Original, amusant et indirectement une bonne idée d’activité en histoire. Il serait possible d’étudier l’emploi de twitter dans un événement comme les dernières élections iraniennes puis de transposer son utilisation relativement à un événement historique. A méditer/suivre…
ZERO SECONDE: un 14 juillet 1789 sur Twitter (par Martin Lessard)
Histoire
L'urbanité suisse (enfin) reconnue : La Chaux-de-Fonds/Le Locle au Patrimoine mondial de l'Unesco
L’inscription des villes de La Chaux-de-Fonds et Le Locle au Patrimoine mondial de l’Unesco 2009 a surpris celles et ceux nombreux qui méconnaissent l’importance du phénomène urbain dans le développement et l’histoire de la Suisse. Mais comme le dit Joëlle Kuntz dans son remarquable (petit) ouvrage La Suisse en un clin d’oeil (Editions Zoé 2006):
«Dans l’opposition qui n’a cessé de dresse la Suisse rurale contre la Suisse urbaine, les villes ont triomphé. Peut-être le duo campagne/montagne prend-il une ironique revanche en fournissant jusqu’à aujourd’hui les grandes images qui font le succès du pays: on vient en Suisse pour la Jungfrau, le Cervin, les glaciers et les lacs plus que pour la Bahnofstrasse à Zurich ou la rue du Rhône à Genève, au demeurant banales.
Quand elles sont admirées, les grandes villes suisses le sont pour leur site et leur environnement paysager plutôt que, sauf Berne, pour leur domaine bâti. Néanmoins, une urbanité particulière, une façon de s’organiser pour tenir la tête haute, une assez grande ambition dans la compétition qu’elles ne cessent de se livrer confèrent aux villes suisses leur caractère […]. Il y a toujours chez elles une ambition affirmée. On peut même dire que l’ambition suisse est dans les villes.» (p. 89-90)
La photo accompagnant cet article présente l’Ancien Manège construit en 1855 qui fut transformé en 1868 en maison d’habitation de 32 logements en une version locale du familistère et qui le demeura jusqu’au début des années 1970. Menacé ensuite de démolition, il est maintenant magnifiquement rénové.
Article en lien: En images, les nouveaux sites inscrits au Patrimoine mondial 2009 – Libération
Pirate Bay, Twitter, Wikipedia version propagande | Ecrans
Un étudiant a repris les codes graphiques des affiches de propagande de la Seconde Guerre Mondiale pour promouvoir la liberté d’expression, la neutralité du net, twitter, etc.
Ce travail est remarquable. Il fournit des pistes d’exploitation pédagogique en classe fort intéressantes.
Pour découvrir les autres visuels de Moore, c’est par ici.
Zoom : Pirate Bay, Twitter, Wikipedia version propagande- Ecrans
Quote by Peuple et violence dans l’histoire de la revolution française – Révolution Française
Si l’histoire de la Révolution française ne se limite pas, fort heureusement, à l’analyse de la violence qui s’y est déployée, cette violence semble encore la frapper aujourd’hui d’un discrédit qui conduit à plusieurs impasses historiographiques. La première consiste à éviter soigneusement d’en parler pour ne pas réveiller des démons et ainsi faire comme si les droits de l’homme et du citoyen n’avaient pas eu besoin de la violence populaire pour être ratifiés par le roi, dès octobre 1789. La violence de la période révolutionnaire est traitée comme un épiphénomène, ou comme un secteur d’histoire qu’il faudrait traiter à part. La seconde consiste à en parler d’une manière quasi expressionniste à l’aide d’un vocabulaire choisi dans le registre thermidorien : « spectre », « violence débridée », « surenchère », « gouffre », « anarchie », et de refuser d’en analyser les enjeux théoriques pour en faire une pure pragmatique du fait révolutionnaire. La Révolution française devient alors un ring où tous les coups semblent possibles, permis ou acceptés en l’absence d’arbitre, puisque l’État, qui dans ce récit se doit de réprimer, est décrit comme « faible ».
Enfin, la troisième impasse consiste à continuer d’en parler sur un mode généalogique et à faire de la Révolution française la « matrice des totalitarismes ». Cette historiographie a imposé un dégoût pour la Révolution française arc-bouté à un dégoût pour les crimes politiques du XXe siècle en superposant l’expérience du XVIIIe siècle et celle du XXe siècle. Elle n’est ainsi qu’une manière de produire un discrédit sur la Révolution française dans son ensemble, sur la révolution comme phénomène politique et social, à maintenir un voile d’ignorance sur la Révolution comme processus d’émancipation. […] elle a pris quelques rides car la Révolution française comme événement et comme objet a résisté à ce pouvoir absorbant. L’histoire de la Révolution française ne peut se dissoudre dans cette question finalement fausse des matrices du totalitarisme. Elle reste cependant disponible, ne serait-ce que pour affirmer que tout travail qui s’intéresserait à la violence politique révolutionnaire et populaire, non pour la vilipender mais pour l’analyser et la comprendre, reconduirait une justification des pires violences politiques, celles qui ont endeuillé le XXe siècle. De là à considérer que faire l’histoire de ces violences populaires est un appel au meurtre est un pas qui a été récemment franchi. De fait, la fabrique de l’interdit pèse sur l’objet même des violences populaires si l’historien vise moins à les juger qu’à comprendre leur engendrement, s’il souhaite écouter les arguments des acteurs et restituer la part d’incertitude qui a été la leur. Faire cette histoire c’est donc encore lever un tabou.
Tiré de lire et lire la suite: Peuple et violence dans l’histoire de la revolution française – Révolution Française
Harald Welzer, sociologue : «Grand-père n'était pas nazi (2002)» | Mediapart
En Allemagne, votre livre Grand-père n’était pas nazi (2002, voir sous l’onglet Prolonger) a eu un retentissement considérable. Certains ont dit qu’il marquait le point final de la réflexion sur le nazisme…
(Il rit) Un point final? C’est un début, au contraire! Pour un livre de sociologie, ce livre a eu un retentissement formidable. Il a été réédité plusieurs fois, a suscité des films, des documentaires, des projets dans les écoles. Grâce à ce livre, les Allemands ont commencé à s’interroger sur leur propre grand-père. En général, les petits-enfants allemands racontent toujours des histoires positives sur leur grand-père. Ils essaient de lui construire un passé de résistant, même si ce n’était pas le cas. Mais comme le dit l’historien américain Raul Hilberg, l’Holocauste en Allemagne est une histoire de famille. C’est comme ça. Chaque famille a été en quelque sorte contaminée, en bien ou en mal. Imaginez: vous avez 14 ou 18 ans, vous avez ce grand-père, votre grand-père chéri. A l’école vous avez appris que l’Allemagne a fait des choses terribles, qu’il ne faut plus jamais que cela arrive. Eh bien, l’histoire, c’est tout ça à la fois. Ce que les enfants apprennent à l’école et ce gentil papy avec lequel vous fêtez Noël tous les ans. Je voulais juste faire comprendre ça.
Harald Welzer, sociologue : «Les intellectuels français m’influencent peu» | Mediapart
FreeCol : Colonization le retour | Le réseau Ludus
Freecol est un jeu de stratégie au tour par tour basé sur le Jeu Colonization, développé par Sid Meyer dans les années 90. Freecol est un clone libre (et donc gratuit)!
L’objectif du jeu est simple : à l’aide de quelques colons, construire une nouvelle nation sur un nouveau continent. En gros, c’est la colonisation du continent américain qui sert de support au jeu. Vous commencez le jeu en choisissant une nation (anglais, français, espagnol, hollandais).
Le blog du réseau Ludus ne se contente pas de vous renvoyer vers le site du logiciel, mais renvoie à un site de l’Université du Wisconsin qui propose quelques scénarios dédiés à l’enseignement et à l’espace d’échange sur l’utilisation pédagogique des jeux de Firaxis Games, la société éditrice de Colonization.
» FreeCol : Colonization le retour – Le réseau Ludus : jouer en classe
MSHIS11 Histoire & Internet (4) : Blogs enseignants et blogs élèves
Au printemps 2008, je me lançais avec un petit groupe d’étudiant-e-s dans l’analyse de 8 blogs consacrés à l’enseignement de l’histoire. Pour quatre d’entre eux, il s’agissait de blogs d’enseignants et pour quatre autres de blogs d’élèves.
Pour mes étudiant-e-s, un des enjeux consistait à se familiariser avec l’outil blog dans un contexte pédagogique. Au niveau du travail demandé, un des objectifs était pour eux de déterminer la conception pédagogique implicitement ou explicitement à l’oeuvre au sein de ces blogs. Par ailleurs un questionnaire avait également été conçu par les étudiant-e-s à l’adresse des auteurs/animateurs des blogs concernés qu’ils soient enseignants ou élèves.
Ce dispositif a déjà fait l’objet de deux articles spécifiques sur ce blog:
MSHIS11 Histoire & Internet (2) : Blogs enseignants et blogs élèves. Cet article présentait la tâche que devait réaliser les étudiant-e-s et les consignes de travail.
MSHIS11 Histoire & Internet (3) : Blogs enseignants et blogs élèves revenait sur le travail réalisé et surtout renvoyait aux réponses apportées aux questionnaires par les enseignant-e-s et leurs élèves. Vous trouverez ici les réponses des enseignants à ce questionnaire et ici> les réponses des élèves qui ont pu répondre.
Par contre, les résultats des analyses des blogs faites par les étudiant-e-s n’avaient pas encore été mises en ligne. Cet article comble ce vide:
Par ailleurs, en 2009, un groupe plus importants d’étudiant-e-s a analysé 21 blogs pédagogiques (niveau collège) de différentes disciplines. Les questions de recherche ont été les mêmes pour une exploitation des résultats qui donnera lieu à un article dans un prochain dossier des Cahiers pédagogiques, intitulé Blogs, wikis, forums, nouveaux réseaux sociaux : quel intérêt pédagogique ?
A suivre…
Carte des blogs francophones en histoire-géographie
Etienne Augris nous proposait déjà un Portail des blogs histoire-géo (un de ses blogs) non seulement une belle brochette de blogs consacrés à l’histoire-géographie au collège, mais également la tenue à jour de leurs dernières publications.
Désormais, il a ajouté à sa palette une cartographie, réalisée avec Google Maps, des blogs français (+ un suisse, le mien!) en histoire géographie.
Merci à lui pour ce travail et pour y avoir inclus mon blog.
Afficher Géographie des Blogs Histoire-géo sur une carte plus grande
Et si on refaisait de l'histoire ? | Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
Compte-rendu par le site nonfiction.fr de l’ouvrage de F. d’Almeida et A. Rowley (2009). Et si on refaisait l’histoire. Paris: Odile Jacob
L’introduction du compte-rendu:
Comme le romancier – pour des raisons certes fort différentes – l’historien connaît «la fin de l’histoire». Si son rôle est d’interpréter le passé et d’élaborer des «faits» qui soient vraisemblables, il n’en reste pas moins limité dans ses capacités imaginatives, à la fois par la documentation dont il dispose, mais aussi par le poids (souvent oppressant) de la causalité historique. Aussi n’échappe-t-il que difficilement aux «biais rétrospectifs» et commet-il, parfois sans le savoir, cet affreux péché de «téléologie», qui consiste à comprendre des événements passés à l’aune de leur issue supposée. Cette fâcheuse tendance, F. d’Almeida et A. Rowley ont fait le pari de la pourfendre par un essai d’histoire «contre-factuelle».
Le compte-rendu complet: Et si on refaisait de lhistoire ? – Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
Le petit curieux: Colonisation, décolonisation: ressources vidéos
Le petit curieux propose à ses élèves d’enrichir leur cours sur le colonialisme à travers quelques vidéos trouvées sur le net. Il nous propose ainsi une sélection comportant:
- Zoos humains, de Pascal Blanchard et Eric Deroo (2002)
- Le roi blanc, le caoutchouc rouge et le sang noir, de Peter Bate (2004)
- Namibia, genocide and the 2nd Reich, documentaire de la BBC (2005)
- Afrique 50, de René Vautier (1950)
- L’ennemi intime, de Florian Emilio Siri (2007)
- La bataille d’Alger, de Gillo Pontecorvo (1966)
Pour chaque film, nous disposons d’une présentation synthétique de celui-ci ainsi que d’un extrait vidéo issu de youtube, dailymotion ou google video.
Le petit curieux: Colonisation, décolonisation: ressources vidéos