La présentation de Stephanie Booth utilisée hier utilisé dans le cadre de sa conférence à l’attention des élèves de l’ECCG de Monthey. Basique, mais efficace.
Pour un meilleur confort, allez sous « More », puis « Fullscreen ».
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Revue de presse hebdomadaire de mes lectures trouvées sur la toîle, commentées et conservées sur Delicious.
26 mai 2010
Saladin envoie à Richard un messager pour discuter des conditions de libération des prisonniers. Mais l’Anglais est pressé. Bien décidé à profiter de son succès pour lancer une vaste offensive, il n’a pas le temps de s’occuper des captifs, pas plus que le sultan quatre ans plus tôt, lorsque les villes franques tombaient entre ses mains les unes après les autres. La seule différence est que, ne voulant pas s’encombrer de prisonniers, Saladin les avait relâchés. Alors que Richard, lui, préfère les exterminer. Deux mille sept cents soldats de la garnison d’Acre sont rassemblés devant les murs de la cité, avec près de trois cents femmes et enfants de leurs familles. Attachés par des cordes pour ne plus former qu’une seule masse de chair, ils sont livrés aux combattants francs qui s’acharnent sur eux avec leurs lances, leurs sabres et même des pierres, jusqu’à ce que tous les gémissements se soient tus.
Désormais, je sais que Larry Cuban blogue à propos des réformes scolaires et des tice et je me réjouis de l’y retrouver après avoir lu avec grand intérêt ses ouvrages sur l’histoire de l’enseignement, les conditions pour que les réformes et les politiques scolaires se traduisent dans les faits et l’utilisation des technologies à l’école par les enseignants et les élèves. Thanks Larry!
Larry Cuban est probablement une des personnes les plus intéressantes que j’ai rencontrées, par livre et article interposés, relativement à trois questions importantes pour moi: « comment est-ce que les enseignants enseignent ou ont enseigné depuis la fin du 19e siècle » , « comment peut-on réussir à réformer l’école (dans un sens progressiste) » et « quel est l’impact de l’intégration des technologies dans l’enseignement ».
Un de ses grands mérites tient en sa volonté de ne jamais se contenter des discours sur l’enseignement ou l’intégration des tice, mais de constamment franchir le seuil de la porte pour entrer dans les classes et observer ce qui s’y passe réellement. Ainsi en a-t-il été, notamment avec «How Teachers taught?» où il observait sur près d’un siècle (!) si l’enseignement avait été plutôt centré sur le maître ou sur l’élève (et son évolution) et dans «Oversold & Underused. Computers in the Classroom» sur l’utilisation effective par les enseignant-e-s des ordinateurs dans leurs classes.
Larry Cuban a observé l’école à plusieurs niveaux puisqu’il a été successivement enseignant de high school pendant 14 ans, superintendant de district scolaire (7 ans) et professeur d’université (20 ans). Il fait partie de l’école progressiste américaine dans la lignée de John Dewey et c’est sous cet angle-ci qu’il faut comprendre son scepticisme relativement aux technologies. En effet, les résultats de ses travaux ont toujours mis en évidence l’écart entre les discours des réformateurs pédagogiques ou des propagandistes technologiques («l’intégration des technologies changera les méthodes et démarches d’enseignement», «l’école sera plus efficace») et la réalité de la mise en oeuvre effective de leurs politiques dans les classes. De ces travaux et de son expérience de superintendant, il en a généralement et notamment conclu
Ses projets récents de recherche porte sur l’étude des réformes scolaires à Austin au Texas de 1954 à 2009 et à Mapleton (Colorado) de 2001 à 2009. Elles ont donné lieu à deux ouvrages publiés en février 2010: pour Austin, As Good As It Gets et, pour Mapleton, Against the Odds avec Gary Lichtenstein, Arthur Evenchik, Martin Tombari et Kristen Pozzoboni. Actuellement, il étudie le cas d’une high school où chaque enseignant et élève dispose depuis quatre ans d’un ordinateur portable.
Et surtout depuis août 2009, il rédige des chroniques sur son blog hébergé sur wordpress.com: Larry Cuban on School Reform and Classroom Practice. Une aubaine que de pouvoir suivre le fil de ses réflexions en fonction de l’actualité, de ses expériences passées ou de ses travaux actuels.
Son jugement sur les technologies à l’école reste tranché:
For decades, we have heard from policymakers that teachers using computers in schools will improve student learning and doctors using electronic health records will improve patient care and reduce costs. Yet these champions of electronic technologies are wrong.
[…]
In an alternate universe, these devices might transform behavior but in the gritty world of schooling no metamorphosis in teaching and learning has yet occurred.
Source: High-tech Magical Thinking for Doctors and Teachers (19 août 2009)
Ce constat général ne veut pas dire que des changements ne s’opèrent pas dans un certain nombre d’écoles ou chez certains enseignants (The Good and The Bad of High-Tech in Classrooms), mais qu’on assiste pas à la généralisation des pratiques attendues ou de l’emploi des ordinateurs. Ainsi, si les Etats-Unis sont passés du début des années 1980 à aujourd’hui d’un ordinateur pour 125 élèves à moins de 4 élèves aujourd’hui, voire dans certains districts scolaires à un portable par élèves, les études relèvent que le pourcentage d’enseignant-e-s recourant régulièrement aux ordinateurs dans leur enseignement en classe ne dépasse pas les 30%.
Pour Larry Cuban, le problème des structures demeure pour expliquer de tels écarts:
Contrary to what promoters claim, the problem is neither limited nor unimaginative use of new technologies by practitioners; the problem remains anchored in the structures that shape the critical relationship between professionals and those who they serve.
Source: High-tech Magical Thinking for Doctors and Teachers (19 août 2009)
A cet élément s’ajoute les croyances des enseignant-e-s relatives à l’apprentissage qui ne peuvent être modifiées par la seule intégration des ordinateurs en classe:
Has teacher use of high-tech devices like desktop computers, laptops, and interactive whiteboards altered how teachers usually teach? Thus far, the answer is that teachers will use high-tech devices consistent with their experience and beliefs about teacher- and student-centered practices. Researchers following Apple Classrooms of Tomorrow (ACOT) and subsequent work with teachers found that pattern in their studies as have others. My work supports the conclusion that most teachers use computers in a teacher-directed manner rather than in ways that cultivate student-centred practices.
Source: The High-Tech Classroom: Now the Ugly after The Good and The Bad (6 septembre 2009)
Ses premières chroniques s’appuient ainsi largement sur ses publications et travaux antérieurs. Elles permettent de situer le bonhomme. Je m’arrêterai là pour ce premier billet consacré à Larry Cuban et à son blog.
Dans mon prochain billet, il sera question du regard porté par Larry Cuban et d’autres sur les expériences d’un ordinateur portable pour un élève ou un des derniers objets à la mode scolaire: le TBI (Tableau blanc interactif).
Traiter certains individus d’homme de Néandertal n’est peut-être pas qu’une injure, mais un fait désormais établi grâce aux travaux sur l’ADN d’une équipe internationale de chercheurs, dirigée par Svante Pääbo, un biologiste suédois.
Eloignée de la version romanesque, pourtant appuyée par des conseillers scientifiques, de la série l’Odyssée de l’Espèce de Jacques Malaterre, l’équipe internationale de chercheurs, dirigée par Svante Pääbo, est partie à l’assaut du génome de Néandertal et a séquencé l’ADN issu d’os fossiles de néandertaliens découverts dans la grotte de Vindjia, en Croatie. En ayant réussi à réunir 60% du total de leurs génomes, elle a levé le voile sur l’identité génétique de Néandertal à partir de minuscules particules d’os, détachées à la roulette de dentiste sur trois os sélectionnés (voir photo ci-dessous) parmi 21 candidats. L’un daté de 38 000 ans et découvert en 1980. Un second plus vieux mais non daté et un troisième plus ancien daté de 44 000 ans.
La comparaison avec cinq hommes actuels issus de continents différents (Europe, Aise, Océanie, Afrique et Amérique) a permis de déterminer des traces de métissage et une discrète, mais indiscutable, contribution néandertalienne à notre génome. Au petit jeu des similitudes, ce sont les eurasiatiques – Français, Chinois et Papou – qui emportent la palme de la proximité avec Néandertal, pratiquement à égalité entre eux.
Comment expliquer ce fait ?
Une seule solution, d’ailleurs suggérée par l’archéologie : les deux espèces cousines se sont «connues» au sens biblique… au Proche Orient, il y a environ 80 000. Et non après, par exemple en Europe il y a 35000 ans, ce qui se serait traduit par une part néandertalienne plus forte chez l’Européen que chez le Papou, puisque Sapiens est arrivé en Asie de l’est il y a 60 000 ans.
L’ADN de Néandertal révèle ses liens avec Sapiens (Libération)
Par ailleurs, la proximité génétique entre un Européen et un Papou avec un Néandertalien
implique qu’il n’y ait pas eu d’échanges de gènes lors de l’arrivée de Cro-Magnon en Europe, où il a cohabité avec Néandertal durant près de 10 000 ans.
L’ADN de Néandertal révèle ses liens avec Sapiens (Libération)
D’où peut-être un biais européano centrique inconscient dans les études antérieures qui n’avaient trouvé aucune contribution néandertalienne à notre génome (Neandertal – Enquête sur une disparition – Les dossiers de La Recherche) et qui prévalait lors de la réalisation de la série l’Odyssée de l’Espèce.
Sans parler de cette facilité à calquer sur Néandertal, depuis la découverte de son premier fossile, en 1856 près de Düsseldorf en Allemagne, certaines de nos préoccupations anciennes ou actuelles comme l’illustre la bande-annonce d’Ao le dernier neanderthal (2009):
Pour autant que ces derniers résultats sur l’ADN de Néandertal et d’Homo Sapiens mettent un point final sur la part de Néandertal qui serait en nous, nous ne manquerons pas de sujet de discussion à son propos. Ne serait-ce que concernant les hypothèses au sujet de sa disparition:
Ouf… nous voilà sauvés!
Gardons aussi à l’esprit que concernant les origines de l’homme et l’époque préhistorique, les recherches scientifiques ne sont pas exemptes de nos mythologies anciennes ou récentes. A ce titre la lecture de Wiktor Stoczkowski (1994), Anthropologie naïve, anthropologie savante : de l’origine de l’homme, de l’imagination et des idées reçues est d’un utile recours:
L’explication des origines de la culture par le passage d’une nature mère à une nature marâtre forme donc une véritable structure, dans la longue durée, de notre imaginaire anthropologique. Son schéma, caractéristique des mythes européens, a été repris par la spéculation philosophique, pour trouver enfin sa place dans la pensée scientifique. » (p. 70)
On lira aussi avec un certain plaisir un tel billet pour sortir d’une forme de politiquement correct: QUAND L’HOMO-SAPIENS ET L’HOMME DE NEANDERTAL COUCHAIENT ENSEMBLE…
Sur les origines de l’homme, je vous renvoie enfin à mon support de cours datant de 2004: Quelle préhistoire?
Vendredi matin (7 mai 2010), le Grand conseil valaisan a accepté un postulat du député libéral-radical Philippe Nantermod, déposé le 10 septembre 2009 et visant à modifier le contenu des cours d’Histoire dispensés aux écoliers valaisans… et romands.
Le texte du postulat déposé était le suivant:
Plusieurs affaires récentes en Valais montrent une certaine méconnaissance de nombreux jeunes de l’Histoire du XXe siècle en Europe, en particulier des atrocités qui ont été commises sur le vieux continent, au point que certains s’affichent ouvertement révisionniste ou de doctrine plus que nauséabondes, elles-mêmes condamnées par la loi. Internet est devenu un lieu d’expression et de transmission de l’ignorance: on ne compte plus les groupes Facebook promouvant l’eugénisme ou le racisme.
Le Canton du Valais doit réagir face à cette poussée de l’ignorance en intégrant dans le cursus scolaire des cours d’Histoire comprenant l’apprentissage de l’Histoire du XXe siècle en Europe, des deux guerres mondiales et de la guerre froide, et tout particulièrement des massacres de grande échelle qui forment une des pages les plus sombres de notre Histoire. Cet apprentissage doit impérativement se faire avant la fin de la scolarité obligatoire, avant la dernière année, tenant compte que certains étudiants redoublant n’ont pas l’occasion d’aborder cette part du programme qui semble essentielle. L’apprentissage de l’histoire à l’école doit avoir pour objectif de donner aux jeunes les outils pour comprendre notre monde et ses subtilités.
Source: Postulat “Pour que les jeunes Valaisans connaissent l’histoire de notre monde”
Dans sa réponse au postulat, le Conseil d’Etat valaisan reconnaît en premier lieu qu’il
est effectivement exact que les élèves quittant le cycle d’orientation avant la 3e n’auront pas abordé, durant les cours d’histoire, les événements qui ont émaillé le XXe siècle et en particulier les épisodes extrêmement tragiques du fascisme, nazisme et de la terreur stalinienne.
Puis il se réfère au PER (Plan d’études romand) prochainement à mettre en oeuvre dans les cantons de la Suisse francophone
Sachant que les futurs programmes sont applicables à l’ensemble des cantons romands, il ne sera pas possible d’aborder, en histoire, le XXe année du cycle d’orientation en raison de la planification proposée par le PER. D’autres axes d’apprentissage permettront toutefois de prévenir le développement d’idéologies extrémistes. En effet, dès la 5primaire, les domaines « Citoyenneté : homme – société » et « Formation générale » abordent les relations que doivent entretenir les citoyens et la collectivité afin de garantir le respect des différences et un fonctionnement démocratique. Au cycle d’orientation, le but est de construire une pratique citoyenne. Une étude des droits humains et une observation de leur application en Suisse et dans le monde sont inscrites au programme.
Enfin, en réponse au postulat, le Département de l’éducation, de la culture et du sport (DECS) s’engage à particulièrement veiller
lors de la mise en place du PER, à l’implémentation des objectifs présentés par ces deux domaines, avant la dernière année de l’école obligatoire, afin que les enseignements prodigués par les événements du XXe siècle soient portés à la connaissance de tous nos élèves.
Pour autant est-ce à dire que, comme le semble le croire Philippe Nantermod,
le Conseil d’Etat a aujourd’hui pour mission de proposer une modification du plan d’étude romand pour améliorer le contenu des cours d’Histoire. Etant donné les nouveaux accords intercantonaux, c’est en effet le programme scolaire de toute la Suisse romande qui devra évoluer pour atteindre ce standard minimum proposé par le PLR valaisan. Il reste à espérer que les Chefs de l’instruction publique romands soient suffisamment sensibles à cette question primordiale.
Source: Les cours d’Histoire vont changer… dans toute la Suisse romande !
seul l’avenir nous le dira. Toujours est-il qu’à l’exemple de pays voisins, l’histoire à l’école valaisanne et romande paraît revenir sous surveillance du politique.
Ou quand l’histoire du temps présent nous apprend qu’il ne faut pas sous-estimer la culture du web face à la volonté des sociétés commerciales de faire du web un immense supermarché de la culture consumériste.
Je vous en avais parlé ici. Le lundi 19 avril, le site TechCrunch révélait que la plus célèbre des sources de parodies en ligne, l’accès de rage d’Adolf Hitler dans La Chute d’Oliver Hirschbiegel, faisait l’objet d’une demande de retrait systématique de la part du distributeur Constantin Film. Dans un billet, André Gunthert indiquait que
Mise en parallèle avec d’autres symptômes, comme l’effacement des bandes-son des vidéos exigé par Warner Music Group dès qu’un extrait copyrighté y est détecté, la disparition programmée des parodies de La Chute constitue un signal inquiétant, symbole d’une inéluctable inversion de tendance. Youtube, la chute du “broadcast yourself” | L’Atelier des icônes
Peut-être était-ce oublier ou sous-estimer la force de la (contre-)culture web. Toujours est-il que l’acteur américain Brandon Hardesty s’est attelé à reproduire la scène, ainsi que tous les personnages qui y participent.
Brandon Hardesty a poussé le procédé jusqu’à fournir une version non sous-titrées afin que les internautes puissent fournir leur propre version du détournement/fake.
Source de l’info: La Chute: quand y’en a plus, y’en a encore
http://www.youtube.com/watch?v=lFZ0z5Fm
Dans cet article, Patrick Peccatte s’intéresse à la redocumentarisation des images d’archive à l’heure où la diversité des sources présentes sur le Web permet de rapprocher significativement différents corpus auparavant isolés et parfois mal connus. Si ces mises en relation d’images éparpillées valorisent les fonds iconographiques historiques, elles posent également quelques problèmes ainsi que des pistes de collaborations entre chercheurs et enseignant-e-s à l’ère d’une histoire 2.0.
12 juin 1944. Visite du haut commandement américain.
1. Copyright ROBERT CAPA © 2001 By Cornell Capa/Magnum – PAR77911
2. © Time Inc. – Photo Life par Frank Scherschel
3. Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA – p012947
Pour illustrer la recomposition documentaire évoquée, la défragmentation d’ensembles d’images dispersées qui possèdent des liens forts mais souvent très mal connus, Patrick Peccatte nous propose un parcours au travers des photographies prises et publiées par Robert Capa lors de la bataille de Normandie. Pour réaliser ce travail, il a pu s’appuyer notamment sur les photos publiées sur flickr par PhotosNormandie (http://www.flickr.com/photos/photosnormandie/).
Outre le travail documentaire relatif aux photos de Robert Capa, Patrick Peccatte fournit leur contexte de production lors du débarquement de Normandie. Ainsi, les images produites du côté américain proviennent de deux sources majeures: d’une part, celles réalisées par les correspondants de presse et celles des services de l’armée.
Concernant les correspondants de presse, Patrick Peccatte nous indique que
Pour les événements de Normandie, 12 photographes d’agences et 6 photographes de Life étaient accrédités, et pour la première vague du débarquement, on sait quel concours de circonstances conduisit à ce qu’il subsiste seulement 11 photos de Capa
En ce qui concerne les services spécialisés de l’armée américaine,
les cinéastes et photographes qui suivaient les opérations terrestres dépendaient de l’Army Pictorial Service (APS) qui était rattaché au Signal Corps réorganisé en 1942 à la suite de l’engagement des États-Unis dans la guerre. L’US Navy et l’Army Air Force avaient aussi leurs propres services photographiques qui portaient des noms divers.
Tous ces services étaient organisés et superrvisés par des professionnels tels que personnes Darryl F. Zanuck ou Frank Capra, (voir aussi notre billet relativement à l’exposition Filmer les camps de Hollywood à Nuremberg | Mémorial de la Shoah).
Par la suite, Patrick Peccatte procède à un très intéressant et utile repérage de différentes strates de légendes d’une photo ainsi qu’à un travail de repérage des différentes utilisations possibles de ces photos. Ce travail étant rendu possible grâce à la redocumentarisation des collections numérisées disponibles sur Internet.
En conclusion, Patrick Peccatte indique que
Le décloisonnement des archives participe au renouvellement des études sur la couverture photographique et cinématographique de cette guerre. Il permet en particulier de mieux comprendre comment Capa a travaillé parfois accompagné ou accompagnant d’autres opérateurs durant une assez courte période.
Mais qu’un important travail reste à faire pour arriver à un véritable travail de redocumentarisation de l’œuvre de Capa. Pour y parvenir, les fonds les plus intéressants restant consultables uniquement sur place, il importerait que ces archives soient mises en ligne de manière massive et sans réserves. Or, le note Patrick Peccatte,
les institutions patrimoniales qui détiennent ces documents se considèrent comme des conserveries de la mémoire, les agences et les fondations demeurent des gardiennes farouches d’œuvres devenues lucratives.
En attendant, nous disposons déjà du travail mené par Patrick Peccatte que je vous invite à découvrir directement sur Déjà vu.
Dans une perspective d’enseignement de l’histoire, ces modalités de redocumentarisation d’images à l’aide de l’Internet sont déjà forts intéressantes puisque l’enseignant-e a désormais à sa disposition un matériel d’archives numérisées et hébergées en ligne grâce à des initiatives telle que PhotosNormandie (http://www.flickr.com/photos/photosnormandie/). Elle/il a également accès à des travaux de chercheurs portant sur ces mêmes objets qu’il/elle aurait de la peine à mener seul dans son coin. L’enseignant-e peut alors mieux se concentrer sur le dispositif d’enseignement-apprentissage à réaliser avec un tel matériel.
Le stade suivant consiste à initier un travail collaboratif entre enseignant-e-s et archivistes/documentalistes/chercheurs tel que l’a mené Patrick Peccatte avec PhotosNormandie. Pour ma part, je compte bien que le travail initié récemment avec Rémy Besson et Daniel Girardin [L’histoire au prisme de l’image (mardi 27 avril 2010)] se poursuive en ce sens ces prochaines années. La philosophie et le programme du site Culture visuelle qui abrite Déjà vu propose une plate-forme de production et d’échange adéquate pour un tel programme. En effet, Culture visuelle offre à tout un chacun la possibilité de participer à la création et la diffusion d’un tel savoir dans le domaine de l’image.
L’article complet Revoir Capa | Déjà vu
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