• Passer à la navigation principale
  • Passer au contenu principal
  • Passer à la barre latérale principale
Histoire Lyonel Kaufmann

Histoire Lyonel Kaufmann

  • Mes Publications
  • Blog
  • Cours
    • Planifier
    • Film&Histoire
  • A propos

Publications

Quand Ludovia rencontre Larry Cuban

31 août 2010 by Lyonel Kaufmann

Dans son dernier billet de blog, Larry Cuban éclaire, une nouvelle fois diront certains, la confusion existant depuis la nuit des temps technologiques entre intégration technologique et réforme pédagogique.

Il y revient au travers d’un article publié en 2005 par Judi Harris et surtout d’un article rétrospectif publié la même année par McMillan Culp, Honey et Mandinach. ((Larry Cuban « Confusing Technology Integration with Instructional Reform ». Judi Harris (« Our Agenda for Technology Integration: It’s Time to Choose » et McMillan Culp, Honey et Mandinach «A retrospective on twenty years of education technology policy»))

Dans son éditorial de 2005, Judi Harris tentait d’expliquer les raisons pour lesquelles une série et projets d’intégration des technologies en milieu scolaires -le langage LOGO dans les années 1980 ou l’abandon ces dernières années des programmes d’un ordinateur pour un élève- étaient considérés comme des échecs. Pour elle, deux raisons principales

  • le technocentrisme
  • et le dogmatisme pédagogique.

Le technocentrisme pour Harris consiste à chercher des utilisations pédagogiques particulières pour les outils technologiques alors que pour la majorité des enseignants et directeurs d’école l’intégration des technologies n’est pas la finalité en soi, mais qu’il s’agit avant tout d’apprendre. Ce hiatus était d’ailleurs perceptible à Ludovia entre « influenceurs » et décideurs territoriaux.

Le dogmatisme pédagogique consiste à associer nouvelles technologies et la nécessité d’un basculement vers une pédagogie « constructiviste ». A ce sujet, Judi Harris s’interroge sur cette soi-disant nécessité. Preuve en est, pour elle, que les usages des technologies en Europe, en Asie et aux Amériques mettent en évidence combien de nombreux et puissants outils technologiques finissent par être utilisés pour appuyer l’enseignement centré sur l’enseignant. Elle en appelle à la séparation des objectifs de transformation de l’enseignement-apprentissage de ceux de l’intégration des technologies. Cet appel lancé en 2005 a depuis trouvé peu d’écho.

Pour sa part, « A retrospective on twenty years of education technology policy » est un article consacré aux défis et opportunités d’intéger la technologie dans les collèges et lycées américains. Il synthétise les recommandations faites dans différentes publications consacrées de 1983 à 2005 à ces questions. La version originale de leur travail devait contribuer à planifier et développer le nouveau plan national éducatif en matière de technolgie (National Education Technology Plan). Ce plan était destiné à informer et à guider les décideurs dans leurs efforts pour s’assurer que les écoles seront en mesure d’utiliser efficacement la technologie pour appuyer un enseignement de haute qualité et l’apprentissage pour tous les élèves. ((«This plan, mandated by the NCLB legislation, is intended to inform and guide policymakers in their efforts to ensure that schools will be able to use technology effectively to support high-quality teaching and learning for all students.»))

Trois questions guidaient les auteurs dans leur analyse:

  • Why do we invest in educational technologies? What rationales have shaped these investments?
  • What are the requisite steps to ensure that technologies are effectively implemented? What specific recommendations have been given priority?
  • What assumptions underlie our vision for how technologies can impact teaching and learning, and how have these changed?

Les auteurs constataient que le consensus augmentait concernant les attentes des éducateurs/enseignants et du public au sujet de la littéracie numérique. Ceux-ci la définissait comme étant la capacité à utiliser les ordinateurs, à communiquer, à localiser et gérer l’information et, peut-être le plus important, à utiliser efficacement ces outils pour appuyer l’apprentissage des savoirs.

Concernant les recommandations faites pour appuyer et soutenir les investissements. Les auteurs ont identifiés sept points-clés à l’intention des décideurs:

  1. Améliorer l’accès, la connectivité et l’infrastructure nécessaire;
  2. Créer un contenu et des logiciels de plus haute qualité ;
  3. Fournir de manière plus soutenue, un développement professionnel de haute qualité et soutenir les enseignants qui cherchent à innover et à se développer en la matière;
  4. Augmenter le financement provenant de sources multiples pour une série d’activités pertinentes;
  5. Définir et promouvoir le rôle des différents partenaires, y compris le public et le secteur privé;
  6. Accroître et diversifier la recherche, la mesure et l’évaluation des dispositifs;
  7. Examiner, réviser et mettre à jour les règlements et les politiques qui influent sur l’utilisation en classe de technologie, notamment en matière de confidentialité et de sécurité.

Dans le contexte actuel de raretés des ressources à disposition des pouvoirs publics, ces points-clés semblent tenir de la gageure. D’autant qu’il s’agit de développer une approche combinée et non successive de ces sept points.

Dans le domaine de la recherche et de l’efficacité dans l’emploi des technologies à l’école, le rapport « Teachers’ Tools for the 21st Century » du  Department of Education US de 2000 identifiait neuf questions essentielles à examiner

  1. Comment l’utilisation des ordinateurs, l’Internet et d’autres applications par les enseignants et les étudiants affectent le rendement des élèves, les connaissances et les compétences?
  2. Quel est l’impact de l’informatique et de l’utilisation d’Internet sur la manière dont les enseignants enseignent et les élèves apprennent, et quel est l’impact plus large sur la réforme de l’éducation?
  3. Quels coûts et avantages a l’investissement dans la technologie comparativement à d’autres innovations pédagogiques, telles que des classes plus petites ou de l’enseignement individualisé?
  4. Quels sont les types de technologies disponibles dans les écoles (par exemple, la qualité / vitesse, les types de connexions Internet, les applications logicielles)?
  5. Quels sont les changements organisationnels dans les écoles qui permettront l’utilisation accrue des technologies (par exemple, l’efficacité administrative, les connexions domicile-école, la communication collégiale) ou la viabilité de la mise en œuvre de la technologie et de son utilisation?
  6. Quelles sont les dépenses budgétaires en matière de technologie éducative au niveau de l’école, du district, de l’Etat, et au niveau national?
  7. Quelles sont les stratégies de perfectionnement professionnel et de soutien technique pour améliorer une utilisation efficace par les enseignants de la technologie?
  8. Quels sont la durée et le type de technologie utilisée dans l’enseignement et l’apprentissage à l’intérieur et l’extérieur de l’école?
  9. Quels sont les effets de différents types d’applications de la technologie sur certains types d’étudiants (par exemple, élèves déficients en anglais courant, l’éducation spécialisée ou les élèves doués et talentueux)?

Leur revue scientifique se concluait sur la question suivante:

Quelles sont les hypothèses sous-tendent notre vision sur la façon  dont les technologies peuvent avoir un impact l’enseignement et l’apprentissage?

La réponse d’un des premiers rapports datant de 1988 (Power On! (Office of Technology Assessment, 1988) identifiait quatre ingrédients cruciaux dans la maturation des technologie en éducation et permettant de soutenir efficacement l’éducation en collège et lycée:

  • un accès à la technologie,
  • un appui soutenu pour les éducateurs pour apprendre à utiliser la technologie,
  • le développement de logiciels éducatifs,
  • l’assurance que la recherche et de développement n’est pas seulement soutenu, mais étroitement liée aux besoins et aux priorités des praticiens.

Ces quatre éléments préfiguraient les recommandations formulées dans de nombreux rapports publiés au cours des années suivantes.

A partir de 1995, le ton change significativement dans les rapports de politique éducative. Désormais, en réponse à l’émergence d’Internet comme un des principaux moteurs des changements dans les affaires, la vie civique et, dans une certaine mesure, de l’éducation, ces rapports politiques commencent à présenter les technologies d’enseignement en tant que moteur de la réforme scolaire, plutôt que comme une trousse d’outils et de ressources. Dans ces rapports, la technologie devient un outil de transformation, qui promet, tout simplement par sa présence et ses moyens, à provoquer des changements dans la façon dont les enseignants enseignent, dans l’organisation des écoles, et dans la manière dont les élèves travaillent ensemble et apprennent. Durant cette période, la plupart des rapports commencent également à présenter les praticiens, leurs besoins et leurs intérêts sous un éclairage différent. Les enseignants sont désormais regardés en grande partie en fonction de ce qui est présenté comme étant leurs «lacunes».

En 1995, par exemple, l’apprentissage à distance est largement utilisé des cours de langue étrangère dans les écoles rurales et le traitement de texte et les ressources numériques sont utilisés avec une fréquence accrue par les enseignants de tous les niveaux et tous types d’écoles confondus. Cependant, dans les rapports produits peu de temps après, ces mesures sont déconsidérées et jugées comme insignifiantes face au potentiel radical de changement et de transformation qu’offre la technologie. Un fossé commence alors à émerger.

Au début des années 2000, peu avant la publication de ce rapport de synthèse, les auteurs notent qu’une foule d’influences, à la fois internes et externes, ont incité à revoir la relation des technologies à la pratique et à revoir les réalisations et les défis auxquels les praticiens doivent faire face. Ce réexamen est, en partie, une réponse à des résultats suggérant que la technologie en soi ne contribue guère à conduire des améliorations fondamentales dans l’enseignement et l’apprentissage.

Parallèlement, les rapports de recherche constatent que même avec un câblage complet des établissement et l’accumulation de l’infrastructure des télécommunications dans l’éducation, les innovations technologiques ((favorisées par la communauté des chercheurs et destinées à favoriser les démarches d’enquête, de collaboration, ou de relations re-configurées entre élèves et enseignant)) continuent à n’être utilisées que par un infime pourcentage des enseignants aux Etats-Unis. Au lieu de cela, les enseignants se tournent vers des outils comme les logiciels de présentation et des outils de gestion tels que les ENT (environnement numérique de travail) destinées à soutenir et à améliorer leurs pratiques actuelles. Ce sont là, pour les auteurs, les succès réels de la technologie dans les classes américaines.

En 2005,  les rapports sur les politiques les plus récentes mettaient en avant la nécessité de faire un usage productif des données d’évaluation, de fournir des ressources de plus en plus individualisées et flexibles de perfectionnement professionnel et de réaliser des économies de nature administrative.

En conclusion, deux thèmes principaux ressortent de cette analyse de 20 années de politique de recommandations concernant les investissements en technologie dans l’éducation. Le premier est le flux et le reflux des besoins des praticiens et des questionnements relatifs à  la technologie en tant que partie  intégrée du système éducatif. La deuxième est la nécessité d’une meilleure compréhension entre les chercheurs et les décideurs sur la nature systémique de l’évolution de l’éducation en général et de l’intégration des technologies éducatives en particulier.

Par ailleurs, parmi les réussites méconnues, les auteurs pointent, par exemple, la croissance soutenue de l’apprentissage à distance, en particulier dans les écoles rurales. Celle-ci a eu un impact significatif sur ce qui paraissait être un défi insurmontable : fournir toute une gamme de possibilités de perfectionnement professionnel pour ces enseignants en milieu rural et offrir à leurs élèves la même diversité de cours que ceux offerts aux étudiants vivant dans d’autres contextes.

Pour autant, le défi de l’école du XXIe siècle reste complexe et combine une multitude de facteurs:

The world in which we live is increasingly sophisticated, multifaceted and nuanced. People need high-level learning skills to act, respond, learn and adjust to ever-changing circumstances. As the world grows increasingly complex, success and prosperity will be linked to people’s ability to think, act, adapt and communicate creatively. ((Le monde dans lequel nous vivons est de plus en plus sophistiqué, multiforme et nuancé. Les gens ont besoin d’un haut niveau d’apprentissage, des compétences d’agir, de réagir, d’apprendre et de s’adapter aux circonstances en constante évolution. Comme le monde devient de plus en plus complexe, le succès et la prospérité sera liée à la capacité des gens à penser, d’agir, d’adapter et de communiquer de manière créative.))

Partnership for 21st Century Skills. (2003). Learning for the 21st century. Washington, DC. http:www.21stcenturyskills.org

Pour les auteurs, il s’agissait pour les 20 prochaines années de trouver un équilibre

  • entre les exigences de l’amélioration des pratiques au fil du temps et les préoccupations du public tels que la responsabilité et l’équité,
  • entre le cycle de changement dans la technologie et le cycle de changement dans les écoles,
  • entre les compétences de demain et les compétences d’aujourd’hui.

Nous n’en avons certainement pas terminé ni avec le flux et le reflux, ni avec les tâtonnements…

Classé sous :Ludovia, Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Publications Balisé avec :éducation, Larry Cuban, ludovia2010, Réforme, technologies

Film & Histoire : Le débarquement de Normandie

27 juillet 2010 by Lyonel Kaufmann

La pause estivale est l’occasion de rattraper ses retards en lecture de toutes sortes. Je vous proposerai donc quelques ouvrages ou lecture en ligne en lien avec le cinéma et l’histoire. Pour le reste, le site tournera très certainement au ralenti. Bon été!

blank

Olivier Wieviorka est l’auteur en 2007 de l’Histoire du débarquement en Normandie – Des origines à la libération de Paris, 1941-1944. A proprement parler son propos n’est pas directement lié aux oeuvres cinématographiques telles Le Jour le plus long ou Il faut sauver le soldat Ryan. Pourtant sa lecture en est un indispensable contrepoint.

En effet, le Jour J, cet événement sur lequel on pense tout savoir et auquel le cinéma semble avoir définitivement forgé une légende, fait l’objet d’un examen particulièrement critique de la part d’Olivier Wieviorka. L’histoire proprement militaire que reprend O. Wieviorka diffère de sa version cinématographique : au jour J, plutôt réussi et pas si meurtrier que cela, succède une épuisante campagne dans le bocage contre une armée allemande bien accrochée. Du 6 juin au 31 juillet, en effet, les armées alliées piétinant sur leurs objectifs eurent à subir des pertes considérables dans des combats rapprochés et brutaux.

Le compte-rendu de la Revue Sciences humaines met aussi en évidence que

Pour la première fois, O. Wieviorka relève l’incidence élevée des pertes par dépression, automutilations, abandons de poste (25 à 33 % des pertes non fatales) et évoque la manière dont les services de santé improvisèrent une prise en charge de ces cas. L’issue viendra de la reprise des succès militaires, mais entretemps le sentiment que ces soldats anglais, canadiens ou américains, même expérimentés, n’allaient pas si souvent combattre la fleur au canon pour la démocratie et contre le nazisme, mais désespéraient souvent de revoir leur pays, s’est imposé au lecteur.

Nous sommes ainsi bien loin de John Wayne et plus proche de la chronique d’hommes ordinaires.

Pour la Revue d’historique des armées, l’ouvrage de Wieviorka

apporte une étude précise, détaillée et qui envisage le débarquement dans tous ses aspects : politiques, économiques, sociaux et diplomatiques. Mais cela reste avant tout un ouvrage d’histoire militaire.

Les comptes-rendus ou interviews:

  • Le compte-rendu de la Revue Sciences humaines
  • Le compte-rendu de la Revue historique des armées
  • l’interview en 2009 du journal Le Monde : Olivier Wieviorka : « Le débarquement est aujourd’hui présenté sous un jour moins triomphaliste »

Pour sa part, l’article fort complet de la Bataille de Normandie sur Wikipedia propose une bibliographie fort utile de cette bataille ainsi qu’une brève filmographie et une galerie de photographies. Bibliographie où l’ouvrage de Wievorka figure en bonne place.

Olivier Wievorka (2007). Histoire du débarquement en Normandie : des origines à la libération de Paris (1941-1944). Paris: Seuil (collection L’univers historique), 441 pages.

Classé sous :Didactique, Histoire savante, Outils enseignement, Publications Balisé avec :39-45, Cinéma, Débarquement, film&histoire, France, Histoire, Normandie

Film & Histoire : La Résistance

21 juillet 2010 by Lyonel Kaufmann

blank

La pause estivale est l’occasion de rattraper ses retards en lecture de toutes sortes. Je vous proposerai donc quelques ouvrages ou lecture en ligne en lien avec le cinéma et l’histoire. Pour le reste, le site tournera très certainement au ralenti. Bon été!

Dans son article «Les représentations successives de la Résistance dans le cinéma français» paru en 2008 dans la Revue historique des armées, Jean-François Dominé nous offre un panorama de la représentation de la Résistance dans le cinéma français de 1944 à 2008.

Jean-François Dominé nous propose un découpage en quatre époques auxquelles nous ajoutons des films emblématiques de celles-ci et cités dans l’article:

  • 1944-1945, la Résistance magnifiée : La Bataille du Rail de René Clément (1946)
  • 1946-1957, la Résistance en retrait : Le Silence de la mer de Jean-Pierre Melville (1949) et La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara (1956).
  • 1958-1969, le renouveau de la Résistance : Paris brûle-t-il ? de R. Clément (1966), La Grande vadrouillede Gérard Oury (1966) et L’Armée des ombres de Jean-Pierre Melville (1969)
  • 1971-1983, la Résistance en question :  Le Chagrin et la pitié de Marcel Ophüls et Alain de Sédouy (1971), Lacombe Lucien de Louis Malle (1974) et Papy fait de la Résistance de Jean-Marie Poiré (1983)
  • 1984-1993, aux marges de la Résistance : Une Affaire de femmes (1988) et L’Œil de Vichy (1993) de Claude Chabrol, Au revoir les enfants de Louis Malle (1987) et Uranus de Claude Berri (1990)
  • Depuis 1994, en mémoire de la Résistance : Un héros très discret de Jacques Audiard (1995), Lucie Aubrac (1997) de Claude Berri, Monsieur Batignole de Gérard Jugnot (2002) et Laissez-passer de Bertrand Tavernier (2002)

Dans l’immédiat après-guerre émerge un courant patriotique rapidement tari. Sous la IVe République, la reconstruction mais surtout la guerre d’Algérie font un peu oublier la Seconde Guerre mondiale et la Résistance. Le retour du général de Gaulle entraîne un regain d’intérêt pour celle-ci. S’ouvre, en 1970, une période de remise en cause du mythe de la France unie et résistante qui prévalait jusqu’alors. Apparaît également un intérêt nouveau pour les aspects méconnus de la Résistance: la mémoire juive, l’action des étrangers, le rôle des femmes, les excès de la Libération. Depuis une douzaine d’années, la Résistance est devenue une lointaine référence à laquelle le cinéma rend hommage.

A la suite de Dominé, nous noterons que plusieurs cinéastes sont revenus à plusieurs reprises dans leurs oeuvres sur l’Occupation et la Résistance (Chabrol, Clément, Melville) à des périodes différentes. C’est certainement un angle de travail intéressant.

En conclusion Dominé souligne qu’

En d’autres mots, le cinéma a représenté la Résistance d’une manière correspondant le plus souvent à l’image que s’en faisait l’opinion. C’est pourquoi il l’a tour à tour magnifiée, explorée, interrogée, critiquée, parodiée, citée et honorée.

Une nouvelle fois, le cinéma joue le révélateur de son époque concernant le regard que celle-ci porte sur un passé proche ou lointain. Les lecteurs assidus de ce blog ne devrait plus s’en étonner.

Jean-François Dominé, « Les représentations successives de la Résistance dans le cinéma français » Revue historique des armées, 252 | 2008, [En ligne], mis en ligne le 05 août 2008. URL : http://rha.revues.org//index3173.html. Consulté le 20 juin 2010.

Classé sous :Didactique, Histoire savante, Outils enseignement, Publications Balisé avec :39-45, Cinéma, film&histoire, France, Histoire, Occupation, Résistance

Film & Histoire : 14-18 au cinéma

13 juillet 2010 by Lyonel Kaufmann

blank

La pause estivale est l’occasion de rattraper ses retards en lecture de toutes sortes. Je vous proposerai donc quelques ouvrages ou lecture en ligne en lien avec le cinéma et l’histoire. Pour le reste, le site tournera très certainement au ralenti. Bon été!

blank

En 2008, Laurent Véray, maître de conférences en études cinématographiques à l’université Paris X-Nanterre, publiait La Grande Guerre au cinéma. De la gloire à la mémoire. Photographies, affiches de films et photogrammes figurent à chaque page et confèrent, de fait, à cet ouvrage un intérêt supplémentaire.

Deux comptes-rendus de cet ouvrage vous fourniront d’utiles informations complémentaires sur cet ouvrage:

  • Mémoire visuelle de la Grande Guerre (nonfiction.fr)
  • Le compte-rendu de la Cliothèque (Clionautes)

Laurent Véray (2008). La Grande Guerre au cinéma. De la gloire à la mémoire. Paris: Ramsay, coll. «Cinéma», 240 pages

Mise à jour (26.01.2014)

Autre compte-rendu désormais disponible en ligne et en libre-accès :

  • François Amy de la Bretèque, « Laurent Véray, La Grande Guerre au cinéma, de la gloire à la mémoire », 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze [En ligne], 58 | 2009, mis en ligne le 01 octobre 2012, consulté le 25 janvier 2014. URL : http://1895.revues.org/3983

Comme l’indique de la Bretèque : «La réflexion de Laurent Véray sur la Première Guerre mondiale s’inscrit explicitement dans une école de pensée historiographique précise, celle dite « de Péronne ».» 

Classé sous :Didactique, Histoire savante, Outils enseignement, Publications Balisé avec :14-18, Cinéma, film&histoire, Histoire

Raconter Dien Bien Phu du côté Viêt Minh

3 mai 2010 by Lyonel Kaufmann

blank

Du 22 au 25 avril dernier, le 6ème conférence mondiale du journalisme d’investigation (Global investigative journalism conference) a tenu congrès à Genève. Si les médias ont beaucoup focalisé leur intérêt sur la présence de l’écrivain et journaliste Roberto Saviano, sur son travail sur la Camorra et les menaces de mort dont il fait l’objet, notre attention se focalisera plus sur le travail d’histoire et de mémoire réalisé par le journaliste vietnamien Duc Tue Dang auprès des vétérans vietnamiens qui ont vécu la bataille de Dien Bien Phu.

Pour rappel, en novembre 1953, Dien Bien Phu, petite vallée en cuvette à proximité des frontières chinoise et laotienne en plein pays thaï, est conquise en 1953 par deux bataillons de parachutistes français (voir les cartes de Cartographe.net). En occupant cette cuvette, les troupes françaises coupent la route permettant aux troupes d’Ho Chi Minh de se ravitailler depuis le Laos. Transformée en camp retranché, Dien Bien Phu est attaquée le 13 mars 1954 par les troupes du général Việt Minh Giap. La bataille de Dien Bien Phu prendra fin le 7 mai 1954 par l’écrasante victoire du général Giap. L’armée français dénombrera 2921 morts et, sur les 11 721 soldats faits prisonniers, seulement 3 290 revienndront vivants en France. Du côté vietnamien, le nombre de morts estimé est de 25’000. (Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_%C4%90i%E1%BB%87n_Bi%C3%AAn_Ph%E1%BB%A7). Pour le Monde Diplomatique, cette écrasante défaite française dans la cuvette de Dien Bien Phu fut Le Valmy des peuples colonisés et un signal pour tous les peuples en quête d’indépendance. Le 20 juillet 1954, à Genève, les négociateurs français et vietnamiens signaient les accords de cessez-le-feu, couverts par l’autorité de la communauté internationale : les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Union soviétique et, surtout, la Chine populaire « prenaient acte ». Le 1er novembre 1954, les Algériens du FLN entamaient leur insurrection.

blank
Comme de nombreuses autres photos de guerre, cette illustration est en fait une reconstitution effectuée bien après la bataille à des fins de propagande. Des soldats vietminhs agitent un drapeau au sommet du QG des forces françaises afin de signifier leur victoire. On ne peut pas s'empêcher de penser au drapeau soviétique flottant sur les ruines du Reichstag ou à celui des américains dressé sur l'île d'Iwo Jima. Source: Chacaille (http://chacaille.wordpress.com/)

Si cette bataille avait fait l’objet d’une littérature abondante du côté français, le silence prédominait, hors le discours officiel sur la bataille, du côté vietnamien jusqu’à ce travail de Duc Tue Dang et de son équipe. Son objectif? Contourner le mur de l’histoire officielle pour raconter la bataille à travers de ceux qui l’ont vécue. Ils ont donc procédé aux interviews de jeunes soldats ayant vécu la bataille. Ces interviews ont duré 12 mois. Deux ou trois entretiens étaient nécessaire pour obtenir la confiance des témoins qui, dans un premier temps, ne s’écartaient pas de la version officielle. Au total 400 entretiens ont été réalisé et 250 ont été retenus dans l’ouvrage publié au final. Interrompus à fin 2008, les entretiens ont fait place ensuite au travail de description des faits, de vérification des sources et de préparation des infographies.

Un tel travail aurait été impensable quelques années plus tôt. Mais pourquoi personne ne parle de Dien Bien Phu ? Pour Duc Due Dang:

“Face à la victoire, les personnes qui ont pris part au conflit ne trouvaient plus leur place et étaient intimidés: ils avaient peur de sortir des jalons fixés par l’histoire officielle“. (Source : Chacaille)

Loin des scoops et des révélations exclusives, ce travail a permis néanmoins de parler pour la première fois au Vietnam de la présence de militaires chinois du côté Việt Minh. Mais pour Duc Due Dang ce qui comptait et ce qui était nouveau au Vietnam résidait dans la démarche

«Je pense qu’on leur a montré qu’on pouvait faire quelque chose d’impossible: s’intéresser aux gens normaux et pas aux héros connus.» (Propos de la conférence repris In Duc Tue Dang et l’investigation historique: « La propagande régnait au détriment de la vérité » | SoKiosque)

Cette première étape dans le travail d’histoire et de mémoire du côté vietnamien devra en amener d’autres. Concernant Dien Bien Phu, deux autres tabous subsistent donc:

  • le nombre de victimes du côté Việt Minh qui officiellement est toujours de 4’000;
  • l’histoire des Vietnamiens ayant combattu ou soutenu les troupes françaises.

blank
Collectif, Dien Bien Phu vu d'en face, Paroles de Bô doï, Decitre (ed), 2010

Au final, nous disposons maintenant d’un livre traduit en français et préfacé par Jean-Pierre Rioux qui questionne également la frontière entre les différentes disciplines mobilisées. Comme l’indique Guillaume Henchoz:

«La démarche du journaliste, dans ce cas de figure confine presque à celle de l’historien. […] . Si la démarche historique au sens strict du terme n’est pas là, on peut en revanche saluer le travail de mémoire qu’ils ont effectué.» (Raconter Dien Bien Phu : Les enjeux de la mémoire vietnamienne – Chacaille)

Pour ma part, j’ajouterai qu’un tel travail donne toute sa valeur au travail journalistique et un espoir relativement à son devenir. D’ailleurs ce billet ne serait rien sans le travail de compte-rendu fait par deux journalistes suisses: Guillaume Henchoz et Luc-Olivier Erard. Merci à eux!

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Publications Balisé avec :Dien Bien Phu, Guerre, Histoire&Mémoire, témoignages, Vietnam

Des étudiant-e-s «multi-tâches» ? | Pédagogie universitaire

18 avril 2010 by Lyonel Kaufmann

blank

Je viens de lire ce très intéressant article du Blog Pédagogie universitaire consacré à la présence, à l’université, de plus en plus d’étudiant-e-s venant au cours avec leur ordinateur portable. Récemment André Gunthert a fait état de sa réflexion concernant cet aspect-là des choses plus particulièrement concernant Facebook (Enseigner face à Facebook). J’avais également reporté l’attitude de deux enseignants à ce même propos (Facebook : oui ou non dans la relation prof-élèves?).

Cet article reformule dans un premier temps la nature du problème et présente une recherche récente menée par des chercheurs américains:

Il semble surtout que les représentations de certain-e-s enseignant-e-s ne sont pas compatibles avec celles de leurs étudiant-e-s. D’un côté, les premier-ère-s s’imaginent que pour étudier et travailler efficacement sur une tâche, il faut être concentré-e exclusivement sur cette tâche. De l’autre côté, les second-e-s considèrent qu’il est tout à fait possible d’être efficace quand on est sollicité-e par différentes informations en même temps. Qu’en est-il exactement? C’est à cette question qu’ont tenté de répondre par une étude expérimentale récente quatre chercheur-e-s américain-e-s Bowman, Levine, Waite & Gendron, 2010.

L’objet de l’étude de ces chercheurs américains a porté plus précisément sur l’utilisation des messageries instantanées par les étudiant-e-s. Dans un premier temps, leur revue de la littérature confirmerait l’aspect préjudiciable de la chose. Dans un deuxième temps, ils ont répartis 89 étudiant-e-s de première et deuxième année d’université en trois groupes:

  • le premier devait répondre à des messages instantanés avant de se lancer dans une tâche d’écriture d’un texte scientifique à l’écran;
  • le deuxième groupe recevaient et répondaient à des messages pendant la lecture;
  • le troisième groupe ne recevait aucun message instantané, mais était prévenu-e-s qu’il était possible qu’ils/elles en reçoivent.

Au terme de l’expérience, il apparaît que les résultats ne confirment qu’en partie les hypothèses des chercheurs. Il est à noter notamment qu’aucune différence significative entre les trois groupes n’a été observée en ce qui concerne les performances au test final concernant la lecture du texte.

via Des étudiant-e-s « multi-tâches ? « «Pédagogie universitaire – Enseigner et Apprendre en Enseignement Supérieur.

Classé sous :Médias et technologies, Publications Balisé avec :Digital natives, élèves, enquêtes, étudiants, Facebook, médias sociaux, MédiaTIC, messagerie instantanée, mutlitâches, professeurs, recherches

Tolkien médiéval | La vie des idées

25 février 2010 by Lyonel Kaufmann

blank

blankCe compte-rendu de la Vie des idées porte sur l’ouvrage Tolkien et le Moyen Âge, recueil d’articles rédigés par des étudiants en master et doctorat sous la direction de Leo Carruthers, professeur d’anglais à Paris IV Sorbonne et directeur du Centre d’Etudes Médiévales Anglaises (CEMA). Les différents articles de ce recueil traite de l’œuvre de Tolkien dans ses rapports avec le monde médiéval. On trouve ainsi un article de Claire Jardillier sur “Les échos arthuriens dans Le Seigneur des Anneaux” aux pages 143-169 ou un autre article de Dino Meloni, sur Arda et l’inspiration antique et médiévale de son architecture et de ses édifices (p. 237-262) Les derniers articles tentent eux une incursion hors du champ littéraire pour s’attaquer à des thématiques culturelles (la féodalité, les armes et armures, la musique et la poétique, l’architecture, la magie et la médecine) spécifiques de la période médiévale.

Au final, tant le compte-rendu que le recueil d’articles —même si pour la Vie des idées il n’est pas sans certains défauts—  intéresseront les enseignants d’histoire concernant une œuvre littéraire et maintenant cinématographique qui fait partie de l’univers des adolescents et des jeunes (et moins jeunes) adultes.

via Tolkien médiéval – La vie des idées.

Classé sous :Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Publications Balisé avec :Films&Histoire, littérature, monde médiéval, moyen-âge, Mythe&Histoire, Mythes, Seigneur des Anneaux, Tolkien

Facebook, nocif pour les ados ? | Sciences humaines

22 février 2010 by Lyonel Kaufmann

blank

« Les parents des jeunes adolescents sans problèmes n’ont pas à s’inquiéter de l’influence des sites sociaux En revanche, prévient-elle, ces sites ne compensent pas la solitude ou les difficultés relationnelles, et renforcent les penchants morbides des adolescents « à problèmes ».

Propos de Amori Yee Mikami, professeure de psychologie à l’université de Virginie, qui a comparé, avec son équipe, la vie relationnelle de 92 adolescents dans le monde « réel » et dans celui de leurs réseaux sociaux.

L’étude: Amori Yee Mikami et al. (2010). Adolescent Peer Relationships and Behavior Problems Predict Young Adults’ Communication on Social Networking Websites. Developmental Psychology, 46 (1)

via Facebook, nocif pour les ados ? (Sciences humaines)

Classé sous :Médias et technologies, Publications Balisé avec :éducation aux médias, enquêtes, études, Facebook, médiaTICE, RéseauxSociaux, twitter

Rétrospective 2009: mes chroniques du Café pédagogique

4 janvier 2010 by Lyonel Kaufmann

blank

Avant de démarrer véritablement l’année 2010, voici le récapitulatif de mes chroniques mensuelles publiées sur le site du Café pédagogique, rubrique Histoire. Cette collaboration a démarré en novembre 2008 et se poursuivra en 2010.

Articles publiés en 2009

  • «Concevoir avec ses élèves un canular historique est-ce faire de l’histoire?» (2009). In Le Café pédagogique, No 99, janvier

Tous les moyens sont-ils permis pour arriver à ses fins en matière de formation d’élèves ou d’étudiant-e-s à la pensée historique ? Être pédagogue consiste parfois à prendre des chemins de traverse, mais à partir de quel moment ceux-ci ne sont plus éthiquement défendables et ne permettent-ils plus de construire un apprentissage à nature historique ? C’est la question que je soumets à votre sagacité au travers de la démarche suivie par le professeur T. Mills Kelly du Département d’Histoire et d’Histoire de l’Art de la George Mason University (http://chnm.gmu.edu/history/faculty/kelly) dans son cours Lying About the Past (fichier au format .pdf).

  • «Quand Barack Obama forme les enseignants français d’histoire à l’événement historique» (2009). In Le Café pédagogique, No 100, février

En ce début d’année 2009, j’avais suivi avec intérêt la discussion initiée sur la liste H-Français à la suite de la cérémonie d’investiture de Barack Obama. Cette discussion a donné lieu également à une synthèse publiée sur les Clionautes, par Jean-Pierre Meyniac (L’événement historique et le professeur d’histoire – Qu’est-ce qu’un événement historique). J’y reviens dans cette chronique pour en tirer quelques enseignements concernant l’étude de l’événement historique en classe d’histoire et en terme de formation professionnelle des enseignant-e-s.

  • «Louis XVI au cinéma: une aubaine pour le travail en classe?» (2009). In Le Café pédagogique, No 101, mars

Après le portrait en 2005 de Marie-Antoinette par Sophia Coppola, c’est cette fois-ci le portrait de Louis XVI et l’évocation de sa fuite et son arrestation à Varennes qui soulèvent quelques interrogations sur le traitement des personnages historiques dans les œuvres de fiction à la suite de la diffusion le 24 février 2009 sur France 2 d’un docu-fiction intitulé «L’évasion de Louis XVI», deuxième volet de la collection «Ce jour-là, tout a changé» consacrée aux grandes journées de l’Histoire de France.

  • «Jean Calvin et la Réforme: enseigner une question sociale vive?» (2009). In Le Café pédagogique, No 102, avril

Rien de tel pour un enseignant souhaitant disposer d’une mise à jour de l’historiographie d’un sujet qu’une commémoration. Ainsi en est-il de la commémoration du 500e anniversaire de la naissance de Jean Calvin à Noyon. Rien de tel non plus pour s’interroger de la place occupée la Réforme dans l’histoire scolaire. Enfin l’actualité autour des récentes réactions autour des propos du pape Benoit XVI et de l’évêque d’Orléans relativement au préservatif finit d’actualiser les relations entre les fidèles et l’Eglise catholique au cours des siècles. Dans une école laïque ou dans des pays partagés sur le plan confessionnel, ces derniers développements ont quelques caractéristiques de ces fameuses questions sociales vives.

  • «Les blogs en histoire-géo: les enseignants ouvrent les portes sur leurs pratiques» (2009). In Le Café pédagogique, No 103, mai

De la rentrée scolaire de 2007 à aujourd’hui, les blogs pédagogiques ont connu un développement spectaculaire et important en histoire-géo comme dans d’autres disciplines. Ils offrent un très intéressant point de vue sur les pratiques effectives des enseignant-e-s de la discipline. Pour autant que la recherche en mesure bien tout l’intérêt.

  • «Histoire 1.0 versus Histoire 2.0: entre rivalités et complémentarités» (2009). In Le Café pédagogique, No 104, juin

Si depuis la rentrée 2007 les blogs pédagogiques ont rencontré un succès certain, le tour est-il venu au web 2.0 de supplanter définitivement le web 1.0 avec le développement des réseaux sociaux et leurs usages pédagogiques ou n’est-ce réservé qu’à quelques «happy few» ?

  • «Apocalypse : au delà des prouesse techniques est-ce de l’histoire ?» (2009). In Le Café pédagogique, No 105, septembre

Lors de cette rentrée 2009, l’enseignant d’histoire ne peut échapper au barnum médiatique construit autour du docu-fiction en 6 épisodes «Apocalypse» de Costelle & Clarke, diffusé par France 2 comme il ne pouvait échapper l’année dernière et sur la même chaîne à «14-18, le bruit et la fureur». Cela suffit-il pour qu’une telle émission soit utilisable en classe d’histoire? Si oui, à quelles conditions?

  • «Une ville dans le siècle (1): Berlin et la chute du Mur (1989-2009)» (2009). In Le Café pédagogique, No 106, octobre

En novembre 2009, les commémorations du vingtième anniversaire de la Chute du Mur de Berlin battront leur plein. C’est peut-être et aussi l’occasion de traiter l’ensemble de l’histoire du XXe siècle au travers de l’histoire de Berlin. Petit tour d’horizon de ressources à disposition sur la toile et de leur utilisation possible.

  • «Une ville dans le siècle (2) : Berlin 1914-1989»(2009). In Le Café pédagogique, No 107, novembre

Dans cette deuxième chronique consacrée à Berlin, il s’agit cette fois-ci de s’arrêter sur le traitement de l’ensemble de l’histoire du XXe siècle au travers de l’histoire de cette ville.

  • «Le Web plus efficace que la classe?» (2009. In Le Café pédagogique, No 108, décembre

En cette fin d’année 2009, toute une série d’informations récoltées et publiées sur la toîle met en perspective les utilisations des technologies dans l’enseignement et invite à la réflexion relativement à leur utilisation dans l’enseignement de l’histoire. Petit tour d’horizon en quatre tableaux.

Articles publiés en 2008

  • «Commémorer ou enseigner 14-18?» (2008). In Le Café pédagogique, No 97, novembre

Dans le maelström du quatre-vingt-dixième anniversaire de la signature de Rethondes et alors que le dernier poilu a disparu au début 2008, le Pathos (la mémoire) déploie tous ses effets au détriment du Logos (l’histoire).  Comment comprendre cette hypertrophie de la mémoire alors que, du fait de la disparition du dernier témoin, cette guerre entre de plein pied dans l’histoire ? Peut-on encore parler d’enseignement de l’histoire si cette mémoire occupe tout l’espace y compris à l’école ? Que peut-on faire en classe si l’on souhaite en 2008 enseigner l’histoire de cette période plutôt que sa mémoire ? Cet article tente d’apporter quelques réponses à ces questions.

  • «Réflexions sur Wikipedia à partir d’une polémique récente relative à l’article Colbert» (2008). In Le Café pédagogique, No 98, décembre

A intervalle régulier, l’encyclopédie en ligne Wikipedia est prise à partie par une certaine intelligentsia journaliste et intellectuelle. Dernièrement le flambeau a été repris par le nouveau magazine littéraire Books sur son site, via une chronique hebdomadaire intitulée WikiGrill. La qualité de ces chroniques est fort inégale, néanmoins un article de Joël Cornette, historien spécialiste de l’Ancien Régime, tente de régler son compte à l’article de l’encyclopédie consacré à Colbert (Colbert, ministre impeccable sur Wikipédia). Wikipedia serait-elle la seule encyclopédie à reproduire encore aujourd’hui un tel portrait sans nuance ? Les références bibliographiques d’autres matériaux disponibles seraient-elles plus à jour que celles de Wikipedia ? Que faire notamment de Wikipedia avec les élèves ?

Bonne(s) lecture(s) et bonne année 2010.

Classé sous :Didactique, Histoire active, Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions, Outils enseignement, Publications Balisé avec :Enseignement, film&histoire, Histoire, médiaTICE, réflexions

Landes: les ordinateurs en classe? Toujours surestimés et sous-utilisés

26 juillet 2009 by Lyonel Kaufmann

blank

En 2001, Larry Cuban publiait un ouvrage intitulé Oversold and Underused: Computers in the Classroom (Surestimés/surpayés et sous-utilisés: l’ordinateur en classe). Cuban y analysait les usages éducatifs de l’informatique dans les établissements de la Silicon Valley, haut lieu des nouvelles technologies. Dans son enquête, basée notamment sur des observations concrètes tant au primaire qu’au secondaire, voire dans les universités, de l’emploi des ordinateurs fait par les enseignant-e-s, Larry Cuban faisait les observations suivantes:

• plus une discipline est bien placée dans la hiérarchie traditionnelle, plus l’utilisation de l’ordinateur est faible;

• les nouvelles technologies (l’ordinateur comme la radio, la télévision ou le film avant lui) sont avant tout perçues par les enseignants comme des outils de divertissement et sont utilisées surtout en fin de journée;

• du côté des enseignants, Cuban constatait que les technologies restent toujours à la périphérie de l’activité et des apprentissages, elles restent secondaires;

• l’ordinateur ne modifie pas les pratiques enseignantes, les enseignant-e-s les intègrent en fonction de leurs pratiques habituelles.

En ce début d’été 2009, le Conseil général des Landes vient de publier les résultats d’une enquête sur l’utilisation des technologies à l’école. Pour rappel, les Landes est un département pionnier dans l’utilisation des technologies puisque il prête des ordinateurs portables aux collégiens depuis 2001 et actuellement tous les élèves de 4ème et 3ème, et tous les enseignants, en disposent. Enfin l’enquête réalisée par TNS Sofres concernait autant les parents que les élèves, le personnel d’encadrement que les enseignants. Tous y ont largement répondu.

Dans son édition du 15 juillet 2009, le Café pédagogique a répercuté les résultats de cette enquête. En voici les points saillants:

• seulement 3 profs sur 10 estiment que l’ordinateur est utile… pour les apprentissages;

• ce ne sont pas les jeunes enseignants qui utilisent le plus l’ordinateur mais ceux qui sont bien installés dans le poste mais pas proches de la retraite;

• 24% des enseignants ne se servent jamais de l’ordinateur, 54% n’utilisent jamais Internet en classe;

• plus une discipline est bien placée dans la hiérarchie traditionnelle, plus l’utilisation de l’ordinateur est faible;

• l’ordinateur est pratique à condition qu’il maintienne le rapport pédagogique traditionnel;

• des logiciels comme « J’ai vécu au 18ème siècle », qui se prêtent à la pluridisciplinarité et au projet, sont quasiment inconnus;

• l’usage d’internet dans le collège hors des cours est impossible dans les trois-quarts des collèges et le travail à la maison l’ignore royalement;

• ce qui bloque le passage au collège numérique, ce n’est pas l’équipement: c’est la culture scolaire traditionnelle.

Lecteur attentif de Larry Cuban depuis de nombreuses années, je ne suis donc absolument pas surpris par les résultats de cette enquête qui corrèlent les différents travaux réalisés par celui-ci. J’en suis d’autant moins surpris que le trend pédagogique initié tant par les responsables politiques, les décideurs ou les enseignants, voire les parents, tend à enclencher la marche arrière et à se réfugier dans des recettes plus qu’obsolètes.

Il n’y aura donc pas de véritable intégration technologique dans les apprentissages scolaires sans que préalablement s’affirme une volonté claire et ferme de changement de la culture scolaire traditionnelle et que cette volonté se traduise en actes au quotidien de la classe avec et sans technologies. En effet, le cadre actuel explique largement les choix rationnels effectués au quotidien par les enseignant-e-s et que Cuban décrit fort bien d’ailleurs:

«Although information technologies have transformed most corporate workplaces, our teacher’s schedule and working conditions have changed very little. She teaches five classes a day, each 50 minutes long. Her five classes contain at least three different preparations. She has two classes of Introductory Algebra, two of Geometry, and one Calculus class. In those five classes, she sees 140 students a day. She has one period a day set aside for planning lessons, seeing students, marking papers, making phone calls to parents or vendors, previewing videos, securing a VCR or other equipment, and using the school’s copy machines for producing student materials. Our math teacher, like most of her colleagues elsewhere is a very busy person who could use rollerblades as she tries to meet all of her »
Larry Cuban, So much high-tech money invested, so little use: how come?

Pour modifier cette situation, les solutions ne résident pas directement dans les technologies ou les aides à leur utilisation. Dans le même article, Larry Cuban en évoquait deux

• Reduce class size to 20 students in a class, and to 15 in high-poverty areas.
• Decrease the current teaching load of secondary school teachers from five classes a day to four and increase the time for teaching from 50-minute periods to 100-minute periods.

Certainement pas très populaire et coûteux, mais«making changes in what teachers do in their classrooms requires paying attention to the daily workplace conditions» («opérer des changements dans ce que les enseignant-e-s font dans leur classe requiert d’accorder une attention toute particulière sur leurs conditions de travail au quotidien»).

Prolongements:

Outre l’article du Café pédagogique déjà mentionné qui vous renvoie aux documents de l’enquête, vous pouvez lire «Un collégien, un ordinateur portable»: une enquête des Landes qui démontre que les profs constituent un facteur de résistance! par Mario Asselin et deux billets de Bruno Devauchelle: «Etats d’âmes dans les Landes» et «Changements en éducation : le cas des Landes». Vous pourrez aussi compléter votre connaissance de Larry Cuban à l’aide de cet interview (.mp3)

L’article accompagnant cet interview: «Interview with Larry Cuban, Author of “Oversold and Underused: Computers in the Classroom» par Steve Hargadon.

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Publications Balisé avec :cartable numérique, enquêtes, intégration technologie, Landes, Larry Cuban, MédiaTIC, résultats

  • « Aller à la page précédente
  • Page 1
  • Pages provisoires omises …
  • Page 34
  • Page 35
  • Page 36
  • Page 37
  • Page 38
  • Page 39
  • Aller à la page suivante »

Barre latérale principale

Lyonel Kaufmann

blankHistorien & Blogueur En savoir plus…

Derniers articles

blank

Lectures de l’été : IA et éducation

1 juillet 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’été est toujours un moment où enfin on dispose de temps, où le flux interrompu et stressant du quotidien ralenti quelque peu. Il est favorable au farniente, à la lecture de polar, mais aussi à la réflexion. Je vous propose ainsi trois articles que je vais prendre le temps de lire attentivement consacré à des […]

Décès du documentariste Marcel Ophüls à 97 ans

26 mai 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Décès du documentariste Marcel Ophüls à 97 ans. Le maître français du documentaire historique est mort samedi dans sa maison du sud-ouest de la France, a-t-on appris lundi auprès de sa famille. Fils du grand cinéaste allemand Max Ophüls (“ La Ronde”, “Lola Montès”…), Marcel Ophüls avait fui l’Allemagne nazie enfant pour s’installer en France, avant de […]

blank

Passion Médiévistes : Hors-série 34 – Le Moyen Âge au cinéma

22 avril 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

À l’occasion de l’édition 2025 du Festival international du film court d’Angoulême, deux invités sont venus croiser, dans cet épisode hors-série de Passion Médiévistes, leurs expériences sur les représentation du Moyen Âge au cinéma. Les invités : Cet épisode vient proposer les regards complémentaires d’un réalisateur et d’un historien pour interroger la manière dont le […]

blank

Trous de mémoires de Nicolas Juncker

17 avril 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Comment raconter la guerre d’Algérie et ses mémoires sans tomber dans le pathos ou la leçon d’histoire trop académique ? Trous de mémoires relève ce défi avec audace, mêlant comédie burlesque et réflexion historique. Nicolas Juncker y explore, avec un humour grinçant, les tensions et contradictions qui entourent la mémoire de ce conflit, en s’inspirant du […]

blank

Ces familles néerlandaises qui découvrent un passé de collaboration – rts.ch

28 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

C’est avec stupeur que de nombreux Néerlandais et Néerlandaises ont récemment découvert sur internet qu’un membre de leur famille avait collaboré avec les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. En cause: la mise en ligne d’une liste de 425’000 noms par les archives nationales des Pays-Bas. Depuis janvier, les descendants affluent à La Haye, souvent […]

blank

Spreitenbach: Un paradis du shopping ou la porte des enfers? – Blog du Musée national suisse

24 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En 1975, l’Association suisse des instituteurs publia le panneau scolaire n°167. Celui-ci montre une vue aérienne de la commune de Spreitenbach, dans la vallée de la Limmat. Ou plus précisément de la ville nouvelle de Spreitenbach, «Neu-Spreitenbach», avec son centre commercial entouré d’un immense parking rempli de voitures aux couleurs vives et son imposant quartier […]

blank

Dans le Japon de la fin du XVIe siècle : «Assassin’s Creed Shadows» sort enfin.

23 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La série vidéoludique des «Assassin’s Creed» d’Ubisoft comprend désormais un nouvel opus, situé dans le Japon de la fin du XVIe siècle. Les enjeux financiers de cette sortie sont importants pour la société Ubisoft en grande difficulté actuellement. Elle y jouerait son avenir. «Assassin’s Creed Shadows» est d’autant plus attendu que sa sortie a été […]

Tirés de nos archives

blank

Peuples autochtones – pourquoi la réconciliation échoue et et comment la réparer ?

2 décembre 2021 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Dans un billet récent, nous faisions part de la volonté du gouvernement québécois d’accorder une meilleure place à l’histoire des Peuples autochtones (ou Premières nations.) Dans son ouvrage intitulé Standoff: Why Reconciliation Fails Indigenous People and How to Fix It, Bruce McIvor explore les échecs de la réconciliation et la façon de résoudre ces problèmes. […]

blank

Affaire Pederzoli : le curieux destin d’Olivier Pétré-Grenouilleau

17 octobre 2010 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Si l’accusation était sans doute déplacée dans le contexte d’un rapport d’inspection, Olivier Pétré-Grenouilleau n’a fait que mettre sur la table un débat qui occupe des spécialistes tels que Sophie Ernst sur l’usage des mots « Shoah », « holocauste » ou encore « judéocide ». Quand il dit que le terme ‘génocide’ est « plus neutre et juridiquement fondé », il réaffirme […]

blank

Le cheval blanc d’Henri IV à la manière de…

10 octobre 2017 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’historien Jean-Charles Geslot(@JChGeslot) , MCF en Histoire contemporaine. Directeur adjoint aux formations Licence de l’@IECIuvsq Coordinateur du projet ANR DEF19, a initié sur twitter un pastiche sur la manière de raconter même fait historique suivant l’orientation des historiens. Son pastiche : A la manière de… : le cheval blanc d’Henri IV vu par les #historiens, […]

blank

Mort d'André Brink, le «Camus» sud-africain en rupture d'apartheid | Rue89

7 février 2015 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

«Toute l’œuvre d’André Brink est marquée par cette quête de vérité de personnages blancs plongés au cœur de l’injustice extrême que représentait l’apartheid – un thème très « camusien ». Il appartient à cette génération, avec Nadine Gordimer, le prix Nobel de littérature décédée en juillet 2014, qui a fait de l’apartheid le thème central de leur […]

blank

Cette bande-dessinée raconte la vie des déportés dans le camp d’extermination pendant la 2ème guerre mondiale (39-45). La bande-dessinée s’appelle Auschwitz, elle a été écrite et dessinée par Pascal…

30 avril 2010 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La bande-dessinée Auschwitz | Histoire, géographie, éducation civique au collège Anne Frank de Sauzé-Vaussais

blank

Un documentaire d’Alfred Hitchcock sur la liération des camps de concentration mise à disposition sur la Toile – Miscellanees.net – blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations Information à vérifier. Le cas échéant, une vidéo à analyser. Qu’apporte de plus, par exemple, cette vidéo à notre connaissance de l’ouverture des camps indépendamment ou non du fait qu’elle aurait été tournée par Alfred Hitchkock?

17 novembre 2009 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

J’ai découvert tout à l’heure via Twitter (merci @ Emery) ce document rare, une vidéo tournée par Hitchcock sur les camps de la mort en Allemagne. Une vidéo mise à disposition sur Google videos. Cette vidéo, tournée par les Alliés après la Seconde Guerre, a été diffusée ce mardi soir par la chaîne britannique Independent […]

blank

Revue de presse : PhotosNormandie a cinq ans – un bilan en forme de FAQ | Déjà vu

27 janvier 2012 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

PhotosNormandie est un projet collaboratif portant sur 3044 photos historiques de la Bataille de Normandie. Il a pour but d’améliorer leurs légendes en utilisant les possibilités de la plate-forme Flickr. Le projet boucle sa cinquième année d’activité ce 29 janvier 2012, et il apparaît presque comme un dinosaure à l’échelle de l’évolution des applications sur […]

Creative Commons License
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2024

Creative Commons License Ce contenu est mis à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2024.
Thème Aspire 2.0.1 de Genesis Framework · WordPress · Se connecter

 

Chargement des commentaires…