- Suite de la décision de l’université de Seton HIll (Pensylvanie) de fournir un iPad et un MacBook à chaque élève, le site du manuel numérique s’interroge sur les chances de l’iPad à s’imposer sur les campus face à son principal concurrent en matière de livre électronique, le Kindle d’Amazon. D’autant plus que les premières expériences d’utilisation du Kindle en classe se sont révélées peu concluantes. Par rapport aux autres solutions actuelles, l’iPad présenterait des avantages importants liés aux nombreuses applications disponibles (lecture audio et vidéo, cartes interactives du campus, agendas électroniques, etc.) et à davantage de fonctions interactives. Avec l’iPad, le livre électronique devient une véritable « plateforme » scolaire pour l’étudiant. Mais le succès-même de l’initiative dépendra surtout de l’adaptabilité de l’iPad aux activités éducatives et des contrats passés avec les éditeurs scolaires.
- La pratique du copier-coller dans les activités de recherche d’information d’élèves du secondaire reste généralement étudiée à partir des thèmes de la prise de notes ou du plagiat. A partir d’observations directes et d’entretiens auprès de collégiens et de lycéens, l’article décrit les caractéristiques formelles et conceptuelles de cette collecte d’extraits de documents primaires ainsi que les fonctions attribuées aux copiés-collés par les élèves. Pour l’auteur, ce processus de recherche par copier/coller est nécessaire aux élèves pour définir leur besoin d’information et contrôler leur activité. Le contenu des documents produits est régulièrement consulté dans le cours de l’activité. Il conviendrait donc de ne pas les interdire lors des activités informationnelles. Par contre, l’auteur estime primordial de distinguer deux tâches, rechercher de l’information et produire un document de synthèse, afin de dissocier plus fortement les consignes données pour chacune d’entre elles.
- Si les technologies de l’information et de la communication utilisées en et hors contexte scolaire sont grosso modo les mêmes, il existe un hiatus entre les pratiques personnelles et les pratiques scolaires des élèves. Les premières sont marquées par une nécessité d’immédiateté et sont caractérisées par un rapport de consommation à la technologie. Les secondes, sauf quand elles cantonnent les technologies dans des rôles mineurs de production, conduisent à la prise de distance et impliquent souvent la gestion d’une certaine frustration (tout n’est pas censé marcher tout de suite). Dans les deux cas, le rapport au temps est très différent. Il y a ainsi une opposition forte, entre les pratiques personnelles adolescentes et les pratiques scolaires, même si les technologies utilisées sont presque les mêmes. En définitive, les transferts des connaissances techniques des univers personnels aux univers scolaires restent limités.
- Dans le contexte d’une évaluation de la qualité de l’enseignement à l’université de Bucknell (Pennsylvanie, USA) et suite à une forte incitation à renforcer la présence d’outils de pédagogie numériques dans les cours universitaires en général, le professeur David Del Testa et Mme Abby Clobridge ont développé en collaboration un module d’enseignement intégré dans un cours d’histoire de premier cycle. Cet enseignement propose une initiation aux méthodes de recherche de l’historien à travers l’exemple de la Deuxième Guerre Mondiale. Le travail des étudiants consistait à rechercher, analyser, décrire et disséquer des affiches originales de propagande de 39-45 et ensuite de créer une banque de données digitales de ces posters comprenant le résultat de leurs recherches. Le croisement des expertises entre un historien et une spécialiste en pédagogie numérique ont, pour les auteurs, été un facteur clé dans la réussite de ce séminaire.
- L’expérience menée par un professeur de Français québécois, David Martel, avec eClicker, une application sur iPhone, préfigure-t-elle ce qu’il pourrait advenir en classe dans un proche avenir avec un outil tel l’iPad? Dans sa classe de secondaire, via l’application eClicker, David Martel a ainsi pu concevoir un exercice de grammaire et demander à ses élèves de répondre aux différentes questions en temps réel via leur iPhone. Environ un tiers de ses élèves possédait un iPhone, il a pu consititué des équipes de trois et créer de l’émulation entre les élèves. L’outil eClicker lui a permis de suivre les performances des différentes équipes, de constater les pourcentages de bonnes et de mauvaises réponses, et d’adapter la difficulté de ses exercices en fonction. Les élèves avaient eux-mêmes accès au rang de leur équipe en temps réel.
- Le fils d’un soldat allemand souhaite qu’une plaque commémorative soit installée dans un petit village du Poitou où 17 soldats allemands ont été fusillés en 1944. Une demande qui ne va pas de soi : plus de 65 ans après cet épisode qu’on taisait jusque-là, les blessures sont encore vives à Coussay-les-Bois. Fils d’un père qu’il a à peine connu, Rudolph Greuel (67 ans) a enquêté pour connaître les circonstances de la mort de ce sous-officier de la Wehrmacht en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Une histoire étonnante révélée par la Nouvelle République du Centre-Ouest et reprise par Rue89.
- En introduction à sa séance de séminaire, André Gunthert mentionne pour mémoire la part de l’analyse de Tom Mitchell qui décrit la dinomania comme un phénomène en grande partie américain. Cependant, le coeur de l’intervention d’A. Gunther consiste répondre à al question: pourquoi le dinosaure est-il un bon “produit” pour la culture visuelle? et d’interroger alors l’histoire de la vulgarisation scientifique? Au final pour A. Gunthert, le récit exemplaire que sous-tend la figure du dinosaure, c’est celui de la toute-puissance de la science qui vient se substituer à la religion. La foi chrétienne nous faisait assister à la résurrection d’un homme, la science est capable, par l’image, de faire revivre des espèces disparues de la surface de la terre depuis des millions d’années. Numérique ou non, ce qui fait la puissance de l’image, c’est la croyance que nous lui accordons.
manuels numériques
Guide 2010: l'iManuel a portée de main par CourseSmart
En ce début 2010, plutôt que de bonnes résolutions, je me propose de m’attarder sur quelques tendances, opinions, réflexions relatives à l’emploi des média et technologies en milieu scolaire. A vous ensuite de trier, de vous faire un avis et/ou de prolonger.
Cet été, CourseSmart, l’un de leaders de la distribution de manuels scolaires aux Etats-Unis, lançait une application pour iPhone (et iPod touch)
http://www.youtube.com/watch?v=4MZZcHQEoLA&feature=player_embedded
Aujourd’hui, CourseSmart présente un concept d’application pour tablettes tactiles fortement inspirée de l’iPhone et qui permettrait
- une navigation dans sa bibliothèque de manuels,
- des annotations simples à réaliser et facilement partageables,
- l’achat d’un nouvel ouvrage directement depuis le programme grâce à un “In-App purchase” similaire à l’iPhone.
- une navigation sur le web pour compléter le manuel.
http://www.youtube.com/watch?v=kSjXO7Odh9E&feature=player_embedded
Plutôt alléchant, non? Surtout que lorsque j’observe des adolescents avec leur iPod touch, voire leur iPhone, je constate leur appropriation totale de l’objet. C’est définitivement leur univers bien plus que l’ordinateur d’ailleurs.
Le 26 janvier prochain, le Keynote de Steve Jobs nous indiquera dans quelle mesure, il s’agissait de la part de CourseSmart d’un bel exercice de style ou le début d’une nouvelle ère pour les manuels électroniques et l’enseignement en général.
Quel manuel vs faut-il un manuel d'histoire?
En France, l’arrivée d’un nouveau programme d’histoire ou de toute autre matière donne lieu à l’ouverture de la chasse. Chaque éditeur scolaire relifte plus ou moins profondément sa ou ses collections de manuels et les enseignants se les voient ensuite proposés. L’arrivée donc des nouveaux programmes de 6e ne déroge donc pas à cette règle.
Cette arrivée a donné lieu cette année à une discussion ouverte sur le Ning des Clionautes (Quel nouveau manuel de sixième choisir ?). Et c’est à la fois un des intérêts concrets de ce web 2.0 parfois si mystérieux à certains et une fenêtre très intéressante sur les préoccupations des enseignant-e-s au moment de devoir faire leur choix. Dans tous les cas, les débats ont été animés:
Réponse de 18 Juin 2009 à 22 26
leEt bien les collègues qui ont choisi le Magnard (ce n’est pas mon cas) ou encore ceux qui y ont participé vont apprécier !!!
Merci de lire les commentaires qui font appel à des critiques constructives et mesurées car s’il y a bien un enseignement à retirer de ce débat, c’est que nous n’attendons pas tous la même chose d’un manuel. Je rappelle également que c’est le professeur qui fait le programme et pas le manuel.
Je m’interroge sur l’intérêt de poursuivre ce débat si nous n’arrivons pas à dépasser les querelles partisanes, des jugements à l’emporte-pièce, des généralisations ou des procès d’intentions (favoriser tel ou tel éditeur).
Cependant, dans le domaine des manuels, deux nouveaux éléments modifient progressivement la donne dans le choix et la nature de ceux-ci:
- les manuels numériques;
- l’Open source
C’est ainsi que, par exemple, la Californie à la situation financière désastreuse (Le Temps –La solution de la Californie faute de dollars – 04.07.2009) planifie l’adoption de manuels numériques et libres de droits (Infobourg – Manuels scolaires numériques pour la Californie du 21e siècle):
Californie – Le gouverneur de la Californie, Arnold Schwarzenegger, veut remplacer les manuels scolaires traditionnels par des manuels numériques gratuits et libres de droits. Dès la rentrée 2009, les élèves du secondaire auront accès à des manuels numériques pour les cours de mathématiques et de sciences. La Californie sera ainsi le premier état américain à adopter une telle mesure.
On trouve déjà sur le net quelques initiatives de manuels numériques libres de droits, répertoriées notamment sur Wikipedia (Open textbook) et vous trouverez ici quelques exemples relatifs à l’histoire en anglais (Community College Consortium for Open Educational Resources (CCCOER) – History ou Textbook Revolution – World History). Dans le domaines francophone, c’est l’association Sésamath qui montre la voie en ce domaine. Pour sa part, Educnet a synthétisé les enjeux économiques des manuels numériques libres de droits ou non (Educnet – Manuel numérique).
Plus radicalement, les manuels scolaires sous toutes leurs formes forment-ils des moyens efficaces d’apprentissage? C’est ce que remet en cause l’expérience des professeurs mathématiques de l’école primaire de Woodlawn (Floride) qui en se débarrassant des manuels au profit d’autres démarches ont vu les résultats de leurs élèves s’améliorer notablement ( Tampabay.com – Woodlawn Elementary thinks outside the book to pull D to a B).
Prolongements: Lucas N. (2001) Enseigner l’histoire dans le secondaire. Manuels et enseignement depuis 1902. Rennes: PUR.