• Passer à la navigation principale
  • Passer au contenu principal
  • Passer à la barre latérale principale
Histoire Lyonel Kaufmann

Histoire Lyonel Kaufmann

  • Mes Publications
  • Blog
  • Cours
    • Planifier
    • Film&Histoire
  • A propos

Didactique

#Ludovia13 : le numérique du politique (ministère) à l’enseignant-e dans sa classe (2)

31 août 2016 by Lyonel Kaufmann

Après un premier billet consacré à la table ronde politique d’ouverture de Ludovia13 du mardi soir, nous poursuivons notre analyse de la cohérence des politiques et des dispositifs numériques par les des différentes strates éducatives (Etat central, régions, départements, communes, établissements scolaires) jusqu’au réalisations effectives en classes (enseignants-élèves) en reprenant les deux sessions du Séminaire des collectivités locales du mercredi 24 août.

Pour rappel, notre premier article se concluait en indiquant que, si le climat entre les différents partenaires (Etat, régions, départements, communes, académies) s’était apaisé, les jeux de pouvoir et les rivalités transparaissaient néanmoins en filigrane. Ceci dans un contexte financier difficile et alors que les montants engagés sont considérables et néanmoins ne paraissent pas être suffisants. Dès lors, ce séminaire devait permettre d’évaluer le degré de cohérence du plan de rénovation de l’école en regard des utilisations des matériels et ressources numériques mises à disposition des enseignants par l’Etat, les communes, les départements et les régions.

Séminaire Collectivités Territoriales «Établissement du XXIème et numérique»

Comme précédemment, nous commencerons par une présentation en images des intervenants des deux sessions :

Par ailleurs, la synthèse réalisée par Sébastien et moi se trouve ici: https://docs.google.com/document/d/1_m9KtMKI31rnJm_wypOBi3a06noRxegnKuzf9gRn-AE/

Lors de la session 1, tout paraît aller dans le meilleur des mondes concernant l’équipement des établissements au niveau de la connectique en très haut débit, y compris dans les zones les moins couvertes actuellement. S’il reste encore quelques zones blanches, principalement en montagne, et des établissements peu fournis en matériel numérique pédagogique, les représentant des autorités régionales et départementales se félicitent des investissements consentis et/ou encore en cours. 

Les choses vont néanmoins se brouiller lors de la session 2 lorsque la question des outils à mettre à disposition des élèves se pose. Cet aspect avait déjà été abordé par M. Jean-Pierre Quignaux, chargé de mission numérique à l’Assemblée des Départements de France (ADF), lors de la table ronde politique lorsqu’il avait indiqué que, compte-tenu des moyens financiers en jeu, il s’interrogeait de savoir s’il était de la responsabilité des pouvoirs publics d’assurer l’équipement individuel des élèves. Il sera plus affirmatif encore lors de la deuxième session en indiquant qu’à son avis il sera impossible pour des raisons financières de généraliser les expérimentations qui, comme celle présentée par un collège pilote ariégeois lors de cette deuxième session, recourent à une tablette par élève. 

Tout ne va donc pas si bien, du moins dans les départements, Mme la Marquise !

Cela va d’autant moins bien que les enseignantes présentant l’expérience de leur collège pilote pour tout le département indiquent qu’après ces premiers mois d’expérimentation (depuis février!), les tablettes ont très peu été utilisées en classe.

A ce moment-là du Séminaire, plusieurs pièces du puzzle qui paraissaient plutôt bien s’emboîter en écoutant depuis plus d’un jour les différents intervenants présentent des malfaçons inquiétantes et plus particulièrement à ce stade au niveau des collèges. Le manque de travail concerté et de définition d’objectifs en préalables aux expérimentations apparaît à tous les niveaux du dispositif (politique départementale, services départementaux, établissements, équipes pédagogiques).

En effet, à l’échelle de la politique départementale, comment peut-on laisser partir des collèges pilotes dans des expérimentations une tablette-un élève si déjà on doute à ce point de pouvoir généraliser un tel dispositif? Comment peut-on s’engager sans au préalable définir un investissement budgétaire crédible et pérenne sur plusieurs années ? Comment peut-on, après de nombreuses études et expérimentations en matière d’implantations du numérique à l’école, imaginer généraliser ou non une démarche sur la base de deux seuls établissements-pilotes pour tout un département? Et même généraliser tout cours un dispositif plutôt que de faire des appels à projets numériques et soutenir les projets pédagogiques préalablement définis par les équipes enseignantes et évalués par des tiers (académie, services départementaux)?

A l’échelle des équipes pédagogiques, comment peut-on partir dans un dispositif une tablette-un élève pour une utilisation si peu signifiante pédagogiquement et pour un aussi faible usage de ces outils en classe?

A l’échelle des services départementaux, comment se fait-il aussi que, d’une part, on parte dans ce type d’expérimentation alors que les ressources humaines pour les accompagner suffisent à peine pour deux collèges pilotes et qu’elles n’augmenteront pas significativement, voire pas du tout, lors de la généralisation et que, d’autre part, on laisse partir une expérimentation-pilote avec si peu d’usages pour ne pas dire de projet pédagogique?

Après des discussions postérieures à cette session avec des participants, un manque de concertation apparaît également puisqu’il n’y a pas de coordination départementale inter-services ou de budget commun entre le service en charge de l’équipement en «tuyaux» (haut débit) et le service en charge des équipements en matériel pédagogique numérique (tablettes, ressources). Compte-tenu d’une situation budgétaire critique, une telle approche paraît tout simplement suicidaire.

A ce stade, la volonté compréhensible de décentralisation se heurte, à l’échelle d’une grande partie des départements, à des tailles critiques trop faibles pour disposer de capacités financières, d’un portefeuille de compétences techno-éducatives ainsi que de ressources humaines adéquates en suffisance et pour les utiliser de manière efficiente.

La situation paraît moins critique au niveau des régions. Il s’agit pour elles de digérer leur nouvelle composition. Une fois, leur «fusion» digérée, elles auront plus de chance de disposer de la taille critique suffisante tant financièrement qu’en compétences et en personnels techniques et éducatifs.

A tous les niveaux, il conviendra encore de s’engager également et enfin dans des démarches bottom-up en généralisant des démarches d’appel à projet auprès des équipes pédagogiques plutôt que de généraliser des diffusions standardisées tant d’outils que de ressources numériques pédagogiques. Sur ce dernier point, il s’agira aussi de réaliser une décentralisation co-construite. Ce sera même la véritable décentralisation et rénovation pédagogique de l’Education nationale en France.

 

Classé sous :Ludovia, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

#Ludovia13 : le numérique du politique (ministère) à l’enseignant-e dans sa classe (1)

30 août 2016 by Lyonel Kaufmann

Cette année à Ludovia, la synthèse de la table ronde politique du premier soir et celle concernant le mercredi le séminaire des collectivités locales ont été confiées à la Belgique avec Sebastien Reinders, et à la Suisse avec moi. Avec l’idée pour Aurélie Julien, co-organisatrice avec Eric Fourcaud de la manifestation, d’apporter un éclairage extérieur à ces thématiques évoquées chaque année à Ludovia. Allons-y pour un point de vue depuis la Suisse.

Préalablement, je noterai concernant cet exercice qu’il était nécessaire de dérouler le fil de ces thématiques depuis la table ronde politique du premier soir jusqu’au terme de la deuxième session du Séminaire des collectivités locales du lendemain après-midi. En effet, la mise en cohérence des différentes strates (Etat central, régions, départements, communes, établissements scolaires) jusqu’au réalisations effectives en classes (enseignants-élèves) n’est possible qu’à cette condition pour passer derrière le miroir des discours parfois convenus et policés. Seul le temps et les discussions hors champs permettent de faire apparaître certaines distorsions, tensions ou contradictions à l’observateur extérieur au système scolaire français.

Je vous propose de traiter de ces questions en deux parties. Ce premier billet traite essentiellement de la table ronde politique d’ouverture.

Table ronde d’ouverture : Présence, attention, engagement avec le numérique en classe ; les politiques publiques, la réponse des industriels, des chercheurs et des enseignants sont-elles à la hauteur de cette proposition ?

Commençons par une présentation en image des intervenants :

La synthèse réalisée par Sébastien et moi se trouve ici : https://docs.google.com/document/d/15TsCo7pNLuSo9nWpClzDzHQ-cpk1Z263upGfoV7jWp4/

Hormis le fait que la thématique de la table ronde, basée sur le thème de cette 13e édition ne sera abordé que marginalement et par une seule intervenante, l’exercice consiste pour les auditeurs à écouter une suite de discours individuels sans qu’il y ait de véritables échanges. Malgré le fait que plusieurs intervenants aient mis en avant le terme de co-construction, chaque intervenant vend sa région, son département, son état central ou l’approche de son académie. C’est convenu et humain dans la mesure où chacun et chacune devra présenter un bilan à ses électeurs ou à ses patrons pour être reconduit-e à la prochaine échéance électorale ou au prochain changement de ministre.

Si chacun tend à tirer la couverture à soi, les tensions entre les différents niveaux (Etat, régions, département) paraissent à première vue avoir diminué. Une nouvelle répartition des rôles a été instituée et mise en place depuis environ un an et demi. Cette nouvelle clé de répartition a causé quelques surprises que nous avons évoqué dans notre synthèse à propos de la maintenance prise désormais en charge par les régions dans les lycées.

Peut-on cependant si facilement distinguer équipements numériques (à charge des collectivités territoriales) et matériel pédagogique (Etat central) ? Au niveau des propos tenus lors de la table ronde, il est intéressant de noter les mots-clés des uns et des autres qui transgressent la règle établie pour répondre par la négative à cette question.

Ainsi au niveau des collectivités locales, nous avons pu noter les termes de politiques éducatives, culture numérique ou massification des usages. Le lendemain, dans le cadre du séminaire des collectivités locales, M. Kamel Chibli – Vice-Président de la région Languedoc Roussillon Midi-Pyrénées et Vice-Président à l’Association des Régions de France (ARF) – a insisté de la part de la région pour que l’action pédagogique au sein des écoles soit amplifiée. Pour sa part, M. Jean-Pierre Quignaux, chargé de mission numérique à l’Assemblée des Départements de France (ADF) souligne la volonté des départements d’établir une liaison entre les différents systèmes numériques aux bassins de vie en coordination avec leurs actions sociales en vue d’établir une continuité pédagogique. Cependant, ces volontés peuvent rapidement être contrecarrées par la situation financière de ces collectivités locales, plus particulièrement à les entendre celle des départements. 

De leur côté, les représentants de l’Etat infèrent également dans la sphère des collectivités territoriales. Il en est ainsi lorsque Mme Armande le Pellec-Muller, Recteur de région académique de Montpellier et Toulouse, souhaite l’instauration d’un seul ENT par degré (primaire, collège, lycée) en France ou lorsque Mme Hélène Bernard, Rectrice de l’Académie de Toulouse, met l’accent sur les tablettes ou le mobilier scolaire. De son côté, Jean-Yves Capul, Chef du service du Développement du numérique éducatif au sein de la Direction du Numérique pour l’Éducation, ne manque pas de souligner que l’l’État intervient dans les équipements mobiles et individuels et que 25% des collèges sont déjà entrés dans ces programmes. Ce dernier élément a également été repris, ce lundi 29 août, lors de la conférence de rentrée par Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale.

Par ailleurs, tant Mme Hélène Bernard que M. Jean-Yves Capul ferment la porte aux velléités des collectivités locales d’intervenir au niveau pédagogique lorsque la première insiste sur le fait que l’État central garde la main, au moyen du projet pédagogique global contenu dans le projet de rénovation de l’école, sur la pédagogie et les matériel mis à disposition des enseignants notamment au travers de la diffusion de contenus éducatifs numériques adaptés soit nationaux (Canope, Eduscol), soit européens (Europeanna, invité d’honneur de l’édition 2016). Pour sa part, Jean-Yves Capul insiste sur l’important effort financier étatique fait en matière de formation des enseignants au numérique et au niveau des ressources mises à disposition des enseignants au travers de banques de ressources pour l’ensemble des programmes et des principales disciplines des cycles 3 et 4.

Ainsi donc, si le climat entre les différents partenaires s’est apaisé, les jeux de pouvoir et les rivalités transparaissent néanmoins en filigrane. Le point de convergence n’en demeure pas moins dans le fait que, pour chacun de ces acteurs, l’école numérique est une priorité, pour ne pas dire l’enjeu essentiel, de leurs politiques éducatives. Les montants engagés sont considérables et néanmoins ne paraissent pas suffire. C’est bien dans ce cadre-là qu’au-delà des jeux de pouvoir se situe l’enjeu d’une co-construction pour aboutir à une meilleure efficience des moyens engagés par les collectivités.

Fin de cette première partie. A suivre…

Classé sous :Ludovia, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Un «cold case» de trois millions d’années : l’énigme de la mort de Lucy (enfin) résolue

29 août 2016 by Lyonel Kaufmann

blank

C’est l’australopithèque la plus connue au monde. Lucy, qui doit son nom à une chanson des Beatles, a vécu il 3,18 millions d’années en Afrique avant d’être découverte en 1974 dans l’actuelle Éthiopie par une équipe menée par Donald Johanson, Maurice Taieb et Yves Coppens. Sa découverte était très importante car il était rare de trouver un squelette aussi complet (40% de la totalité des ossements dans son cas), ce qui a permis de mieux comprendre la façon de se déplacer de l’espèce. Mais depuis sa découverte, un grand mystère restait encore à découvrir: celui de la cause de sa mort, que les paléontologistes et paléoanthropologues n’ont pas réussi à déterminer… Jusqu’à aujourd’hui.

blank

Une nouvelle étude, publiée dans la revue Nature, laisse croire que la jeune femme est morte en tombant d’un arbre. «Notre hypothèse, c’est que Lucy a étendu le bras pour essayer d’amortir sa chute», a déclaré à l’AFP John Kappelman, anthropologue de l’université du Texas. Il a également estimé qu’elle avait «probablement» chuté de plus de douze mètres. «La mort est survenue rapidement», a-t-il conclu.

Source et pour lire la suite : Pour résoudre l’énigme de la mort de Lucy, les scientifiques l’ont imprimée en 3D

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

Ces photos témoignent de la création d’un ghetto juif en Pologne, en 1940

28 août 2016 by Lyonel Kaufmann

blank

L’historienne Julia Werner a découvert un ensemble de photos qui constitue un rare témoignage visuel de l’évacuation forcée des Juifs vers un ghetto.

L’historienne Julia Werner a découvert au Musée juif de Rendsburg (Allemagne) un ensemble de photos qui constitue un des seuls témoignages visuels dont nous disposons de la construction d’un ghetto. Prises le 16 juin 1940 par le soldat allemand Wilhelm Hansen, ces 83 images (dont Slate propose une sélection) décrivent le déménagement forcé de la population juive de Kutno (Pologne) de ses maisons vers une usine de sucre abandonnée, où elle s’est vu ordonner de s’installer.

«Aucune autre source ne nous permet de parler de la ghettoïsation avec autant de détails: les carrioles à cheval, les gens en train d’attendre, les masses d’objets, possessions, meubles que, dans ce cas particulier, ils ont été capables d’amener dans le ghetto», écrit Werner dans un long résumé du contexte des photographies, publié sur le site de la Shoah Foundation Institute for Visual History and Education (University of Southern California). Les photos montrent aussi «la situation désespérée, à la fin de la journée, dans les bâtiments de l’usine de sucre, où environ 7.000 personnes ont été en gros abandonnées avec leurs bagages».

Werner écrit qu’il existe un vide majeur dans les archives photographiques des nombreux déplacements forcés de Juifs durant l’occupation allemande: on n’a quasiment pas d’images prises par des Juifs polonais.

Lire la suite : Ces photos témoignent de la création d’un ghetto juif en Pologne, en 1940

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Publications

#Ludovia13 : Une idée pour changer l’école ? Que Ludovia devienne le TED francophone de l’éducation numérique !

20 août 2016 by Lyonel Kaufmann

blank

Histoire de nous faire bosser pendant l’été, l’équipe de Ludovia nous a donné du grain à moudre à quelques-uns en nous demandant une idée pour changer l’école. Vaste programme ! Casse-gueule également dans la mesure où le cimetière pédagogique est rempli de propositions et d’attentes pour changer l’école.

Concernant ce thème, mes camarades Caroline, Christophe, François et Jean-Marie ont déjà fait leurs propositions que je vous invite ardemment à lire:

  • Jean-Marie Gilliot : Le cartable numérique
  • Caroline Jouneau-Sion : Une idée pour changer l’école ? Casser la baraque !!!
  • François Jourde : Ne jamais s’adresser à la classe entière : mon idée pour changer l’école
  • Christophe Batier : Utiliser des robots : mon idée pour changer l’école

Ensuite, je vous invite à lire le billet de Michel Guillou intitulé « L’école sur la voie du Brexit ». Son introduction pose clairement les difficultés rencontrées à changer l’école :

« Il y a comme quelque chose de cassé dans l’école de France. Les symptômes sont nombreux qui montrent des tensions, des frictions qui concernent tant le système éducatif lui-même que ses acteurs. Depuis la réforme du lycée, en passant par la refondation, la fabrique des nouveaux programmes, l’école numérique, les rythmes scolaires et maintenant la réforme du collège, toutes ces mutations ont montré à la fois l’incapacité du système à se réformer et la formidable résistance au changement. »

Je partage largement l’avis de Michel Guillou (28 juillet 2016) qu’en l’absence d’une véritable prise de conscience l’uberisation ou le Brexit de l’école publique guette :

« Les marchands du temple n’attendent que l’occasion d’ubériser l’école, de l’éparpiller façon puzzle pour imposer leurs propres lois, celles du marché… »

En même temps, depuis plus de 25 ans et mes débuts dans l’enseignement, je m’interroge sur la durabilité de l’école à ne pas intégrer véritablement les technologies alors que toute la société et l’économie l’ont fait . Or, cette rupture ne s’est pas encore produite…

Dans le prolongement de ces interrogations et en préparant #Ludovia13, je lis également l’éditorial de Pascale Breton  « Ne tablettons pas la technologie » », journal québécois (15 août 2016). Son propos principal : Comment faire en sorte que les élèves tirent le meilleur de la technologie en classe ? Qui doit payer pour leur fournir une tablette électronique ou un ordinateur portable ? Elle note :

Ces questions sans réponse refont malheureusement surface d’année en année à chaque rentrée scolaire. Pour cause : le ministère de l’éducation n’a toujours pas élaboré de stratégie pour intégrer la technologie à l’école du XXIe siècle. C’est pourtant incontournable.

« Le fossé est immense entre la technologie et les écoles publiques », déplore Thierry Karsenti, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l’information et de la communication en éducation à l’Université de Montréal.

[…]

Au lieu de bénéficier d’une démarche réfléchie et concertée, tout repose cependant sur les initiatives individuelles. C’est la volonté et l’entêtement des écoles qui font en sorte que les élèves québécois acquièrent – ou pas – une compétence pourtant indispensable dans la société d’aujourd’hui.

On assiste d’ailleurs à une « fracture pédagogique » notait le CEFRIO dans un rapport sur l’utilisation du numérique dans les écoles du Québec.

« D’un côté, des milieux savent en tirer profit pour leurs élèves, alors que de l’autre, certains en font un usage anecdotique et non significatif. »

En Suisse, lors de sa conférence de rentrée, la ministre vaudoise de l’éducation, Mme Anne-Catherine Lyon, répond le 17 août au journal 24Heures à la question Est-il normal que certains élèves disposent de matériel informatique de pointe, comme des tableaux interactifs, et d’autres pas? Qu’en est-il des négociations que vous menez avec les communes sur l’équipement scolaire? ( « Formation: L’école vaudoise, «fluide, perméable et apaisée» – 24heures.ch ») et indirectement à Mme Breton du journal La Presse :

« Nous avons une approche raisonnablement ouverte, sans succomber à toutes les modes. Les communes, qui ont la responsabilité des infrastructures, ont à cœur de faire au mieux pour leurs enfants. Il est juste que nous n’achetions pas de tablettes pour tous les élèves. Avec 90’000 écoliers, cela aurait un coût très élevé. Aujourd’hui, presque tous les bâtiments scolaires ont un accès Internet. Il n’existe pas de grande disparité, à l’exception de classes isolées. Le réseau informatique des écoles est l’un des plus importants de l’administration. Nos enseignants utilisent beaucoup les moyens informatiques durant leurs cours. »

Ces trois exemples illustrent, à mon avis, que la situation décrite par Michel Guillou n’est pas propre à la France et englobe, au minimum, le monde francophone européen et américain.

Prenons maintenant un peu de distance et reportons ces différents propos à la situation de l’école publique au 19e siècle. La situation actuelle n’est pas sans similitude avec les questions relatives à la formation des enseignants – mon coeur métier – et à celles de la généralisation des manuels scolaires en classe, la principale évolution technologique scolaire avec le tableau noir de cette époque . Je vais m’appuyer sur l’exemple du canton de Vaud (Suisse).

Avec cet exemple, je cherche notamment à mettre en évidence la nécessité de disposer d’un large espace temps pour transformer l’école et la nécessaire convergence du politique, du scientifique et du pédagogique pour y parvenir.

Dans un premier temps, il s’est agi pour le canton de Vaud de s’occuper de la formation des maîtres à l’école primaire1.

Depuis 1757, un séminaire des régents et régentes existe dans le cadre des Écoles de charité et fournit une partie des instituteurs et institutrices du Pays de Vaud, puis du canton qui voit le jour en 1803. Si la loi du 28 mai 1806 sur l’instruction publique décréta la création d’un Institut pour les régents, ce dernier ne vit cependant jamais le jour. Il faudra attendre l’adoption le 19 février 1833 d’un arrêté du Conseil d’Etat sur l’institution de l’École normale provisoire. Cette dernière ouvrit le 1er septembre 1833 et était réservée aux jeunes gens. Trois ans plus tard, par un règlement du 3 septembre 1836, fut instituée parallèlement une École normale pour les maîtresses d’école, également provisoire et inaugurée le 9 janvier 1837.

Un autre règlement du 3 septembre 1836 créa une École modèle (qui deviendra en 1839 l’École d’application), attachée à l’École normale des instituteurs et destinée à permettre aux élèves de celle-ci d’acquérir une expérience pratique de l’enseignement. Supprimée en 1846, l’École d’application sera rouverte en 1882.

Dans un deuxième temps, la question des plans d’étude et des moyens d’enseignement se pose avec acuité2.

Le premier plan d’étude du canton de Vaud parut le 19 février 1868. Il émanait du Département de l’instruction publique, créé six ans plus tôt, et d’une loi sur l’instruction primaire du 31 janvier 1865. Ses buts étaient surtout de mettre un terme au désordre qui régnait dans les écoles, où les maîtres enseignaient comme bon leur semblait avec une liberté totale de choix des manuels. Le plan d’études fixait un programme détaillé des diverses matières, le temps à consacrer à leur enseignement ainsi que les ouvrages de référence. Il introduisait aussi une nouvelle discipline : la gymnastique. Il tarda toutefois à s’appliquer car les communes qui avaient la charge de l’enseignement primaire n’étaient pas prêtes à céder leurs prérogatives. De plus, il se heurta à l’opposition des instituteurs, hostiles à toute uniformisation de l’enseignement.

En 1883, les inspecteurs scolaires, chargés de faire un inventaire des ouvrages utilisés dans les classes du canton pour l’Exposition nationale, en dénombrèrent huit cent trente. C’était incontestablement trop. En 1891, un décret du Département annonça la distribution gratuite de manuels choisis pour les premiers degrés. Le virage était pris. L’État allait s’assurer de l’application du programme en unifiant les moyens d’enseignement.

Cependant la question de l’investissement financier demeure et une des solutions intervient en élaborant des manuels non pas à l’échelle vaudoise, mais de l’ensemble des cantons romands (francophones). Le premier manuel romand est publié en 1893 pour la géographie soit, et c’est remarquable, deux ans après le décret du Département de l’Instruction publique vaudois.

Son principal auteur, William Rosier, illustre la convergence existant alors entre le politique, le scientifique et le pédagogique. Né en 1856 à Lancy (Genève) et mort en 1924, William Rosier, fils d’un horloger et d’une modiste, est d’abord instituteur, puis professeur de géographie au collège (1882) avant d’enseigner la géographie à l’Université de Genève (1902. Il est le cofondateur de la faculté des sciences économiques et sociales de Genève (1914-1915). Il est également député radical au Grand Conseil genevois (1895-1901), conseiller d’Etat (Instruction publique, 1906-1918). William Rosier préconisait un enseignement plus ouvert aux sciences expérimentales et une pédagogie basée sur l’observation. Il publia de nombreux atlas et manuels de géographie et d’histoire. (À lire : Fischer, C., Mercier, C. & Raffestin, C. (2003). Entre la politique et la science : un géographe genevois : William Rosier. In Le Globe. Revue genevoise de géographie. Année 2003, Volume 143, Numéro 1, pp. 13-25).

Comme l’indique l’article de Fischer, Mercier et Raffestin,

« Géographe, pédagogue et politicien, William Rosier illustre bien l’esprit de son époque. Ses options politiques, ses intérêts que l’on peut discerner dans ses écrits et conférences ainsi que ses choix pédagogiques nous prouvent qu’il a bien saisi l’air du temps de cette fin de XIXème siècle. »

En outre, sur le rôle du manuel dans la modélisation de l’enseignement, je vous invite à lire : Le rôle du manuel dans la leçon d’histoire à l’école primaire (1870-1969).

 

En 2016, une telle convergence n’existe plus. L’école n’est plus un enjeu politique partagé, mais un enjeu politicien clivant. Il n’existe plus guère de vision politique partagée de l’école. Au niveau pédagogique, aucun nouveau modèle n’est apparu depuis la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle et plus particulièrement concernant les technologies à l’école. On se contente de mettre de nouvelles étiquettes sur des démarches anciennes à l’exemple de la classe inversée. Concernant les sciences de références, celles-ci n’influencent guère l’école, chacun poursuit son chemin de son côté. D’ailleurs, tout cela ramène à une interrogation à partir de laquelle, il y a une dizaine d’années, nous avons travaillé avec de futurs enseignant-e-s des écoles à la HEP Vaud avec mon collègue José Ticon : « Réformer l’école : une mission impossible ? ».

Dans le domaine de l’école numérique, je ne connais qu’un seul exemple francophone qui réunit régulièrement l’ensemble de ces acteurs et ceci pour la douzième année consécutive: Ludovia. Certes, les échanges entre ces différents acteurs ne sont pas toujours faciles et j’ai parfois l’impression, au fil des éditions, que chacun a la tentation de rester dans sa zone de confort. À nous de faire en sorte que le dialogue continue ou reprenne, que les débats aient lieu et que le changement de l’école opère.

Mais il n’est pas suffisant que Ludovia n’ait lieu qu’une fois par année en Ariège ! Démuliplions Ludovia, soit une manifestation réunissant l’ensemble des acteurs de l’école (enseignants et futurs enseignants de tous les degrés, chercheurs, acteurs institutionnels, laboratoires universitaires, éditeurs, entreprises numériques, geeks) pour discuter, présenter ses réalisations et réfléchir ensemble à l’école d’aujourd’hui et de demain. Elargissons Ludovia non seulement à la France, mais également à l’Afrique, la Belgique, au Québec et à la Suisse pour que Ludovia devienne le TED francophone de l’éducation numérique.

Lors de notre soirée avec les étoiles de lundi prochain, j’aurai l’occasion d’expliquer en quoi ma décision de ne pas solliciter de nouveau mandat politique dans ma commune est en lien avec la participation en 2015 de la HEP Vaud comme invité d’honneur à Ludovia et ma proposition de ce jour.

En attendant Ludovia, je retourne maintenant à la plage et à la torpeur de l’été. A lundi pour de nouvelles et passionnantes aventures !

  1. Référence : http://www.davel.vd.ch/qfpdavel/0/D1853.pdf↩
  2. Référence : https://fr.wikipedia.org/wiki/Canton\_de\_Vaud#.C3.89ducation↩

Classé sous :Ludovia, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Québec : Un nouveau cours d’histoire qui divise | Le Soleil

16 août 2016 by Lyonel Kaufmann

blank

(Québec) En gestation depuis deux ans, le nouveau cours Histoire du Québec et du Canada fait progressivement son entrée au secondaire. Les écoles qui veulent l’enseigner dès cette année peuvent le faire; mais il faudra attendre la rentrée 2017 avant que ce cours, axé sur les «particularités du parcours de la société québécoise», ne devienne obligatoire. Les anglophones attendaient néanmoins une approche plus neutre et moins manichéennes avec d’un côté les «bons» francophones et de l’autre les «mauvais» anglophones.

Le Soleil a mis la main sur le programme de troisième secondaire de ce nouveau cours, rédigé par le ministère de l’Éducation en date du 30 mai. Visant à remplacer le cours Histoire et éducation à la citoyenneté, qui est enseigné depuis 2006, le nouveau cours opte pour une approche chronologique, en troisième puis en quatrième secondaire, au lieu d’une approche par thèmes, qui a été décriée par plusieurs enseignants ces dernières années. Ces derniers avaient l’impression d’être redondants, en racontant l’histoire plusieurs fois, selon différentes perspectives.

Cette réforme a suscité bien des réactions au printemps dernier. Certains trouvaient le cours trop centré sur l’«histoire nationale» du Québec, et pas assez sur l’apport des différentes communautés – autochtone, anglophone et autres – à la construction de la nation québécoise.

Des anglophones déçus du peu de changements

«On aurait aimé mieux que l’histoire soit enseignée de façon plus neutre. Que ça ne reflète pas les bons francophones et les méchants anglophones, mais la contribution des différentes communautés à la construction du Québec», commente Rita Legault, directrice des communications du Quebec Community Groups Network (QCGN).

Son organisme, qui avait fait des pressions au printemps pour que des modifications soient apportées au programme, est «déçu» de constater que peu de changements ont été faits. Selon Mme Legault, tous les élèves québécois auraient bénéficié d’un enseignement plus inclusif, «qui ne raconte pas seulement l’histoire du Québec, mais les histoires du Québec», souligne-t-elle.

Le QCGN a encore espoir que de petits changements puissent s’opérer dans le programme d’avant 1840, mais mise maintenant sur le projet-pilote qui démarre en quatrième secondaire et qui touche à l’histoire plus récente. «On espère qu’après la Seconde Guerre mondiale, on va parler de l’apport des Juifs, des Italiens et des Grecs, par exemple», explique-t-elle.

Ces préoccupations sur la façon dont l’histoire est racontée n’ont toutefois par ralenti les neuf commissions scolaires anglophones du Québec, qui ont toutes décidé d’aller de l’avant et d’enseigner le nouveau programme d’histoire en septembre. Selon ces commissions scolaires, le nouveau programme est meilleur sur le plan pédagogique et plus facile à enseigner que l’ancien.

«L’ancien cours n’était pas parfait, on le reconnaît. Mais même si on a un meilleur contenant, on trouve qu’il manque des bouts dans le contenu», justifie Mme Legault.

Extraits du programme

«Les jalons de l’expérience singulière du Québec se posent dès les premiers contacts avec le territoire nord-américain. La nation n’est jamais achevée; elle est ouverte et changeante.»

«Au fil de leur apprentissage de l’histoire du Québec et du Canada, les élèves se questionnent sur leur identité et sur leur inscription en tant que sujet de l’histoire.»

«Le cours d’histoire est un espace de discussion et de recherche où l’esprit d’ouverture et la curiosité intellectuelle sont valorisés.»

Source : Un nouveau cours d’histoire qui divise | Le Soleil

Image : Pour enseigner l’histoire, certains professeurs sont allés jusqu’à recréer en classe la célèbre bataille sur les plaines d’Abraham entre Montcalm et Wolfe, comme ici lors d’une activité scolaire en 2006.

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions, Outils enseignement, Publications

Faire le point : Apprendre avec les serious games en classe d’histoire ?

15 août 2016 by Lyonel Kaufmann

blank

Les jeux sérieux ont-ils leur place dans la classe ? Et si oui à quelles conditions et pour quoi faire ? Le petit livre de Julian Alvarez, Damien Djaouti et Olivier Rampnoux, vous dit tout, ou presque, sur les jeux sérieux. C’est à dire qu’il parle des apports mais aussi des limites des jeux sérieux et qu’il montre comment jouer sérieusement en classe. En une centaine de pages, l’ouvrage arrive à la fois à donner des pistes très concrètes pour jouer et une réflexion sur ce que ça implique comme stratégie pédagogique. Quelques comptes-rendus de cet ouvrage ainsi qu’une liste de jeux sérieux utilisable en histoire.

blank

Apprendre avec les serious games ? – Le Café Pédagogique : Lien

Compte rendu de lecture : Apprendre avec les Serious Game ? | Le réseau Ludus : jouer en classe : Lien

Apprendre avec les serious games ? – Ludovia Magazine : Lien

LudoScience – Apprendre avec les Serious Games : le nouveau livre de Ludoscience ! : Lien

Serious Game | Jeux Serieux : Lien

Sélection de jeux sérieux gratuits en histoire par Cursus.edu : http://cursus.edu/institutions-formations-ressources/formation/17843/jeux-serieux-gratuits-2/#Histoire

Quelques-unes de mes chroniques du Café Pédagogique consacrées à la question du jeu en histoire :

  • Kaufmann, L. (2016). Assassin’s Creed : un jeu vidéo pour apprendre l’histoire ? Le Café pédagogique, No 169, mars.
  • Kaufmann, L. (2015). Jouer et apprendre l’histoire avec Game of Thrones. Le Café pédagogique, No 161, avril
  • Kaufmann, L. (2015). 35 ans de jeux vidéo sur la première guerre mondiale. Le Café pédagogique, No 163, juillet

Classé sous :Histoire active, Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement, Publications

Des vestiges royaux découverts à Tintagel, lieu de naissance du Roi Arthur selon la légende

13 août 2016 by Lyonel Kaufmann

blank

Les archéologues sont entrain d’investir une mystérieuse implantation côtière, dont ils pensent qu’elle aurait pu être la maison de la royauté britannique post-romaine, à Tintagel dans les Cornouailles, lieu de naissance, selon la légende, du Roi Arthur.

blank
Les chercheurs espèrent découvrir si Tintagel était le site d’une implantation marchande ou d’un centre en plein essor politique entre le 5ème et 7ème siècle, à la fin du règne Romain en Angleterre. Credit: Emily Whitfield-Wicks/English Heritage
Lire la suite  : Des vestiges royaux découverts à Tintagel, lieu de naissance du Roi Arthur selon la légende

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

À lire : Milad Doueihi : l’humaniste d’aujourd’hui est un geek éclairé | La République des Livres

8 août 2016 by Lyonel Kaufmann

blank

À lire, puis à réfléchir surtout du côté des historiens et des philosophes…

blank

Mais s’il vous fallait définir l’humaniste aujourd’hui, il ressemblerait à qui ?

Au geek éclairé. Quelqu’un comme l’américain Donald Knuth, un grand informaticien qui enseigne à l’université de Stanford et qui a été distingué par le prix Turing en 1974. Il a écrit un très beau livre dans lequel il expliquait que le code informatique est une pratique lettrée. Sans jamais se détacher des réalités algorithmiques, il a conscience que l’informatique participe à une culture humaniste qui a évolué. Il a en commun avec l’humanisme traditionnel une certaine éthique de la transmission ; il lui est inenvisageable de la séparer de la production de l’informatique. A ses yeux, celle-ci n’est pas détachée de la tradition humaniste classique, même si elle la complexifie. Ainsi il a tout un discours sur l’objet, l’annotation, le commentaire, la qualité littéraire, la typographie au sein du code lui-même. Il estime que celui-ci a des pratiques littéraires qui ont participé à la naissance de l’humanisme classique. Pour que le code se transmettre, il y a des responsabilités à assumer dans telle ou telle manière de programmer. C’est le seul moyen pour que nos successeurs comprennent ce qui a guidé nos choix et en fonction de quelles contraintes. Dommage que le Codage lettré ne soit pas traduit en français car Donald Knuth est tout de même à l’origine du concept de programmation lettrée ! Un autre grand informaticien Dries van Damme a toujours dit que des pratiques lettrées étaient nécessaires. Et tout en étant très différents l’un de l’autre, ils sont considérés comme des purs et durs dans leur métier.

Et les philosophes ? Et les historiens ?

Les disciplines des sciences humaines ont soit accueilli le numérique comme un simple outil destiné à fabriquer des textes et des éditions, en tout cas pas comme un objet noble digne d’engager la réflexion ; soit comme l’ont fait des préhistoriens, des philosophes, des théologiens, les Leroi-Gourhan, Ellul, Simondon.

Comment définissez-vous les humanités numériques ?

C’est la manière dont les disciplines lettrées de l’humanisme classique ont reçu et sont en partie façonnées par le numérique, tant dans leur manière de produire le savoir, que dans leur aptitude à le partager et le transmettre. Cela concerne l’histoire, la philosophie etc auxquelles d’autres ajouteront la sémantique, la linguistique computationnelle et stylistique. Une histoire canonique des humanités numériques nous renvoie vers un jésuite, le père Buzat, qui s’intéressait beaucoup à Thomas d’Aquin ; dans les années 50, il est allé voir les gens d’IBM pour leur demander l’autorisation d’utiliser leurs ordinateurs afin de produire un schéma sémantique conceptuel de son œuvre. Mais le premier humaniste numérique n’est autre qu’Allen Turing. Quand on lit son texte fondateur de 1950 La machine Turing, on est tout de suite frappé par l’importance accordée aux sciences humaines. Il tente d’y répondre à toutes les objections littéraires, philosophiques, artistiques, esthétiques, éthiques que l’on peut adresser à cette machine soi-disant intelligente.

Lire l’entretien en entier : Milad Doueihi : l’humaniste d’aujourd’hui est un geek éclairé | La République des Livres

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions

« Gens de la Seine » : une balade sonore dans le Paris du 18e siècle

27 juillet 2016 by Lyonel Kaufmann

blank

Conçue par des chercheurs du CNRS, « Gens de la Seine » est une balade sonore à travers le Paris du 18e siècle. Un audioguide 2.0 qui permet de voyager à travers le temps.

blankJean-Auguste Gagnery. « Le port Saint-Nicolas ». Huile sur toile, 1834. Paris, musée Carnavalet.

Des chercheurs du CNRS vous proposent un voyage audiovisuel dans le passé, au 18e siècle, à Paris. Sous forme de modules sonores, « Gens de la Seine » est un parcours sur les rives de la Seine (en français et en anglais), à utiliser sur son smartphone en se promenant sur le long des rives, ou chez soi, sur son ordinateur ou sa tablette. Un véritable audioguide 2.0.

blank « Gens de la Seine » / plan de la balade sonore / CNRS

Pour écouter les sons : http://gensdelaseine.com/fr/ecouter/

Lire l’article au complet : « Gens de la Seine » : une balade sonore dans le Paris du 18e siècle

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Médias et technologies, Outils enseignement

  • « Aller à la page précédente
  • Page 1
  • Pages provisoires omises …
  • Page 63
  • Page 64
  • Page 65
  • Page 66
  • Page 67
  • Pages provisoires omises …
  • Page 139
  • Aller à la page suivante »

Barre latérale principale

Lyonel Kaufmann

blankHistorien & Blogueur En savoir plus…

Derniers articles

blank

Utiliser la littérature jeunesse pour aborder les sujets sensibles en histoire : récit de pratique autour de la Shoah | Histoire Engagée

17 octobre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Pour Mathieu Mercier, enseignant d’histoire et de géographie à l’École secondaire de Rivière-du-Loup, collaborateur au Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social, enseigner l’Holocauste au secondaire est à la fois un défi et une nécessité : défi, parce que le sujet évoque des horreurs indescriptibles et des récits traumatiques qui peuvent heurter les élèves; […]

blank

ChatGPT à l’école : entre tabou et encouragement, le dialogue compliqué entre professeurs et élèves | Le Monde

12 octobre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Décryptage. Une minorité d’enseignants s’abstient de parler d’intelligence artificielle dans leurs classes. Mais ils sont de plus en plus nombreux à ouvrir la discussion sur le sujet, jusqu’à, pour certains, s’atteler à faire circuler les bonnes pratiques. Extrait : Certains enseignants profitent d’un espace aménagé par l’éducation nationale : l’intelligence artificielle figure en effet au programme […]

blank

L’héritage toxique des épaves de la seconde guerre mondiale

8 octobre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

De nombreux navires coulés entre 1939 et 1945 gisent au fond des mers. Avec le temps et la corrosion, ces vestiges historiques menacent de libérer les substances qu’ils contiennent, avec des conséquences néfastes pour l’environnement. A l’échelle internationale, on estime à plus de 8 500 le nombre d’épaves potentiellement polluantes, dont la plupart issues des […]

blank

Colloque infoclio.ch 2025: Open Science in History. Ouvrir les sciences des Lumières à l’intelligence articifielle (21.11.2025)

16 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’Open Science met les chercheuses et chercheurs au-devant de choix toujours plus complexes relatifs au partage de leurs résultats, méthodes, outils et données de recherche. Le colloque infoclio.ch 2025 explore les antécédents intellectuels et techniques de la notion d’Open science et discute des enjeux pratiques de sa mise en œuvre à l’ère des modèles génératifs […]

Abstract painting, coloring, modern art

Une histoire fragmentée ? Liens et ruptures dans un paysage de la recherche et de l’éducation en pleine remise en question (Journées suisses d’histoire 2025)

11 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Dans le cadre des journées suisses d’histoire à Lucerne (juillet 2025), j’ai eu le plaisir d’assister et de réaliser le compte rendu pour infoclio.ch de la table ronde intitulée Fragmentierte Geschichte? Verbindungen und Brüche in einer sich ausdifferenzierenden Forschungs- und Bildungslandschaftm à laquelle participaient du côté francophone Nadine Fink (HEP Vaud) et François Vallotton (Université […]

blank

Vernissage : Plateforme Assistance et coercition (16.09.2025)

10 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

ÉVÉNEMENT 🗓️ Enseigner une histoire longtemps tue. Écouter les voix de celles et ceux qui l’ont vécue. Cinq témoins romands prennent la parole dans un nouveau média éducatif pour aborder les mesures de coercition à des fins d’assistance et des placements extrafamiliaux en Suisse. Conçue pour les élèves dès le secondaire I, la plateforme «Assistance […]

blank

Restes humains issus de contextes coloniaux en Suisse. Un état des lieux

9 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Ce rapport donne un aperçu général de la question des restes humains conservés dans les musées suisses. Ce rapport s’appuie sur une enquête menée entre 2023 et 2025 et fournit pour la première fois un état des lieux des restes humains («ancestral remains») acquis dans des contextes coloniaux et conservés dans des musées et collections […]

Tirés de nos archives

blank

Et soudain, le génocide vous apparaît bien en face

18 mars 2017 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Pourquoi, à une époque où l’histoire de la violence et des génocides suscite le plus vif intérêt du public, celui du Rwanda intéresse si peu? Il y a un quart de siècle, près d’un million de personnes ont été assassinées en l’espace de cent jours. L’Afrique est-elle vraiment trop «loin» de l’Europe pour que nous […]

blank

Quand le prêtre formera l’instituteur, par Caroline Fourest – Opinions – Le Monde.fr

2 mai 2009 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Jusqu’ici, les établissements catholiques privés pouvaient parfaitement préparer des élèves au bac, mais ceux-ci devaient passer leur diplôme avec tous les autres. Petite astuce connue des professeurs : de nombreux établissements privés choisissent de ne présenter que les meilleurs élèves sous leurs couleurs et d’envoyer les autres en candidats libres pour améliorer leur score de réussite […]

blank

Tenir la classe ou faire apprendre les élèves ?

19 juin 2019 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

A méditer : « En situation de grande insécurité, les élèves peuvent faire pression pour rester dans les régimes les moins exigeants de ces registres. Ils apprécieront donc des enseignants qui se contentent de dérouler un cours sans surprise en garantissant, par une discipline rigoureuse, une paix qui permet d’être et de demeurer dans la forme […]

blank

Vie numérique : grand écart entre le discours et la pratique…

31 mai 2013 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

See on Scoop.it – Médias sociaux et enseignement « Le décalage est total entre un discours très négatif et pathologisant quant aux nouvelles technologies, et la réalité des pratiques, » résume la sociologue Laurence Allard. En d’autres termes, si nous avons le sentiment d’être addict ou accro, c’est bien plus à cause du discours et des idées […]

blank

03. Résolution de problèmes par coopération

8 mars 2006 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Durant les activités de résolution de problème, les élèves/étudiantEs forment des groupes hétérogènes en compétences, genre et travaillent à la résolution de problèmes. Chaque membre du groupe se voit assigner un rôle précis tel qu’illustrateur/trice, secrétaire, modérateur/trice. Dans ces phases, l’enseignantE fonctionne comme personne-ressource. À l’issue de leur travail, chaque groupe présentera le résultat de […]

blank

Thèse de Ruth Fivaz-Silbermann sur les Juifs refoulés durant la Deuxième Guerre mondiale : apports et limites selon Hans Ulrich Jost | infoclio

6 juin 2017 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La presse se fait l’écho du débat sur les refoulements aux frontières suisses durant la Deuxième Guerre mondiale, débat relancé par la thèse récente de l’historienne Ruth Fivaz-Silbermann. Le coeur du débat porte principalement sur deux points: le nombre de refoulés aux frontières suisses durant la guerre et le rôle joué par Heinrich Rothmund, alors […]

blank

Antiquité et cinéma : 1. Egypte 2. Rome

5 novembre 2017 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Le blog « L’Antiquité au cinéma » nous promet trois billets sur cette thématique. Les deux premiers sont déjà publiés et méritent le détour. Le premier est consacré à l’Egypte antique et le deuxième à Rome. A consommer sans modération. Le cinéma s’est très vite emparé de sujets historiques, et pourtant faire revivre des temps lointains n’est […]

Creative Commons License
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2025

Creative Commons License Ce contenu est mis à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2025.
Thème Aspire 2.0.1 de Genesis Framework · WordPress · Se connecter

 

Chargement des commentaires…