L’élément nouveau du film de Schwochow, c’est de ne pas avoir renoncé à cette image stéréotypée d’un Est gris et sinistre, mais de prolonger de l’autre côté du Mur, à l’Ouest, cette même tonalité de grisaille hostile. L’intention, on l’a compris, est de suggérer que tout n’était pas rose à l’Ouest. Le résultat est problématique et réducteur quand, bonnet blanc et blanc bonnet, RDA et RFA sont, par ce glissement de tonalité de part et d’autre de la frontière, placées sur un même niveau.
Si le film enfin « parle » d’aujourd’hui et trouve un écho universel, c’est parce qu’il n’est pas seulement une histoire de migration intérieure, mais une histoire universelle de transit dans les mêmes conditions rudes que connaissent les migrants d’aujourd’hui.
Archives pour mars 2015
Deux découvertes révolutionnent l’histoire de nos origines | Mediapart
Deux découvertes presque simultanées montrent que l’émergence du genre Homo remonte à près de 3 millions d’années, plus de 400 000 ans avant la date admise jusqu’ici. Si le puzzle de nos origines se complète, le scénario exact de l’apparition des premiers humains reste énigmatique.
Ce fragment de mâchoire inférieure, trouvé en Ethiopie, est le plus ancien fossile du genre humain © Kaye Reed
Une double découverte révolutionne l’histoire de nos origines : une mâchoire retrouvée en Éthiopie fait remonter l’émergence du genre humain à 2,8 millions d’années au moins, soit 400 000 à 500 000 ans plus tôt que ce que l’on croyait ; cette ancienneté est confirmée par la reconstruction numérique d’un fossile d’Homo habilis, qui montre qu’il y avait plusieurs espèces humaines il y a deux millions d’années, dont l’ancêtre commun est antérieur à 2,3 millions d’années, la date retenue jusqu’ici pour les premiers représentants du genre Homo.
Ce fragment de mâchoire inférieure, trouvé en Ethiopie, est le plus ancien fossile du genre humain © Kaye Reed La mâchoire remonte à une date proche de celle de l’extinction de l’australopithèque de l’Afar, l’espèce à laquelle appartenait la célèbre Lucy. Elle apparaît comme une sorte de chaînon manquant entre les australopithèques et le genre humain.
L’article conclut
« Le passage de l’australopithèque à l’homme, grosso modo, marque une transition d’un mode de vie plus proche de celui des singes arboricoles à une existence plus dépendante de la viande, des outils et d’un grand cerveau », résume Brian Villmoare. Il souligne aussi que l’étude écologique de la zone de Ledi-Geraru fait apparaître, à l’époque où a été retrouvée la mâchoire, un changement climatique au nord de l’Éthiopie, qui a fait apparaître des animaux adaptés à des espaces ouverts, donc probablement a réduit l’espace couvert par la forêt. « L’apparition du genre Homo pourrait être lié à ce changement de climat », observe-t-il.
Le passage à une alimentation carnée a-t-il aidé nos ancêtres à s’affranchir de la vie arboricole ? C’est possible, mais l’histoire est sans doute plus complexe.
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Revue de Presse : Les historien-nes et le numérique
Emilien Ruiz a réalisé une intéressante enquête sur l’utilisation du numérique par les historiens.
En introduction à celle-ci, je mets en exergue le passage suivant :
Dans un billet sur la question des pratiques numériques dans l’enseignement scolaire, Bruno Devauchelle dressait un constat qui me semble tout à fait convenir à l’analyse que l’on fait généralement des « transformations numériques du métier d’historien-ne » :
« Ce qui crée un trouble dans l’analyse du développement du numérique en éducation c’est que l’on survalorise les expérimentations/innovations par rapport aux pratiques ordinaires. La médiatisation des faits tend à encourager cette survalorisation : on parle des évènements rares et pas de ceux qui sont fréquents et ordinaires » (source)
N’allons pas jusqu’à parler de « médiatisation » pour les humanités numériques, mais reconnaissons que les grandes envolées lyriques sur la mutation-radicalement-profonde-et-irréversiblement-révolutionnaire-d’un-point-de-vue-épistémologique ne sont pas si rares que cela et que, d’un point de vue institutionnel, il est parfois plus facile d’organiser un colloque international ultra pointu avec quelques stars internationales du domaine que de mettre en place une formation pérenne à quelques outils fondamentaux.
Ainsi, il me semble que, pour saisir les transformations les plus profondes de nos pratiques, c’est par mesurer l’acclimatation des historien-nes à quelques outils « ordinaires » principalement apparus à « l’ère numérique » qu’il faut commencer.
En vous encourageant à lire la suite : Les historien-nes et le numérique.