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Histoire Lyonel Kaufmann

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Restitution d’oeuvres: faut-il vider nos musées? rts.ch

7 mars 2023 by Lyonel Kaufmann

La Suisse a restitué à l'ambassade du Pérou une sculpture de la culture Chavín, le 8 février 2023. [Keystone]

A la suite des indépendances africaines dans les années 1960, un mouvement en faveur du rapatriement des œuvres du continent, conservées dans les musées européens, a été lancé par les élites intellectuelles et politiques locales. Aujourd’hui, les demandes de rapatriement de biens ne faiblissent pas et opposent deux visions.

L’invité/e : Floriane Morin et Marc-André Renold « La restitution des objets dʹart ». Vertigo /28 min. / 28.02.2023

Afrique, Amérique du Sud, Asie, et même entre pays européens, les restitutions de biens culturels sont un caillou dans la chaussure des Etats coloniaux ou ayant tiré profit de la colonisation, comme la Suisse. Deux visions s’opposent, l’une qui demande le retour des œuvres dans leur pays d’origine, l’autre qui s’abrite parfois derrière la règle: tout ce qui rentre au musée reste au musée.

La Suisse a restitué à l'ambassade du Pérou une sculpture de la culture Chavín, le 8 février 2023. [Keystone]

La Suisse a restitué à l’ambassade du Pérou une sculpture de la culture Chavín, le 8 février 2023. [Keystone]

Pourtant, la Suisse vient de restituer une tête sculptée de la culture Chavín au Pérou, vieille de 2500 ans. Le Musée d’ethnographie de Genève (MEG) a récemment restitué à la Confédération amérindienne d’Haudenosaunee (Amérique du Nord) deux objets sacrés acquis sans consentement il y a près de 200 ans.

Interview de l’historienne de l’art Benedicte Savoy, spécialiste des spoliations / Vertigo / 8 min. / 28.02.2023

Source : Restitution d’oeuvres: faut-il vider nos musées? – rts.ch – Arts visuels

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions

Quel regard auront les archéologues de l’an 4023 sur notre époque? Musée romain Lausanne-Vidy

6 mars 2023 by Lyonel Kaufmann

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L’exposition « Retour vers le futur antérieur » se met dans la peau d’un archéologue du futur. Au Musée romain de Lausanne-Vidy, les visiteurs peuvent découvrir des vestiges du 20e et 21e siècle, tels qu’ils pourraient être interprétés dans 2000 ans. C’est aussi une manière de sensibiliser le public à la complexité du métier et à la durabilité de nos objets.

Toute la complexité du travail des archéologues est mise en lumière à travers cette exposition imaginée il y a 20 ans par Laurent Flutsch, l’ancien directeur du Musée romain de Lausanne-Vidy.

L’exposition met aussi en lumière une constatation: très peu de matériaux utilisés aujourd’hui survivront ces deux prochains millénaires. En 4023, il ne restera qu’une infime partie de nos objets du quotidien.

Quand on visite une exposition d’archéologie, on n’a pas conscience que ce qu’on voit ne représente qu’une très petite proportion de ce qu’était la culture d’une époque. On a essayé de mettre en perspective le fait que tous les objets en plastique, en tissu etc. disparaîtront. Et il nous restera le métal, le verre.

Séverine André, conservatrice au Musée romain de Lausanne-Vidy.

L’exposition est visible jusqu’au 25 septembre 2023. Pour les informations pratiques : https://lausanne-musees.ch/fr_CH/exhibitions/retour-vers-le-futur-anterieur-tresors-archeologiques-du-21e-siecle.

Source : Quel regard auront les archéologues de l’an 4023 sur notre époque? – rts.ch – Arts visuels

Classé sous :Histoire active, Histoire savante

Engager nos élèves à réfléchir de manière critique aux progrès de l’intelligence artificielle avec #ChatGPT

16 février 2023 by Lyonel Kaufmann

Marisa Shuman a mis ses élèves de la Young Women's Leadership School du Bronx au défi d'examiner le travail créé par un chatbot. Crédit...Hiroko Masuike/The New York Times

Fini le codage. Certaines écoles demandent aux étudiants programmeurs de réfléchir de manière critique aux progrès rapides de l’intelligence artificielle.

Natasha Singer est journaliste pour le New York Times. Après avoir assisté à des cours d’informatiques dans des écoles secondaires notamment dans une école du Bronx, elle a publié, le 6 février 2023, At This School, Computer Science Class Now Includes Critiquing Chatbots (Dans cette école, le cours d’informatique inclut désormais la critique des chatbots). En voici une synthèse traduite. 

Marisa Shuman a mis ses élèves de la Young Women's Leadership School du Bronx au défi d'examiner le travail créé par un chatbot. Crédit...Hiroko Masuike/The New York Times

Marisa Shuman a mis ses élèves de la Young Women’s Leadership School du Bronx au défi d’examiner le travail créé par un chatbot. Crédit…Hiroko Masuike/The New York Times

Introduction 

Le cours d’informatique de Marisa Shuman à la Young Women’s Leadership School du Bronx a commencé comme d’habitude un matin de janvier dernier. Pour la première fois en dix ans de carrière d’enseignante, Mme Shuman n’avait pas rédigé de plan de cours. Elle avait généré le matériel de classe en utilisant ChatGPT.

  • « Je me moque que vous appreniez quoi que ce soit sur la technologie portable aujourd’hui. Nous évaluons ChatGPT. Votre objectif est d’identifier si la leçon est efficace ou inefficace. » (Marisa Shuman)

A travers les États-Unis, des enseignants comme Mme Shuman tirent parti des innovations pour stimuler une réflexion plus critique en classe. Ils encouragent leurs élèves à remettre en question le battage médiatique autour des outils d’intelligence artificielle qui évoluent rapidement et à considérer les effets secondaires potentiels des technologies. L’objectif, selon ces éducateurs, est de former la prochaine génération de créateurs et de consommateurs de technologies à « l’informatique critique ». A cet effet, en Illinois, en Floride, à New York et en Virginie, certains enseignants de sciences et de sciences humaines du secondaire utilisent un programme d’alphabétisation sur l’intelligence artificielle, développé par des chercheurs du Scheller Teacher Education Program du fameux Massachusetts Institute of Technology (MIT).

Avec la prolifération des technologies d’IA génératives, les éducateurs et les chercheurs affirment que la compréhension de ces algorithmes informatiques est une compétence cruciale dont les élèves auront besoin pour naviguer dans la vie quotidienne et participer à la vie civique et sociale.

Dans les classes de la Young Women’s Leadership School du Bronx

Natasha Singer rend ensuite compte de sa visite de deux jours de classes à la Young Women’s Leadership School du Bronx, un collège et un lycée publics pour filles qui est à l’avant-garde de cette tendance.

Un matin de janvier, une trentaine d’élèves de neuvième et de dixième année sont entrés en trombe dans un cours intitulé Software Engineering 1. Ce cours pratique initie les élèves au codage, à la résolution de problèmes informatiques et aux répercussions sociales des innovations technologiques.

Le sujet de ce matin : les systèmes de reconnaissance faciale qui peuvent avoir des difficultés à reconnaître les visages à la peau plus foncée, comme ceux de certains des étudiants présents dans la salle et de leurs familles.Debout devant sa classe, Abby Hahn, le professeur d’informatique, savait que ses étudiants pourraient être choqués par le sujet. Une technologie défectueuse de comparaison de visages a contribué à l’arrestation injustifiée d’hommes noirs.

Mme Hahn a donc prévenu ses élèves que la classe aborderait des sujets sensibles comme le racisme et le sexisme. Puis elle a fait jouer une vidéo YouTube, créée en 2018 par Joy Buolamwini, une informaticienne, montrant comment certains systèmes populaires d’analyse faciale ont identifié par erreur des femmes noires emblématiques comme des hommes.

  • « Je suis choquée de voir comment les femmes de couleur sont considérées comme des hommes, alors qu’elles ne ressemblent en rien à des hommes. Joe Biden est-il au courant ? » (Nadia Zadine, une élève de 14 ans)

Selon Mme Hahn, l’objectif de la leçon sur les préjugés de l’IA était de montrer aux élèves programmeurs que les algorithmes informatiques peuvent être défectueux, tout comme les voitures et autres produits conçus par des humains, et de les encourager à remettre en question les technologies problématiques. .

Quelques portes plus loin dans le couloir, dans une salle de classe colorée ornée de flocons de neige en papier fait main et de grues en origami, Mme Shuman se préparait à enseigner un cours de programmation plus avancé, Génie logiciel 3, axé sur l’informatique créative comme la conception de jeux et l’art. 

Dans le cadre de cette leçon, les élèves de 11e et 12e années ont lu des articles de presse sur la façon dont ChatGPT pourrait être à la fois utile et sujet à des erreurs. Ils ont également lu des messages de médias sociaux sur la façon dont le chatbot pourrait être incité à générer des textes promouvant la haine et la violence.

Mais les élèves n’ont pas pu essayer ChatGPT en classe eux-mêmes. Le district scolaire l’a bloqué, craignant qu’il ne soit utilisé pour tricher. Les élèves ont donc demandé à Mme Shuman d’utiliser le chatbot pour créer une leçon pour la classe à titre expérimental. Mme Shuman a passé des heures à la maison à demander au système de générer une leçon sur les technologies portables comme les montres intelligentes. En réponse à ses demandes spécifiques, ChatGPT a produit un plan de cours remarquablement détaillé de 30 minutes – avec une discussion d’échauffement, des lectures sur la technologie portable, des exercices en classe et une discussion de conclusion.

Au début de la période de cours, Mme Shuman a demandé aux étudiants de passer 20 minutes à suivre la leçon scriptée, comme s’il s’agissait d’un véritable cours sur la technologie portable. Ils devaient ensuite analyser l’efficacité de ChatGPT en tant qu’enseignant simulé.

  • « Ça m’a rappelé la classe de quatrième. C’était très fade. » (Jayda Arias, 18 ans)

La classe a trouvé la leçon abrutissante comparée à celles de Mme Shuman, une enseignante charismatique qui crée des supports de cours pour ses élèves spécifiques, leur pose des questions provocantes et trouve des exemples pertinents et concrets à la volée.

  • « La seule partie efficace de cette leçon est qu’elle est directe. » (Alexania Echevarria, 17 ans, à propos du matériel de ChatGPT)
  • « ChatGPT semble aimer les technologies portables. Mme Shuman proposait une leçon qui allait au-delà de l’apprentissage de l’identification des préjugés de l’intelligence artificielle. Elle utilisait ChatGPT pour faire passer à ses élèves le message que l’intelligence artificielle n’était pas une fatalité et que les jeunes femmes avaient les idées pour la défier. » (Alia Goddess Burke, 17 ans)

Mon commentaire

Concernant les technologies, une nouvelle fois, il s’agit de ne tomber ni dans la fascination, ni dans l’effroi à leur sujet. Les bloquer ou dire que c’est mal, n’aura que peu d’effets sur les élèves, au contraire même, et c’est aussi faire injure à leurs propres capacités de jugement comme l’illustre leurs propos ci-dessus.

La place des enseignant•es restera centrale pour autant qu’iels ne génèrent pas un enseignement aussi fade que peut aujourd’hui proposer ChatGPT, mais qu’iels engagent leurs élèves dans des activités stimulantes, concrètes et engageantes,  stimulent leurs capacités critiques d’évaluation, de jugement et de créativité et les engager pleinement comme des acteurs dans leurs apprentissages et de notre devenir commun.

Classé sous :EdNum, histodons, Humanités Digitales, Opinions&Réflexions Balisé avec :ChatGPT, éducation, histodon, histodons, intelligence artificielle

Les différents modes d’écriture de l’histoire et leurs effets sur les pratiques historienne.

8 février 2023 by Lyonel Kaufmann

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Journée d’études internationale et ateliers CUSO organisés par Claire-Lise Debluë (Laboratoire Histoire & Cité) et Raphaëlle Ruppen Coutaz (Section d’histoire, Faculté des lettres). Depuis quelques années, et à plus forte raison après le « tournant numérique », le livre, l’article ou la conférence scientifiques n’ont plus le monopole des formes d’écriture de l’histoire. La diffusion des résultats de la recherche emprunte aujourd’hui des canaux de plus en plus divers, contribuant par là à redéfinir les conditions mêmes du travail de l’historien·ne.

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Hecla Electrics Pty Ltd, Workers Assembling Electrical Products, circa 1930. Photo de Museums Victoria sur Unsplash

Depuis quelques années, et à plus forte raison après le « tournant numérique », le livre, l’article ou la conférence scientifiques n’ont plus le monopole des formes d’écriture de l’histoire. La diffusion des résultats de la recherche emprunte aujourd’hui des canaux de plus en plus divers, contribuant par là à redéfinir les conditions mêmes du travail de l’historien·ne. Une multitude de pratiques (écriture collaborative, crowdsourcing, pratiques commémoratives), d’outils (blogs, visualisation, 4D) et de canaux de diffusion (expositions, podcasts, documentaires, jeux vidéo, séries TV, etc.) se sont en effet développés et s’offrent désormais aux chercheurs et chercheuses désireux·se·s d’explorer de nouveaux formats d’écriture ou de s’adresser à de nouveaux publics, non sans, toutefois, soulever d’importantes questions d’ordre épistémologique et pratique.

Quelles formes, quels canaux privilégier pour communiquer les résultats de la recherche ? Comment tenir compte au mieux du public auquel on s’adresse, qu’il soit spécialiste ou non ? Quelle place accorder aux formes nouvelles d’écriture de l’histoire ayant émergé avec le tournant numérique ? Comment identifier et acquérir le savoir-faire nécessaire ? Cette journée d’études et les ateliers pour doctorant·e·s ont pour objectif de faire un état des lieux de ces nouveaux outils et de ces nouvelles pratiques du métier d’historien·ne, d’explorer leurs possibles, mais aussi d’évoquer leurs limites. Ils visent également à s’interroger sur la manière dont ces nouvelles formes de production et de diffusion des savoirs historiques façonnent en retour notre manière de faire de la recherche et nourrissent notre compréhension du passé.

Lors de cette rencontre, il s’agira de s’intéresser à des initiatives transpériodes déployées dans des contextes aussi différents que ceux de la recherche fondamentale, de l’enseignement, de la médiation ou de l’histoire publique, et d’explorer certains de leurs possibles à partir de cas concrets. La journée d’études et les ateliers pour doctorant·e·s se déroulent sur un jour et demi (jeudi et vendredi matin). La journée d’études est publique et est constituée de trois volets : une série de conférences par des expert·e·s du domaine, une série de présentations « flash » autour de projets récents ou en cours, et une table ronde pour clore la journée. La matinée du vendredi, réservée aux doctorant·e·s (20 au maximum), est organisée autour de trois ateliers. Elle consiste à expérimenter de nouveaux modes d’écriture de l’histoire, sur la base des recherches menées par les participant·e·s. Ce programme s’adresse aux doctorant·e·s en histoire, de toutes périodes.

Avec : Thomas Cauvin, Université du Luxembourg, C2DH; Caroline Muller, Université Rennes 2; Frédéric Clavert, Université du Luxembourg, C2DH; Sylvain Venayre, Université Grenoble-Alpes; Mylène Pardoën, CNRS; Olga Cantón Caro, SCMS/Université de Lausanne; Mathias Howald, écrivain, Collectif Caractères mobiles; Marie Sandoz, Université de Bâle et Roxane Gray, Université de Lausanne.

Organisé par: 

Claire-Lise Debluë (Laboratoire Histoire & Cité) et Raphaëlle Ruppen Coutaz (Section d’histoire, Faculté des lettres)

Dates et lieu: jeudi 8 et vendredi 9 juin 2023, Université de Lausanne.

Le programme: https://news.unil.ch/document/1675692782998.D1675693116844

S’inscrire (gratuit) : https://framaforms.org/les-differents-modes-decriture-de-lhistoire-et-leurs-effets-sur-les-pratiques-historiennes (délai au 15.03.2023)

Classé sous :histodons, Histoire savante, Humanités Digitales

Des photos inédites du soulèvement du ghetto de Varsovie retrouvées 80 ans après

29 janvier 2023 by Lyonel Kaufmann

Flammes au-dessus du ghetto de Varsovie après la révolte, avril-mai 1943. © AFP - Les archives familiales de Maciej Grzywaczewski, Musée POLIN

33 photographies prises par un pompier polonais lors du soulèvement du ghetto de Varsovie, en 1943, viennent d’être dévoilées. Contrastant avec celles produites par la propagande nazie, seules disponibles jusqu’à présent, ces images rares permettent de poser un nouveau regard sur l’événement.

Jusqu’à alors, les images que nous avions de l’insurrection de ce ghetto créé un an après l’invasion de la Pologne, en 1939, étaient celles prises par des soldats allemands et servaient la propagande du régime en guerre.

Notamment les 53 clichés en annexe du « rapport Stroop », que Jürgen Stroop, le responsable SS des opérations contre l’insurrection du ghetto de Varsovie, adressa à ses supérieurs, Friedrich Krüger et Heinrich Himmler.

Une pellicule oubliée, au fond du grenier…

Mercredi 18 janvier, le musée de l’histoire des juifs de Pologne, le POLIN Museum, a révélé 33 images inédites du soulèvement de Varsovie. Celles-ci ont été prises par Zbigniew Leszek Grzywaczewski, un pompier polonais âgé de 23 ans.

L’existence de 12 photographies de cette série était déjà connue des spécialistes de l’Holocauste. Mais elles n’existaient que sous la forme d’empreintes sur du papier de mauvaise qualité, dans un cadrage étroit.

En pleine préparation d’une exposition sur le ghetto de Varsovie, en août 2022, le musée Polin a contacté la famille du photographe de la série conservée au mémorial américain, dans l’espoir de retrouver d’autres clichés. C’est au fond d’un grenier, dans un carton abandonné depuis des années, que Maciej Grzywaczewski a retrouvé la pellicule miraculée, au milieu des archives de son père, décédé en 1993.

Flammes au-dessus du ghetto de Varsovie après la révolte, avril-mai 1943. © AFP - Les archives familiales de Maciej Grzywaczewski, Musée POLIN

Flammes au-dessus du ghetto de Varsovie après la révolte, avril-mai 1943. © AFP – Les archives familiales de Maciej Grzywaczewski, Musée POLIN

On ne trouve pas de scènes de combat sur ces images.

« Je garderai toute ma vie en tête l’image de ces silhouettes chancelantes de faim et d’effroi, sales, déchirées, écrit Zbigniew Grzywaczewski, en mai 1943, dans le journal qu’il tient pendant la guerre. Des gens fusillés massivement, et des vivants qui se prennent les pieds dans les cadavres à terre ».

« Quatre semaines sont passées comme ça. Brûler une maison à la fois est devenu la règle, on savait que, tel jour, c’était dans telle rue que les Allemands mettraient le feu. (…) Ceux qui ont été chassés ont été dépouillés, puis précipités dans la zone de rassemblement, escortés jusqu’aux chemins de fer de la rue Stawki [Umschlagplatz], et emmenés dans une direction inconnue. La rumeur veut qu’ils aient été envoyés dans un camp de concentration à Treblinka, et de là… dans l’au-delà. »

L’esposition « Autour de nous une mer de feu. Le sort des civils juifs pendant le soulèvement du ghetto de Varsovie » au musée de l’Histoire des Juifs polonais de Varsovie, sera visible à partir du 18 avril 2023. La veille du 80e anniversaire du déclenchement du soulèvement du ghetto.

Source : https://www.radiofrance.fr/franceculture/des-photos-inedites-du-soulevement-du-ghetto-de-varsovie-retrouvees-80-ans-apres-7891633

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Outils enseignement

Twitter fait l’objet d’une action en justice en Allemagne pour discours haineux sur la négation de l’holocauste.

28 janvier 2023 by Lyonel Kaufmann

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Une action en justice a été déposée le 25 janvier devant le tribunal régional de Berlin par HateAid, un groupe qui fait campagne contre les discours de haine, et l’Union européenne des étudiants juifs (EUJS). Elle fait valoir que Twitter, propriété de Musk, ne fait pas respecter ses propres règles contre les contenus antisémites, y compris la négation de l’holocauste.

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Les études actuelles prouvent que 84% des posts contenant des discours de #haine antisémite n’ont pas été examinés par les plateformes de médias sociaux, comme le montre une étude du Center for Countering Digital Hate. Ce qui signifie que Twitter sait que des juifs sont attaqués publiquement sur la plateforme chaque jour et que l’antisémitisme devient une normalité dans notre société. Et que la réponse de la plateforme n’est en aucun cas adéquate.

L’action en justice porte notamment sur des exemples de discours haineux qui ont été publiés sur #Twitter au cours des trois derniers mois, depuis que M. Musk est aux commandes, selon Bloomberg, qui a fait état de ce litige auparavant.

Pour rappel, la négation de l’Holocauste est un crime en #Allemagne – qui dispose de lois strictes interdisant les discours de haine antisémite – ce qui fait du tribunal de #Berlin une arène incontournable pour statuer à ce propos.

L’article : TechCrunch

Crédit image :

Pixabay License. Free to use under the Pixabay license. No attribution required

#holocauste #shoah #antisemitisme #Allemagne #Twitter #médiassociaux #négationnisme #Berlin

Classé sous :histodons, Nouvelles de l'histoire

Wes Moore, un gouverneur à surveiller | Le blogue de Richard Hétu

19 janvier 2023 by Lyonel Kaufmann

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« Du fond de mon cœur, je vous remercie de l’honneur que vous m’avez fait », a déclaré Wes Moore au cours de son discours d’investiture. « Nous sommes à quelques pâtés de maisons des docks d’Annapolis, où tant de personnes réduites en esclavage sont arrivées dans ce pays contre leur gré. Et nous nous tenons devant un bâtiment du Capitole construit de leurs mains. Nous avons fait des progrès inégaux et inimaginables depuis lors. »

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Wes Moore a prêté serment en posant la main sur deux bibles, dont l’une a appartenu un autre natif du Maryland, Frederick Douglass, ancien esclave devenu abolitionniste. Agé de 44 ans, cet ancien combattant est auteur, producteur, banquier d’affaires et président d’une importante organisation caritative.

Moore, qui avait été présenté à la foule par une de ses plus grandes admiratrices, Oprah Winfrey, a ajouté : « Aujourd’hui n’est pas un acte d’accusation du passé, c’est une célébration de notre avenir. Et aujourd’hui, nous avons l’occasion de commencer un avenir si brillant qu’il en est aveuglant. »

Source : Wes Moore, un gouverneur à surveiller | Le blogue de Richard Hétu

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, sur le web

L’impact des médias sociaux sur les enfants et les jeunes : un éternel recommencement

19 janvier 2023 by Lyonel Kaufmann

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La crainte de l’influence des nouvelles technologies sur les enfants et les jeunes ne date pas d’hier. Des bandes dessinées (années 1930) à la télévision (années 1950) en passant par les ordinateurs (années 1980) et maintenant les médias sociaux, de nombreux parents, enseignants et experts se sont élevés contre les influences négatives de ces nouveaux médias sur les enfants. Un éternel recommencement…

Dans ce premier billet, Larry Cuban revient ici sur la bande dessinée (Comic books).

En premier lieu, il rappelle que selon certains chercheurs, les années 1930 et 1940 ont été l’« âge d’or » de la bande dessinée. Par exemple, en 1945, la Market Research Company of America a découvert qu’environ 70 millions d’Américains, soit à peu près la moitié de la population américaine, lisaient des bandes dessinées ».

Comme pour la télévision après, ce succès auprès des jeunes ne manqua pas d’inquiéter certains parents horrifiés par le langage salé, le sexe et la violence présents dans ces bandes dessinées. Les parents urbains et ruraux organisèrent alors des comités et des manifestations pour condamner les bandes dessinées. Certains iront même jusqu’à brûler publiquement des bandes dessinées.

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À Binghamton, dans l’État de New York, les élèves de l’école paroissiale St. Patrick ont collecté 2’000 bandes dessinées répréhensibles lors d’un porte-à-porte et les ont brûlées dans la cour de l’école (1948).

En 1954, en réponse à l’antipathie croissante envers les bandes dessinées, les éditeurs ont adopté le Comics Code. Le code a eu une histoire mouvementée, selon Wikipedia.

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Parmi les règles que les éditeurs devaient suivre pour obtenir le sceau d’approbation, on notera les suivantes :

  • Les crimes ne doivent jamais être présentés de manière à susciter la sympathie pour le criminel, à encourager la méfiance à l’égard des forces de la loi et de la justice, ou à inspirer aux autres le désir d’imiter les criminels.
  • Les scènes de violence excessive sont interdites. Les scènes de torture brutale, de jeu excessif et inutile au couteau et au pistolet, d’agonie physique, de crimes sanglants et horribles doivent être éliminées.
  • La profanation, l’obscénité, les obscénités, la vulgarité ou les mots ou symboles ayant acquis une signification indésirable sont interdits.
  • La nudité sous toutes ses formes est interdite, de même que l’exposition indécente ou indue.
  • Les relations sexuelles illicites ne doivent être ni évoquées ni représentées. Les scènes de viol, ainsi que les anomalies sexuelles, sont inacceptables.
  • La séduction et le viol ne doivent jamais être montrés ou suggérés.
    Source : https://en.wikipedia.org/wiki/Comics_Code_Authority#cite_note-CodeText-16

Depuis ce code a été plusieurs fois amendés, mais il existe encore.

Cependant, les chercheurs de l’époque comme ceux d’aujourd’hui sont (et ont été) divisés sur l’influence réelle des bandes dessinées sur les enfants et les jeunes en ce qui concerne leur comportement agressif, la violence et les actes sexuels (voir ici).

Nous retrouvons le même processus d’élan de confiance dans un nouveau média/nouvelle technologie (fascination), suivi d’un sentiment d’effroi et de peur sur son effet sur l’esprit et les actions des jeunes enfants et des adolescents concernant la télévision. Celle-ci fera l’objet du billet suivant de Lary Cuban. A suivre donc…

Source : The Impact of Social Media on Children and Youth (Part 1)

Crédit image d’en-tête : Getty images/Hutton Archive

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Parution : A Coups de cases et de bulles. Les violences faites aux femmes dans la bande dessinée (dir. F. Chauvaud, L. Bodiou, J.-Ph. Marti, H. Morel) | LPCM

14 janvier 2023 by Lyonel Kaufmann

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blankLydie Bodiou, Frédéric Chauvaud, Jean-Philippe Martin et Héloïse Morel, A Coups de cases et de bulles. Les violences faites aux femmes dans la bande dessinée, Rennes, PUR, 2023.

Premier ouvrage abordant les violences faites aux femmes dans le 9e art, À coups de cases et de bulles est à même de montrer la façon dont la bande dessinée franco-belge, les comics mais aussi les mangas traitent les agressions et les crimes de sang.

Les récits graphiques regorgent de femmes victimes de violences les plus diverses : mariages forcés, humiliations, agressions physiques, viols. Des bandes dessinées relèvent du témoignage et de la littérature du réel, d’autres appartiennent au registre de l’imaginaire, mais toutes traitent d’un fléau universel, parfois en une seule case, d’autres fois en plusieurs planches. La visée du présent ouvrage est d’inverser les perspectives communes, de montrer que les femmes ne sont pas enfermées dans la catégorie des femmes aguicheuses, ni dans celle des faire-valoir, ni non plus dans celles des seules victimes. En effet, même humiliées, brutalisées, martyrisées, elles conservent leur dignité ou leur fierté.

La deuxième partie de l’ouvrage (Historisation et fictionnalisation) est plus particulièrement consacrée à la bande dessinée historique. On y trouve un chapitre sur les violences faites aux femmes romaines dans la bande dessinée historique et un autre sur les collaboratrices en France sous l’Occupation au miroir de la BD. Il y a aussi un chapitre centré sur la question du harcèlement sexuel dans les bandes dessinées et les mangas dans une approche comparative (1970-2000). Il faut noter également dans la première partie un chapitre consacré au corps malmené d’Adèle Blanc-Sec dans les nuits parisiennes de la Belle Époque.

Source : Parution : A Coups de cases et de bulles. Les violences faites aux femmes dans la bande dessinée (dir. F. Chauvaud, L. Bodiou, J.-Ph. Marti, H. Morel) | LPCM

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Publications

Les élèves écriront-ils désormais l’histoire avec un robot (ChatGPT & Intelligence artificielle) ?

13 janvier 2023 by Lyonel Kaufmann

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Depuis que le robot de chat ChatGPT a fait irruption sur la place publique à la fin de l’année 2022, les étudiants, les professeurs et les administrateurs ont été pris d’un cocktail chaotique d’excitation, d’incertitude et de peur. Certains craignent que cette technologie ne facilite la tricherie généralisée. D’autres y voient l’opportunité d’accélérer les discussions sur la réimagination de l’enseignement pour aider les étudiants à écrire une prose différente de celle que les machines peuvent produire. Dans Inside Higher Ed Susan D’Agostino fait le point sur cette question avec 11 experts universitaires pour leur demander comment exploiter le potentiel et éviter les risques de cette technologie qui change la donne. (Academic experts offer advice on ChatGPT). Qu’en est-il également pour l’enseignement de l’histoire ?

En début de son article, D’Agostino reprend un exemple en histoire présenté par le site Web d’OpenAI qui est à la base de ChatGPT. Il vaut la peine de le présenter. Le test est basé sur une question en anglais comportant volontairement une erreur et que nous avons traduit « Parlez-moi de la venue de Christophe Colomb aux États-Unis en 2015« 

Capture d’écran 2023-01-12 à 23.50.26

La réponse traduite de ChatGPT (https://openai.com/blog/chatgpt/) :

Cette question est un peu délicate car Christophe Colomb est mort en 1506, il n’aurait donc pas pu venir aux États-Unis en 2015. Mais supposons un instant qu’il l’ait fait !

Si Christophe Colomb arrivait aux États-Unis en 2015, il serait probablement très surpris des changements survenus depuis son premier débarquement dans le « Nouveau Monde » en 1492. Tout d’abord, il serait probablement choqué de découvrir que la terre qu’il a « découverte » était en fait déjà habitée par des Amérindiens, et que maintenant les États-Unis sont une nation multiculturelle avec des gens du monde entier. Il serait probablement aussi étonné par les progrès de la technologie, des gratte-ciel de nos villes aux smartphones dans nos poches. Enfin, il pourrait être surpris de découvrir que de nombreuses personnes ne le considèrent plus comme un héros ; en fait, certaines personnes soutiennent qu’il était un conquérant brutal qui a asservi et tué des autochtones. Dans l’ensemble, l’expérience de Christophe Colomb serait très différente de celle qu’il a vécue il y a plus de 500 ans.

ChatGPT et Christophe Colomb

En refaisant le test (12.01.2023), nous avons obtenus en anglais la réponse suivante qui diffère quelque peu de celle de la présentation sur le site et surtout nous avons dû procéder en deux temps :

Capture d’écran 2023-01-13 à 00.20.48

Traduction de la deuxième réponse :

Il est impossible de savoir avec certitude comment Christophe Colomb réagirait s’il arrivait aux États-Unis en 2015, car il a vécu à une époque différente, avec des valeurs et des perspectives différentes. Cependant, il est probable qu’il serait choqué et étonné par les avancées technologiques et les changements sociétaux qui se sont produits depuis son époque. Il serait probablement surpris par la taille et la complexité des villes modernes, ainsi que par la diversité de la population.
Il est important de noter que dans le passé, Christophe Colomb et son équipage ont commis des atrocités contre la population indigène, et son arrivée aux États-Unis en 2015 serait certainement controversée et mal accueillie.

Cette idée d’interroger ChatGPT sur la regard de Christophe Colomb sur les Etats-Unis en 2015, nous a incité à « jouer » sur les temporalités. Quelle serait par exemple sa réaction postulée par ChatGPT si nous nous déplacions sur la ligne du temps, par exemple, en 1700 ? Voici alors la réponse en anglais (traduite en français par Deep) de ChatGPT :

Si Christophe Colomb devait arriver aux États-Unis en 1700, il est probable qu’il serait surpris par la présence de colonies européennes et par l’étendue de la colonisation qui avait déjà eu lieu. Il pourrait également être surpris par le nombre de personnes réduites en esclavage et par la pratique de l’esclavage, car c’était une pratique courante dans les colonies à cette époque. Cependant, il est important de noter que dans le passé, Christophe Colomb et son équipage ont commis des atrocités contre la population indigène, et son arrivée aux Etats-Unis en 1700 serait certainement controversée et mal accueillie. Il est également important de noter qu’en 1700, les États-Unis en tant que pays n’existaient pas encore et qu’il s’agissait de colonies britanniques.

Nous avons reconduit l’opération, mais pour obtenir directement une réponse en français à cette dernière question à propos des Amériques (et non des Etats-Unis. En voici le résultat :

Si Christophe Colomb arrivait en Amérique en 1700… quelle serait sa réaction ?

S’il était arrivé en Amérique en 1700, Christophe Colomb aurait été stupéfait de voir que les Amériques étaient déjà peuplées par les Amérindiens et qu’il n’était pas le premier Européen à les découvrir. Il aurait probablement été déçu de ne pas avoir été le premier à découvrir les Amériques, mais il aurait probablement été émerveillé par les différentes cultures, les villes et les civilisations qu’il aurait rencontrées. Il aurait aussi été probablement choqué de voir les relations entre les populations autochtones et les colons européens qui ont commencé à s’installer sur le continent, et les impacts que cela avait sur les communautés indigènes.

Puis nous l’avons relancé par rapport à 2015 :

Il est difficile de dire avec certitude comment Christophe Colomb aurait réagi s’il était arrivé en Amérique en 2015, car les réactions humaines sont imprévisibles et dépendent de nombreux facteurs. Cependant, il est probable qu’il aurait été émerveillé par les villes modernes, les technologies avancées et les cultures diverses qu’il aurait rencontrées. Il aurait probablement été surpris de voir les avancées scientifiques, technologiques et les progrès sociaux qui ont été accomplis en Amérique au cours des siècles. Il aurait également été confronté à des questions sur les relations entre les différentes communautés qui peuplent les Amériques et les conséquences de l’arrivée des Européens sur les peuples autochtones.

Un peu plus tôt, nous avions fait la démarche tout en français. Voici les questions et les réponses:

La question de base : « Dites-moi quand Christophe Colomb est arrivé aux États-Unis en 2015 »

La réponse :

Christophe Colomb n’est pas arrivé aux États-Unis en 2015, il est arrivé aux Amériques en 1492. Il n’y a pas de preuve que Christophe Colomb est arrivé aux États-Unis. Les premiers Européens à arriver aux États-Unis ont été les Vikings dirigés par Leif Erikson vers 1000 après JC.

Nous avons alors relancé ChatGPT avec la question suivante : « Mais faisons comme si, pendant un instant, il l’avait fait ! Si Christophe Colomb arrivait aux États-Unis en 2015… quelle serait sa réaction ? »

La réponse:

Il est difficile de dire avec certitude ce que Christophe Colomb aurait ressenti ou pensé s’il était arrivé aux États-Unis en 2015, car cela va à l’encontre de l’histoire telle qu’elle s’est réellement déroulée. Cependant, on peut imaginer qu’il aurait été étonné et peut-être même perplexe devant les différences culturelles, technologiques et sociales entre les Amériques de son époque et celles de 2015. Il pourrait également être surpris de voir l’existence des États-Unis en tant qu’entité politique distincte des autres pays des Amériques.

Perplexity une variante de ChatGPT qui indique ses sources

Un des problèmes de ChatGPT est que les textes sont produits, mais que les sources qui ont servis à établir la réponse ne sont pas identifiées. Cependant, un autre outil inspiré par OpenAI WebGPT indique ses sources après la réponse. Il s’agit de perplexity. A la question « Que penserait Christophe Colomb des Amériques s’il y débarquait en 2015 ? », perpelity.ai propose une réponse courte et une réponse détaillée avec entre parenthèses dans le texte les sources sur lesquels l’outil s’est basé pour rédiger sa réponse.

La réponse courte :

Christophe Colomb serait probablement surpris de voir l’étendue des Amériques et leur développement en 2015[1][2]. Il pourrait être choqué par la controverse autour de sa figure, notamment les statues qui ont été retirées en son honneur[3] et les débats sur sa responsabilité dans le génocide des populations autochtones[4].

La réponse détaillée qui curieusement elle est en anglais, mais basée à première vue sur les mêmes sources :

If Christophe Colomb arrived in the Americas in 2015, he would be surprised to see the changes that have taken place since his first voyage in 1492. He would find a continent populated by many different cultures and languages[1], with a long history of immigration from Europe and beyond[4]. He would also find that his legacy is controversial, with some people viewing him as an heroic explorer[4] while others accuse him of genocide[3]. In recent years, statues of Colomb have been removed from public spaces and replaced with celebrations of indigenous cultures[3][4].

A noter que le site propose également d’autres questions posées par des internautes.

Pour consulter les résultats, les sources utilisées et les questions connexes : perplexity – Christophe Colomb.

Mon commentaire

Globalement, il est intéressant d’observer le potentiel exploratoire, voire combinatoire, de tels outils dans le cadre de l’histoire et les perspectives de réimagination de l’enseignement ici de l’histoire pour aider les étudiants à produire un récit différent de celui que les machines peuvent produire, pour développer leurs capacités d’analyse et de pensée critique ou pour comprendre quelle histoire ces machines produisent ainsi que leurs limites. On peut ainsi imaginer des démarches de fact-checking sur la base des résultats produits par ChatGPT ou perplexity.ai ou de comparaison de résultat suivant la question posée.

Ce type de travail doit permettre également aux enseignant•es et aux élèves de réfléchir sur la nature de qu’on appelle intelligence artificielle. Comme l’indique Kevlin Henney dans un « pouet » sur son compte Mastodon:

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Traduction Deepl :

Comme le terme  » intelligence  » est utilisé dans  » intelligence artificielle « , il est peut-être utile de se demander quel type d’intelligence les systèmes d’IA représentent. Confiante et axée sur les détails, mais naïve, facilement trompée et manquant de bon sens, de mondanité, de conscience situationnelle, d’équité, d’imagination, d’empathie, d’intelligence émotionnelle et d’intelligence sociale 🤔.

Lien : https://mastodon.social/@kevlin/109465900109019454

L’avis d’experts en guise de conclusion provisoire

Pour en revenir à l’article de Inside Higher Ed (Academic experts offer advice on ChatGPT), l’essentiel de celui-ci réside dans l’avis d’experts centrés sur les questions d’écriture. Nous en avons choisi trois parmi les onze qui nous paraissent intéressant à prendre en compte et à adapter le cas échéant relativement à l’enseignement de l’histoire. Nous les avons traduits.

Remettez en question la façon dont l’écriture est enseignée.

Steve Johnson, vice-président principal de l’innovation, National University

Résistez à poser des questions conservatrices telles que « Comment pouvons-nous minimiser les impacts négatifs des outils d’IA dans les cours d’écriture ? » Au lieu de cela, voyez grand. Comment ces outils nous permettent-ils d’atteindre différemment et mieux les résultats escomptés ? Comment peuvent-ils promouvoir l’équité et l’accès ? Une meilleure réflexion et une meilleure argumentation ? Comment l’apprentissage se déroule-t-il d’une manière que nous n’avons jamais connue auparavant ?

Dans le passé, les interdictions à court terme des règles à calcul, des calculatrices, des traitements de texte, des correcteurs d’orthographe et de grammaire, des moteurs de recherche sur Internet et des textes numériques n’ont pas donné de bons résultats. Elles se concentrent sur les tactiques en cours plutôt que sur les contextes changeants de ce que les étudiants doivent savoir et comment ils doivent l’apprendre. Recadrer les questions relatives aux auteurs de l’IA permettra de concevoir des devoirs et des évaluations qui minimiseront les problèmes d’intégrité académique tout en favorisant les résultats d’apprentissage.

Invitez les élèves à participer à la conversation.

Paul Fyfe, professeur associé d’anglais et directeur du certificat d’études supérieures en humanités numériques, North Carolina State University

Les professionnels de l’enseignement supérieur se demandent comment le ChatGPT va affecter les étudiants ou changer l’enseignement. Mais qu’en pensent les étudiants ? Comment ou pourquoi l’utiliseraient-ils ? Et comment ça se passe quand ils essaient ?

Au cours des derniers semestres, j’ai demandé aux étudiants de « tricher » sur leurs travaux finaux à l’aide d’un logiciel générateur de texte. Ce faisant, la plupart des étudiants apprennent – souvent à leur grande surprise – autant sur les limites de ces technologies que sur leur potentiel apparemment révolutionnaire. Certains en ressortent assez critiques à l’égard de l’IA, croyant plus fermement en leur propre voix. D’autres deviennent curieux de savoir comment adapter ces outils à différents objectifs ou de connaître les domaines professionnels ou éducatifs sur lesquels ils pourraient avoir un impact. Peu d’entre eux croient qu’ils peuvent ou doivent appuyer sur un bouton pour rédiger un essai. Aucun n’apprécie l’hypothèse selon laquelle ils vont tricher.

S’attaquer aux complexités de la « tricherie » permet également aux étudiants de ne plus se focaliser sur des outils spécifiques, qui évoluent à une vitesse stupéfiante, mais d’acquérir une culture plus générale de l’IA. Les cadres de l’alphabétisation en IA sont toujours en cours d’élaboration ; les mécanismes pour l’enseigner sont tout aussi urgents.

Expérimentez. Ne paniquez pas.

Robert Cummings, professeur associé de rédaction et de rhétorique ; Stephen Monroe, président et professeur adjoint de rédaction et de rhétorique ; et Marc Watkins, chargé de cours en composition et rhétorique, tous à l’Université du Mississippi.

Commencez dès maintenant. Sautez dedans. Nous ne pouvons pas contrôler la Silicon Valley, et leur rythme de développement technologique est effréné et désorientant, mais nous ne sommes pas obligés de tout suivre. Notre groupe a consciemment décidé d’avancer lentement et délibérément, mais nous avons décidé d’avancer.

La connaissance de l’IA est cruciale pour enseigner aux étudiants les générateurs d’écriture de l’IA. Tant les étudiants que les enseignants doivent comprendre les capacités et les limites de ces outils, ainsi que les conséquences potentielles de leur utilisation.

[…]

Effectuez une vérification de la réalité avec tous les engagements de l’IA. Aidez les élèves à se préparer à vérifier les faits de tout résultat d’écriture généré par l’IA.

Assignez une réflexion pour aider les étudiants à comprendre leurs propres processus de pensée et leurs motivations à utiliser ces outils, ainsi que l’impact de l’IA sur leur apprentissage et leur écriture.

Proposez des règles de citation. Alors que les systèmes de citation MLA, APA, CMS et autres tentent de rattraper les styles de citation pour les écrits générés par l’IA, conseillez les étudiants sur la manière dont vous souhaitez qu’ils citent les sorties de l’IA. Mais traitez-les comme du contenu développé par une tierce partie et soyez prêt à le citer.

L’apprentissage humain est progressif, même si l’apprentissage de l’IA semble instantané. Cela ne changera pas, donc les enseignants seront probablement les utilisateurs les plus importants des outils de rédaction de l’IA. Nous ferons de la médiation, de l’introduction et de l’enseignement. Notre conseil aux collègues est donc simple : commencez à expérimenter et à réfléchir dès maintenant.

Crédit photo s’en-tête : Photo de Rock’n Roll Monkey sur Unsplash

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