Les archéologues sont entrain d’investir une mystérieuse implantation côtière, dont ils pensent qu’elle aurait pu être la maison de la royauté britannique post-romaine, à Tintagel dans les Cornouailles, lieu de naissance, selon la légende, du Roi Arthur.
Didactique
À lire : Milad Doueihi : l’humaniste d’aujourd’hui est un geek éclairé | La République des Livres
À lire, puis à réfléchir surtout du côté des historiens et des philosophes…
Mais s’il vous fallait définir l’humaniste aujourd’hui, il ressemblerait à qui ?
Au geek éclairé. Quelqu’un comme l’américain Donald Knuth, un grand informaticien qui enseigne à l’université de Stanford et qui a été distingué par le prix Turing en 1974. Il a écrit un très beau livre dans lequel il expliquait que le code informatique est une pratique lettrée. Sans jamais se détacher des réalités algorithmiques, il a conscience que l’informatique participe à une culture humaniste qui a évolué. Il a en commun avec l’humanisme traditionnel une certaine éthique de la transmission ; il lui est inenvisageable de la séparer de la production de l’informatique. A ses yeux, celle-ci n’est pas détachée de la tradition humaniste classique, même si elle la complexifie. Ainsi il a tout un discours sur l’objet, l’annotation, le commentaire, la qualité littéraire, la typographie au sein du code lui-même. Il estime que celui-ci a des pratiques littéraires qui ont participé à la naissance de l’humanisme classique. Pour que le code se transmettre, il y a des responsabilités à assumer dans telle ou telle manière de programmer. C’est le seul moyen pour que nos successeurs comprennent ce qui a guidé nos choix et en fonction de quelles contraintes. Dommage que le Codage lettré ne soit pas traduit en français car Donald Knuth est tout de même à l’origine du concept de programmation lettrée ! Un autre grand informaticien Dries van Damme a toujours dit que des pratiques lettrées étaient nécessaires. Et tout en étant très différents l’un de l’autre, ils sont considérés comme des purs et durs dans leur métier.
Et les philosophes ? Et les historiens ?
Les disciplines des sciences humaines ont soit accueilli le numérique comme un simple outil destiné à fabriquer des textes et des éditions, en tout cas pas comme un objet noble digne d’engager la réflexion ; soit comme l’ont fait des préhistoriens, des philosophes, des théologiens, les Leroi-Gourhan, Ellul, Simondon.
Comment définissez-vous les humanités numériques ?
C’est la manière dont les disciplines lettrées de l’humanisme classique ont reçu et sont en partie façonnées par le numérique, tant dans leur manière de produire le savoir, que dans leur aptitude à le partager et le transmettre. Cela concerne l’histoire, la philosophie etc auxquelles d’autres ajouteront la sémantique, la linguistique computationnelle et stylistique. Une histoire canonique des humanités numériques nous renvoie vers un jésuite, le père Buzat, qui s’intéressait beaucoup à Thomas d’Aquin ; dans les années 50, il est allé voir les gens d’IBM pour leur demander l’autorisation d’utiliser leurs ordinateurs afin de produire un schéma sémantique conceptuel de son œuvre. Mais le premier humaniste numérique n’est autre qu’Allen Turing. Quand on lit son texte fondateur de 1950 La machine Turing, on est tout de suite frappé par l’importance accordée aux sciences humaines. Il tente d’y répondre à toutes les objections littéraires, philosophiques, artistiques, esthétiques, éthiques que l’on peut adresser à cette machine soi-disant intelligente.
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« Gens de la Seine » : une balade sonore dans le Paris du 18e siècle
Conçue par des chercheurs du CNRS, « Gens de la Seine » est une balade sonore à travers le Paris du 18e siècle. Un audioguide 2.0 qui permet de voyager à travers le temps.
Jean-Auguste Gagnery. « Le port Saint-Nicolas ». Huile sur toile, 1834. Paris, musée Carnavalet.
Des chercheurs du CNRS vous proposent un voyage audiovisuel dans le passé, au 18e siècle, à Paris. Sous forme de modules sonores, « Gens de la Seine » est un parcours sur les rives de la Seine (en français et en anglais), à utiliser sur son smartphone en se promenant sur le long des rives, ou chez soi, sur son ordinateur ou sa tablette. Un véritable audioguide 2.0.
« Gens de la Seine » / plan de la balade sonore / CNRS
Pour écouter les sons : http://gensdelaseine.com/fr/ecouter/
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François Taddei : « Il est temps de passer à une école de la confiance » | Le Monde
Créé en 2005, le Centre de recherches interdisciplinaires agrège des dizaines d’actions innovantes en matière d’éducation. Son fondateur et directeur, le biologiste François Taddei, plaide pour une révolution copernicienne qui transformerait un système éducatif engoncé dans le contrôle en « écosystème innovant ».
Avant même d’agir, il faut avoir conscience de l’urgence de l’action. Cette conscience existe-t-elle dans le domaine de l’éducation ?
Je ne le pense pas. Mais avouons que le chantier est d’ampleur. Pour répondre aux défis actuels, ceux de la révolution numérique pour le dire vite, il ne suffit pas de favoriser les classes inversées ou de développer les cours massifs en ligne (Moocs). Il faut créer des écosystèmes agiles qui seront eux-mêmes capable d’évoluer. De ce point de vue, il est très inquiétant que l’éducation nationale n’ait toujours pas un budget « recherche et développement » digne de ce nom, et que son budget de formation continue demeure très réduit. Prenez l’exemple de la santé : non seulement les médecins ont une obligation de formation, mais l’effort couvre l’ensemble du spectre, de la recherche fondamentale à la recherche clinique. Et c’est heureux : personne n’accepterait d’être soigné sur la base de connaissances périmées. C’est pourtant ce qu’on accepte, pour nos enfants, en matière éducative.
Ces écosystèmes innovants, comment les crée-t-on ?
Pour commencer, il faut faire confiance. Aux élèves, aux enseignants, aux parents. Les études de l’OCDE montrent que les pays qui réussissent le mieux en la matière sont ceux où, face aux élèves en difficulté, les professeurs ne se disent pas qu’ils doivent avant tout boucler le programme pour les autres, mais cherchent des solutions pour ces enfants.
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Poster #4: The Women’s Peace Crusade, 1916 – 1918
Helen Crawfurd:
‘For nearly three years the war has gone on, and we women have been afraid, afraid to trust our own judgement, afraid to speak, afraid to act. The ghastly slaughter of our sons, our husbands, our brothers has gone on and the spirit of fear has paralysed us. We believed our Government until it has been convicted so often of dishonesty that we are forced to think and act for ourselves … The people of Russia have appealed to the common people of every country to let their voices be heard demanding peace without annexations and without indemnities! They have called to us to subdue our Imperialists as they have vanquished theirs … It is to the Common People that the people of Russia have appealed. Shall we remain silent any longer?’
The Women’s Peace Crusade was ‘the first truly popular campaign in Britain, linking feminism and anti-militarism’ (Jill Liddington).
Denounced by the right-wing Morning Post as ‘one of the most active and pernicious propaganda organisations in the country’, its central demand was ‘a people’s peace’: a negotiated end to the war without annexations or ‘crushing indemnities’.
Born in Glasgow in 1916, by the end of 1918 it had 123 branches across the UK, from Aberdale to Ystradgynlais. 3,000 marched through Bradford; 300 marched in Birmingham (though their banner was torn up); and in Leicester a crowd of 3,000 assembled in the marketplace to listen to an all-women platform of speakers.
The Crusaders faced government repression, mob violence and a massive government propaganda campaign.
Source : Poster #4: The Women’s Peace Crusade, 1916 – 1918 | The World is My Country
Les Harlem Hellfighters, des soldats afro-américains au coeur de la Grande Guerre
Dans une bande dessinée, l’auteur américain Max Brooks rend hommage au 369e régiment d’infanterie. Constitué d’Afro-Américains, il participa à la Guerre 14-18 aux côtés des Français, avant de tomber dans l’oubli. « God Damn, let’s go ! » (Nom de dieu, allons-y !).
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14-18: des milliers de photographies inédites disponibles en ligne – Belgique
Les archives de l’État belge ont mis en ligne plus de six mille photographies, souvent inédites, de la Première Guerre mondiale (1914-1918), ont-elles annoncé mercredi dans un communiqué. Cette initiative a été rendue possible grâce à l’opération d’inventaire et de numérisation lancée fin 2014, précisent-elles.
Le Musée de Londres recrée le grand incendie de 1666 dans Minecraft et propose aux internautes de reconstruire la ville
Le grand incendie de Londres en 1666 fut l’une des plus grandes catastrophes de l’histoire de la capitale britannique. Afin de commémorer le 350ème anniversaire de ce désastre qui avait ravagé la ville, le musée de Londres a recréé cet incendie sur Minecraft.
Pour mener à bien ce projet innovant, le Museum of London a signé un accord de partenariat avec Microsoft afin d’offrir cette expérience aux joueurs de Minecraft. Une expérience qui se déroulera en 3 étapes.
La première étape du jeu démarre le 29 juillet.
Lire la suite : club-innovation-culture.fr
Histoire-Géographie au collège et au lycée – Du témoignage à l’émission de radio, enseigner la Shoah en classe de Première en initiant les élèves à la pratique historienne
Enseigner la Shoah en classe de Première consiste le plus souvent à conduire les élèves à investir un champ qui leur est doublement familier du fait de leur parcours scolaire mais aussi de leur appartenance à une société pour partie façonnée par les mémoires de la Shoah. Paradoxalement, cette familiarité se dresse souvent comme un frein à une compréhension nuancée de ce processus historique. En témoigne notamment la centralité d’Auschwitz dans les représentations des élèves. Elle se traduit également par un manque de précision dans le vocabulaire, conséquence possible d’une formulation parfois peu précise dans les programmes.
Pour pallier ces difficultés, cette séquence pédagogique a été mise en œuvre avec des élèves de Première L. Cette approche les initie à la démarche historienne à travers l’étude d’un témoignage. Dans un second temps, une production numérique mobilise les compétences liées à un tel travail.
La séquence pédagogique : Lien
Deux B.D. avec la Guerre d’Algérie en toile de fond
Un Maillot pour l’Algérie
Par Kris, Bertrand Galic et Javi Rey,
Dupuis, 136 p., 24 euros.
C’est une histoire d’hommes, méconnue, ignorée, oubliée en France alors qu’il s’agit de l’un des mythes fondateurs de la jeune nation algérienne. Le 14 avril 1958, deux mois avant le début de la Coupe du monde, quatre footballeurs stars du championnat de France, originaires de Sétif, en Algérie «française», passent clandestinement la frontière avec la Suisse. Ils rejoignent à Rome six autres camarades, qui viennent comme eux de tout abandonner pour fonder… l’équipe nationale algérienne de football ! Une équipe pour un pays qui n’existait pas (encore).
Parmi les footballeurs de cette fuite rocambolesque : quatre joueurs sélectionnables en équipe de France pour la Coupe du monde. Ils entreront dans la légende. Avec leurs amis, rejoints par d’autres «déserteurs» au fil des années, ils deviendront les ambassadeurs d’une nation sans Etat, et porteront haut leurs couleurs et leur hymne dans les stades d’Europe de l’Est ou d’Asie.
« Vous avez fait gagner 10 ans à la cause algérienne», lancera en 1962 le président du Gouvernement provisoire de la République algérienne, Ferhat Abbas, à ces «fellaghas au ballon rond». Avec «Un maillot pour l’Algérie», Kris, Bertrand Galic et Javi Rey retracent la folle aventure de cette équipe, parfois comparée au Barça de Messi. A savourer en ces temps de ferveur footballistique. R.F.
À lire aussi : “Un maillot pour l’Algérie”, ou l’incroyable histoire des footballeurs du FLN
Salam toubib, chronique d’un médecin appelé en Algérie, 1959-1961
Par Claire Dallanges, Delcourt, 158 p., 18,95 euros.
Avril 1984. Gare d’Austerlitz. Un inconnu attaque au couteau Pauline, une jeune fille de 18 ans, et son père. Ex-médecin appelé de la guerre d’Algérie, ce dernier contre-attaque et le tient à distance. Impressionnée par les facultés de son père, Pauline en profite pour l’interroger longuement sur son passé pendant la guerre, entre 1959 et 1961. L’ex-docteur Tardieu n’a encore jamais raconté: les soins aux Algériens, des nomades, des gars du FLN, l’accompagnement des militaires en mission, la découverte des tortures, le questionnement perpétuel sur place…
Le jeune homme, qui a 24 ans quand tout commence pour lui, va sortir progressivement de l’âge tendre. Et cette vision d’un homme en retrait est passionnante. D’autant que le scénario écrit par Claires Dallanges, la scénariste de cette BD, est une histoire vraie : celle de son père, qu’elle a interviewé pendant dix-huit mois, cinquante ans après les faits. Les dessins jaunes et ocre de Marc Védrines, aussi secs que le désert des Aurès, sont aussi d’une grande qualité. Une BD à lire, et à offrir les yeux fermés.
Fanny Lesbros
Source de l’information : 10 BD pour tous les goûts à emporter cet été – Bibliobs – L’Obs