A publié "Les mêmes qui disent que l’on peut apprendre sans agir (en écoutant et en mémorisant) déplorent…".
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Archives pour 2010
C’est une idée communément admise, comme la baisse du niveau orthographique, les jeunes ne connaissent plus la chronologie. […] Paradoxalement, l’acquisition des repères historiques n’a jamais disparu des programmes des collèges français, c’en est même une constante. […] Actuellement, et jusqu’en 2012, la liste référence reste celle des programmes de 1997. La liste des repères à maîtriser aux pages 47-48 du programme de 3e nous indique qu’il y en a plus de 50 ! A partir de 2012, la liste s’allongera même légèrement, contrairement à ce qu’une lecture rapide pourrait laisser penser.
Images du Siècle des Lumières à la télévision | Bernard Papin
Bernard Papin est Maître de conférences en sciences de l’information et de la communication, université Paris Sud 11. Dans son activité scientifique, il s’intéresse à la sémiologie et à l’histoire de l’audiovisuel, plus particulièrement à la fiction télévisuelle
(les genres du fictif , l’adaptation des œuvres littéraires à la télévision ou la télévision et les politiques culturelles). Il est responsable au sein du CEISME (Centre d’Etude des Images et du Son Médiatique) de Paris Sud du groupe » Lumières et télévision » qui s’intéresse plus spécifiquement aux représentations du Siècle des Lumières à la télévision et au cinéma, de 1950 à nos jours : adaptations, téléfilms historiques, portraits d’écrivain, etc.
Sous sa direction vient d’être publié cet ouvrage sur les Images du Siècle des Lumières à la télévision. Construction d’une culture commune par la fiction aux Editions De Boeck et Ina.
Cet ouvrage intéressera les enseignant-e-s d’histoire qui utilisent du matériel audiovisuel lors de l’étude des Lumières. Passons maintenant à la présentation de l’ouvrage par l’éditeur:
Comme média de masse, la télévision est l’un des vecteurs privilégiés des imaginaires. Quand la fiction télévisuelle s’empare du Siècle des Lumières, quelles représentations des savoirs, croyances et valeurs de l’époque de Voltaire et de l’Encyclopédie nous propose-t-elle ?
Cet ouvrage s’interroge sur la médiation par l’image télévisuelle d’une période de notre histoire qui, plus que toute autre peut-être, s’inscrit fortement dans la conscience collective nationale. Depuis plus de 50 ans, les dramatiques, les téléfilms historiques, les docufictions, les feuilletons et les séries de la télévision française invitent le téléspectateur dans les salons et les alcôves du siècle de la philosophie et du plaisir. L’important n’est pas tant de vérifier si ces représentations sont historiquement justes que de s’interroger sur la manière singulière dont se met en place une culture commune.
Les auteurs de cet ouvrage mobilisent ici les ressources des sciences de l’information et de la communication, de l’histoire, de la sociologie et des études littéraires qu’ils mettent au service d’une commune volonté de décrypter ce qui, dans les images que nous nous forgeons du passé, nous permet de mieux vivre ensemble.
Référence : Papin B. dir. (2010). Images du Siècle des Lumières à la télévision. Construction d’une culture commune. De Boeck & Ina
Tablette : passif ! Ordinateur : interactif ? « Veille et Analyse TICE
Ce qui va être intéressant c’est d’observer comment le monde scolaire va opérer son appropriation de cette évolution qui va encore davantage rapprocher le monde scolaire des pratiques ordinaires des élèves et de leurs parents
Tablette : passif ! Ordinateur : interactif ? « Veille et Analyse TICE
Dans la classe, les modèles pédagogiques qui s’opposent sont, de manière très simplificatrice, ceux là : entre le transmissif behavioriste et l’interactif constructiviste, nous retrouvons les deux formes que proposent ces objets techniques. Or la question de l’économie des médias à l’école repose aussi sur des industries de masse (édition…) et principalement en réception (le manuel scolaire par exemple). Il y a donc un intérêt logique à ce que les éditeurs qui ont jadis tenté d’imposer le cartable électronique ou numérique, en y introduisant leur livres numérisés voient dans les tablettes (si dirigistes) un auxiliaire précieux.
Tablette : passif ! Ordinateur : interactif ? « Veille et Analyse TICE
Les mêmes qui disent que l’on peut apprendre sans agir (en écoutant et en mémorisant) déplorent l’effet des médias de masse sur les enfants, sorte de paradoxe étonnant.
Cabeza de Vacam: la découverte de l'Amérique des signes | Culturopoing
Un des événements de ces vacances de Noël : la sortie en France, vingt ans après, d’un film devenu culte au moment des festivités du cinquième centenaire de la découverte de l’Amérique. Cabeza de Vaca (Mexique, 1991) de Nicolás Echevarría est une coproduction hispano-mexicaine qui retrace l’histoire d’un conquistador devenu chamane et défenseur des Indiens du nord du Mexique.
Le film se situe au cœur d’une période très peu représentée dans le cinéma mexicain et mondial, la Conquista espagnole du début du 16e siècle. Il s’inspire librement d’un livre exceptionnel: la Relation de voyage 1527-1537 écrite par Alvar Núñez « Cabeza de Vaca », un explorateur espagnol. Trésorier d’une mission partie d’Espagne en 1527 et qui a fait naufrage, Cabeza de Vaca est parmi les rares survivants de cette expédition condamnée. Après les huit ans d’errance sur lesquels se penche le film, Cabeza de Vaca dirige à Charles Quint le récit de ses aventures – un récit qui parvient jusqu’à nous grâce aux éditions Actes Sud, dans une traduction qui permet de mesurer la valeur du témoignage d’un des plus grands explorateurs de l’histoire moderne – celui qui d’après Henry Miller avait racheté et lavé les chroniques sanglantes de Pizarro et Cortés. Nicolás Echevarría réussit, quant à lui, à nous présenter une œuvre impeccable à la fois au niveau historique, esthétique et initiatique – un véritable film de rupture.
viaNicolás Echevarría – « Cabeza de Vaca » sur Culturopoing.
La dernière photo d’Henri IV et la vérité des images… | Parergon
Henri IV : reconstitution faciale du crâne retrouvé
Il est singulièrement saisissant que la tête momifiée d’un roi assassiné reparaisse aujourd’hui, retrouve son aura à travers un rayonnement médiatique, reconnecte la République à son inconcient monarchique et à cette “valeur mystique de la liqueur séminale” qui fondait le royaume ; comme le retour du refoulé d’une République dont la tête perd la tête, croit follement à ses propres représentations, et à sa lignée, une République en crise qui cherche, d’une manière étrange, à se fabriquer des reliques nationales sur la base d’une croyance idolâtre en la ressemblance et en l’identité. La science vole ici au secours de l’idolâtrie en fondant la croyance sur des preuves objectives qui sont finalement les mêmes que celles qui ont toujours servi à authentifier les véroniques (vera icona) ; l’image authentique est l’image dont un récit nous dit qu’elle porte l’empreinte visuelle du modèle… qu’elle tient quelque chose de la relique…
via La dernière photo d’Henri IV et la vérité des images… | Parergon.
Photographier une crise économique de 1929 à 2010
La crise économique américaine actuelle a conduit un groupe de photographes américains (Facing Change) à documenter celle-ci. Ce groupe reprend le flambeau des photographes engagés par la Farm Security Administration sous Roosevelt. Une occasion de réfléchir et de s’interroger sur l’emploi de la photographie en temps de crise.
Dorothea Lange est devenue l’icône des photographes ayant documenté les effets de la Grande Dépression américaine des années 1930. Elle avait été alors engagée par la Farm Security Administration (FSA) sous Roosevelt. ((Sur la Grande Dépression et le New Deal, nous avions consacré une série de quatre articles à l’été 2007. Vous pouvez retrouver cette série d’articles en débutant par celui-ci : Grande Dépression et New Deal : 1. Comment ce sujet est-il traité par l’histoire scolaire?))
Pour le photographe et philosophe Jean-François Devillers ((Sa Biographie et son travail photographique sont consultables : http://www.jf-devillers.com)), Dorothea Lange produit des événements représentés sous forme de drames personnels et introduit
dans l’approche documentaire la narration, les hommes et la personnalisation des images et surtout la dramatisation. Elle va ainsi concourir à donner une nette inflexion au genre documentaire vers le reportage humaniste. Ses images donnent en effet une vision dramatique et émouvante de la condition des fermiers et des déplacés au détriment le plus souvent de la richesse informative. […], elle choisit de photographier des personnes en situation de détresse ou de tension que ce soit au travail, dans l’errance, l’abandon ou le désœuvrement. Et si dans la plupart des cas, les personnes photographiées ne peuvent pas ignorer qu’elles le sont, elles ne regardent généralement pas l’objectif de l’appareil photo et n’adoptent pas de pose photographique, ce qui n’exclut cependant aucune mise en scène implicite ou explicite. ((La question de la visibilité d’une crise))
En cela, Dorothea Lange rompt avec la photographie documentaire qui prévalait jusqu’alors et que défend à la même époque son collègue de la FSA Walker Evans qui «à partir des hommes qu’il photographie produit des types : la singularité des personnes et des lieux est effacée au profit de leur exemplarité, de leur valeur d’échantillon représentatif.» ((idem)) Pour celui-ci, nous dit Jean-François Devillers ((idem)),
le propre de la photographie documentaire est d’être une photographie impersonnelle, hostile à la narration, plus tournée vers les choses que vers les hommes et plutôt vers les choses insignifiantes et prosaïques. Ce qui donne lieu à des images nettes, statiques, au cadrage simple, avec des objets centrés et frontalement photographiés, sans marque expressive et sans contenu narratif. Ce style transpose la forme de la photo d’identité – prototype du document – aux objets, aux lieux et aux monuments.
Revenant sur son projet documentaire, Dorothea Lange précisait que
« Si vous ne voyez que la misère humaine dans mes photographies, alors j’ai échoué dans ma tentative d’éclairer les tenants et les aboutissants de cette situation, car le gâchis que vous avez sous les yeux est le résultat d’un désastre naturel, mais aussi social. » ((Cité dans Dorothéa Lange, Galerie municipale du château d’eau, octobre 1989))
Pour Devillers ((La question de la visibilité d’une crise)), au contraire d’Evans, elle aurait en grande partie échoué, car
Son style photographique en tant qu’il produisait non des documents, mais des évènements, style soutenu par l’impatience de son engagement politique, est venu mettre en échec son intention documentaire affichée.
Aujourd’hui, c’est au tour d’un collectif de photographes américains (Anthony Suau, Danny Wilcox Frazier, Stanley Greene, Brenda Ann Kenneally, David Burnett…) de reprendre le flambeau et de documenter la crise américaine actuelle.
Pour le journal Le Monde, le nom du collectif, Facing Change semble dire que plus rien ne sera comme avant en Amérique, que même ceux qui se relèveront de cette crise ne seront plus les mêmes, car entretemps ils auront vendu leur maison ou seront passés par de longues périodes de chômage. ((Photo – Un collectif photo document les effets de la crise aux Etats-Unis))
Le travail d’analyse de ces photos documentaires reste à faire. A l’exemple de ce reportage de Anthony Suau sur les expulsions en Floride ((Florida Foreclosure Fraud Crisis 2010)). Ce travail paraît avoir intégré tant le regard d’Evans que de Lange comme peuvent l’illustrer les deux photographies suivantes.
1° Influence de la photo documentaire classique : «images nettes, statiques, au cadrage simple, avec des objets centrés et frontalement photographiés, sans marque expressive et sans contenu narratif.»
2° Le reportage humaniste : «dans la plupart des cas, les personnes photographiées ne peuvent pas ignorer qu’elles le sont, elles ne regardent généralement pas l’objectif de l’appareil photo et n’adoptent pas de pose photographique»
Cependant, le travail d’Anthony Suau présente aussi d’autres potentialités que l’auto-référentiation à ses deux illustres prédécesseurs notamment au moyen de ses cadrages où le décor et le vide prennent le dessus sur les personnes présentes:
C’est alors que l’idée d’un gâchis et de solitude, me semble-t-il, s’impose au spectateur. Les gens comme les choses paraissent broyés par une machine impitoyable qui les dépasse.
Médias sociaux : comment les adopter et les faire adopter?
Dans son dernier billet consacrés aux dangers d’Internet, Serge Soudoplatoff identifie trois dangers d’Internet ((Les liaisons numériques dangereuses | La rupture Internet))
Le premier est effectivement de ne pas y aller, d’ignorer le phénomène. […]
Le deuxième est de s’y opposer. Déclarer que wikipedia est de mauvaise qualité, comme une de mes étudiantes me l’avait affirmé. Déclarer que « dans Internet, il n’y a que des emmerdeurs », comme me l’avait dit en 2006 un directeur marketing d’une entreprise du CAC40. […]
Le troisième est de ne pas se transformer. Pour aborder Internet et en tirer le meilleur, il faut déjà se former. Les élèves des écoles devraient être formés, non pas aux dangers de l’Internet, mais à son mode d’emploi. Les salariés des entreprises devraient tous avoir des cycles de formation au numérique, à l’instar de ce que fait Lippi. Puis il faut se changer, au niveau individuel mais aussi au niveau collectif. Les entreprises et les administrations doivent se mettre en mode 2.0, et tant pis si ce concept est flou, au moins il force à réfléchir.
Il conclut qu’«à part ces trois dangers, je ne vois pas d’autre réelle menace différente de ce que la vie nous réserve, lorsqu’elle est cruelle et brutale.»
Personnellement, c’est bien dans le sens de Serge Soudoplatoff que j’utilise depuis de nombreuses années internet et le web 2.0 dans mon activité professionnelle ainsi qu’avec mes étudiants.
Demain j’aurai l’occasion de présenter principalement mon utilisation des blogs dans le cadre du First organisé par Rezonance et consacré aux médias sociaux dans les organisations:
J’y interviendrai sous l’intitulé:
Quand les nouvelles technologies s’invitent dans l’enseignement
et les autres intervenants seront Olivier Glassey, sociologue, Olivier Tripet, consultant et formateur en Entreprise 2.0, et Sophie Dufaux, digital strategist. Le programme complet est consultable en ligne : http://www.rezonance.ch/rezo/classes/ft-first-tuesday/lausanne/20101202/one-community?page_num=0