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Histoire Lyonel Kaufmann

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Humanités Digitales

Berlin : Exposition « Der Sprung – 1961»

6 décembre 2021 by Lyonel Kaufmann

A l’occasion de mon dernier séjour à Berlin dans le cadre de l’Online Éduca Berlin (OEB), j’ai eu le plaisir également de visiter l’exposition « Der Sprung – 1961 » qui se tient jusqu’au 30 avril 2022, après le Deutsches Historisches Museum , dans l’espace Vis-à-vis de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ). Une excellente entrée en matière pour se plonger dans le contexte de la Guerre froide à Berlin au travers de trois points de vue.

Crédit photo: Peter Leibing / Library of Congress / Chronos Media GmbH / Getty Images.

Dans cet article, je me propose d‘aborder les points suivants :

  • L’exposition Der Spung (Le Saut) – 1961
  • Mon avis sur l’exposition
  • L’histoire de la photo
  • Un grand embarras en République démocratique allemande (RDA)
  • La triste fin de Conrad Schumann (1942-1998)
  • Le combat de Peter Leibing pour obtenir les droits de la photo
  • Prolonger la visite en se rendant sur les lieux
  • Informations pratiques pour la visite de l’exposition
  • Liens, sources et documents

L’exposition Der Spung (Le Saut) – 1961

Der Spung (Le Saut) – 1961 est une installation de réalité virtuelle à 360°. Après une première étape au Musée historique allemand (DHM), c’est désormais à l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) que le réalisateur Boris Hars-Tschachotin nous propulse en 1961 à l’aide d’une installation de réalité virtuelle à 360°.

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Le dispositif de l’exposition. © Lyonel Kaufmann 2021

À l’aide de lunettes VR, il est possible de se projeter dans trois récits vidéo différents : celui du déserteur Conrad Schumann en uniforme de l’armée est-allemande (Anton von Lucke), celui du photographe Peter Leibing (Max von der Groeben) et celui d’un policier fictif de Berlin-Ouest Manfred Klumm (Daniel Axt). Grâce à un espace ouvert à 360° et en couleur, le moment historique de ce saut est détaché pour la première fois de sa célèbre photographie en noir et blanc, et il est entrelacé de plusieurs perspectives. Le public peut ainsi revivre les événements à partir de ces vues subjectives – tantôt depuis Berlin-Ouest, tantôt depuis Berlin-Est.

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La photo du soldat est-allemand Conrad Schumann – prise en 1961 alors que celui-ci prend la fuite – est devenue une image marquante du XXe siècle. Le magazine TIME la considère comme l’une des cent photographies qui ont changé le monde. Aujourd’hui, elle est inscrite au patrimoine documentaire mondial de l’UNESCO.

Mon avis sur l’exposition


Pendant une demie-heure, vous êtes plongé et immergé dans le Berlin de 1961et dans le contexte de la Guerre froide. Le dispositif est réussi. Vous êtes tour à tour Conrad Schumann, le fugitif, puis dans le personnage fictif d’un policier de Berlin-Ouest, dénommé Manfred Klumm et synthèse de plusieurs témoignages de policiers de cette époque et enfin dans la perspective de Peter Leibing, le photographe.

Vous disposez d’une vision à 360° de la situation et des actions ou réactions des personnes présentes près de vous. Après chaque mise en situation, vous disposez d’un résumé et d’une mise en perspective pour chacun des acteurs.

De la sorte, vous êtes immergé très simplement et de manière convaincante dans la position de témoins de l’histoire. Pour être complet, il serait probablement utile de pouvoir également d’endosser le point de vue des policiers est-allemands.

Ce dispositif offre une très intéressante porte d’entrée relativement à la Guerre froide à travers l’histoire de Berlin. Il peut être prolongé en se rendant sur les lieux et ses abords. En effet, la Bernauer Straße offre un parcours en plein air sur un kilomètre intitulé le Mémorial du Mur (voir ci-dessous Prolonger la visite en se rendant sur les lieux).

Au niveau du plan d’études romand, le dispositif proposé par Der Spung – 1961 peut être travaillé avec les élèves sous deux dimensions des démarches historiennes.

La première est celle des représentations de l’histoire qui propose de faire identifier et analyser aux élèves différents éléments d’un documentaire ou d’une fiction (témoignages, archives, reconstitution, interventions d’historiens,…) en travaillant le média en fonction des trois temps suivants :

  • le temps représenté : époque historique représentée
  • le temps représentant : moment de la production de l’œuvre
  • le temps de visionnement : moment de lecture ou de visionnement par l’élève

Dans ce cadre, il sera possible d’utiliser trois vidéos réalisées par la société de production relativement à Der Sprung – 1961 (https://www.liquid-blues-production.com/films/the-leap-1961).

Les deux premières forment un making-off de la production :

La troisième est un reportage de la chaîne de télévision ZDF1 :

La deuxième entrée est celle de la démarche Histoire et mémoire. En premier lieu, les élèves peuvent identifier les différences les récits des trois témoins proposés dans le dispositif et l’histoire savante. Il pourrait s’agir aussi d’intégrer le point de vue est-allemand de la situation présentée par Der Spung – 1961. Pourquoi cette dimension n’est pas présentée, par exemple dans le dispositif de l’exposition.

Il s’agirait également de travailler sur la réception de cette photo en 1961 et à d’autres moments de l’histoire de la Guerre froide ou post-guerre froide. Comment est-elle utilisée ? Est-elle de l’ordre de la constitution d’un mythe, est-elle fondatrice d’un élément emblématique d’une socité à une époque donnée. Conrad Schumann peut-il être considéré comme un héros, comment a-t-il vécu cette notoriété, qu’est-il devenu ?

Dans le cadre de ce travail, on pourra par exemple utiliser l’archive de l’INA du journal de France 2 du 9 novembre 1999 commémorant les dix ans de la Chute du Mur de Berlin (20 heures le journal : émission du 9 novembre 1999). En effet, cette photo est reprise décontextualisée à partir de 12:32 :

Le 9 novembre 1999, lors du 10e anniversaire de la chute du mur de Berlin, la chaîne France 2 montre lors d’un reportage une image immobile du soldat est-allemand. Ce dernier a en effet essayé de fuir l’Est (figure 1). Il s’agit d’une photographie prise le 15 août 1961 et le garde-frontière s’appelle Conrad Schumann. France 2 ne mentionne ni son nom, ni la date de la photographie. Le commentaire qui se greffe sur l’image ne dit rien non plus sur le contexte de cette dernière : « Ce soldat est-allemand qui franchit le mur, son dispositif effroyable avec fils de fer barbelés et grillages électronique […] ». France 2 montre ensuite une personne assise devant un écran de télévision sur lequel le téléspectateur peut apercevoir la scène intégrale sous forme d’une image en mouvement ; Schumann exécute le saut (figure 2).

Source : La photographie du saut de Conrad Schumann à la télévision

Vous trouverez à la fin de cet article quelques ressources et documents pour construire votre séquence.

L’histoire de la photo

Berlin-Est, 15 août 1961. Depuis deux jours, la direction du SED a mobilisé des policiers du peuple, des armées populaires et des groupes de combat d’entreprise aux frontières du secteur soviétique. Ils arrachent les pavés, ferment les rues avec des rouleaux de fil de fer barbelé, murent les fenêtres. La ville est comme en état de choc.

Au carrefour Bernauer Straße/Ruppiner Straße, les riverains et les reporters du côté ouest observent avec stupeur comment la ville est découpée. Vers 16 heures, le soldat volontaire Conrad Schumann saute par-dessus la clôture de barbelés et s’échappe vers Berlin-Ouest, dans la zone d’occupation française. Ce moment a été immortalisé par le jeune photographe Peter Leibing.

Né à Zschochau, en Saxe, au milieu de la Seconde Guerre mondiale, Conrad Schumann s’est engagé dans la police d’État est-allemande après son 18e anniversaire. Comme il s’était toujours montré un jeune citoyen loyal et travailleur de la République démocratique allemande, les responsables militaires locaux lui ont offert un poste d’élite dans la Bereitschaftspolizei paramilitaire ou BePo (« police anti-émeute »), qui avait été spécifiquement conçue pour réprimer la rébellion.

Le 15 août 1961, Schumann, âgé de 19 ans, est envoyé à l’angle de la Ruppiner Strasse et de la Bernauer Strasse pour surveiller le mur de Berlin au troisième jour de sa construction. À cette époque, le mur n’est qu’une clôture basse en fil de fer barbelé. Au même endroit, à Berlin-Ouest, se tenait le photographe Peter Leibing, âgé de 19 ans.

Ce qui se passe à Berlin est tellement incroyable que Contipress, une petite agence de photographie de Hambourg, a envoié son stagiaire Peter Leibing à Berlin. Leibing a 20 ans, les cheveux coiffés en une touffe insolente et porte ce qu’on appelle aujourd’hui des lunettes Harry Potter. Jusqu’à présent, à Hambourg, il a surtout photographié des courses de chevaux et des tournois. Son appareil photo – ironie du sort – est un « Exacta », fabriqué en Allemagne de l’Est, avec un téléobjectif de 200 mm.

Pendant plus d’une heure, Leibing observe le jeune sous-officier nerveux qui va et vient, son PPSh-41 en bandoulière, fumant cigarette sur cigarette. « Viens, viens ! » (Komm’ rüber !) scandait la foule de la Bernauer Strasse à Berlin-Ouest. « Il va sauter ! », fait remarquer un passant.

Et à 16 heures, ce 15 août 1961, Leibing a eu de la chance. Schumann jette sa cigarette, puis se retourne et court vers la bobine de fil barbelé qui marque la frontière entre l’Est et l’Ouest. Il a sauté, jetant son arme au loin, et Leibing a déclenché l’obturateur. Un caméraman d’actualités voisin a filmé la même scène.

Pendant la fraction de seconde où Leibing a appuyé sur le déclencheur, Conrad Schumann a donné un coup de pied au fil de fer en sautant. « Aucune photo n’aurait pu être plus symbolique », écrit l’historien de la culture et auteur Dirk Schindelbeck. Le message de la photo était clair : maintenant, même les propres troupes de la RDA s’enfuient.

Quelques heures plus tard, la photographie paraît dans le journal populaire Bild, avant de faire le tour du monde et de devenir l’une des plus célèbres images de la guerre froide.

Un grand embarras en République démocratique allemande (RDA)

Pour la RDA, cette photo a été un immense embarras. Le jour même de la fuite, la police anti-émeute de la RDA commença à faire de la contre-propagande. Dans une lettre interne du commandant de la 1ère brigade motorisée, on peut lire : « Le 15.08.1961 vers 15h40, le camarade Obwm. Schumann … au croisement de la Bernauerstrasse et de la Ruppinerstrasse, a été emmené de force à Berlin-Ouest par la police, par-dessus le barrage frontalier (rouleau de barbelés). Le camarade Schumann se tenait le dos appuyé contre le coin de la maison … Soudain, plusieurs policiers se sont emparés de lui à l’angle de la maison et l’ont traîné par-dessus le barrage de fils de fer dans le secteur ouest ». C’était la version officielle. En guise de dissuasion, le procureur militaire de la RDA a ensuite émis un mandat d’arrêt contre Schumann.

La triste fin de Conrad Schumann (1942-1998)

Quand le mur tombe, Conrad Schumann déclare « Ce n’est que le 9 novembre 1989 que je me suis senti vraiment libre ! ». Jusqu’à cette date, il avait toujours vécu dans la peur de représailles de la Stasi, la police secrète de l’Allemagne de l’Est. Schuman tente alors de revenir chez lui, à Leutewitz. Il découvre que ses amis et le village en général l’ont rejeté, le considérant comme un traître plutôt que comme un héros, lui reprochant son geste. Il sombre dans une dépression et se pend le 20 juin 1998 dans un verger près d’Ingolstadt.

Pour Peter Leibing, il était inconcevable que Schumann se suicide neuf ans après la chute du mur, en juin 1998, à l’âge de 56 ans. Les deux familles avaient prévu de se rendre visite peu de temps auparavant. « J’ai perdu un ami », a écrit Leibing dans sa nécrologie publiée dans le Abendblatt. Lui-même a pris sa retraite en 2001 et s’est installé à Oerel, près de Bremervörde. C’est là que Peter Leibing est décédé en 2008. Il n’a pas vu le récent triomphe de sa photo : depuis mai 2011, elle fait partie du patrimoine mondial de l’Unesco.

Le combat de Peter Leibing pour obtenir les droits de la photo

Peter Leibing, photographe à succès à Hambourg, a rejoint en 1970 la rédaction photo du Hamburger Abendblatt. Il n’y avait qu’un seul problème : ce n’était pas lui qui détenait les droits de sa célèbre photo, mais l’agence Contipress. Et lorsque celle-ci a fait faillite dans les années 1980, le stock de négatifs de Contipress a été placé dans le coffre-fort de l’administration fiscale, raconte l’archiviste Joachim Frank des archives d’État de Hambourg. A la fin des années 80, les archives d’Etat ont acquis l’ensemble des négatifs pour 25 000 marks. Après un litige, Leibing et les archives d’État ont trouvé un accord : Les deux avaient depuis lors un droit d’utilisation sur le négatif. Jusqu’alors, Leibing a déclaré qu’il n’avait « pas gagné un centime de plus » sur sa fameuse photo.

Prolonger la visite en se rendant sur les lieux

Sur la Bernauer Straße en plein air et sur un kilomètre, tout un dispositif est à votre disposition et s’intitule le Mémorial du Mur.

Vous pouvez en premier lieu vous rendre au carrefour Bernauer Straße/Ruppiner Straße. Cependant, il ne reste rien de cette période :

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Vous disposerez cependant de photos prises à différentes époques en lien avec le Mur de Berlin:

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En redescendant la rue et à un croisement suivant, vous disposerez de la photo du fameux saut sur une façade d’immeuble :

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A un autre croisement, le saut est illustré par une installation contre le mur d’une maison.

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Plus bas encore, il subsiste un morceau de mur qui permet de se rendre compte de la nature de ce mur et du dispositif de surveillance :

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Informations pratiques pour la visite de l’exposition

Dans le cadre des 60 ans de la construction du Mur de Berlin, l’OFAJ souhaite que cette exposition soit ouverte à un public jeune. Le matin, les classes (30 personnes maximum, élèves à partir de 14 ans) peuvent visiter l’exposition sur rendez-vous, l’après-midi, elle est ouverte aux particuliers (sur réservation). Le fait que le jeune soldat fuit vers la zone d’occupation française pose également la question de la réception de cette photo en France. Le concept dépasse ainsi les trois perspectives du film et il permet de replacer la partition des deux Allemagnes et la guerre froide dans un contexte franco-allemand.

Der Sprung est une production Liquid Blues Production.
Plus d’informations ici : https://www.liquid-blues-production.com/films/the-leap-1961

Coordonnées pour visiter l’exposition :

Vis-à-vis
dans l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ)
Molkenmarkt 1
10179 Berlin-Mitte
Téléphone : +49 30 288 757 50
vis-a-vis@ofaj.org

Dans le cadre des mesures sanitaires actuelles, il est nécessaire de réserver en ligne pour visiter l’exposition. Le lien : https://www.ofaj.org/vis-a-vis.html

La page permet aussi d’obtenir la carte et les moyens d’accès à l’espace Vis-à-Vis

A propos de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ)

L’OFAJ est une organisation internationale au service de la coopération franco-allemande implantée à Paris, à Berlin et à Sarrebruck. Il a été créé par le Traité de l’Elysée en 1963. L’Office a pour mission d’encourager les relations entre les jeunes des deux pays, de renforcer leur compréhension et, par là, de faire évoluer les représentations du pays voisin.

Liens, sources et documents

Voici une liste d’articles et de ressources pour organiser son enseignement sur la thématique de Der Sprung – 1961 et plus largement sur le Mur de Berlin

Der Sprung – 1961:

  • Conrad Schumann defects to West Berlin, 1961
  • Peter Leibing – Ein Hamburger schreibt Fotogeschichte
  • https://www.ofaj.org/vis-a-vis.html
  • Conrad Schumann | Wikimonde
  • Saut vers la liberté | Wikipedia
  • „Sprung in die Freiheit »: Die Flucht des DDR-Grenzpolizisten Conrad Schumann, 15. August 1961 | Chronik der Mauer

Le Mur de Berlin:

  • Chronik des Mauer (en allemand): http://www.chronik-der-mauer.de/
  • Pages sur le Mur de la ville de Berlin (en français) : http://www.berlin.de/mauer/index.fr.html
  • Kaufmann, L. (2019). Berlin, 30 ans après la Chute du Mur. Le Café pédagogique, No 188, octobre
  • Kaufmann, L. (2009). Une ville dans le siècle (1): Berlin et la chute du Mur (1989-2009). Le Café pédagogique, No 106, octobre 2009
  • Kaufmann, L. (2009). Une ville dans le siècle (2) : BERLIN 1914-1989. Le Café pédagogique, No 107, novembre.
  • https://berlinwallmap.info/map/ :
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  • [Berlin : a cold war map showing the Berlin Wall as a bricked-up barrier and barbed wire surrounding West Berlin. Published in 1963. Verso of map in comments 5700 x 4109]https://www.reddit.com/r/MapPorn/comments/58xtgw/berlin_a_cold_war_map_showing_the_berlin_wall_as/ from r/MapPorn :
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La voix des survivants de l’Holocauste en Suisse

28 novembre 2021 by Lyonel Kaufmann

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Fishel Rabinowicz, témoin de la Shoah, originaire de Sosnowiec en Pologne. Sa mère ainsi que plusieurs de ses frères et sœurs ont été tués dans des camps de concentration nazis.© Fondation Gamaraal

Fishel Rabinowicz (*1924) est l’un des derniers témoins vivants de l’Holocauste. La Suisse a posé de nombreuses conditions à l’accueil des survivants de la Shoah, dont il fait partie.

De nombreux canaux annoncent actuellement «la fin des témoignages» de l’Holocauste. Le musée juif de Hohenems a dédié une exposition à la perte de cette mémoire collective et politique. L’exposition nous mettait face à toutes les questions qui se posent avec la mort des derniers témoins de la Shoah: dans quelle mesure la voix des survivants et survivantes est-elle décisive pour une société dans laquelle la volonté de ne pas reproduire les erreurs du passé est une valeur fragile? Lorsque plus personne ne pourra rendre compte des horreurs vécues durant la terreur nazie, qu’est-ce que cela entraînera sur le plan politique?

Aujourd’hui, la fondation Gamaraal recense quelques centaines de survivants juifs de l’Holocauste en Suisse. Fondée en 2014, elle s’occupe de ces victimes du nazisme, aujourd’hui âgées, et a pour vocation de continuer à leur donner la parole. Depuis sa création, elle a confié à plusieurs réalisateurs suisses l’enregistrement de récits de témoins de la Shoah, présentés aujourd’hui encore dans le cadre de l’exposition itinérante The Last Swiss Holocaust Survivors.

Le Récit filmé de Fishel Rabinowicz, enregistré par Eric Berkraut sur mandat de la fondation Gamaraal, version courte, 2017.Fondation Gamaraal : https://vimeo.com/638616868

Source : La voix des survivants de l’Holocauste en Suisse | Blog du Museé national Suisse

Photo en-tête : Détail du tableau «Survivor», Fishel Rabinowicz, 1994.© Fondation Gamaraal

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Colloque infoclio.ch 2021- Travail à distance et sciences historiques

28 septembre 2021 by Lyonel Kaufmann

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La pandémie de coronavirus a provoqué en 2020 un basculement abrupt des universités et d’une partie de l’économie vers des modalités d’étude et de travail à distance. Le recours intensif aux technologies numériques a permis le maintien de la majorité des activités productives tout en limitant au maximum la circulation des personnes. L’enseignement et le travail dans l’espace virtuel s’inscrivent cependant dans une longue évolution des pratiques professionnelles et des modes de production. Le colloque infoclio.ch 2021 (19 novembre 2021) analyse la massification récente du travail à distance en mettant en lumière ses antécédents historiques, ses conséquences pour les institutions patrimoniales et ses effets sur l’enseignement de l’histoire.

Une première session interroge l’histoire de l’informatisation du travail. Des premiers essais de mécanisation du travail intellectuel au 19e siècle jusqu’à l’avènement des ordinateurs personnels, des premiers débats sur le télétravail dans les années 1980 jusqu’à l’économie des plateformes : des nouvelles technologies ont accompagné les transformations des pratiques et de l’organisation du travail. Trois historiennes et historiens replacent ces évolutions dans leur contexte.

L’accès à distance aux documents historiques fait l’objet de la deuxième session. La pandémie a brusquement interrompu l’accès aux institutions patrimoniales, laissant comme seule alternative la consultation en ligne de documents numérisés. Un avenir basé sur la numérisation à la demande et la consultation virtuelle des sources historiques est-il souhaitable ? Une table ronde réunissant historiennes, archivistes et spécialistes des environnements de recherche virtuels examine cette question.

La troisième session est consacrée à l’enseignement universitaire à distance. Après bientôt deux ans d’enseignement en ligne forcé, le moment est venu de tirer un premier bilan. Une table ronde avec des représentantes et des représentants des différents corps universitaire discute l’expérience de ces derniers mois, mais également le rôle des plateformes numériques dans l’enseignement et leur place dans les stratégies d’avenir des universités.

Le colloque fera l’objet d’une traduction simultanée Allemand-Français.

Inscription en ligne et programme du 19. Novembre 2021 
Le nombre de participantes et participants sur place est limité. Un certificat COVID est nécessaire pour participer. En cas d’aggravation de la situation épidémiologique, la manifestation sera déplacée sur internet.

Source : Colloque infoclio.ch 2021: Out of office. Travail à distance et sciences historiques

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Aux États-Unis, un musée en ligne consacré aux lettres de guerre du Vietnam

4 avril 2021 by Lyonel Kaufmann

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Dans un projet accessible entièrement en ligne, l’historien Andrew Carroll présente, en la contextualisant, la correspondance de soldats américains lors de la guerre du Vietnam. Ces documents, pour certains inédits, éclairent le quotidien du conflit.

“Ils m’appellent, prends soin de toi, je vais bien”, conclut un certain Arthur Bustamante dans une lettre à sa mère. On peut lire la missive du caporal au Museum of American War Letters (musée de la Correspondance de guerre américain), qui s’est ouvert, en ligne, ce 28 mars. Comme l’indique The New York Times, il s’agit d’un exemple parmi d’autres. “Cette lettre, soigneusement rédigée à l’encre noire sur du papier ligné jaune et datée du 12 novembre 1967, est vraisemblablement la dernière que [Bustamante] a écrite avant d’être tué au combat, deux mois plus tard, à 22 ans.”

Dans l’exposition virtuelle, on peut déambuler dans une salle à la lumière tamisée qui présente sur ses murs des lettres de soldats ou de leurs familles, écrites durant la guerre du Vietnam. Elles sont accompagnées de notices, de documents sonores et de vidéos qui rappellent le contexte historique du conflit le plus meurtrier de la guerre froide.

Expérience humaine

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Le spécialiste de la correspondance de guerre Andrew Carroll travaille depuis chez lui au lancement du Museum of American War Letters. Le 25 mars, à Washington. Photo Jared Soares/The New York Times.

À l’origine de ce projet, un historien et historiographe doté d’une formation littéraire. “Andrew Carroll est le directeur du Centre américain de la correspondance de guerre de l’université Chapman, à Orange, en Californie, et l’auteur de quatre anthologies de lettres de soldats”, précise The New York Times. Un fonds de dotation public de 30 000 dollars (25 500 euros) a été accordé à l’université Chapman pour mettre en place ce musée en ligne, accessible gratuitement.

Andrew Carroll explique qu’il compte enrichir le Museum of American War Letters d’une collection allant de l’indépendance américaine, en 1776, à nos jours.

Source : https://ift.tt/2PQ5xwK

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Wikipedia : «Les 150 ans de la Commune» : mois de contributions

8 mars 2021 by Lyonel Kaufmann

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À l’occasion du anniversaire de la Commune de Paris est organisé un edit-a-thon afin de créer et d’améliorer les articles sur l’insurrection parisienne de 1871 et toutes celles en France en 1870 et 1871. Il se déroule du mars au 31 mars 2021.

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23 mars 1871, proclamation de la seconde Commune de Lyon.

À la sortie de la guerre de 1870 et d’un siège de Paris qui mettent fin au Second Empire, alors que la nouvelle République est dirigée par républicains conservateurs et monarchistes, la Commune naît du soulèvement du 18 mars 1871. S’y mêlent républicanisme radical, socialisme et anarchisme. On décrète la séparation de l’Église et de l’État, l’école laïque et gratuite, le droit de votes des étrangers, un début d’égalité salariale ou encore l’union libre. L’insurrection est cependant de courte durée : les troupes versaillaises (les forces régulières organisées près de Versailles par Thiers et commandées par Mac-Mahon) reprennent le contrôle de Paris à la fin du mois de mai et communards et communardes subissent une répression dans le sang. Parallèlement, plusieurs autres communes, éphémères, se forment dans le reste de l’Hexagone, comme à Lyon (où la première avait été proclamée dès septembre 1870) ou à Narbonne.
Depuis, la Commune de Paris, alors que sa défaite a laissé un mouvement ouvrier français décimé, est devenue un mythe des courants de gauche et d’extrême gauche, en France comme dans le monde.

Cet edit-a-thon est ouvert à toutes et tous, quelque soit votre expérience sur Wikipédia ou votre connaissance de la Commune. De nombreux sujets sont à travailler, allant des personnalités communardes à l’héritage mémoriel, artistique et culturel de la Commune, en passant par son historiographie et sa composition. Une liste de 150 suggestions vous est proposée, ainsi que de nombreuses ressources (n’hésitez pas à les compléter !).

Source : Wikipédia:« Les 150 ans de la Commune » : mois de contributions — Wikipédia

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LUDOVIA#CH 21 : C’est (re)parti les 30-31 mars 2021 !

4 mars 2021 by Lyonel Kaufmann

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Le thème de cette troisième édition est « Jouer collectif pour se former et innover ? Numérique et communautés d’enseignant•es ».

Pour cette édition de LUDOVIA#CH 21 et en fonction des conditions sanitaires actuelles, nous mettons en place une formule entièrement à distance les 30 et 31 mars 2021.

Dans le cadre de cette troisième édition de LUDOVIA#CH, nous avons réuni des contributions qui traitent de la question des collectifs enseignant•es, tant du point de leurs conditions d’émergence et de développement permises par le numérique que de leurs effets sur le développement professionnel et l’innovation. 

Aussi, en lien avec la crise sanitaire majeure que nous traversons depuis plusieurs mois, et notamment la fermeture des écoles dans de nombreux pays au printemps 2020, les intervenant•es feront le lien avec cette période qui fut un accélérateur de l’adaptation des enseignant•es à l’enseignement à distance. D’autant plus que ce contexte a poussé nombre d’entre eux à envisager et à proposer des collaborations inédites et de nouvelles modalités de travail et d’enseignement/formation.

Habituellement, Ludovia#CH a lieu à Yverdon-les-Bains.Pour prendre connaissance du programme, vous inscrire et composer votre programme, c’est par ici —> https://app.swapcard.com/event/ludovia-ch21. Pour participer, l’inscription est obligatoire, mais elle est gratuite.

Vous pouvez également consulter le site internet : https://ludovia.ch

Classé sous :Humanités Digitales, Ludovia, Médias et technologies

50 ans d’histoire du jeu vidéo, par source de revenus (1970-2020)

20 février 2021 by Lyonel Kaufmann

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Eh oui, l’histoire des jeux à l’ère des écrans (de console, d’ordinateur, d’écran TV ou de téléphone portable) a désormais cinquante ans. Elle illustrée par cette infographie et accompagné par un intéressant article du site www.visualcapitalist.com de novembre 2020. Son auteur identifie trois périodes de cette histoire.

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Cliquez sur l’infographie pour l’agrandir

1970-1983 : L’ère pré-crash

Cette première période débute avec la sortie de Pong par Atari en 1972 qui a contribué à donner un coup de fouet à l’industrie alors que les premiers prototypes de jeux vidéo ont été développés en laboratoire dans les années 1960.

Ce sera d’ailleurs Atari avec sa console de salon Atari 2600 en 1977, qui vendra pour la première fois plus d’un million d’exemplaires d’une console de jeu.

Après avoir plafonné, le marché des jeux d’arcade redémarrera avec la sortie de Space Invaders en 1978, puis Pac-Man.

En 1982, les arcades généraient déjà plus d’argent que l’industrie de la musique pop et le box-office.

1985–2000 : La course au progrès technologique

Cependant, l’industrie du jeu connaîtra une croissance trop rapide pour être maintenue notamment en mettant sur le marché des jeux mis à la hâte sur le marché, à coût élevé et de qualité médiocre.

Dans le même temps, les ordinateurs personnels devenaient la nouvelle saveur des jeux, en particulier avec la sortie du Commodore 64 en 1982.

Ce sera le début d’une course technologique. Dans les années qui suivirent, Nintendo sortira la console de salon NES (Nintendo Entertainment System) en 1985 (commercialisée au Japon sous le nom de Famicom), privilégiant les jeux de haute qualité et un marketing cohérent pour reconquérir le marché méfiant.

Grâce à des jeux comme Duck Hunt, Excitebike et l’introduction de Mario dans Super Mario Bros, le succès massif de la NES a relancé le marché des consoles.

Nintendo a cherché à poursuivre sa domination dans ce domaine, avec la sortie de la console portable Game Boy et de la Super Nintendo Entertainment System. Dans le même temps, d’autres concurrents parviendront à les battre à leur propre jeu.

En 1988, la société d’arcade Sega entre en lice avec la console Sega Mega Drive, puis plus tard avec la console portable Game Gear, mettant l’accent sur la puissance de traitement.

En 1994, Sony lance sa première Playstation qui utilisait des CD-ROM au lieu de cartouches pour améliorer la capacité de stockage des jeux individuels.

La Playstation deviendra la première console de l’histoire à se vendre à plus de 100 millions d’exemplaires.

Puis viendra Microsoft qui développe l’API DirectX pour aider à la programmation des jeux avant de faire son entrée en 2001 sur le marché des consoles avec la Xbox.

Estimation des ventes totales de consoles par fabricant en millions d’exemplaires (1970-2020)

Fabricant Vente de consoles domestiques Vente de consoles portables Total des ventes
Nintendo 318 M 430 M 754 M
Sony 445 M 90 M 535 M
Microsoft 149 M – 149 M
Sega 64-67 M 14 M 81 M
Atari 31 M 1 M 32 M
Hudson Soft/NEC 10 M – 10 M
Bandai – 3.5 M 3.5 M

Source: Wikipedia

2001 à aujourd’hui : Le boom en ligne

Mais c’est l’essor de l’internet et du mobile qui a fait passer l’industrie du jeu de dizaines de milliards à des centaines de milliards de revenus.

En 2001, Microsoft a lancé la plateforme de jeux en ligne Xbox Live moyennant un abonnement mensuel, donnant aux joueurs l’accès à des services de rencontres multijoueurs et de chat vocal, qui sont rapidement devenus indispensables pour les consommateurs.

Pendant ce temps, sur les PC, Blizzard exploitait le marché des abonnements aux jeux massivement multijoueurs en ligne (MMO) avec la sortie en 2004 de World of Warcraft, qui a connu un pic de plus de 14 millions d’abonnés payants mensuels.

C’est l’iPhone d’Apple qui consolidera la transition du jeu vers une plateforme mobile. Le lancement de l’App Store pour ses smartphones (suivi de près par le magasin de Google pour les appareils Android) a ouvert la voie aux développeurs d’applications pour créer des jeux gratuits, payants et à la carte destinés à un marché de masse.

Aujourd’hui, tout le monde a les yeux rivés sur cette part croissante du marché des jeux, qui représente 85 milliards de dollars.

Source : www.visualcapitalist.com

Classé sous :Humanités Digitales, Médias et technologies

Les jeux vidéo suisses au patrimoine de la culture numérique

13 février 2021 by Lyonel Kaufmann

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GameLab UNIL-EPFL et le Musée Bolo ont contribué au lancement d’un nouveau projet, Pixelvetica, qui vise à mettre en avant et préserver le patrimoine des jeux vidéo suisses.

Les jeux vidéo occupent une place de plus en plus importante dans la culture populaire et commencent à être largement reconnus comme création artistique, vecteur social et vecteur économique. GameLab UNIL-EPFL (rattaché au Collège des humanités de l’EPFL) et le Musée Bolo (situé sur le campus de l’EPFL) ont récemment commencé à travailler sur un nouveau projet, Pixelvetica, qui contribuera à préserver la participation unique de la Suisse à l’histoire des jeux vidéo. Il s’agit d’une collaboration avec Atelier 40a, un collectif de spécialistes en conservation basé à Berne, avec le soutien de Memoriav, un réseau engagé dans la préservation du patrimoine culturel audiovisuel suisse.

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De la fin des années 1980 jusqu’aux années 2000, un petit bonhomme jaune et rond nommé Blupi a accompagné petits et grands dans leur découverte de l’informatique. Tout d’abord présent sur les ordinateurs suisses Smaky, il est ensuite parti à la conquête du monde en visitant d’autres systèmes d’exploitation (DOS, Windows, etc.). Source : https://dhcenter-unil-epfl.com/en/event/blupi-explore-lhistoire-du-jeu-video-suisse/

Toutefois, ce n’est pas seulement le jeu qui doit être préservé mais aussi les pratiques culturelles qui se développent autour de celui-ci.

Le jeu vidéo rejoint les archives de l’Histoire

Afin de travailler avec ce matériel complexe, Pixelvetica regroupe une équipe pluridisciplinaire qui associe des compétences en conservation d’archives et des connaissances culturelles et techniques des jeux vidéo. Au cours de l’année, le projet dressera un inventaire du patrimoine des jeux vidéo suisses détenu dans différentes institutions. Il analysera également l’importance culturelle et historique de ce matériel et esquissera les grandes lignes des modalités pratiques pour soutenir la conservation des jeux vidéo suisses dans le futur.

Source : actu.epfl.ch

Sur l’histoire des jeux vidéo en Suisse : https://en.wikipedia.org/wiki/Video_games_in_Switzerland

Article pour prolonger la question de l’histoire des jeux vidéo en Suisse et Blupi : Ce jeudi, on explore l’histoire du jeu vidéo suisse à l’Université de Lausanne ! (24.09.2019)

Classé sous :Humanités Digitales, Médias et technologies

Pourquoi certains profs sont-ils plus à l’aise que d’autres avec l’usage des TIC en appui à l’enseignement?

11 février 2021 by Lyonel Kaufmann

white Stormtroopers minifig

Dans un numéro de sa série publiée en ligne, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dévoilait cet automne une analyse de données consacrée à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’apprentissage des élèves. Ces données ont été extraites des réponses fournies par environ 260 000 enseignants répartis dans 48 pays ou territoires ayant participé à l’Enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage (TALIS) de 2018.

L’étude partait d’un constat :

« En moyenne, dans les pays et économies de l’OCDE, seul un peu plus de la moitié des enseignants du premier cycle de l’enseignement secondaire (53 %) ont indiqué laisser « souvent » ou « toujours » les élèves utiliser les TIC pour des projets ou des travaux en classe. Comprendre pourquoi certains enseignants sont plus enclins que d’autres à intégrer les TIC dans leurs activités d’enseignement peut aider les systèmes d’éducation à réduire le risque que certains élèves ne soient pas suffisamment familiarisés avec ces nouveaux médias à l’école.»

Formation des enseignants et utilisation des technologies de l’information et de la communication face à la crise de la COVID-19. L’enseignement à la loupe #35, p. 3.

Ces données « fournissent de précieuses informations pour comprendre pourquoi certains enseignants sont plus enclins que d’autres à laisser leurs élèves utiliser les TIC pour des projets ou des travaux en classe, et pour explorer les facteurs sous-tendant la participation des enseignants aux activités de développement professionnel couvrant l’utilisation des TIC à l’appui de l’enseignement. »

Pourquoi certains enseignants sont plus enclins à laisser leurs élèves utiliser les TIC en classe

L’étude de l’OCDE répond à deux principales interrogations. Dans un premier temps, les chercheurs se sont demandé pourquoi certains enseignants sont plus enclins que d’autres à laisser leurs élèves utiliser les TIC pour des projets ou des travaux en classe. Avant la crise sanitaire, ceux qui étaient les plus susceptibles de laisser « souvent » ou « toujours » les élèves utiliser les TIC étaient ceux qui, pendant leur formation professionnelle ou leurs études récentes, avaient eux-mêmes utilisé les TIC.

Cependant, il y a aussi des considérations organisationnelles qui amènent les enseignants à encourager l’utilisation des technologies. Plus de la moitié des pays participants à l’enquête ont permis de confirmer la causalité entre l’utilisation des TIC et les encouragements soutenus par une direction d’école.

L’étude affirme également que l’utilisation des TIC est plus élevée chez :

  • les enseignants que chez les enseignantes (62 % contre 59 %) ;
  • les enseignants expérimentés que chez les enseignants débutants (61 % contre 58 %) ;
  • les professeurs de sciences, de technologie versus ceux qui enseignent d’autres matières (64 % contre 59 %);
  • les enseignants ayant un contrat de travail permanent plutôt qu’à durée déterminée (61 % contre 56 %).

Les chiffres divulgués par TALIS 2018 montrent ainsi que plus les futurs enseignants ont été conscientisés aux TIC durant leur formation initiale, plus ils sont susceptibles de les utiliser dans leur pratique. Et plus ils auront le soutien de leur direction, plus ils les utilisent directement en classe.

Peut-être également qu’il est important de reconnaître les enseignant•es comme des professionnels. D’autres éléments de l’étude TALIS 2018 présentés dans la vidéo ci-dessus le laissent à penser et notamment au niveau des établissements scolaires eux-mêmes. En effet, les établissements qui soutiennent leurs enseignant•es dans l’utilisation des technologies en classe sont ceux qui encouragent leur personnel à prendre de nouvelles initiatives. Ils offrent ainsi un cadre propice à l’intégration des TIC dans les pratiques pédagogiques.

Source : ecolebranchee.com

Classé sous :Humanités Digitales, Médias et technologies

Fuir la Shoah: une application pour se connecter à l’histoire

27 janvier 2021 by Lyonel Kaufmann

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À l’occasion de la Journée de la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité le 27 janvier 2021, la Haute école pédagogique du canton de Vaud lance sa nouvelle application pédagogique «_ Fuir la Shoah. Ma rencontre avec des témoins »_. Cet important projet didactique est principalement soutenu par le Département fédéral des affaires étrangères à Berne. Le téléchargement en ligne est gratuit : hepl.ch/app-fuir.

Ce travail remarquable a été réalisé par mes collègues Nadine Fink et Nathalie Masungi ainsi que Rémi Schaffter et est le fruit d’une collaboration entre l’UER didactiques des sciences humaines et sociales de la HEP Vaud et l’Institut für Geschichtsdidaktik und Erinnerungskulturen de la Haute école pédagogique de Lucerne. L’app a été réalisée avec le soutien de l’université de sciences appliquées, FH Vorarlberg, et de erinnern.at qui est l’institut fédéral autrichien pour l’enseignement de l’Holocauste du ministère pour la formation, la science et la recherche.

Cinq témoins, cinq parcours

L’application « Fuir la Shoah. Ma rencontre avec des témoins » propose à des élèves, dès l’âge de 14 ans, d’accéder à des ressources historiques uniques grâce à un support numérique basé sur des témoignages filmés et des documents authentiques. Elle peut être utilisée en classe ou individuellement.
Le cœur de l’application est constitué de cinq témoignages audiovisuels de personnes qui racontent leur histoire durant la Seconde Guerre mondiale et la façon dont elles ont réussi à réchapper de la Shoah. Chaque histoire est singulière. Mises ensemble, elles couvrent une variété de parcours et de destinées. Elles traitent de la vie d’avant, du vécu pendant la Shoah (persécutions, fuite, rafles, déportation, enfants cachés, refuge en Suisse) et de la vie d’après.
L’application peut être utilisée dans le cadre d’une séquence d’enseignement ou comme une activité indépendante. Un guide didactique est à la disposition des enseignantes et des enseignants.
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Flyer – Présentation de l’application « Fuir la Shoah » (PDF – 1956 Ko)

Bientôt disponible sur les plateformes de téléchargement

Pour l’heure, le téléchargement ne peut se faire que sur ordinateur mais l’app sera très prochainement disponible sur les plateformes de téléchargement, google play et AppleStore.
Télécharger l’application
Application Mac OS (500 Mo)
Application Windows (507 Mo)

Matériel pour les enseignants sur demande

Du matériel didactique spécifique est en outre à disposition des enseignants et s’acquiert sur demande. Voici ici.
Source de l’information : Fuir la Shoah: une application pour se connecter à l’histoire

Classé sous :Didactique, Histoire active, Histoire savante, Humanités Digitales, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Outils enseignement

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