur ces tueries de masse et sur la motivation de leurs auteurs, qui s’inspirent les uns des autres.
— À lire sur www.liberation.fr/debats/2019/01/27/vincent-duclert-la-recherche-permet-de-fermer-la-porte-au-negationnisme-en-revelant-l-entreprise-de-_1705742
Didactique
Parution : Histoire de la Suisse et des Suisses dans la marche du monde
Les éditions Alphil signalent la parution d’un nouvel ouvrage de Béatrice Veyrassat, Histoire de la Suisse et des Suisses dans la marche du monde (XVIIe siècle – Première guerre mondiale). Espaces – Ciculation – Echanges.
Présentation de l’éditeur :
« Un mercenaire vaudois qui, aux premières heures de la présence hollandaise à Java, troque des toiles peintes de Surat contre des victuailles pour ses troupes ; encore un Vaudois, lieutenant-colonel sous la bannière britannique en Inde, qui ramène des fragments de culture et de civilisation hindoues en Suisse ; un gentilhomme bernois, improvisé soldat-écrivain, qui rêve de rivières charriant de l’or mais ne rencontre qu’hostilité et cruauté dans les mers de Chine ; un ingénieur thurgovien pétri d’idéalisme, qui promet à son pays d’adoption en Afrique les avantages de la civilisation occidentale, mais est emporté dans le tumulte des impérialismes européens ; des investisseurs neuchâtelois et zurichois qui financent des expéditions maritimes au long cours ; et ces colons et directeurs suisses de plantation au Surinam, en terre algérienne ou à Sumatra : chacun, tous – et ils sont des milliers qui habitent ce livre – ont écrit une page de la mondialisation, émergente au XVIIe siècle, triomphante à la veille de la Première Guerre mondiale.
Le propos de l’auteure est de montrer comment l’histoire de la Suisse et des Suisses est imbriquée dans celle d’autres parties du monde et de faire apparaître ce qui rattache ces histoires et quelles influences en ont résulté pour la société et l’économie helvétiques.
Cette synthèse jette un éclairage neuf sur les intérêts suisses au-delà des rivages de l’Europe, ainsi que sur les stratégies commerciales et diplomatiques dans le contexte de l’élargissement des marchés et de l’impérialisme conquérant des grandes puissances. »
Sur le site de l’éditeur : https://www.alphil.com/index.php/histoire-de-la-suisse-et-des-suisses-dans-la-marche-du-monde.html
Construire l’enfer | La vie des idées
Nikolaus Wachsmann pose les fondations d’une histoire totale des camps de concentration, aussi attentive à leur rôle au sein du régime nazi qu’aux logiques de leur fonctionnement quotidien. Il y retrace la trajectoire qui les a conduits de la violence à la torture, de la torture à la mort et finalement de la mort à l’extermination.
« Les KL n’étaient pas des goulags allemands – 90% des détenus soviétiques survécurent au système concentrationnaire stalinien, là où plus de 50% des détenus des KL périrent entre 1933 et 1945. Ce n’était pas plus des camps réservés à la population juive, qu’Auschwitz viendrait symboliser dans leur entièreté, car les populations juives ne représentèrent qu’un tiers de la totalité des détenus des KL. »
Nikolaus Wachsmann, professeur à Londres (Birkbeck) s’est essayé, à travers une somme monumentale, à décortiquer la réalité derrière le mot, derrière l’acronyme « KL » – Konzentrationslager. D’abord publié en anglais en 2015, le livre a été traduit en allemand l’année suivante, puis en français en 2017. Il atteint 1200 pages dans l’édition Gallimard et se présente, que ce soit par son ampleur ou sa qualité, comme la somme incontournable sur cette question, comme la première « histoire globale » des camps de concentration nazis.
Livre recensé : Nikolaus Wachsmann, KL. Une histoire des camps de concentration nazis, traduit de l’anglais par Jean-François Sené, NRF Essais, Gallimard, Paris, 2017 [2015], 1159 p. La présentation de l’ouvrage par l’éditeur : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/NRF-Essais/KL
— Lire la suite : Nicolas Patin, « Construire l’enfer », La Vie des idées , 28 janvier 2019. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/Construire-l-enfer.html
La rare autobiographie d’un esclave du XIXe siècle disponible en ligne
Le département Afrique et Moyen-Orient de la Bibliothèque du Congrès avait fait l’acquisition à l’été 2017 d’une collection de documents uniques au cœur de laquelle se trouvait l’autobiographie d’Omar Ibn Saïd, un esclave musulman originaire de l’Afrique de l’Ouest, capturé en 1807 et amené en Caroline du Nord. Un document exceptionnel que l’établissement a décidé de numériser, mais pas seulement, puisqu’une collection autour des écrits d’Omar Ibn Saïd a aussi été créée en ligne.
Omar Ibn Saïd, vers 1850, auteur inconnu (domaine public)
-Lire la suite sur La rare autobiographie d’un esclave du XIXe siècle disponible en ligne
Et si on faisait des jeux vidéos un outil féministe ? – Marie Claire
Ou comment Hackerspace et Fablab permettent à des novices à trouver les personnes et les ressources pour mener à bien leur projet.
En avril 2018, Alice et Hélène ont lancé le jeu Dykie Street, où l’on vide la rue de ses insultes et affiches sexistes, homophobes ou réacs. Sans vraiment s’y connaître, elles ont décidé de prendre en main l’outil et de le mettre au service de l’éducation populaire et du féminisme.
— À lire sur www.marieclaire.fr/et-si-on-faisait-des-jeux-videos-un-outil-feministe,1292150.asp
Crédit photo : capture d’écran du jeu Dykie Street.
Le numérique dans l’école : enjeux, perspectives, controverses…
Une présentation très intéressante et surtout pertinente de Michel Guillou. Plus même qu’un état des lieux de la question, cette présentation Michel nous permet de réfléchir très sérieusement à la question. Merci à Michel Guillou.
Tristan Garcia : “Les vaincus n’ont pas d’histoire”
Philosophe et écrivain, Tristan Garcia publie Ames , un ambitieux sixième roman et premier volet d’un projet en trois tomes qui entend retracer l’histoire de la souffrance à travers toute l’humanité. Son affirmation que les vaincus n’ont pas d’histoire et que seule la fiction peut se mettre au service des oubliés de l’histoire, fait écho aux travaux de Nathan Wachtel (1971) La Vision des Vaincus – Les Indiens du Pérou devant la Conquête Espagnole (1530-1570) (voir sa recension par la Revue L’Histoire). Réflexions.
« j’essaie d’être attentif, toujours, à re-raconter l’histoire du point de vue des vaincus, des dominés, des subalternes. Ce qui est très compliqué, car les vaincus n’ont pas d’histoire. Celle-ci est toujours racontée par les vainqueurs. Et le problème, c’est que l’épopée en littérature est toujours le signe d’une victoire militaire, d’un impérialisme. Etre attentif à la souffrance, c’est un moyen de garder la forme épique mais aussi de raconter l’histoire du point de vue de ceux qui n’en ont pas. Les oubliés de l’histoire. C’est pour ça que la fiction est nécessaire. »
Interrogé sur le travail de recherche nécessité par son ouvrage, il pose aussi la fiction comme moyen d’aller regarder dans les blancs de l’histoire, mais il met aussi en avant tout le travail de recherche plus particulièrement concernant les connaissances factuelles :
« Ma technique est de commencer par déterminer un lieu précis et une année. Ensuite, je vais lire tout ce que les archéologues et les historiens ont comme connaissances factuelles sur cet endroit, à cette date-là. J’essaie d’être vraiment systématique : je fais des fiches avec les habits, la nourriture, les odeurs, les expressions, les usages, l’architecture. Comme un chef déco de cinéma. Et à partir de là, quand j’ai ce décor, ce qui m’intéresse, c’est d’aller regarder dans les blancs de l’histoire. Ce qu’on ne connaît pas. Et c’est dans ces blancs que j’injecte la fiction. Evidemment, plus c’est lointain, plus tu as du blanc. Globalement, au début de la documentation, tu peux chercher sur internet, mais petit à petit, quand tu resserres, tu arrives à ce moment fascinant où tu réalises qu’il n’y a pas tout sur le net. Alors tu es obligé d’aller quelque part dans le monde, dans une bibliothèque, retrouver des références qui n’ont pas été numérisées. C’est la ligne de flottaison d’internet. Et tu découvres qu’il y a des choses en dessous. J’adore ça. »
Le livre : Ames – Histoire de la souffrance I (Gallimard), 720 p., 24 €
—A lire : LesInrocks – Tristan Garcia : “Les vaincus n’ont pas d’histoire”
Crédit photo en-tête : Edfou. Temple Égyptien. Bas relief. Pixabay License. Libre pour usage commercial. Pas d’attribution requise
BP13/22SHS : Archéologie et Préhistoire : le site de l’INRAP
Le site de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) offre un grand nombre de ressources ainsi qu’un suivi de l’actualité dans le domaine de l’archéologie et plus particulièrement concernant la préhistoire qui seront très utiles pour les enseignants de l’enseignement primaire.
- Chronologie générale : C’est plus particulièrement le cas avec les dossiers multimédias de l’INRAP ainsi que l’illustre sa chronologie générale. Celle-ci couvre le Paléolithique ancien jusqu’à la France contemporaine.
- Les experts remontent le temps (films d’animation) : les experts remontent le temps est une série de 7 films d’animation de 3 minutes qui retracent l’évolution des modes de vie des hommes du passé et leurs interactions avec l’environnement, de la Préhistoire au premier Moyen Âge. Leur style se veut ludique et comporte une touche d’humour. L’humour paraît cependant plus adapté à des adolescents ou des adultes qu’à des enfants. Il faut également tenir compte du nombre d’information fournit sur un rythme rapide. Elles forment une bonne introduction avant de répondre aux quizz proposés également par le site. Parmi les films d’animation :
- Les quizz : ceux-ci forment un excellent complément aux films d’animation de la série Les experts remontent le temps (films d’animation):
- Quizz pour passionnés de jeux vidéos, de bande dessinée, de cinéma ou de litttérature : certains quizz très spécifiques permettront de raccrocher à l’archéologie les passionnés des jeux vidéos, de la bande dessinée ou du cinéma :
- Pour en savoir plus : des dossiers multimédias vous permettront d’aller plus loin soit concernant une des époques historiques, soit concernant le travail et les méthodes de l’archéologue ou l’histoire de l’archéologie :
- Un ouvrage pour conclure : Demoule, J.-P., Garcia, D. & Schnapp, A. (2018). Une histoire des civilisations. Comment l’archéologie bouleverse nos connaissances. Paris: La Découverte. Cet ouvrage vous permettra de disposer d’une vision globale de l’archéologie et de l’état récent des savoirs sur un ensemble de sujet tels que la localisation du berceau de l’hominisation, les origines et l’extension des civilisations sédentaires ou les migrations qui se sont succédé de la préhistoire jusqu’à nos jours.
La présentation de l’ouvrage par l’éditeur :
Depuis les années 1980, une révolution silencieuse a bouleversé nos connaissances sur l’histoire de l’humanité : celle suscitée par les extraordinaires progrès techniques et méthodologiques de l’archéologie, particulièrement grâce au développement de l’archéologie préventive. Nombre des représentations d’hier ont été nuancées, des pans entiers de cette histoire, jusque-là ignorés, ont été mis au jour. Mais si cette révolution a donné lieu à un foisonnement de publications scientifiques, il manquait une vision globale, accessible aux non-spécialistes. C’est ce défi qu’ont voulu relever ici trois des plus éminents archéologues français.
Réunissant les contributions de soixante et onze spécialistes mondiaux, associées à une riche iconographie et à une cartographie originale, cet ouvrage propose une histoire renouvelée des civilisations. Il couvre l’ensemble des périodes et des continents, en mettant l’accent sur les avancées les plus significatives : la localisation du berceau de l’hominisation, les origines et l’extension des civilisations sédentaires, les stratégies économiques et politiques qui ont mené à la fondation des grands empires et les conditions de leurs dislocations, les modalités de la mondialisation des époques moderne et contemporaine, sans oublier les migrations qui se sont succédé de la préhistoire jusqu’à nos jours.
Grâce à cette vision globale de l’aventure humaine, on découvrira comment l’archéologie apporte sa contribution à la connaissance des sociétés sans écriture comme à celle des civilisations de l’écrit. Et comment elle rend possible un nouveau dialogue entre sources textuelles et sources matérielles, qui bouleverse plusieurs domaines de l’histoire ancienne, médiévale et moderne.
Le site de l’éditeur : La Découverte
Crédit image d’en-tête : Dépôt de haches taillées. Vinneuf (Yonne). Lab Archéo. Les sciences de l’archéologie © Loic de Cargouët, Inrap
Podcast histoire du Temps présent : Magma
Avec Magma, Clémence Hacquart vous propose des rencontres avec des personnes qui ont vécu de près ou de loin des événements historiques du XXème siècle.
A titre d’exemple, quelques émissions récentes.
La marche pour l’égalité contre le racisme – Salika Amara (23 décembre 2018)
L’émission : https://magmapodcast.com/la-marche-pour-legalite-et-contre-le-racisme-salika-amara/
Le village noyé de Tignes – Marie (21 octobre 2018)
C’est une histoire de perte d’identité, de souvenirs noyés et d’expulsion forcée.
En 1952, à Tignes, en Savoie, près de 400 personnes ont été chassées de leur village pour que l’État puisse construire un barrage hydroélectrique.
L’émission : https://magmapodcast.com/le-village-noye-de-tignes-marie/
La chute du Mur de Berlin – Annet Köhler (22 avril 2018)
Née à l’est de Berlin en 1971, Annett Köhler n’a connu que le mur jusqu’à ses 18 ans.
Dans ce quatrième épisode de MAGMA, Annett Köhler raconte la fin du mur de Berlin à travers ses souvenirs personnels, de son enfance dans le bloc soviétique à la chute de ses repères, en passant par les déceptions et les obstacles qu’elle a rencontrés dans l’Allemagne réunifiée.
L’émission : https://magmapodcast.com/la-chute-du-mur-de-berlin-annett-kohler/
Suivre Magma sur Twitter : https://mobile.twitter.com/magma_podcast
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Le site : https://magmapodcast.com
« Assassin’s Creed », toute une histoire à la Gaîté lyrique – LesInrocks
La célèbre saga d’Ubisoft est prétexte à une exposition immersive et éducative à sur la création des jeux vidéo.
Centrée sur les deux derniers volets de la saga, le plus récent Odyssey (qui se déroule dans la Grèce antique) et Origins (dans l’Antiquité égyptienne), l’exposition fait écho au mode éducatif “Discovery Tour”, une extension active sur Origins (offerte aux visiteurs via un code de téléchargement) et qui s’appliquera, dans le courant de l’année, à Odyssey.
Dans ce mode, pas de missions délicates ni de combats hargneux, mais un univers totalement ouvert dans lequel il est possible de suivre (ou non) des visites guidées à valeur culturelle ajoutée. Les premières salles de l’expo présentent ainsi une partie de la base de données historiques sur laquelle repose Assassin’s Creed Origins ainsi que de nombreux dessins, esquisses et documents préparatoires issus d’une poignée d’épisodes de la série.
Behind the Game – L’expo au cœur d’Assassin’s Creed Jusqu’au 6 février, Gaîté Lyrique, Paris IIIe. Des rencontres et master class sont organisées parallèlement à l’exposition.
Le programme des ateliers pour les enseignants des cycles 2et 3 : https://www.reseau-canope.fr/ile-de-france/preac/images-et-creation/formations/ateliers-conferences/
-À lire : LesInrocks – « Assassin’s Creed », toute une histoire à la Gaîté lyrique
Crédit photo d’en-tête : Affiche « Behind the Game »• Crédits : Gaîté Lyrique